Je n'ai pas attendu longtemps avant de faire mes valises. Après avoir appelé plusieurs fois Peter, j'ai abandonné mes messages vocaux devenant de plus en plus pathétiques. J'ai peur de me dire que c'est fini. Qu'il ne me méritait peut être pas et que j'ai été un vrai con. La meilleur chose pour moi est donc de partir. Je crois que le départ de Peter m'a permis de me rendre compte de certaines choses. Alors j'ai pris plusieurs valises avec de mes dossiers et de nombreux carnets.

Je n'ai choisi ma destination au hasard. Il y a 4 ans, on a acheté avec Liam, Louis, Zayn et Niall, cette maison dans les Alpes. Louis et Liam adoraient faire du ski et on a décidé de faire un achat groupé pour avoir un pieds à terre ici. Je me sens bien à cet endroit. C'est tellement calme.Cependant, j'ai peur des nombreux souvenirs qui seront là bas. Je ne peux effacer 6 ans de vie avec quelqu'un juste en retirant des photos et en brisant des tableaux. Quand j'arrive au chalet, tout est calme. C'est étrange parce que d'habitude, l'ambiance était conviviale, on entendait les rires, les cris des gamins, le tintement des coupes de champagne qui s'entrechoquent les sourires qui illuminent la pièce. Aujourd'hui, j'arrive seul. La pièce principale est froide, le temps est maussade et les rires ont complètement disparus. Je m'installe tranquillement dans l'un des fauteuils, n'ayant pas vraiment le courage de défaire mes valises. Je prends juste le carnet bleu avant de m'installer devant la vue panoramique que donnent les baies vitrées du salon. Si j'avais été doué en dessin comme Zayn, j'aurais aimé immortalisé cette vue, la quiétude de l'endroit.

J'ai relu quelques pages la dernière fois. J'ai souris surtout quand Louis parle de nos petites habitudes que l'on avait l'habitude de faire. Comme boire du thé avant d'aller se coucher. Le matin était réservé au café et aux petits gâteaux à la vanille. Tous les jeudis soirs, c'était Louis qui cuisinait. Souvent, ça finissait à la poubelle tellement ses talents de cuisinier était limites, mais c'était toujours agréable de rentrer avec le repas qui était préparé. Tous les matins, c'est le premier réveillé qui préparait la brosse à dent de l'autre. Les autres se foutaient de nous à cause de nos habitudes, mais j'ai toujours trouvé ça adorable. On n'arrivait à tomber dans la routine. Parce que chaque matin était différent, chaque jour une nouvelle petite attention, l'un envers l'autre.

Après avoir tourné plusieurs fois des pages, je tombe sur un petit polaroid. La première photo de notre appartement. L'appartement que l'on a acheté tous les deux quand Louis est officiellement devenu professeur.

13 novembre 2012, Londres.

Un dernier carton et puis c'était fini. L'appartement de nos études n'allait être qu'un simple souvenir. J'étais toujours nostalgique quand je quittais un endroit surtout les appartements. On y vit tellement de choses dedans. Les bons comme les mauvais souvenirs. Tout était ancré ici. J'ai eu mon doctorat et j'étais enfin professeur de sociologie, spécialisée dans l'étude de la famille et du couple, depuis quelques mois. J'avais fini une thèse qui m'avait pris des années et j'en étais fier. J'avais pu montrer à mon père que j'étais plus qu'un moins que rien. Il n'était même pas venu de toute façon. Lui et ma mère avaient fini par divorcer. Elle aurait dû le faire depuis tellement longtemps.

Harry était quelqu'un d'organisé. Tous les cartons avaient été empilé soigneusement dans le couloir, classé par couleur, par type d'objet. Notre 20m² commençait à devenir petit pour nous deux. On avait décidé de changer quand Harry a commencé ses stages pour le Master et que j'ai eu mon doctorat. Notre situation financière le permettait donc on a commencé à chercher. Les prix dans le centre de Londres étaient extrêmement élevés. Du coup, on a décidé de revoir notre budget pour trouver un peu plus petit. Camden avait été le meilleur choix et un bon compromis au niveau des trajets. La fac où j'avais eu mon poste n'était pas très loin et de la Cour Royale de Justice. Nous avions eu un gros coup de cœur sur un appartement très lumineux dans un quartier calme. Ça avait été avec fierté que j'avais un soir, déposé les clés de l'appartement sur la table de notre cuisine. Harry avait halluciné. Il ne s'y attendait pas du tout. Tout le monde était venu pour le déménagement. Les amis, la famille. Cher avait même fait le déplacement depuis Manchester en compagnie d'Edward. La revoir m'avait du bien. Ce n'était que ma demie sœur, mais on avait une relation fusionnelle et puis, elle adorait Harry. De toute façon, qui ne l'aimait pas ? A part Eleanor qui a un peu de mal avec lui, il fait l'unanimité dans mon entourage.

Le déménagement s'était bien passé. Nous avions pas mal de bordel, mais avec autant de monde, on avait fait vite. On s'était enfin retrouvé seul le dimanche soir. Tout n'était pas prêt, il y avait encore quelques cartons par terre et des piles de bouquins. Lorsque tout le monde est parti, on a visité à nouveau l'appartement; C'était étrange de voir nos meubles ici, une partie de notre vie qui s'installait petit à petit. En regardant, Londres depuis le balcon, Harry m'avait dit :

- C'est chez nous nous maintenant. En plus, la salle de bains fait presque autant que la cuisine que l'on avait avant.

- Oui bah ce n'est pas une raison pour y passer deux heures.

- Mes cheveux demandent de l'entretien. Il se défendit.

- Tu n'as qu'à les couper !

- Tu les aimes trop pour que je les coupe.

- Pas faux.

- On va prendre un bon bain chaud, surtout que la baignoire est super grande !

- Prépares tout, j'arrive.

Il déposa un dernier baiser sur ma joue et partit vers la salle de bains, me laissant un peu seul. J'en profitais pour allumer une cigarette. J'avais une drôle de sensation qui me tordait le ventre J'étais à la fois bien et angoissé. Comme si...comme si quelque chose au fond de moi me rendait nerveux, stressé. J'avais mis ça sur le compte de mon premier job. Dans une semaine, j'allais donner mon premier cours à l'Université de Westminster. Mais je savais qu'il n'y avait pas que ça. Peut être était ce parce que j'avais peur. Peur de ne pas être à la hauteur avec Harry. Parce que oui, il était question de lui. Quand on avait le petit appartement, on vivait plus comme des gamins vivants leurs premiers moments en tant que couple. Nous n'avions pas pris de décisions aussi importantes au final, pas de grands projets comme celui ci. On avait acheté un appartement. Un grand et beau appartement, ce qui resserrait encore plus notre relation. On avait franchi un cap.

Je terminais de fumer ma clope et décidais de rentrer.

Je me souviens que l'on a eu beaucoup de mal à le vendre au départ. Il a été comme le véritable début de notre relation, alors le quitter avait été un petit déchirement. Avant de quitter Londres, je suis repassé devant par hasard quand je revenais du boulot. Cela a confirmé ce que disait les autres. Je vis sans cesse dans le passé et peut être qu'il est temps que je tourne la page. J'ai décidé que pendant cette pause, ça serait le moment de replonger une dernière fois dans tous les souvenirs et de définitivement les enterrer. Sans ça, je ne pourrais pas avancer.

Bonjour ! Voilà un chapitre qui ne sert pas vraiment à grand chose, je le reconnais. Il sert surtout de passage entre les deux parties. La deuxième partie sera, pour ne pas dire totalement, du point de vue de Louis à travers les carnets que lit Harry. Il y a eu pas mal d'ellipses dans les chapitres précédents quand c'était du pdv de Louis, mais ça va changer. En espérant, que cela vous plaît toujours :) Bonne lecture, Loriana.

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