CHAPITRE 12 : Harry Styles.

Le procès. Dans deux semaines exactement, il commence. Je n'ai jamais été aussi stressé. Les preuves me manquent. Même si la vidéo de surveillance est un élément qui fera pencher la balance dans mon sens, ce n'est pas suffisant. J'ai besoin de plus de temps. Le témoignage d'Elizabeth ne sera pas assez et la faire monter à la barre, pourrait être un avantage pour Hans. Je suis clairement en train de niquer ma propre affaire. D'un geste de rage, j'envoie valser toutes les feuilles de mon bureau.

« Tu devrais t'arrêter un moment, non ? Peter s'approche de moi avec deux cafés. »

Il s'installe à mes côtés et regard toutes les feuilles au sol.

« Viens te reposer un peu, tu en as besoin.

-J'aurais surtout besoin d'une cigarette. Je plaisante.

- La compagnie de ton merveilleux petit ami t'irait aussi ?

- Ça devrait faire l'affaire.

- On se regarde un film ? Je vais chercher un de tes DVD dans la chambre. Va t'installer dans le canapé. »


Pas besoin de me le dire deux fois, je m'affale dans le canapé, épuisé. Je me rends compte que cette affaire occupe vraiment tout le temps du cabinet. Dernièrement, nous avons dû refuser deux affaires. Pour l'instant, je ne suis pas trop inquiet de l'avenir financier du cabinet mais à force de trop refuser, on va finir par manquer. L'affaire étant beaucoup trop médiatisée, perdre ce procès serait un cauchemar. C'est un enjeu à ne surtout pas laisser de côtés. Même Hans sait ça. Il se doute bien que rembourser la famille Pemberton sera un désastre pour son cabinet, même si Bennett & Banner est un grand cabinet réputé de Londres. J'ai travaillé chez eux pendant une partie de mon stage avant de devenir avocat. Heureusement que je n'ai travaillé avec eux. Nous n'avions pas la même définition de l'honnêteté apparemment. Cependant, on ne peut pas leur reprocher leur sérieux et leur réputation. Ils ont défendu les plus grands. Cette affaire est bien plus qu'une simple affaire, que ça soit pour Hans ou pour moi. C'est un défi pour nous deux. À la fois physique, mental et financier.
Peter redescend enfin, mais sans de DVD dans les mains, mais un carnet qui jette sur le canapé. Il a trouvé les carnets de Louis.

« Et de ça, tu comptais m'en parler quand ?

-Je...

- Ne dis rien en fait. On a toujours dit que tu pouvais garder les petits secrets de ta relation avec ton ex mari. Il lance avec amertume. Mais tu vois, je ne pensais pas que tu avais renoué avec lui.

- Ces carnets ne veulent rien dire, Pete. J'essaye juste de connaître la vérité.

- La vérité sur quoi ? Sur ton affaire ou sur le fait qu'il t'ait trompé ? Tes intentions ne sont pas vraiment claires, Harry. Et pas que pour moi. On dirait que cette putain d'affaire est un moyen pour toi de te remettre avec. »

Cette fois ci, je me lève pour lui faire face, agacé.

« Arrêtes, tu commences à être vexant. En aucun cas, je ne compte me remettre avec lui je te ferai dire qu'il est accusé d'agression sexuelle sur une gamine de 18 ans. Je veux juste essayer comprendre et c'est lui qui m'a envoyé ça.

-Ah parce que maintenant, te dire la vérité, c'est être vexant. Quand est ce que tu vas comprendre que tu n'es pas son avocat ?! On dirait que tu le défends à chaque fois.

- Parce que Louis n'est pas un monstre. Il n'aurait jamais fait ça avant.

- On ne connaît jamais bien les gens. Il a quand même réussi à te tromp-

- Continues de parler de ça et je te préviens, je vais vraiment m'énerver, Peter. Je lui réponds d'une voix cassante. Tu devrais arrêter de te faire des films et penser à autre chose que ta jalousie maladive.

- Mais tu t'entends ?! Il hurle hors de lui. Tu n'arrives même pas à reconnaître ça. Ne viens pas me dire que tu es passé à autre chose. Ça fait 2 ans et demi, Harry. Deux ans et demi que c'est fini. Alors oui peut être que je suis jaloux mais comprends moi aussi. Tu m'as dit toi même que tu ne pouvais pas l'oublier et je vois que tu as les carnets qui lui appartenait. J'ai l'impression que l'on vit à trois depuis quelques temps.

- Si ça ne te convient pas, bah barres toi. »



Il a un mouvement de recul. Je suis moi-même choqué de mes mots. Ils ont été trop fort, trop puissant. Parler sous la colère n'est jamais bon. Conscient de ça, nous nous calmons tous les deux, d'un coup. Il a raison et ça m'énerve de lui donner raison, alors je préfère me taire. Il vient s'asseoir à côtés de moi, silencieux. Les mots dépassent parfois la pensée et nous savons qu'il est temps de s'arrêter avant de se dire des horreurs à la figure.


« Je suis désolé. Il s'excuse au bout d'un moment.

- Non, c'est moi. J'aurais dû te parler de ça. Des carnets et de tout. Hans n'a pas tort, je suis un lâche.

- Tu écoutes ce que dit Hans maintenant ? Il me lance avec une pointe d'ironie dans la voix.

- Pour un fois, que je suis d'accord avec lui, oui.

- Allons nous coucher, il est tard. »


Cette nuit, j'ai repensé aux mots de Peter. J'ai horreur que mes proches me connaissent mieux que moi. Les sentiments ont toujours été à la fois ma forme et ma faiblesse. Le métier d'avocat m'a permis de mieux les gérer devant les autres mais intérieurement, je sais très bien que c'est toujours aussi compliqué. La seule solution qui se profile pour l'instant, c'est aller voir Louis.













Le lendemain, je me retrouve face à la secrétaire aguicheuse de la dernière fois. La seule différence avec la dernière fois, c'est la couleur de ses cheveux. Ils sont rouges comme la sucette qu'elle tortille dans sa bouche depuis que je suis là en me regardant dans les yeux. C'est gênant. Vraiment gênant. Je prie intérieurement pour ne pas tomber sur Hans ou un des proches de Louis. Mon altercation avec Félicité a été explosive et sûrement toute la famille Tomlinson doit me détester maintenant. Contrairement à la dernière fois, je suis un peu plus obligé de ruser un peu pour le voir. Je me fais passer pour son second avocat qui a malencontreusement été oublié sur la fiche des visites. La secrétaire aveuglée par mes quelques sourires, me laisse passer sans vraiment contrôler.

« Il n'est plus ici depuis deux jours. Il a été transféré. Il est en détention provisoire en attendant le procès. M'annonce le policier.

- Depuis quand ? Et où ?

- Vous devriez le savoir, si vous êtes son avocat. » Il répond froidement.

Il n'a pas tort. Je devrais être au courant. Je m'apprête à repartir quand je sens un papier glisser dans ma poche. Je me retourne pour voir la secrétaire derrière moi. Elle me fait un petit sourire en coin et se penche vers moi.

« N'hésitez pas, à revenir me voir, maître.

- Qu'est ce que vous avez glissé dans ma poche ?

- Le nom d'un endroit qui pourra être utile pour aller voir ce certain Tomlinson. Mais bon, n'oubliez pas ma première proposition. »

Puis d'un claquement de langue, elle s'en va. Je dirais plus vite du commissariat pour regarder le papier. Le nom de la prison et le numéro de la cellule. Cette fille est génial. Même si son parfum fraise tagada me file un peu la nausée, elle a quand même réussi à m'aider.

Je traverse les rues de Londres pour aller vers les quartiers sud. Si j'ai bien compris, Louis est en ce moment à la maison d'arrêt de Brixton. Un endroit assez glauque de Londres. Dans la voiture, mon portable se met à sonner. C'est Peter. Je ne tarde pas à lui répondre.

« Tout va bien ? Lui demande directement.

-Oui ne t'en fais pas. Tu es où ?

- Je...je vais au boulot. Je me suis arrêté voir Laurel. Elle avait besoin de moi.

- Elle est revenue ? Tu ne me l'a pas dit.

- Désolé, j'ai la tête un peu ailleurs.

- Je vois ça. Il soupire et ajoute : j'ai une soirée d'affaires vendredi soir et les conjoints sont invités, ça te dirait de venir avec moi ?

- Pete, on avait dit qu'on parlerait un peu ce soir... On en a besoin, tu ne crois pas ?

- On va tout le temps chez tes amis, pourquoi tu ne veux pas venir pour une fois ? Déjà que l'on ne se voit pas beaucoup. Il me dit agacé.

- Ah non ne commences pas à me reprocher qu'on ne se voit pas, alors que tu passes ta vie à l'autre bout du monde. Tu exagères.

- Évidemment, Harry Styles ne se remet jamais en question. Tu sais quoi ? Je vais y aller seul ce soir. Comme ça, tu pourras lire tranquillement les carnets de ton ex et te plaindre que je t'abandonnes. Bye. »

Il ne me laisse pas répondre et raccroche. Il m'épuise quand il est comme ça. À bouder pour tout et n'importe quoi. Je n'ai pas le temps de ruminer parce que j'arrive devant la maison d'arrêt. Dans un coin à l'écart, cette grande bâtisse en vieille pierre ressemble à un château abandonné. Deux gardes, réussissent à me faire entrer après avoir vu ma carte. Je suis fouillé avant d'entrer et prié de déposer la plupart de mes affaires à l'extérieur. Je vois quelques détenus quand j'arrive au parloir, me regarder de travers. Deux policiers arrivent ensuite dans la pièce avec Louis. Son état est pire que la dernière fois. Il est encore amaigri et son visage semble affaibli. Dès qu'il me voit, il s'apprête à faire demi tour.

« Je vais rentrer dans ma cellule.

-Non, j'ai besoin de te parler.

- Dégage, Harry. Maintenant.

- Non. »

Mon ton glacial et autoritaire, le fait changer d'avis et il vient s'asseoir en face de moi. Il a bien compris que ma visite n'est pas anodine. Puis, il finit par s'asseoir sur la chaise à contre coeur. Me retrouver face à lui, me perturbe encore.

« Je t'ai déjà dit que je n'avais rien fait.

- Je ne...

- Si tu es venu pour ça. Je ne suis pas con aux dernières nouvelles.

- J'ai besoin de te poser une question. Je lui tends une enveloppe. Pourquoi cette vidéo montre que tu as serré Elizabeth Pemberton dans tes bras ?

- Tu n'es pas mon avocat, je n'ai plus rien à te dire. »

Son ton extrêmement froid contraste avec les échanges que nous avons eu la dernière fois.

« Arrêtes de jouer la carte du mystère et de l'arrogance, ce n'est pas ça qui va te faire éviter la prison parce que c'est clairement ce que tu risques.

- Mais tu te prends pour qui hein ? Pour un malade qui aurait touché une de mes élèves ? Tu as toujours dit qu'Hans était un monstre mais toi ! Je vois dans ton regard toute la haine que tu as pour moi, tout le dégoût. Tu vois, tu ne le nies même pas. Je te déteste Harry. Je te déteste pour ce que tu es en train de faire. Tu me fais du mal, tu me fais mal à ne pas me croire, à...ne pas avoir voulu me défendre. »

Je reste sans voix face à ses paroles. Décidément, je me prends tout dans la figure en ce moment. Elles sont violentes, acides, froides. C'est comme se prendre une énorme claque dans la figure parce que même sans m'insulter, ça fait mal. Il se calme et se rassied.

« Tu étais mon dernier recours. Quand j'ai appris cette histoire, je me suis dit que même après toutes ces années, tu pourrais m'aider. Pas non plus venir à mon secours, mais juste m'aider un peu. Tu me connaissais mieux que personne. Tu as passé les pires moments avec moi comme les meilleurs, alors je pensais que tu allais être là. Au moins une dernière fois. Mais au final, je n'ai pas eu de réponses.

- Ne remets pas la faute sur moi, Louis. Je n'ai pas fait de conneries MOI. J'insiste bien.

- Mais regarde toi, tu vis complètement dans le passé, tu ne peux pas passer à autre chose. Tu fais tout ça juste pour te venger parce que tu me hais. Dis le, reconnais le. »

Encore une nouvelle claque dans la figure. J'ai retrouvé le Louis acerbe et froid que j'ai eu l'occasion de connaître quelques fois avant. Je le déteste de me connaître autant, de savoir certaines de mes pensées les plus sombres.

« Je connais Elizabeth Pemberton. Oui, j'ai déjà discuté avec elle, si c'est ce que tu veux savoir. Elle venait de temps en temps me voir en fin d'heure. Mais c'est tout.

- Comment est ce que tu te défends face à cette vidéo de surveillance ? »

Il reste muet. Je sais qu'il ne veut pas en parler, enfin plus particulièrement à moi. Son mutisme a toujours été une arme de défense.

« Pourquoi les carnets maintenant ?

- Parce que tu en auras besoin pour passer à autre chose. »

Le garde qui accompagnait Louis nous fait un signe, pour nous prévenir que le parloir est fini. Louis se lève et s'apprête à partir quand il ajoute :

« Je ne veux pas ton pardon, Harry. Je ne l'ai jamais voulu. J'aurais juste aimé que tu m'écoutes au moins une fois. Mais apparemment, avec toi, la présomption d'innocence et les secondes chances n'existent pas. »













Voilà un nouveau chapitre avec une nouvelle rencontre avec Louis. Je me suis rendue compte que dans le dernier chapitre, j'ai oublié une partie du journal intime que je reposterai dans le chapitre 13 ! En espérant que ça vous plaise toujours autant, bonne lecture !

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