CHAPITRE 2 : Harry Styles
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Le lendemain, je suis le premier réveillé. Peter somnole contre moi. Je me dégage de lui en évitant de le réveiller. Je prends une douche et me prépare. Pour une fois, je vais éviter de finir avec deux heures de retard. Mon regard se pose une photo qui dépasse de mon ancien carnet de notes. Intrigué, j'attrape la photo qui dépasse. C'était une vieille photo de moi à 19 ans en Italie au bord du lac de Côme. Les lunettes de soleil et les boucles beaucoup trop longues, j'avais un sourire niais sur le visage. J'ai un faible pincement au cœur lorsque je vois la personne à côté de moi. Les yeux bleus clairs, le teint bronzé, des tatouages aux poignets et un sourire lumineux.
Je ne peux m'empêcher de repenser à lui. Un cocktail d'émotions m'envahit sans vraiment savoir ce quel sentiment prédomine. Peut être la colère, peut être la joie, sûrement la mélancolie. Je froisse la photo et la range rageusement dans un des tiroirs de la commode. Nous prenons le déjeuner tous les deux et propose de me déposer au bureau cette fois ci. Le trajet dans la voiture se passe plutôt bien jusqu'à ce qu'il parle de son boulot.
« Harry, je dois te dire quelque chose. Il commence en évitant mon regard.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Je repars bientôt. »
Je délaisse la route des yeux pour me tourner brusquement vers lui. Il évite de croiser mon regard car il sait que je vais encore lui crier dessus. A chaque fois qu'il revient, il fait l'aller et retour. Ensuite, il repart pour Tokyo, Paris ou New York. Nous nous voyons chaque fois en un coup de vent. L'année dernière, nous étions partis en Espagne mais en plein milieu de la semaine, il a dû rentrer d'urgence à Londres.
« Quand est ce que tu repars ? J'essaie tant bien que mal de rester calme.
- Ce soir. Harry, je- »
Je le fais taire d'un geste de la main. Je n'ai pas envie de me disputer encore avec lui à propos de son excès de zèle. Son boulot me rend dingue et ses absences répétées aussi. En plus, nous avions un dîner chez ma mère ce weekend et comme d'habitude, j'irai seul. Le reste du trajet se fait dans un silence lourd et pesant. Heureusement, nous arrivons devant mon cabinet rapidement. Peter arrête la voiture et lorsque je m'apprête à sortir de la voiture il m'attrape le bras pour que je rassieds.
« Je suis désolé. Je t'avais promis de passer un peu de temps avec toi mais il y a un souci avec des traders de la bourse de Paris et la directrice veut que-
- C'est bon, j'ai compris. Quand tu pourras me donner un peu de ton temps, préviens moi. Je suis toujours à la même adresse. De toute façon, tu sais très bien me trouver quand tu as besoin de te vider. »
Je claque la porte et pars. Derrière moi, j'entends Peter me suivre et m'appeler. Je bouillonne de colère. J'en ai marre de lui et son putain de travail. Peter me rattrape et ajoute d'une voix suppliante :
« Je vais essayer de revenir avant dimanche, je te le promets. Je sais que tu en as marre mais là, je dois vraiment y aller. On pourra se faire une sortie tous les deux dans la semaine prochaine, je suis sur Londres. Il me propose, visiblement gêné par la situation.
- Une sortie et quoi encore ? Je ne suis pas un putain de chien. Réplique avec sarcasme.
- Harry, s'il te plaît... »
Je vois bien à son ton suppliant qu'il se sent mal. Je soupire et accepte le deal. Peter n'est pas quelqu'un de méchant, au contraire. C'est sûrement le garçon le plus gentil que je connaisse. Il est vraiment ce que je voulais et même si ses nombreux voyages pour le boulot me rendent dingues, je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Il vient vers moi avec un sourire timide pour me prendre dans ses bras.
« Reviens vite, s'il te plaît. Je murmure
- Ne t'en fais pas, je serai de retour avant la fin de la semaine. Il embrasse mon front et me lâche. »
Un dernier baiser et il repart en me faisant un signe de la main. Je jette un coup d'oeil à ma montre et encore une fois, je suis en retard. Est ce que j'arriverai un jour à finir en avance ?! Mince à la fin. Niall m'attend sur le palier et tapote sa montre pour bien me rappeler mon retard. Nous parlons avant que les premiers rendez vous clients arrivent. Aujourd'hui, il n'y a pas de procès où nous devons plaider.
A la pausz déjeuner, j'en profite pour appeler ma mère pour avoir de ses nouvelles. J'essaie de l'appeler au moins une fois par semaine quand elle ne m'appelle tous les deux jours. Nous avons une relation très fusionnelle elle et moi. Comme je ne peux pas aller la voir souvent, je l'appelle le plus possible et ça lui fait tellement plaisir. Ma sœur est beaucoup plus distante avec notre mère. Après un moment d'attente, elle finit par me répondre :
« Allô chéri ? Tout va bien ? Elle me demande d'emblée, d'une voix inquiète.
- Non tout va bien, je prenais juste de tes nouvelles.
- C'est rare que tu appelles le midi, tu as une pause ?
- Oui j'attends Dua pour aller manger. Tu ne m'as pas répondu quand je t'ai demandé si tu allais bien. »
J'entends son rire à travers le téléphone.
« Oui je vais bien, Harry ! Arrête de t'inquiéter pour ta vieille mère.
- C'est normal que je m'inquiète pour toi, maman ! Je réplique. Tu es toute seule dans la campagne perdue du Cheshire, sans personne.
- Tu dramatises toujours trop. Je l'imagine lever les yeux au ciel. Je ne suis pas non plus isolée, il y a pleins de choses à faire ici et puis je travaille et n'oublie pas Paul, il m'aide beaucoup !
- Tu ne devais pas reprendre le travail avant le mois prochain maman ! Je hausse la voix. Tu as le jambe dans le plâtre je te ferais dire.
- Je ne suis pas non plus handicapée ! Elle plaisante. »
Elle est insupportable. Elle est tout le temps obligée de faire quelque chose. Elle est tombée dans les escaliers il y a deux semaines et demi, et la voilà qui gambade comme un lapin alors qu'elle est sensée être en arrêt maladie. Je ne sais pas ce qu'il faudrait faire pour qu'elle se repose un peu. De toute façon, c'est une bataille perdue, elle ne changera pas d'avis. Je décide de lui demander des nouvelles des gens du village. La voilà partie dans un long récit de tous les potins qui se passe au village et la liste est longue ! Tout y passe en plus. Que ça soit le fils de la boulangère ou le nouveau médecin apparemment très craquant qui a tapé dans l'œil de ma mère.
« Tiens j'ai vu Johannah chez l'opticien hier à Redditch ! Elle s'exclame. »
A l'annonce de son prénom, je me fige. La photo de ce matin a déjà fait remonter des émotions que je croyais enfouies et voilà que ma mère décide de me parler de Johannah.
« Comment va t-elle ? Je finis quand même par demander.
- Elle va bien. Elle est pas mal occupée avec ses enfants et les études de Charlotte et Jilliane. Elle fait une pause. Elle m'a aussi demandé comment tu allais depuis le temps.
- Je vais très bien. Je réponds plus froidement que je ne le voulais.
- Tu sais, elle t'aime bien. Tu devrais aller la voir.
- Je sais... »
J'ai toujours apprécié Johannah. C'est une femme gentille qui m'a toujours considéré comme un second fils pour elle, même après ce qu'il s'est passé. Un petit bout de flme rempli de courage. Son premier mari l'a laissé seule s'occuper de ses 4 enfants pour que le meme schéma se refasse avec le suivant. J'ai totalement coupé les ponts avec la famille Tomlinson depuis maintenant deux ans et parfois je regrette de ne pas avoir gardé le contact avec elle.
« Tu lui passeras le bonjour. Je finis par lui dire.
- Elle sera heureuse de le savoir, elle semblait un peu perturbée. Elle avait des cernes et le regard dans le vide.
- Elle ne t'a pas dit pourquoi ? Tout va bien avec Dan ?
- Oui oui apparemment. Je lui ai demandé mais elle n'a pas répondu et elle est partie rapidement. »
Étrange. D'habitude Johannah est vraiment bavarde et elle se confie beaucoup à ma mère. Les deux sont inséparables et se disent tout. J'espère quand même que tout va bien. Nous continuons à parler de tout et de rien jusqu'à la fin de ma pause.
Par chance je réussi à finir un peu plus tôt pour accompagner Peter a l'aéroport. Son départ est ce soir mais j'ai envie encore de passer un peu de temps avec lui. Même si je lui ai pardonné la dispute de ce matin, je suis encore un peu ronchon. Peter voit bien que je suis encore vexé alors il essaye de se faire pardonner en me promettant de revenir dimanche et que nous puissions passer un peu de temps ensemble après. La tête penchée sur mon téléphone, je hoche juste la tête sans vraiment écouter ce dont il me parle. Je reçois les dernières photos du voyage de ma sœur. Elle est partie cet été en Espagne pour faire Erasmus. Elle essaye de nous envoyer toutes les semaines des photos. Elle va être de retour pour dimanche midi parce que c'est l'anniversaire de mariage de ma mère et de Paul.
Nous arrivons enfin à l'aéroport de Heathrow. Je l'aide à porter ses bagages et nous discutons pendant qu'il attend son avion. Peter me propose d'aller chercher une boisson et j'accepte. Enfin seul, j'observe les gens autour de moi. J'ai l'impression que tout est accéléré. Le hall est bondé de personnes qui vont et qui viennent, qui courent pour rejoindre un lieu ou un autre, qui pleurent ou qui discutent. Avant j'aimais cette ambiance, l'idée de partir pour un pays lointain, découvrir le monde. Maintenant, ma vision de cet endroit à complètement changé. Je déteste les aéroports. Ils me rappellent trop de mauvaises choses.
Je me souviens encore de son rire et de ses lèvres, de ses bras qui m'enlacent et me disent à la prochaine fois, ma mine boudeuse. J'entends encore son rire dans mes oreilles comme une douce mélodie. Ses putains d'yeux bleus et son sourire rieur m'ont marqués à jamais. Je n'aurais jamais dû le laisser partir, il n'aurait jamais dû partir.
C'est l'arrivée de Peter avec un café qui me sort de mes pensées. Je lui fais un sourire et me colle contre lui. Il embrasse mon front et me dit :
« Tu es bien câlin aujourd'hui, mon cœur.
- Sûrement parce que tu vas partir pendant presque une semaine.
- Je suis encore désolé, ils ont vraiment besoin de moi.
- Je sais... et j'ajoute plus doucement : moi aussi j'ai besoin de toi. »
Vers 16h00, son avion décolle. Il m'a serré dans ses bras comme s'il avait peur que je m'en aille et il m'a dit à bientôt. D'anciens souvenirs sont revenus. Un instant, j'ai même eu l'impression de le revoir devant moi. J'ai mis quelques instants avant de comprendre que ce n'était pas lui mais Peter. Que Peter n'était pas comme lui. Ils sont tellement différents et pourtant, j'ai failli les confondre un instant. Je me suis écarté brusquement de Peter pour reprendre mes esprits.
« Tout va bien, Harry ? Il me demande en fronçant les sourcils.
- Euh oui, désolé. Je l'embrasse. Passes un bon voyage et ramènes moi un cadeau de Paris.
- Je n'y manquerai pas, ne t'en fais pas »
D'un signe de la main, je le vois disparaître dans cette foule d'inconnus. Je reste quelques instants devant les vitres de l'aéroport et regarde son avion partir. Les minutes défilent et je reste là, à réfléchir. C'est seulement lorsque je vois disparaître dans le ciel que je quitte l'aéroport pour rentrer chez moi. Peter m'a laissé les clés de sa voiture pour que je rentre à l'appartement. Alors que je traverse Londres, je reçois un appel de Niall.
« Allô ?
- Harry, il faut que tu reviennes au cabinet. Il me dit tout de suite.
- Pourquoi ?
- Tu n'as pas vu tes mails ?
- Non mon portable était éteint.
- Bien. Est ce que tu pourras te garer ailleurs que devant le cabinet ?
- Quoi ?! Niall qu'est ce qu'il se passe ? Tu as l'air totalement perturbé et stressé. J'aimerais savoir ce qu'il se passe. Je m'impatiente.
- Contente toi de faire ce que je te dit, je t'explique dès que tu arrives. Et il raccroche sans rien dire de plus. »
Je connais Niall depuis longtemps et je suis vraiment étonné de son attitude. Mon portable sonne plusieurs fois sur le siège avant. Agacé, je le met en silencieux et continue ma route. Je décide de suivre les conseils de Niall et de me garer un peu plus loin. Une fois arrêté, je regarde les messages que j'ai eu. Lorsque j'ouvre ma messagerie, j'ai l'impression que le temps s'est brutalement arrêté de tourner.
De +555 20 40 60 90, 16h45
J'ai besoin de toi, Harry. S'il te plait. Tu es le seul qui puisse m'aider.
Louis.
Je reste devant le message, sans voix. Plus rien ne fonctionne autour de moi. Je suis hypnotisé par ce message. Je sors de la voiture pour courir au cabinet. Devant les portes, il y a des dizaines de journalistes et de photographes. Sur le perron, je vois Cristal qui essaye de les calmer, en vain. Ils braillent de tous les côtés. Un journaliste me voit et s'approche en courant de moi. Les autres comme des moutons le suive et je me retrouve au milieu d'une foule qui m'oppresse. Je n'entends même pas ce qu'ils me demandent. Je finis enfin par rentrer dans le cabinet, totalement essoufflé.
« Cristal, fermez la porte. Personne ne doit rentrer. Je lui ordonne.
- Bien monsieur. »
Je me dirige d'un pas décidé jusqu'au bureau de Niall. Sans toquer à la porte, j'ouvre la porte furieusement. Dua et Niall sont tous les deux dans le bureau et sursautent lorsque j'entre dans le bureau.
« C'est quoi ce bordel dehors ?! Je crie.
- Tu devrais t'asseoir Harry. Me propose Dua.
- Non pas avant que j'aie une réponse ! C'est quoi tous ces putains de journalistes dehors ? Et pourquoi j'ai reçu un mail de Louis, hein ? Je me tourne vers Niall. Tu as intérêt à m'expliquer. »
Niall soupire et me sort un classeur de son bureau. Il me le tend sans rien dire de plus. Je le prends furieusement. En apparence, on dirait un dossier classique d'une nouvelle à traiter. J'ouvre avec précaution le dossier et commence à lire le rapport. C'est sûrement la pire chose qui puisse arriver. Je tombe sur le fauteuil de Niall, ahuri. Le dossier s'échappe de mes mains pour s'étaler par terre.
« Nous..nous avons reçu le dossier ce matin. Il a été déposé par le père de la victime. Il demande à ce que l'on défende sa fille dans ce procès. Parle Dua. Il promet une une grosse somme d'argent si tu arrives à la défendre.
- Je voulais que l'on refuse le dossier. Niall intervient en me regardant droit dans les yeux. Tu n'es pas obligé de la défendre, Harry. On peut tout simplement refuser. Tu ne devrais même pas être proposé dans cette affaire. »
Totalement dans l'incompréhension, je reste silencieux. J'entends autour de moi Dua et Niall parler mais je complètement perdu.
« Harry, tu- commence Dua.
- Les journalistes sont là pour ça ?
- Oui. Louis...Dua s'arrête et reprend en voyant le regard noir que je lui lance. Monsieur Tomlinson a été mis en garde à vue en début de semaine. A cause d'agression sexuelle et harcèlement sur une de ses élèves mineure. Le dossier a fuité apparemment. Pemberton est un lord qui a un poids important et l'affaire s'est ébruitée. »
J'essaie de garder mon calme et continue d'agir de la manière la plus neutre possible. Personne ne doit rien voir, ne doit comprendre mon état d'esprit à cet instant. Dua décide de me laisser seul un instant et Niall sort virer les journalistes qui se pressent devant la porte. Je suis enfin seul lorsque la porte en bois se referme derrière eux. Je ne craque même pas. Je ne crie pas, je ne pleure pas, je ne hurle pas. Mon regard est juste fixé sur l'écran noir de mon ordinateur. Un jour, on m'avait parlé de la difficulté du métier d'avocat dans certaines situations. Face à moi, il y avait deux choix. Refuser cette affaire parce que mon ancien fiancé était impliqué, ou accepter pour défendre ce pourquoi je me suis lancé dans ce métier. L'heure passe et je suis toujours assis devant le dossier. Le calme est revenu dans ma tête pour laisser un absence totalement d'idées ou même de réactions. Mon téléphone sonne sans cesse contre la table. Les messages et les appels s'accumulent. De ma famille, de journalistes, de mes collègues. Je suis face à un mur et on me demande de faire un choix.
N'hésitez pas à réagir sur #QMLAMfic et en commentaires :)
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