Chapitre 25

Suite à l'attaque de Pré-au-Lard, le Lord m'avait convoquée pour une mission. Nous avion pris la direction de la gare King's Cross à Londres par binôme, c'était donc sous la pression du regard fou de la tante de Drago que j'avais tué des innocents, de tout âge, et de tout sexe. J'avais du dresser une muraille pour me protéger de la souffrance qui régnait autour de moi, de la mort qui s'enivrait du parfum métallique qui emplissait mes narines. Cet après-midi-là , je n'étais plus maître de mon corps. C'était horrible, je ne voulais plus ressentir cela, mais malheureusement, je ne pouvais pas y échapper. Alors, j'avais pris une décision radicale qui risquait de coûter ma couverture ainsi que ma vie. Tant que ce que je faisais avais pour but le bonheur commun de la communauté sorcière, j'étais prête à sacrifier ma vie. J'étais obligée de le faire. Je ne devais plus donner la mort.

Les jours et les semaines passaient, j'essayais tant bien que mal à me remettre de mes actes. Mes nuits étaient rythmées de cauchemars et d'insomnies, tandis que le jour, chaque bruits me faisaient sursauter. Puis à nouveau, j'ai été convoquée en début mars et en début avril. J'ai appliqué mon plan durant ces attaques meurtrières calculées, je prenais la place de l'ange destructeur au lieu d'être la faucheuse. Je détruisais l'économie anglaise au lieu de détruire des familles. Tout c'était bien passé durant ces deux convocations, les mangemorts adultes n'y avaient vu que du feu, j'avais même réussi à berner les plus intelligents. J'étais contente car je ne faisais presque rien et je rapportais des informations essentielles à l'Ordre.

Mais comme on dit, après le beau temps, la pluie, ou bien était-ce l'inverse ? En tout cas, pour moi, tout avait basculé le jour où j'avais appris que j'étais convoquée une quatrième fois et que ce n'était pas la marque qui me l'a apprise, mais une lettre du père de Drago qu'il avait reçu. Nous étions un 16 avril, dehors, il commençait à faire de nouveau beau et chaud, tout renaissait. Ce soir-là , Drago était assis sur notre lit avec un parchemin dans les mains. Quand je m'étais approchée de lui et que j'avais posé ma main sur son épaule pour lui montrer ma présence, il sursauta. Lorsque son regard gris rencontra le mien, j'ai pu voir une grande tristesse. Puis il chiffonna le parchemin jauni qu'il lança dans l'âtre de la petite cheminée pour que je ne puisse pas lire les écrits. Cependant, il m'avait dit d'une voix rauque que Voldemort voulait discuter avec moi. Cela ne me semblait pas de bonne augure, mais avec tout ce qui s'était passé jusqu'à présent, je ne voulais pas m'inquiéter pour rien. Pour le rassurer, je lui souriais de toutes mes dents, mais il ne semblait pas convaincu. Je faisais tout pour lui dire que ça allait bien se passer, qu'il n'avait pas à s'inquiéter.

-Tu peux fuir, lâcha-t-il doucement, comme pour ne pas me brusquer.

-Je ne suis pas comme ça Drago, j'ai besoin d'aller jusqu'au bout, de me donner entière pour une cause juste.

Le blond prit ma main, qu'il caressa doucement. Puis ses doigts froids, remontèrent lentement le long de mon bras, me procurant une puissante vague de frisson. Je le regardais faire comme hypnotisée, comme si j'avais vraiment besoin du contact de ses doigts contre ma peau nue.

-Tu as besoin de moi, tu ne peux pas tout faire toute seule, reprit-il après le silence imposé par mes paroles.

Je ne répondais pas, car je n'en n'avais pas besoin. Je pouvais tout affronter seule ! Enfin je pense. Plongée dans mes pensées, je sentais ses doigts légers sur mon épaule qui remontaient de plus en plus vers mon cou, ma nuque, mon menton, ma joue. Je m'abandonnais à sa caresse en fermant les yeux pour profiter encore plus de son toucher glacé électrisant.

-Dis-moi que tu as besoin de moi, murmura-t-il à mon oreille en me soufflant sa chaude haleine qui contrastait avec la froideur de son doigté. Dis-le Théa. Dis-moi que tu as besoin de moi.

Mon rythme cardiaque s'affolait dans ma poitrine, tandis que le blond continuait son exploration et que mes cheveux se dégageaient d'une de mes épaules pour exposer mon cou. Je voulu lui dire de stopper cette douce torture, mais seul un hoquet de surprise s'échappa de mes lèvres quand je sentis les siennes sur la peau fragile de mon cou. J'ouvris brusquement les yeux et Drago s'éloigna de moi tout en restant beaucoup trop près. Ses pupilles étaient dilatées par une sorte de désir qui émanait de lui, me contaminant dangereusement. Je fermai de nouveau les yeux, rapidement, pour les rouvrir et faire face à une toute nouvelle réalité, où je n'étais pas seule et où j'avais définitivement besoin d'aide.

-J'ai envie de toi, dis-je la voix plus rauque que d'habitude.

Drago sourit, pris mon visage en coupe et se rapprocha de moi. En le voyant me sourire ainsi, je compris que j'avais dit une bêtise.

-Euh, non, j'ai besoin de toi, Drago. J'ai besoin de toi, me repris-je.

-Je crois plutôt que tu viens de faire un magnifique lapsus révélateur, Princesse.

Il souriait de plus belle. C'était contagieux. Irrémédiablement, je levai les yeux au ciel, exaspérée par son comportement qui pourrait me faire basculer dans une relation que je ne voulais pas. Cependant, je ne bougeais pas quand il m'embrassa lascivement le front. Je ne bougeais pas quand il m'embrassa doucement la joue. J'étais plutôt passive, mais j'avais l'impression que cela ne le dérangeais pas, tant que je ne le repoussais pas. Je me laissais faire, tel un pantin entre les mains d'un marionnettiste. Je n'étais que la matière brute d'une future sculpture, mais j'aimais ça. J'aimais son contact, sa façon de me faire frissonner. Ses doigts continuaient de vagabonder sur mon corps. Continue. Et puis il s'arrêta tout à coup, attendant ma réaction. Encore.

Je ne lâchai pas son regard bleu, noircit de désir. Perdue dans un brouillard qui embuait mes pensées, et ma façon rationnelle de réfléchir, je fis taire mes désirs les plus charnels en faisant quelque chose qui aurait été insensé il y a encore quelques mois. Tout en restant noyée par ses orbes bleus, je me rapprochais de son visage, laissant un espace à combler entre lui et moi. Cette situation ne dura que très peu de temps puisqu'il franchit les derniers centimètres qui le séparaient de moi. Quand nos lèvres se touchaient tout d'abord chastement, puis ensuite plus fougueusement, nous étions à la recherche d'un contact plus primaire. Et puis à un moment donné, notre position est devenue bien inconfortable pour que l'on puisse continuer, alors d'initiative, je m'assis sur ses genoux pour pouvoir lui faire face. Ma respiration était harassante, mes mains posées sur sa nuque rapprochaient son corps encore plus près du mien. Et puis, je ne sais comment, il se laissa tomber sur le lit, m'entrainant avec lui dans sa chute.

Le baiser fut de suite rompu, mais quand nous sommes revenus à la dure réalité, j'étais allongée de façon assez sensuelle sur lui, mes cheveux lâchés tombaient sur son visage angélique. Lui, un sourire en coin plaqué sur ses lèvres rougit par le baiser, avait ses mains posées sur ma chute de rein, là où mon haut se relevait légèrement à en dénuder une partie de mon corps. S'en ai suivi d'un moment de calme, où seules nos respirations qui se faisaient entendre étaient trop rapides et saccadées. Je voulu me relever pour éviter de commettre l'irréparable, mais ce ne fut sans compter sur Drago qui me maintenait en place, et qui me bascula sur le dos en position de faiblesse.

-Tu es magnifique Théa, je tiens à te le dire.

-Merci de flatter mon égo, disais-je en ancrant mon regard bleu dans le sien toujours noirci par le désir.

-Je suis sérieux, Théa !

-Et moi alors ! Je dis ju...

Je ne pus malheureusement pas finir ma phrase qu'il posa ses lèvres sur les miennes pour la seconde fois de la soirée. Ses lèvres douces se faisaient insistantes, pressantes. Je voulu le repousser, mais il m'attrapa les poignets pour les bloquer au-dessus de ma tête. J'étais clairement en position de faiblesse, mais cette faiblesse était consentie. Il arrêta de m'embrasser les lèvres pour faire une myriade de baisers humides dans mon cou et sur mes épaules. D'une main, il me tenait, alors que l'autre me caressait la hanche.

-Je. Veux. Que. Tu. Saches. Que. J'ai. Envie. D'être. Plus. Que. Ton. Ami, disait-il entre deux baisers.

Incapable de répondre quoi que ce soit, je l'encourageais à continuer en soupirant d'aise. Enhardi, par ma réceptivité, il m'enleva soigneusement ma chemise blanche en embrassant chaque centimètre de peau découverte à l'ouverture d'un nouveau bouton. Quand ma chemise, totalement ouverte sur la pâleur de mon corps, il ne pu s'empêcher de se relever pour m'observer. J'en profitais pour me redresser sur les coudes. Il sourit franchement, chose assez rare chez lui. Il était séduisant comme ça, il n'était pas le Drago que je connaissais, j'étais face à une nouvelle personne, charmeuse et sensible à la fois. Profitant de ce petit moment de répit, je lui pris ses épaule pour le faire basculer sur le lit et pour que je sois en position de force. A mon tour, je voulu lui enlever sa chemise en l'imitant. A chaque bouton enlever, je l'embrassais sur le torse d'un baiser humide, dévoilant de plus en plus son torse imberbe, finement taillé par la pratique du quidditch. A la fin de mon travail, je soufflai légèrement sur la trace de baiser humide, lui procurant de puissants frissons. Il était temps de passer au niveau supérieur, surtout quand je sentis son plaisir grandir sous moi.

A la fin, nous étions plus que deux personnes nues, essoufflées et souriant de bien-être, dont Morphée ne tarda pas à nous accueillir dans son royaume.

Les rayons qui se reflétaient dans le lac me réveillèrent. Une douce ambiance régnait dans la pièce. Il me fallu un peu de temps pour me rendre compte que j'étais nue et pour me remémorer les évènements de la veille, et quand enfin mon cerveau fonctionna correctement, je me retournais à la recherche du blond. Il me faisait dos, lui aussi était nu, en tout cas, je le pensais car le drap le couvrait jusqu'à hauteur de ses pectoraux. Il dormait encore profondément, sa respiration était lente et profonde, il ne bougeait presque pas. Je me rapprochai de lui et commença à caresser doucement son épaule. Il grogna et se tourna vers moi. Je souris imperceptiblement face à ce comportement. Il avait l'air apaisé, calme, comme si tout ce qui se passait depuis la Saint-Valentin était de lointain problème. Penser à ce qui s'était passé depuis le 14 février me rappela que le Lord voulait me voir. Rapidement et sans bruit, je me levai du lit et me dirigea vers la salle de bain pour me laver rapidement. Je m'habillai d'un pantalon kaki ajusté et d'un léger pull beige, puis je pris mon perfecto rouge pour ne pas avoir froid. Avant de sortir, je me dirigeai vers le lit, me penchai sur Drago et lui embrassa les lèvres. Toujours sans aucun bruit, je sortis pour rejoindre ma salle commune.

Dans celle-ci, seul Théodore était déjà debout. Etonné de ne pas être seul, il se tourna vers la source de bruit, et quand il me vit, un immense sourire barra son visage. Je m'approchai de lui pour lui dire bonjour.

-Théa, je voudrais te dire quelque chose.

-Je suis un peu pressée, si ce n'est pas long, je t'écoute, sinon on voit ça ce soir, d'accord ?

-On se connait bien toi et moi, on n'a plus de secret depuis que tu m'as dit pour l'histoire du faux-couple avec Drago. Alors, voilà , je voulais te dire que je suis amoureux, dit-il en évitant mon regard et en rougissant de plus en plus.

-Théodore, je t'ai déjà demandé de me regarder dans les yeux, quand tu me parlais, tu n'as pas à être gêné par quoi que ce soit, lui dis-je en relevant le menton pour qu'il me regarde.

Ses yeux marrons continuaient de fuir mon regard bleu, puis il souffla comme pour se donner du courage et ancra son regard dans le mien.

-Et bien félicitation, enfin si on peut dire ça ! Qui est l'heureuse élue sur qui tu as jeté ton dévolu ?

Et là , il se mit à bafouiller comme jamais auparavant et il était tellement rouge que j'avais l'impression qu'il ne respirait plus. Ses mains trituraient le bas de sa chemise. Sans perdre patience, je posais mes mains sur les siennes pour le calmer, ce qui se passa immédiatement, malgré que les rougeurs persistaient sur son visage.

-Ecoute, on en reparle ce soir, d'accord ? Quand tu seras un peu plus calmé, parce là, j'ai l'impression que ton cœur va lâcher dans quelques secondes.

Il hocha la tête, et me laissa quitter la salle commune. Les cachots étaient vident, quoi de plus normal, personne n'aimait trainer ici. L'école était vide aussi, il faut dire que les cours commencent dans plus 'une heure. Même les fantômes ne déambulaient pas dans les couloirs, ce qui faisait de mon ascension vers le bureau du directeur rapide. Le mot de passe formulé à haute voix, le passage ouvert et j'étais dans le bureau circulaire où un phénix dormait sur son perchoir et un bureau massif trônait fièrement au milieu de la pièce. Un homme âgé descendit du petit escalier, il fut surpris de me voir de si bonne heure.

-Il demande à me voir, disais-je sans aucune once d'émotion dans la voix.

-Pourquoi ? S'enquit-il.

-Je ne sais pas, professeur.

-Ma cheminée est à ton entière disposition. Ne rentre pas trop tard.

-Merci, et oui, je ferrais de mon maximum.

Il me tendit un petit sac de poudre de cheminette. Je me plaçais dans la cheminée, jeta la poudra en disant clairement l'endroit où je voulais aller et de longues flammes vertes m'encerclèrent. Le trajet fut rapide, car la cheminée du manoir des Malefoy étaient la seule ouverte à cette heure-ci. J'atterris dans le salon, recouverte de suie. D'un coup de baguette, je me nettoyais. La pièce était plus grande que d'habitude à cause de la disparition des meubles. Plus aucun meuble ornaient la pièce qui était à présent vide et silencieuse. En revanche, au milieu de l'immense salon, un fauteuil était tourné dos à la cheminée. Je m'avançais vers le fauteuil pour comprendre pourquoi il était le seul meuble de la pièce encore présent. Le bruit de mes bottines en cuir de dragon résonnait, me faisant sursauter. Les lourds rideaux étaient à moitié fermés, laissant filtrer une lumière trop crue pour mes yeux et formant un halo au niveau du fauteuil, laissant présager une intervention divine. Sortant ma baguette de son fourreau, je la pointais vers l'unique meuble, tout en le contournant. Quand, une fois face à l'imposant amoncellement de cuir et de bois sculpté, mon bras retomba mollement le long de mon corps.

-Théa Beauregard, je t'attendais, dit la personneassise dans le majestueux fauteuil noir. Accio baguette, tu n'en n'auras pasbesoin pour ce que je prévois de faire.


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Bonjoir !

Me revoilà avec le chapitre 25 qui fait parti des derniers :'(

Alors, je sort de Ludivine est déjà choisi, je ne sais toujours pas quoi faire pour Joachim, donc j'ai à nouveau besoin de votre imagination ;)

Comme d'habitude, n'hésitez pas à voter et à me dire ce que vous en penser :)

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