CHAPITRE 20 : Louis Tomlinson
7 avril 2013, Londres, Université de Westminster
« Bonjour et bienvenue dans mon cours de grands principes fondamentaux de la sociologie. Je suis Louis Tomlinson, professeur spécialisé en sociologie de la famille. C'est moi qui vais vous dispenser ce cours du deuxième semestre en espérant que ça vous plaira. Pour les examens, c'est simple, vous aurez des questions, qui portent purement et simplement sur le cours. Donc bougez vous et venez en cours magistral. »
Mon discours en avait fait rire quelques uns dans la salle. J'avais fini par m'habituer à jongler entre les différents cours que j'enseignais. Le doyen avait trouvé sympa de me mettre un cours par année et il prévoyait même de me filer en charge d'un master. Ok j'avais réussi mon année mais quand même ! Il cherchait à m'épuiser ou quoi ? De toute façon, je ne l'aimais pas. Je ne supportais pas son air supérieur sur son visage quand il me parlait. Il voulait faire régner la terreur en cherchant à s'imposer avec, sa soi-disant appartenance à une élite. Beurk, quel connard. J'allais continuer mon cours, quand une main s'était levée vers le fond. C'était toujours exceptionnel qu'un élève décidé de prendre la parole en amphi. Souvent, ils étaient terrifiés de devoir s'adresser à 300 personnes. C'était compréhensible, j'étais pareil à l'époque et puis, après avoir fait plusieurs conférences et colloques, j'avais fini par m'habituer.
« Oui à la personne en haut de l'amphi que je ne vois pas depuis mon bureau ? Je l'avais interpellé.
-Vous avez bien dit que vous étiez spécialisés dans la famille ?
- Oui c'est ça.
- Vous travaillez aussi sur le couple ? »
Surpris de sa question, j'avais décidé de me rapprocher en prenant avec moi le micro cravate. Tiens, pour la première fois, j'expérimentais la technique de drague de mes élèves. Ma mère m'avait mise en garde face à l'effet que j'allais faire à mes étudiants et étudiantes.
« Si vous aviez pris le temps de lire un de mes livres, vous sauriez que mes travaux sont principalement basés sur l'évolution du couple dans les sociétés. Mais pour répondre à votre question, oui c'est l'un des objets de mes recherches.
- D'accord et votre point de vue sur l'évolution de la conception du couple de nos jours ? C'est toujours intéressant de connaître l'avis de nos professeurs. »
Plus je m'approchais, plus une silhouette que je connaissais trop bien se dessinait. Des cheveux bruns bouclés qui commençaient à descendre sur les épaules, cette carrure à la fois masculine et délicate et un grand sourire en coin. Qu'est ce qu'il foutait là ? Après l'avoir vu, j'avais réprimé un sourire pour paraître plus sérieux. 300 personnes nous regardait avec de grands yeux.
« Eh bien, je dirais que depuis quelques temps, on a une crise du couple principalement avec le fait que le mariage devienne de moins en moins, une institution surtout dans les sociétés occidentales. On a souvent l'habitude de considérer le couple comme quelque chose de démodé et l'on préfère se tourner vers l'éphémère et non s'étendre sur la durée comme avant.
- Et quel est votre avis sur le couple ? Passer du temps avec l'autre, développer des relations entre les individus pour s'inscrire dans la durée.
- Je ne suis pas là pour donner mon avis, vous savez. Et puis, je crois avoir rappelé que ce n'est pas l'objet du cours. Donc si vous voulez en savoir plus, attendez le master, Monsieur. J'avais volontairement bien insisté sur le "monsieur".
- Dommage, votre propos était intéressant.
- Vous viendrez me voir à la fin du cours. J'avais dit fermement, non sans lui glisser un clin d'oeil très discret avant de redescendre vers mon bureau. »
L'amphi était resté calme pendant notre échange, sûrement trop contents de cette petite parenthèse. J'allais tuer Harry en sortant ! Ca l'avait clairement amusé de me mettre mal à l'aise. J'étais retourné à ma place en évitant de penser à Harry assis au fond de ma salle en train de me mater. C'était la première fois qu'il venait ici et ça me rendait à la fois heureux et nerveux. Ma mère était déjà venue avec Cher, une fois. C'était seulement en partant que je les avaient vues. J'avais aussi remarqué les yeux pleins d'étoiles de ma mère quand elle était venue vers moi. Elle n'avait pas arrêté de me chuchoter à quel point elle était fière de moi. Pour Harry, c'était différent. C'était mon chéri et j'avais peur de faire des bêtises ou de passer pour un con. Après une heure et demie de supplice, le cours s'était terminé. Quelques élèves, un peu curieux étaient venus me voir. Certains parce qu'ils trouvaient un certains intérêts pour ma matière et d'autre sûrement pour savoir à quoi je ressemblais de plus près. Harry était resté en haut en attendant que l'amphi se vide. Il était finalement descendu de manière nonchalante, son éternel sourire en coin.
« Monsieur Styles, votre intervention n'était pas la bienvenue, vous savez. Je l'avais taquiné.
- Vraiment ? Pourtant, je trouvais que c'était intéressant de connaître votre vision du couple Monsieur Tomlinson. »
Il s'était approché de moi lentement, comme pour faire durer le supplice. Une fois à ma hauteur, il avait déposé un simple baiser sur mes lèvres.
« Je ne pensais pas te voir venir ici aujourd'hui.
- Je voulais savoir à quoi ressemblait le cours de mon chéri. Et franchement, j'ai aimé même si tu n'as pas répondu à ma question... Ses mains avaient glissé le long de mon tee shirt et sa voix avait commencé à se faire plus rauque.
- Si tu veux, je te donnerai une explication plus approfondie dans la douche ce soir, mon ange.
- Et si tu m'en donnais une maintenant ?
- Non, tu vas attendre un peu. Et puis, si tu regardes bien, il y a des caméras de surveillance. Je lui avais montré du doigt les petites boîtes cachées. Et je ne tiens pas à ce que le doyen regarde notre sextape. Non pas que tes petites fesses soient désagréables à regarder...
- On peut trouver un coin tranquille dans cette maudite fac.
- N'insistes pas love, ça sera toujours non. M'envoyer en l'air dans une université, c'est pas mon fantasme. »
A contre cœur, il s'était détaché de moi pour s'asseoir en tailleur sur mon bureau.
« Allez viens Peter Pan, je vais te montrer mes collègues.
-Vraiment ?
- Oui alors bouge tes fesses, on va être en retard. »
Alors que nous étions sortis dans le couloir, nous étions tombés nez à nez sur le doyen de la fac. Sa vue m'agaçeait déjà parce qu'il venait pour me faire des reproches, je le connaissais.
« Monsieur Tomlinson, j'aimerais avoir une discussion avec vous.
- Maintenant ? Je dois partir déjeuner avec mon compagnon.
- Votre ami ne peut pas patienter quelques minutes ? »
Sa réplique froide et sanglante avait eu le don de me mettre sur les nerfs. Parfois, je me demandais ce que je foutais ici. L'ambiance générale de l'université était très snob, avec d'autres professeurs c'était h24 la guerre. Sous prétexte que la fac avait une petite réputation, on se permettait de juger les autres.
« Non, vous voyez mon ami comme vous dites, n'a pas à patienter quelques minutes et je tiens à avoir ma pause. Je viendrai vous voir dans votre bureau cet après midi. »
Je lui avais fait un sourire faux et j'étais allé rejoindre Harry, qui m'attendait.
« Tout va bien ? Il m'avait demandé quand j'étais arrivé à son niveau.
- Allons y, on va être en retard. »
Déjà à cette période, la tension était à son maximum entre lui et moi. Peut être qu'il ne s'attendait à ce qu'un jeune prof lui tienne tête. Je savais très bon que d'autres universités voudraient bien de moi si je quittais Westminster, alors je faisais de temps en temps ma diva. Personne n'empiétait sur ma vie professionnelle et personnelle. Encore moins lui.
Sur une note plus douce, j'avais conduit Harry au bistrot où on avait l'habitude de venir avec mes amis. Depuis que je suis prof ici, Harry n'arrêtait pas de me demander de rencontrer mes collègues. Je lui en parlais souvent et je n'avais pas trouvé l'occasion de le faire. Aujourd'hui, c'était le bon moment. Tous les midis, on allait manger dans un bistrot pas très loin de la fac près de la Tamise. C'était le moment de raconter nos anecdotes sur nos cours, nos élèves qui pouvaient parfois être surprenant. Le bistrot Made In The Lunchtime était un endroit cosy et agréable. On l'avait découvert par hasard quand on était affamé avec Ed, un midi pendant la pause. En parlant de lui, il était déjà là assis en terrasse en compagnie d'Anne Marie. Arrivé vers eux, ils n'avaient eu beaucoup de mal à reconnaître Harry dont je leur parlais presque tous les jours.
« Le voilà enfin ! S'était exclamée Anne Marie en de jetant dans les bras d'Harry. On a beaucoup entendu parler de toi.
-Vous exagérez je ne parle pas tout le temps de lui.
- Vraiment ? Demande à Bebe, je suis sûre qu'elle confirmera que tu nous saoule H24 avec ton chéri.
- N'écoutes pas les filles, elles exagèrent toujours un peu trop. J'avais chuchoté à Harry, ce qui m'avait valu un coup de coude dans l'épaule de la part d'Anne Marie. »
J'avais commandé une énorme salade pour nous deux et on avait pris une bière en attendant les autres qui devaient arriver d'une minute à l'autre.
« On commence à boire sans moi ? Je suis vexée.
- Ah enfin ! On commençait à ne plus y croire. En plus, Lou a ramené Harry pour manger avec nous. Anne Marie avait averti Bebe qui venait tout juste d'arriver.
- Voilà le petit ange dont on nous fait tout le temps parler. »
Avant même qu'il ait pu réagir, elle avait déposé sur ses joues une énorme trace de son rouge à lèvres prune. Décidément, ça les amusaient de l'embêter. Le pauvre Harry, il n'allait pas vouloir les recevoir. C'est vrai que j'avais des collègues assez...spéciaux. Bebe sous ses airs très extravagant, ses cheveux blonds platines, ses rouges à lèvres colorés et ses fringues, elle sortait du lot. Et pourtant, elle avait un sacré caractère. Elle était super exigeante avec ses élèves qui pour la plupart croulaient sous le boulot. Comme quoi, les apparences sont trompeuses. Ed était perché mais c'est pour ça qu'on l'aimait. C'était un artiste dans l'âme qui entre deux trois cours qu'il donnait au conservatoire, faisait des concerts dans des grandes salles du pays. On se connaissait depuis des années. On était super proches au lycée jusqu'à ce qu'il déménage et vienne à Londres. C'est par hasard lors d'un concert que je l'avais retrouvé. On avait discuté et on avait repris contact. Depuis, il passait les trois quarts de son temps avec nous. J'étais heureux de les avoir avec moi. Mon arrivée à l'Université de Westminster n'avait pas été facile au début. J'étais encore jeune et dès le départ, on m'avait fait comprendre que je n'étais qu'un gamin qui avait eu de la chance d'être là et que je devais m'écraser. Dommage pour eux, ce n'est pas vraiment mon genre. Alors ça avait été sujet à quelques petites tensions. Heureusement, je pouvais m'épanouir ailleurs qu'au travail avec ma famille et mes amis.
Quelques minutes plus tard, Michael s'était joint à nous. Contrairement à nous tous, il n'était pas prof. Il travaillait comme barman à Soho et c'était le petit ami d'Anne Marie. Ne travaillant que le soir, il partageait les pauses déjeuner avec nous. Il s'était vite bien entendu avec Harry qui devait avoir le même âge que lui. Comme je l'avais prévu, Harry avait clairement fait l'unanimité dans mes amis. Au bout d'un moment, Ed m'avait demandé si je voulais aller fumer. Harry n'avait pas remarqué mon absence beaucoup trop absorbé par les anecdotes de Bebe sur ses élèves.
« Tu as trouvé une perle. Il est sympa Harry. M'avait dit Ed en allumant sa clope. Ne merdes pas avec lui, cette fois ci. »
Même si sa dernière remarque ne semblait pas méchante, elle avait sonné comme un avertissement pour moi. J'avais effectivement fait de nombreuses bêtises au lycée dont je n'étais pas fier, dont certaines de mes addictions qui avaient failli me faire flancher. Harry le savait, je lui en avais parlé et il me faisait confiance.
« C'était des erreurs, ça arrive à tout le monde d'en faire. J'avais répliqué.
-Je sais, Louis mais fais quand même gaffe. Ce mec là, il est raide dingue de toi et je suis sûre qu'il pourrait décrocher l'univers et les étoiles pour toi.
- Il y a deux mois, on était chez ma mère pour son déménagement et ma sœur à annoncé qu'elle se mariait. Et Harry m'a demandé si un jour je le demanderai en mariage. J'arrête pas d'y penser. »
Ça me trottait sans cesse dans la tête. J'avais toujours en tête cette idée. D'un côté je me disais que ça pourrait être bien, mais de l'autre ça me foutait les boules. Vraiment. Être attaché à quelqu'un pour la vie entière.
« Ne t'engages pas si tu ne te sens pas à la hauteur. Ed m'avaient répondu.
-Mais c'est que j'aimerais bien d'un côté parce que je vois bien qu'il y a quelque chose en plus et que je ne pourrai peut être jamais aimé quelqu'un d'autre comme ça. Et d'une autre part, j'ai peur qu'il parte. Je ne le supporterai pas.
- Alors laisse le temps décider. S'il t'aime il restera. Le mariage ne doit pas être quelque chose pour le retenir. Ça doit être quelque chose que tu vas faire spontanément, un signe d'amour pour dire à quelqu'un que tu veux vieillir et mourir à des côtes. »
Il m'avait fait une tape amicale dans le dos et avait ajouté :
« Ne te tracasses pas, il ne trouvera jamais mieux ailleurs. Tu es quelqu'un de bien Tomlinson. Quoique tu aies fait avant. »
J'aimais bien la sincérité et la bienveillance d'Ed. Il avait raison, j'avais tout le temps d'y penser.
Bonjour ! Voilà un nouveau chapitre encore très calme. Promis, c'est le dernier pour ce moment mais j'avais peur de mettre trop vite de l'action et puis pour être honnête, le moment entre Louis et Harry m'a beaucoup plu à écrire soo encore un chapitre tranquille. Je vais essayer de publier un chapitre dans la semaine et reprendre le rythme des publications deux fois par semaine (je dis bien essayer..)
J'espère que ça vous plaît toujours, que les points de vue de Louis vous plaise. Bonne lecture, Loriana.
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