Chapitre 23
-Vous ne devriez pas vous préparer pour le bal, Miss ?
Le directeur se tenait face à moi. Il était habillé avec une robe de sorcier très clair, il était d'humeur joyeuse.
-Je sors d'une réunion, professeur.
Il se tourna pour me faire dos, il se tenait maintenant devant une pensine. Il pointa sa baguette sur sa tempe et le filament de l'un de ses souvenirs se tenait au bout de sa baguette. Au bout de la baguette de Sureau. Il fit ensuite tomber le souvenir dans la pensine. Il ne dit rien, seul son phénix chantant joyeusement. Une fois déchargé de son souvenir, il se tourna vers moi et se dirigea vers le fauteuil de son bureau. Il me fit un signe de main pour m'inciter à continuer
-C'était une réunion des jeunes recrues. D'autres Serpentard étaient présents, mais aussi des jeunes de d'autres nationalités. Il voulait de nous, que l'on trouve un endroit à attaquer avec une date car selon Lui, nous avons une imagination débordante. Mes camarades et moi sommes partis tôt à cause du bal de ce soir, donc nous n'avons pas pu finir de planifier l'attaque. Si ça se trouve en ce moment même, le lieu vient d'être défini et ils sont en train de débattre pour le jour.
-Qui attaquera ?
-Des mangemorts expérimentés et quelques jeunes recrues choisies par le Lord lui-même.
Dumbledore fixait la bibliothèque à ma droite sans vraiment la regarder. Il semblait réfléchir, mais à quoi, puisque je n'avais pas assez d'information. Il se lissa sa longue barbe argentée. Il avait le regard dans le vide.
-Je vais prévenir l'Ordre et les Aurors, dit-il finalement. Merci de m'en avoir informé Miss Beauregard.
J'observai une dernière fois l'homme assis devant son bureau. L'homme qui était de ma famille. L'homme qui a fait plus de sacrifices dans sa vie que personne d'autre présent sur cette planète. Silencieusement, pour ne pas l'interrompe dans ses réflexions, je me levai, fit le tour du fauteuil sur lequel j'étais installé, et sortis du bureau. Une fois dans les couloirs, je me rapprochai d'une grande fenêtre pour regarder à l'extérieur. Dans le parc, les jeunes roucoulaient d'amour. Un couple de Poufsouffle s'embrassait sur un banc, la fille avait une boite de chocolat, acheté chez Honeydukes, posée sur les genoux. Je levai les yeux au ciel. Cette fête est tellement niaise et cliché ! Derrière moi des filles gloussaient. Pathétique ! Elles étaient habillées pour ce soir, ou plutôt pour la soirée qui commençait dans pas longtemps. Elles portaient de lourdes robes rouge foncée pour l'une et rouge orangée pour l'autre. Un masque venait cacher leur visage. Je me tournai à nouveau pour éviter ce spectacle. Le couple avait disparu, mais au loin Pré-au-Lard était encore visible, car le soleil n'était pas complètement couché. Je soupirai bruyamment et me dirigeai vers mon dortoir.
Les élèves de la quatrième à la septième année se dirigeaient masqués vers la Grande Salle. Moi, je bravais les froufrous, les couleurs riches et les parfums nauséabonds pour aller dans ma salle commune. Une fois arrivée, mon calvaire n'était pas fini. Des couples de jeunes élèves se bécotaient sur les canapés et fauteuils. Même la couleur du feu était rose ! Une chose est sûre, je déteste la Saint-Valentin ! Pour montrer aux autres que cette fête m'insupportait, j'avais décidé de ne pas faire comme toutes les filles. Je voulais être remarquée, volée la vedette aux plus jolies jeunes femmes de l'école, les rendre jalouses, je voulais leurs hommes à mes pieds, et pour ça, rien de mieux que de se démarquer, de sortir du lot. Le Choixpeau avait finalement raison en disant que Serpentard me permettrait d'accomplir de grandes choses, mais actuellement, cette maison me permet surtout d'être une parfaite serpentard sans que personne ne m'en veuille car c'est là où j'ai été placée. Dans une housse à vêtement était rangée ma tenue et mon loup, puisque c'était un bal masqué. J'ouvris la fermeture et sur un portant se tenait un vêtement noir. Je caressai le tissu du bout des doigts avant de sourire. J'allais attirer les regards, ça c'était certain.
Rapidement je me rafraichis, car la réunion de mangemorts était assez tendue, la tension était palpable et l'air était moite. Une fois cela fait, je m'occupai du maquillage que je voulais léger, sauf pour les lèvres, un rouge écarlate les maquillaient, elles étaient plus pulpeuses avec un goût d'interdit. Pour les cheveux, je devais revoir la couleur, car le gris était trop identifiable. Comme ma tenue était noire, il fallait que je devienne blonde. C'est alors que d'un coup de baguette, un blond doré pris la place du gris habituel. De plus, je les bouclai fortement pour que mes cheveux m'arrivent à la hauteur d'un carré long. Regardant le résultat, je me trouvais parfaite, pas mignonne, ni belle, juste parfaite. De retour dans la chambre, je pris ma tenue que j'enfilai. C'était une combinaison noire, très ajustée avec un décolleté en cœur. Ce qui me plaisait dans cette combinaison, c'était la traine faite de tissu brodé qui partait de la ceinture pour aller effleurer le sol à chacun de mes pas. Une paire d'escarpins noir vernis pour me donner encore plus de hauteur, mais pas trop non plus, pour que la traine touche toujours le sol. D'un coup de baguette, je rangeai la chambre que je partageais avec Drago et pris mon loup.
Je traversai de nouveau la salle commune, mais cette fois d'une manière plus digne. Les regards étaient rivés sur moi. Quand je sortis, je pris la direction de la Grande Salle. Une fois arrivée, je mis mon loup vénitien, qui était fait de dentelle métallique dorée avec quelques perles. Il me masquait mon front, et la partie droite de mon visage, une partie de mon nez était caché ainsi que toute ma joue droite. La seule partie visible de mon visage était ma bouche, mon œil et ma joue gauche. A l'entrée, Blaise et Hermione que j'avais reconnu me demandèrent mon poignet.
-Nous avons fait le thème du bal masqué pour que les couples se fassent sans obligation d'invitation. Les filles reçoivent un bracelet avec un cadenas, et les garçons une grande chaine avec au bout une clé. Les garçons doivent ouvrir les cadenas des filles. Une fois que le cadenas est ouvert, les masques tombent et le couple formé doit passer la fin de la soirée ensemble, déblatéra Hermione à une vitesse grand V.
Je tendis alors mon poignet à mon cousin qui m'attacha une petite chaine en or avec un petit cadenas qui pendait. La fête battait son comble, la salle était remplie de couleur vive à en faire pleurer les yeux sensibles. Les couleurs chaudes étaient sur toutes les robes et la salle était décorée de tapisseries roses, rouges, oranges avec des petits angelots qui voletaient magiquement de partout. La musique était assourdissante et rythmée alors que la fête de l'amour était plutôt caractérisée par des musiques douces et lentes. A peine rentrée dans la salle, que certaines personnes me détaillaient. J'avais à peine avancé, que déjà un garçon me demanda mon cadenas. Volontiers je lui tendis mon bracelet pour me prêter au jeu, mais malheureusement pour lui, sa clé ne correspondait pas. En regardant autour de moi, certains masques étaient tombés. A cause des masques je ne reconnaissais personne et cela m'embêtais fortement car je ne pourrais pas m'amuser tant qu'un garçon n'avais pas fait tomber mon loup. Rageusement, je me dirigeais vers les tables de boissons et me servis un cocktail rose fait spécialement pour l'occasion. Dans mon ascension vers le graal, plusieurs personnes m'ont demandé mon cadenas alors que d'autre n'osaient pas m'approcher et préfèreraient m'observer de loin.
Je m'installai à côté une jeune femme habillé d'une robe bordeaux. Tout en sirotant, je pu analyser le comportement des élèves et de loin je reconnu Neville qui par sa maladresse était repérable malgré son masque. Je reconnu aussi le couple de Préfet-en-Chef, ce qui était assez simple puisque je l'ai ai vu à l'entrée de la salle. Je reconnu aussi Luna qui venait de faire tomber son masque, le garçon qui avait ouvert son cadenas était assez jeune, je pense qu'il devait être en quatrième ou cinquième année.
-Tu as toujours été observatrice Théa, me dit la fille à la robe bordeaux.
Lentement je me tournais vers celle qui m'avait reconnu. Elle était de taille moyenne, des cheveux noirs, extrêmement lisse qui lui tombait sur le visage en un carré plongeant. Je voulu lui répondre, mais un garçon assez athlétique est venu nous demander nos cadenas, je lui tendis, mais encore une fois c'était la mauvaise clé. Il essaya avec la fille à mes côtés. Un petit « clic » se fit entendre. Le garçon venait de trouver sa partenaire de la soirée. Le garçon enleva son masque d'arlequin, et je pu découvrir Joachim. Je le détaillais, longuement, mais son visage semblait choqué de la découverte de l'identité de la jeune fille au cadenas ouvert. Donc par curiosité, je regardai la fille qui avait trouvé mon identité.
Ludivine de Gévaudan.
Elle avait un regard appréciateur de la situation.
-Qu'est ce que tu fous là, Comtesse ?
A l'emploi de ce surnom, Joachim me reconnu aussitôt et devient aussi pâle que le Baron sanglant. C'est sûr qu'avoir son ex et l'ancienne meilleure amie de son ex en face de lui, ça n'aide pas trop.
-J'ai eu ouïe dire qu'il y avait un bal ce soir, alors je m'y suis invitée sans que personne ne s'en rende compte puisque c'est un bal masqué. Mais surtout, je suis venue admirer mon œuvre, ricana-t-elle.
-Qu'est ce que tu veux dire ?
-Rien du tout. Je suis amusée de voir que tu n'as plus ta cour ici, Beauregard.
Je ne dis rien, car sinon, j'allais m'emporter et ça allait se finir en duel. Joachim voyant l'électricité monter entre nous, préféra prendre ses jambes à son cou. Décevant.
-Cela doit être dur pour toi, de quitter son fief pour aller dans un autre et se retrouver tout en bas des échelons à gravir. J'espère que tu peine dans ton ascension.
-Ne t'inquiète pas pour ça, Comtesse, c'est comme à Beauxbâtons, les gens savent naturellement qui suivre.
Ludivine se rapprocha de moi, comme pour m'effrayer, mais je ne bougeais pas d'un centimètre. Je mis ma main dans une poche de ma combinaison pour y sentir le bois rassurant de ma baguette. Je l'ai caché dans l'une des poches que j'ai agrandies et rendues indétectable grâce à un sortilège. Ses yeux semblaient lancer des éclairs et puis dans un excès de folie, elle se mit à rire nerveusement, puis à avoir un fou rire.
-Prépare-toi Beauregard, la soirée risque d'être mouvementée.
Elle tourna les talons, telle une princesse et se mêla à la foule. Je me demande bien ce qu'elle veut dire par là. Mais je ne pu m'épancher plus sur la question car Harry arriva à mes côtés à visage découvert.
-Sympa la soirée.
J'opinais de la tête pour affirmer ses dires alors que je pense le contraire.
-J'ai ouvert le cadenas de Ginny. Les préfets ont mis les couples ensembles et les personnes qu'ils aimeraient bien voir ensemble, après le reste c'est du hasard. C'est la Préfète-en-Chef qui me l'a dit, c'est ma meilleure amie.
-Tu veux dire que les couples n'ont pas été séparés ?
-Nop
-Blaise est dans le coup aussi pour la formation des couples ?
-Yep
-Le chenapan ! Merci Harry.
-De rien. Au fait, je voulais te dire que tout le monde te regardais ce soir, tu leur fait de l'effet. C'est sûr que venir en noir à un bal joyeux, ça se remarque.
Le temps passait plutôt vite, on se rapprochait lentement de minuit. Pas mal de personne dansait maintenant à visage découvert. Plusieurs garçons ont tenté leur chance auprès de la fille en noir, comme me surnommait les élèves. Le stand de nourriture était plein à craquer, j'essayais tant bien que mal de me nourrir. J'étais coincée entre un garçon qui m'avait déjà demandé mon bracelet et un autre qui ne l'avait pas fait. Je lui mis alors mon bracelet sous son nez pour lui faire comprendre qu'il fallait qu'il essaye de l'ouvrir.
-Pourquoi j'essaierai de l'ouvrir ?
-Pour savoir si tu vas finir de passer ta soirée avec moi, tout simplement.
-Mais as-tu envie de passer la fin de ta soirée avec quelqu'un de détestable ?
-Qui sait ?
-En tout cas, tu as réussi ton petit tour en venant habillée ainsi, tout le monde t'a regardé, tu as fais des jalouses, et certains avaient des regards plutôt lubrique à ton égard.
-Peut-être que c'était voulu, car je n'aime pas particulièrement cette fête où il faut exposer son amour aux yeux de tous.
-C'est pareil pour moi. Voilà un point en commun avec vous belle inconnue.
-Essaie mon cadenas et voyons voir si on a d'autres points en commun, dis-je séductrice.
Un sourire étira ses lèvres. Il prit délicatement mon poignet de ses doigts fins et froids. Il caressa ma peau doucement, me provoquant un frisson. Il prit la clé qui pendait autour de son cou, et introduit la clé dans la serrure de mon cadenas. Il resta un certain temps dans cette position, ne voulant pas tourner la clé, son geste suspendait le temps. Ses yeux gris m'électrisaient, le toucher de sa peau devenait insupportable. Je lui pris alors sa main de ma main libre et essaya moi-même de tourner la clé qui fit un « clic » sonore. On aurait dit que tout le monde avait entendu le bruit, car tous nous regardait. Il était étonné, cela se voyait dans son regard. Comme s'il rêvait d'avoir ouvert le cadenas de la fille la plus désirable de la soirée. Il enleva la clé, doucement. N'en pouvant plus, je décidai de commencer à enlever mon loup, mais il stoppa ma progression en enlevant mes mains de mon visage. Il décida de me l'enlever, alors il attrapa le métal qui tombait sur ma joue et décolla le loup de mon visage.
J'étais à présent à visage découvert alors que lui me cachait encore son identité.
-Théa ? C'est vrai, pourquoi je m'étonne ? Il n'y avait que toi pour faire ça après tout !
Ne comprenant pas, il arracha son masque vénitien noir. Le garçon qui avait ouvert mon cadenas n'était autre que Drago Malefoy ! Merci Blaise !
Il plongea sa main dans une des poches de sa robe de sorcier et y sortit sa baguette, qu'il pointa sur mes cheveux.
-Je les préfère largement au naturel, le gris te va mieux que le blond.
-Je suis contente que ce soit toi, je suis presque soulagée.
Drago me fit son fameux sourire en coin. Il s'approcha de moi, ou plutôt de mon oreille.
-Je crois que ton cousin veut nous faire passer un message.
Il recula lentement, sans pour autant mettre de la distance entre nous. Ses yeux m'hypnotisaient, ses orbes grises me scrutaient, me sondaient, faisaient tomber mes barrières mentales. Au loin l'horloge commençait à sonner minuit, mais je n'en n'avais que faire car mon corps s'est transformé en une enveloppe de désir envers le blond. Son regard si glacial et si chaud à la fois me fit soupirer d'extase. Je le vis baisser son regard sur mes lèvres carmins, nos souffles se mélangeaient presque. Nous étions trop proches pour refuser l'inévitable qui allait se produire. Il s'humidifia les lèvres, tout comme moi. Nous étions inexorablement attirés l'un vers l'autre.
Une explosion retentit dans le château, recouvrant la musique rythmée de la fête. Les cris et des hurlements se firent entendre. Les élèves commençaient à courir dans tous les sens. Dans la foule, je vis Ludivine qui regardait calmement à travers une des grandes fenêtres de la Grande Salle. Je pris Drago par la main et l'entraina à ma suite, on se dirigeait vers la Vélane. Tous deux baguettes à la main, nous l'observions.
-Boum, dit-elle en explosant de rire.
Je regardais à travers la fenêtre comme elle le faisait un instant plus tôt. Au loin on pouvait voir un feu qui commençait à grandir. Pré-au-Lard venait d'être attaqué. Le regard vissé sur le village proche de Poudlard, je sais maintenant, où et quand a eu lieu l'attaque de mangemorts. Je comprends mieux sa présence au bal. Comme les pyromanes, elle observe son œuvre de loin, profitant du spectacle et de l'effervescence qui règne autour d'elle.
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Coucou tout le monde ! Bon, juste pour vous dire que j'ai aimé écrire ce chapitre et que je pense qu'il fait parti des meilleurs :)
Comme toujours, n'hésitez pas à voter et à me dire ce que vous pensez des personnages, du bal, de l'histoire en générale ! Cela fait toujours plaisir d'avoir des retours pour que je puisse m'améliorer :)
P.S. : J'ai enfin créé mon rant book si ça vous intéresse ;)
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