CHAPITRE 10 : Harry Styles.

Le lendemain après une nuit affreuse, je me rends au tribunal. Je dois ensuite déposer l'enregistrement d'hier à Hans. Toutes les preuves que nous avons, nous devons normalement les partager pour avoir un procès le plus équitable possible. Je finis par connaître le tribunal dans ses moindres recoins. Dire que c'est ma deuxième maison serait complètement exagéré mais, je m'y sens réellement bien. Quelques collègues me saluent au passage et au détour d'un couloir, je passe devant un bureau entrouvert. Je reconnais le visage familier de Laurel, qui a l'air concentrée sur des dossiers.

« Les États Unis ne te plaisaient pas ?

Je la vois sursauter et un grand sourire fait place à sa surprise.

« Harry ! Elle me fait signe d'entrer. »

Une fois la porte refermée, je l'enlace chaleureusement.

« Tu es ici depuis combien de temps ? Je l'interroge de suite.

- Une semaine seulement. J'ai retrouvé mon bureau tout neuf. Elle plaisante. Je m'attendais presque à ce que toi et Niall me fassiez une mauvaise blague.

- Comme la fois où on a rempli ta chambre de  mousse ?

- Oui un peu ce genre de blagues que je préfère éviter. Comment tu vas depuis la dernière fois ?

- C'est plutôt à moi de te poser la question. Raconte moi tout sur les États Unis.

- Tu ne veux pas qu'on aille en discuter autour d'un café ? J'ai une pause jusqu'à 14h00.

- Je devais aller voir Hans mais on m'a dit qu'il était à son cabinet, du coup, j'irai le voir dans l'après midi. »

Elle semble étonnée quand je mentionne Hans. Elle connaît la relation assez tumultueuse que j'ai avec lui. Elle ne doit pas être au courant de l'affaire...

« Je t'expliquerai autour d'une bière.

- Pas d'alcool dans un tribunal. Elle me taquine. Tu devrais le savoir.

- Tais toi et suis moi. »

Nous décidons de ne pas trop nous éloigner du tribunal. Je tiens vraiment à voir Hans aujourd'hui sachant que le procès est dans deux mois et qu'il puisse quand même préparer sa défense. Et j'ai d'autres questions plus personnelles à lui poser. Laurel propose que nous allions dans un restaurant pour le dîner. Situé à quelle rue du tribunal, on y retrouve beaucoup d'avocats et de juges y déjeuner. Parfois, Louis venait m'y rejoindre quand je passais beaucoup de temps au tribunal.

« Ça fait tellement de temps que je ne suis pas revenue ici. J'ai l'impression d'être une étrangère à Londres maintenant.

- Ça ne te manquait pas aux États Unis ?

- Au début, si. J'ai failli revenir un paquet de fois. En plus, mes parents ne m'aidaient pas vraiment. Ils voulaient tellement que je rentre à Manchester. Mais bon, avec le travail de Carl, c'était presque impossible de rentrer autant que je le voulais. Du coup, j'ai fait avec.

- Si ce n'est pas trop indiscret, pourquoi tu es déjà de retour ? »

Laurel fait une pause et prend sa commande. Niall m'a prévenu de son retour mais a omis de me dire les raisons de son retour en Angleterre.

« Ça n'allait plus avec Carl. Au début, tout se passait bien. On avait un train de vie vraiment super et je pouvais m'occuper correctement d'Ana. J'avais du temps. J'étais la parfaite femme de maison.

Elle rit. J'ai quand même du mal à imaginer Laurel comme une parfaite femme au foyer à faire docilement la cuisine, s'occuper de la maison et des enfants. Elle doit vraiment être amoureuse de son Carl.

« Retrouver un travail en tant que juge aux États Unis était presque impossible. Du coup mes seuls occupations se résumaient à m'occuper d'Ana, faire des réunions Tupperware avec les voisines, voir mes beaux parents et attendre le retour de Carl. Ça a été un temps. Les premiers mois, puis, je me suis lassée de ce train de vie tranquille. Je voulais retravailler, retrouver les tribunaux, essayer de reprendre du service. Ça n'a pas plus à Carl. Il pensait que c'était mieux que je reste disponible pour Ana et notre famille. Ma vie ne devait tourner qu'autour de ça. Ce mode de vie peut plaire à d'autres personnes mais pas à moi. Après ça, j'ai quand même décidé de reprendre du service en tant que conseillère juridique. Ça me plaisait beaucoup de me rendre utile. C'est à partir de là que les choses ont commencé à devenir ingérables avec Carl. Il avait du avec l'idée que je travaille. Alors il passait ses journées à l'extérieur, au travail. Puis, un soir, il... »

Je la vois lutter contre les larmes qui menacent de couler le long de ses joues. Je prends sa main pour la rassurer. Elle essuie d'un geste vif, les quelques larmes et continue :

« Il avait une réunion de travail et il est rentré complètement ivre. Il a commencé à s'énerver pour rien et à devenir violent. J'ai essayé de le calmer mais rien n'y faisait. Il m'a reproché d'avoir un boulot, de ne pas être ce qu'il voulait et que j'étais une pauvre conne incapable. C'est à ce moment que j'ai vu son vrai visage. Il a tenté de me frapper mais j'ai réussi à partir. Je me suis enfermée dans la chambre et j'ai fait mes affaires et celles d'Ana. Le lendemain, je prenais un billet pour rentrer à Londres avec elle. Et me voilà ici.

- Il a essayé de te recontacter depuis ?

- Plusieurs fois. Il s'est longuement excusé la première fois en disant qu'il regrettait. Puis, il a rappelé une autre fois en me demandant de revenir à New-York au plus vite et le dernier était un message vocal où il m'insultait de tous les noms. Tous les états d'âme d'un homme. Elle rajoute en plaisantant.

- Tu as demandé le divorce?

- Je suis en pleine procédure. Le problème est qu'il a demandé à avoir la garde d'Ana. Et qu'il compte rester à New-York.

- Demande à Niall. »

Je connais Niall et ses compétences en droit de la famille et plus particulièrement dans les divorces lui seront d'une grande aide. Le plus compliqué sera sûrement de convaincre Niall de s'occuper de cette affaire. Depuis la grossesse de Lily, il ne prend presque plus d'affaires. Il tient à garder le plus de temps possible pour sa femme et son futur enfant. Notre cabinet est assez spécialisé mais en ce moment, notre carnet de rendez-vous n'est pas plein. En voyant la tête de Laurel, cette option n'a pas l'air de la convaincre.

« Harry, tu sais que c'est du conflit d'intérêt.

- Vous passez devant le juge quand ?

- Deux semaines normalement.

- Bon bah on a pas le choix. Prends Niall. Tu sais aussi bien que moi qu'il a toutes les qualités pour te faire gagner. Sinon, Carl reprend Ana aux Etats Unis avec lui. Et le connaissant, il va tout faire pour avoir la garde exclusive. Sachant que tu as repris ton emploi ici, ça sera simple de dire que tu n'auras pas assez de temps pour t'occuper d'elle, etc. Carl est intelligent, tu sais. »

Laurel n'a pas l'air emballé par ma proposition mais elle finit par capituler et me promet d'appeler Niall. Pendant le reste du repas, nous parlons de choses un peu plus légères, se remémorant parfois des souvenirs de fac. Puis, elle me demande :

« Comment va Louis ?

- Pas très bien aux dernières nouvelles. »

Mon visage doit en dire long parce qu'elle repose son verre, les sourcils froncés, décidée à bien m'écouter. Je devance ses nombreuses interrogations et lui raconte tout. L'enquête en cours, le début de l'affaire et le fait que je défende Elizabeth.

« J'ai du mal à croire à ça. C'est tellement surprenant. Elle me dit à la fin.

- Tout le monde a été surpris. Moi même, je n'y croyais pas. Jusqu'à la vidéo de surveillance devant les yeux.

- Tu sais ce que tu aurais dû faire ? Refuser l'affaire. Tu t'embarques dans quelque chose que tu es susceptible de ne pas maîtriser et de ne pas être impartial.Ce n'est pas quelque chose de grave de refuser des affaires. Surtout que votre cabinet ne manque pas d'argent. »

Ce n'est pas l'argent qui a été ma première motivation pour accepter de défendre Elizabeth. Si seulement, cela avait été la seule raison... Puis elle ajoute :

« Ce qui ne va pas au départ, c'est que l'on vienne te voir pour cette affaire. Ok tu es un bon avocat, mais il y en a d'autres qui ne sont pas directement concernés par cette affaire.

- Tu penses à un complot ? Je ricane. Tu devrais arrêter de regarder des films, Laurel.

-  C'est possible. On a peut être  voulu te toucher s'attaquant à Louis.

- La vidéo prouve bien qu'il l'a vu, qu'il était avec et... Je ne termine pas ma phrase, les mots restant bloqués. Il n'y a pas l'ombre d'un complot là dedans.

- Sûrement. Ça va aller, tu vas te débrouiller comme tu peux. Elle me fait un sourire timide.

- C'est dur parfois. J'ai envie d'abandonner et de laisser l'affaire à quelqu'un d'autre. C'est triste de se dire qu'une personne qu'on a connu peut basculer autant et tomber aussi bas.

- Tu sais, ça a été pareil avec Carl. Je ne pensais qu'on allait en arriver là. Tu sais que tu peux encore la donner à quelqu'un d'autre cette affaire. On ne t'en voudra pas pour ça.

- J'ai fait une promesse à Elizabeth. Elle a besoin de moi. C'est uniquement pour ça que je vais le faire. Tu aurais vu son visage, si triste. Elle est dévastée.

Laurel ne dit rien et se contente de passer sa main sur la mienne en guise de réconfort.

Pendant le repas, quelques  collègues nous reconnaissent et viennent nous dire bonjour. Dans le lot, je reconnais Sam, un ami greffier. J'ai souvent bossé avec lui à des audiences.

« Au fait bonne chance, Harry. J'ai appris pour l'affaire. Il semble désolé.

- Merci. »

Une tape dans le dos et il s'en va. Les gens ont très vite su les détails de cette affaire. Sachant que Hans n'a pas la langue dans sa poche et que je n'ai jamais vraiment caché ma relation avec Louis. Au moins une fois, on l'a croisé devant le tribunal. Quand je faisais mes stages pendant mon master, il venait souvent me chercher le soir ou le midi.

Dans les couloirs du tribunal, les rumeurs vont vite et Dua m'a rapporté que de nombreuses rumeurs circulaient. Tout le monde attend ce procès avec impatience. Cristal a dû refuser plusieurs demandes de journalistes qui voulaient des interviews. Apparemment, la presse s'empare de l'affaire et ça ne me plait pas vraiment. La médiatisation d'une affaire peut être quelque chose de bien mais peut être aussi quelque chose de vraiment dangereux. Que ça soit pour la victime ou pour l'accusé. Demander un huit clos ne serait pas de trop ! Même je pense que le juge le refusera. 

Nous finissons de dîner et je raccompagne Laurel jusqu'au tribunal. Avoir passé un peu de temps hors du cabinet avec Laurel m'a fait un grand bien. Même si on a parlé un peu de travail, on s'est changé mutuellement les idées. Je crois qu'on en avait besoin tous les deux.
Devant les portes du tribunal, je me penche pour la prendre dans mes bras. J'ai toujours eu une relation différente avec Laurel que les autres de mes amis. Nous avons beaucoup de similitudes dans nos histoires personnelles et le courant est toujours bien passé. On est plus comme des frères et sœurs l'un pour l'autre même si son départ pour les États-Unis, on coupé un peu le contact.

« Ça m'a fait du bien de te revoir, Lau. N'hésites pas à venir à la maison, Peter sera heureux de te voir.

- Je n'y manquerai pas. »

Je quitte Laurel pour aller voir Hans. Et ça ne sera pas une partie de plaisir....






Voilà la suite, qui n'est pas hyper passionnante j'en suis consciente mais elle est utile pour la suite parce qu'elle introduit le personnage de Laurel qui sera important par la suite. Le prochain chapitre sera plus long avec plus d'action. Bonne lecture

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