Chapitre 9

-Tu n'as rien oublié ma chérie ? Demanda David, inquiet de voir sa fille cadette partir alors qu'elle est encore en rémission.

-Je ne pense pas et puis je ne pars pas une semaine non plus. Et de toute façon, nous sommes libres de quitter l'école à tout moment, donc si cela se passe mal je m'en vais, disais-je à mon père qui s'inquiétait pour moi pendant que je fermais la veste de Scorpius. Tu es prêt mon cœur ?

Le petit garçon hocha la tête vigoureusement comme pour marquer son impatience. Je pris donc le sac pour le mettre sur mon dos et attrapa la main de mon fils pour se diriger vers la cheminée de la maison de mes parents. On entra tous les deux dans l'âtre en faisant face à mes pères. Marcus et David se tenaient collés l'un à l'autre en me regardant tristement. Marcus portait le pot contenant la poudre de cheminette, il n'était pas décidé à me laisser seule face à ce qui m'a détruite. En tant que parents, je sais qu'ils ont peur pour leur fille. Ils ont peur de me voir chuter à nouveau, de refuser la magie encore et de me cloisonner chez moi en attendant que les jours passent. Je les comprenais parfaitement, mais aujourd'hui je vais bien, enfin, je pensais que j'allais mieux puisque je supportais la présence de ma baguette sanglée à mon avant-bras, je supportais le moyen de déplacement jusqu'à l'école de magie britannique et j'acceptais de remettre les pieds entre les murs d'un château que j'ai vu détruit et dont la mort était imprégnée à nos vêtements. Je regardais mon fils qui trépignait à mes côtés.

-Je voulais vous dire, que je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi durant ces dernières années pour que j'aille mieux et aujourd'hui je pense qu'il est temps que je vous rende la pareille, c'est pour ça que je retourne à Poudlard avec Scorpius en partie. C'est pour vous dire merci et aussi pour vous prouver que je vais mieux. J'ai mis du temps à me relever, et certes, je n'oublierais jamais ce qui s'est passé, mais il est temps pour moi de vivre avec et d'avancer. Alors merci papas, merci pour tout et surtout, n'oubliez pas que je vous aime.

Marcus avait les larmes aux yeux mais faisait tout pour se contenir.

-Moi aussi je vous aime fort, s'exclama mon fils.

David attendrit par ces mots vient de suite me serrer dans ses bras. Après une étreinte chargée en émotion, il se replaça auprès de son mari qui me tendit le pot contenant la poudre de cheminette. Je pris une grosse poignée de ma main libre et tendit le bras devant moi.

-Je serai de retour avant même que vous ayez dit « ouf », d'accord ? Et puis si ça se passe mal je rentre, compris ?

Mes parents hochèrent la tête à l'unisson. Je regardai mon fils qui serait fort ma main avec toute la puissance qu'il avait pour son âge. Je jetai la poudre à mes pieds, en parlant fort et distinctement « Poudlard, bureau du directeur ». Et nous voilà, mon fils et moi, projetés dans les dédales de cheminée jusqu'à une autre cheminée qui m'était familière. La lumière qu'elle projetait était attirante, on pouvait même y distinguer quelques meubles dans la pièce. Je serrais la main de mon fils pour ne pas le lâcher mais surtout pour qu'il ne se perde pas. Nous arrivions de plus en plus rapidement vers la cheminée qui ferait de ce week-end un enfer sur Terre. L'atterrissage, fut compliqué et Scorpius tomba sur les genoux malgré que je le tienne. Il me regarda avec de grands yeux larmoyants avant de commencer à geindre en touchant ses articulations. En tant que maman je me précipitais vers lui pour le rassurer et que tout allait bien. Je soulevai son pantalon pour regarder ses genoux rougis par le choc. Un bisou magique plus tard et nous nous relevions pour que j'époussète ses vêtements et les miens. Face à nous, une dame, d'un certain âge avec un grand chapeau aux bords larges nous regardait. Son regard empreint d'affection et de sévérité à la fois me lassa de marbre. De profondes rides marbraient son visage, elle semblait avoir pris trente ans d'un coup.

-Bonjour et bienvenue à Poudlard ma chère. Avez-vous fait bon voyage ?

-Oui, je vous remercie.

La dame s'approcha de mon fils. Protectrice, je plaçais Scorpius derrière moi pour faire barrière de mon corps.

-Mon enfant, je ne vous veux aucun mal. Je souhaite seulement saluer ce jeune homme qui intègrera l'école dans quelques années.

-Il ira à Beauxbâtons puisque nous vivons en France, je fais sèchement.

-Je le sais très chère, mais il a déjà une place de réservée du fait de votre statut de héros de guerre.

-Non, non, non. S'il vous plait, ne prononcer pas ce mot.

Les démons rôdaient autour de moi, mes oreilles bourdonnaient et ma vue commençait à se flouter. Je les entendais ricaner, me disant que je suis faible, que je n'ai pas l'étoffe d'un héros et que le titre que l'on vient de me donner ne me caractérise pas. Un faible « maman » me parvient de loin. Mon bébé, mon amour, je suis là, n'ai pas peur, maman est là. Je voulais repousser ces ombres pour rassurer mon fils mais leur emprise sur moi était trop importante. Je fermais les yeux pour essayer de les faire partir mais des images de ruines, de cendre, de désolation et de mort défilaient sous mes paupières.

-Aguamenti !

Un liquide froid me fit haleter et ouvrir mes yeux de surprise. Je suffoquais face à la fraicheur de l'eau qui coulait le long de mon corps.

-Je suis désolée Miss, mais il fallait que vous vous repreniez.

-Merci, je vous sied gré de m'indiquer où se déroulent les évènements.

-Et bien rendez vous dans la Grande Salle pour que vous puissiez suivre les autres qui sont déjà arrivés.

-Merci Professeur McGonagall.

-De rien, Miss Beauregard.

Je replaçai mes vêtements humides comme si de rien était et franchit la porte du bureau de la directrice la tête haute. Ma mémoire me dirigea entre les murs de pierre et à chaque croisement, des flashs d'il y a cinq ans refaisaient surface. J'essayais de faire découvrir plein de choses à mon fils qui avait des étoiles dans les yeux pour ne pas penser à la fumée noire qui m'entourait, prête à me faire plonger dans les abysses de la folie. C'est assez vite que nous sommes arrivés au pied du Grand Escalier où d'autres bagages étaient abandonnés par leurs propriétaires qui se retrouvaient dans la pièce à côté. Je déposai alors mon sac à contrecœur et avançai vers ce que je prenais pour de la torture. Pourquoi ai-je accepté l'invitation déjà ?

Je lissai mes vêtements secs et propres et j'en fis de même pour le petit garçon. Accroupie, face à lui je le détaillais. Il était émerveillé, il regardait de partout et semblait impatient de voir plus de monde.

-Maman ?

-Oui mon chaton ?

-Tu sais que tu es la meilleure maman du monde ?

-Oh, mon petit chou, tu es adorable.

Je le pris dans mes bras et lui fis un câlin qu'il me rendit. Puis je me séparai de lui et me redressa. Je le regardai une dernière fois et l'invita à me suivre pour franchir les lourdes et imposantes portes de la salle. Je soufflai une fois, deux fois et posa un pied dans ce qui avait été pour moi un réfectoire puis une infirmerie où des draps blancs recouvraient des corps sans vie.

Un brouhaha perça mes oreilles et une horde de jeunes adultes remplissait la pièce. Scorpius, impressionné se colla à mes jambes et pour le rassurer, je le pris dans mes bras pour que je puisse me diriger vers une table qui servait des boissons pour le faire boire.

-Excusez-moi.

Un homme brun, fin de visage me dévisageait durement.

-Euh, excusez-moi... Est-ce que je pourrais avoir un verre d'eau s'il vous plait.

L'homme venait d'ouvrir la bouche sûrement pour dire quelque chose mais la referma vivement. Il tapa doucement sur l'épaule de la femme qui se tenait à côté de lui, dos à moi. Toujours sans parler, il me pointa du doigt et la brune aux cheveux bouclés ouvrit grands les yeux en m'apercevant.

-Est-ce que ça serrait trop vous demander de me donner un verre d'eau.

N'ayant aucune réaction de leur part, je fis asseoir Scorpius sur la table pour prendre un verre et le remplir afin de le donner à mon fils pour qu'il puisse boire.

-Théa ? Fit l'homme doucement.

-C'est bien moi, en effet. Surprise !

La brune se jeta littéralement dans mes bras avant que le brun ne fasse de même.

-Mon dieu Théa ! Tu nous as tellement manqué à tous ! Harry m'a dit t'avoir vu sur Paris. Tu ne donnais pas de nouvelles et on ne savait pas où tu es partie. Personne n'avait de nouvelles de toi et Blaise restait discret, il me disait simplement que tu avais changé. Je suis tellement soulagé de te voir, pas vrai Théo ?

Hermione Granger et Théodore Nott. Voilà les premières personnes que j'ai vues dans cette école à l'exception du professeur de métamorphose. Je me permis de les serrer dans mes bras avant de les lâcher pour vérifier si Scorpius buvait. Voyant que je regardais l'enfant sur la table, Hermione le pris dans ses bras et avança dans la foule pour me forcer à la suivre. Avec Théodore à mes côtés je rejoignis un groupe formé de deux roux, de deux bruns dont l'un était plus fin que l'autre et une blonde un peu dans les nuages et de mon cousin.

-Il a qui cet enfant Hermione ? Demanda ce que je supposais être Ronald Weasley.

-C'est le fils de Théa.

Seulement Harry, Ginny et Blaise était au courant, Hermione devait l'être par mon cousin mais pour les autres c'était le choc.

-Mais, et le père de ton fils n'as pas tenu à t'accompagner ?

-Non, Théodore et puis c'est un moldu que j'ai quitté avant même de savoir que j'étais enceinte.

Blaise me regarda méchamment car je cachais la vérité.

-En fait Théa est là pour régler un petit problème, dit-il. Elle doit...

-Je devais vous revoir, car cinq ans c'est long quand même et puis j'ai loupé le mariage de Harry et Ginevra, je me rattrape pour éviter de mon cousin ne fasse une bourde.

-Ginny, Théa, je m'appelle Ginny.

Scorpius commençait à dormir dans les bras de Hermione alors je le pris dans mes bras pour la soulager. Je m'assis sur une chaise pour être plus à l'aise et continuer à rattraper ces cinq années de perdus. C'est en prenant de leur nouvelles, en parlant avec eux, en racontant chacun des anecdotes que je me rendis compte de chacun d'entre eux m'avait manqué et que finalement j'aurais plus vite guéri de la guerre si je ne m'étais pas coupée de la magie et éloignée d'eux. La journée commençait à passer doucement. Nous étions à présent dehors assis en cercle avec Scorpius qui jouait avec un patronus en forme de loutre. Je sais juste que ce soir, la directrice fera un discours mais sinon, le temps est aux retrouvailles et cela me fait le plus grand bien. Nous discutons de tout sauf du sujet qui fâche. Personne dans ce cercle à part Blaise, est au courant de ce qui s'est passé dans ma vie ces cinq dernières années. Les non-dits et l'innocence régnait autour de nous. Nous rigolions, nous nous redécouvrions, la joie de vivre était présente mais chacun pensait aux disparus. Une petite part de nous était restée coincer dans cette dure période qu'à été notre dernière année.

-Maman, maman ! Je me relevais vivement pour trouver mon fils qui hurlait de désespoir.

Je le vis debout en train de se frotter les yeux. La crise de larme était proche. Je m'accroupie face à lui et lui demanda ce qu'il avait.

-Le monsieur a cassé la magie, dit-il en sanglotant tout en montrant un homme debout proche de nous.

Il en vrai qu'en regardant de partout, je pu comprendre qu'il parlait du patronus d'Hermione qui avait disparu. Je pris l'enfant dans mes bras pour le rassurer et m'approcha de l'homme que mon fils indiquait. En contre-jour, je pouvais juste distinguer la carrure. Il n'était pas plus grand que moi, quoi que un petit peu et était musclé. Il portait un costume bien taillé et des cheveux longs volaient au gré du vent. A sa hauteur, mon fils se réfugia dans mon cou et je pu distinguer des orbes grises qui ne m'étaient pas inconnues.

-Théa ? C'est ton fils ?

C'était inévitable.


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Je pense que c'est ce que vous attendiez tous :)

J'attends vos retours car j'ai beaucoup d'espérance pour ce chapitre

J'attends aussi vos spéculations pour la suite

Bisous à vous

Cp


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