Chapitre 17

-Hominum Revelio

Rien ne se produit alors qu'au fond de moi je l'espérais. J'étais seule dans cette grande demeure avec Théodore à mes pieds, évanoui. Ses cheveux bruns étaient ternes, en bataille. Ses yeux sont cernés et ses mains sont noires, sans parler de ses vêtements qui sont déchirés par endroits. Aucunes blessures apparentes pour l'instant. Je le mets délicatement en position de sécurité moldue et lance un sort de protection sur lui, le temps que je fouille rapidement les pièces. Au pas de course, j'ouvre une à une les portes. Des chambres vides pour la plupart. Une grande cuisine et un magnifique salon victorien au rez-de-chaussée meublent la maison où mes pas résonnent. Dans la pièce que je considère comme la chambre de Daphné, le sol est jonché de débris de verre, d'un miroir qui était accroché au mur. Le lit est défait et la penderie est vide de vêtements. Sur la table de nuit, des bijoux brillent à la lumière du « lumos » de ma baguette. Des colliers et des bracelets. Un petit écrin rouge attire mon attention. Quand je l'ouvre, je découvre une bague, une chevalière plus précisément, avec un magnifique « M » gravé dessus, représentant les armoiries de la famille Malefoy. Rageusement, je fis claquer la petite boite de velours et la fourra dans une poche de ma robe de sorcier.

Dans la dernière pièce, un petit escalier montait vers une trappe au plafond. Je l'ouvris difficilement. Elle était lourde et le bois semblait imbibé d'eau au vue de l'odeur qui s'en dégageait. Au moment où la trappe s'ouvre complètement, un liquide épais se déverse sur moi, me faisant crier de peur. Je monte prestement dans, ce que je suppose, le grenier. J'observe ce qui me colle à la peau. C'est vert et gluant. A l'odeur je dirais que c'est de la bave de limace. D'un coup de baguette je me nettoie et commence à observer la pièce qui est faiblement éclairé par des bougies qui sont encore allumés. Les murs de la pièce sont tapissés d'article de la Gazette du Sorcier et du Chicaneur et tous ont pour sujet principal Drago. Sur un petit bureau des dizaines et des dizaines de lettres sont mélangés avec pour même expéditeur, Delphini Diggory. Je ne sais pas qui sait, mais en parcourant ces correspondances, je pu constater qu'elle parlait beaucoup de Harry Potter et semblait donner son aide pour réaliser des potions.

Potions qui semblaient remplir les flacons au bord de l'œil de bœuf, où des chaudrons sales attendaient d'être lavés. Dans le premier flacon, une mixture verdâtre faisait des bulles, elle sentait très mauvais, du Polynectar. Dans le deuxième flacon une potion rose bonbon, très liquide. Les effluves qui s'échappent du flacon sont entêtantes, un philtre d'amour. Le dernier flacon est opaque rendant impossible la distinction de la potion à vue d'œil. Ne sachant pas quelle potion est dans le contenant, je ne préfère par en renverser de peur de créer une explosion. Cependant, quand j'enlève le bouchon, des vapeurs nacrées s'échappent. Je sentais une odeur de musc, de sapin et de parchemin, odeur caractéristique qui me replongea à Poudlard durant ma septième année. La dernière potion n'était rien d'autre que de l'Amortentia, un puissant filtre d'amour. Par Morgane, qu'est ce que nous fabrique Astoria Greengrass ? Au moment où je repose le troisième flacon à sa place initiale, un livre de potion avancé attire mon regard où un parchemin plié en deux en guise de marque-page attire mon regard. Je l'ouvre et arrive à la page de préparation d'une potion appelé la goutte du Mort-Vivant où des annotations ont été faites pour transformer cette potion de somnifère en une vraie potion donnant la mort ! Elle est complètement tarée ! Avant de repartir, je consulte la lettre qui faisait office de marque-page et y découvre une écriture ciselée penchant vers la droite. En parcourant vite fait le contenu de la correspondance, je fis la découverte que la cadette des Greengrass entretenait une relation épistolaire avec Narcissa Malefoy. J'espère que sa folie ne l'a pas amené à assouvir la mère de Drago pour pouvoir arriver à ses desseins. Je pris le courrier et le mit dans la poche de ma robe où reposait déjà l'écrin.

Je redescendis le plus vite possible, parcourais, les couloirs et les pièces ouvertes pour retrouver Théodore. Ce dernier était toujours dans les vapes. Cependant, pour pouvoir sortir d'ici, il faut absolument qu'il soit conscient car sinon le vol risque d'être compliqué. Je le secoue donc, l'appelle, lui lance des petits sorts mineurs d'éveil et autre, mais rien ne fait, il est encore inconscient. Je ne sais pas quoi faire. Le vol sera trop périlleux pour que je tente quelque chose et puis si je me rate, il risque de mourir et je ne veux pas que ça arrive. Je suis donc là, assise en face de lui à surveiller sa respiration. Puis l'idée du transplanage me parait géniale mais finalement ma joie s'éteint quand je pense aux risques élevés de désartibulation. Après je pense au portoloin mais s'il n'est pas conscient l'atterrissage peut lui faire subir des complications et le blesser gravement pour ne pas dire mortellement. Alors j'attends, c'est tout ce qu'il me reste à faire. Mon cerveau boue et la question qui me revient est la suivante : où sont Astoria et sa sœur ? Les minutes passent et les heures s'enchainent. La fatigue m'emporte finalement.

-Théa ? Théa ? Réveille-toi !

De légères secousses me font ouvrir difficilement les yeux. Je regarde autour de moi mais je n'arrive pas à me repérer. Je me demande bien où est ce que je peux être. J'ai mal au dos en plus. En m'étirant, je remarque que j'ai dormi à même le sol, sur le parquet froid d'un lieu inconnu. Mes yeux font le tour de la pièce, s'arrête quelques secondes sur le balai posé à côté de la fenêtre qui était grande ouverte avant de tomber sur un homme à mes côtés me faisant hurler à m'en casser la voix.

-Grand Dieu, Nott ! Tu m'as foutu la frousse !

-Je suis désolée Théa, de t'avoir fait peur et aussi d'avoir été pris au piège par la sœur de Daphné. Je m'en veux mais malheureusement, l'Impero est trop puissant pour que l'on se défasse de son emprise aussi facilement.

-Comment vas-tu, je m'inquiète.

-Physiquement bien, je pense, mais moralement, mal. Je me sens coupable.

-Qu'est ce qui s'est passé ?

Le brun baisse les yeux sur le sol où nous sommes encore assis. Il semble remettre les éléments dans l'ordre pour être le plus objectif.

-Je crois que c'était mercredi, Daphné est venue à la maison pour boire le thé. Elle semblait ailleurs et ne parlait pas beaucoup. Elle était aussi très fatiguée alors quand je lui ai posé la question, elle m'a dit travailler sur un projet et que c'est à cause de ça qu'elle ne dormait pas beaucoup ces temps-ci. Puis au moment de partir, elle m'a dit que sa sœur viendrait la chercher. J'ai pas trop compris pourquoi et au même moment, Astoria était dans mon salon. Elle m'a pointé avec sa baguette et m'a lancé un sort. Je ne contrôlais plus mon corps. Je faisais des choses que je ne voulais pas faire. J'étais comme prisonnier. Elle nous a fait transplaner sa sœur et moi ici, au manoir Greengrass. Elle parlait de faire quelque chose avec un ancien gars de Poudlard mais je ne me rappelle plus de son nom. Et c'est là que samedi, je suppose j'étais sur le Chemin de Traverse. Je me rappelle avoir parlé à Drago et à ton fils et l'avoir inviter dans un bar miteux. Après ça, tout reste flou jusqu'à ce que je me retrouve seul et ligoté dans cette pièce et que je me réveille avec toi dormant sur le sol à mes côtés.

J'encaisse sa déclaration. Elle a usé d'un sortilège impardonnable pour arriver à ses fins.

-Elle a kidnappé Scorpius et Drago et a tué son elfe de maison pour me faire passer un message comme quoi Drago lui appartenait.

Je pleure. Je relâche toute la pression et je pleure à nouveau. Recroquevillée, je me balance d'avant en arrière. Je me rends compte que je ne suis pas la femme forte que j'espérais être quand j'avais seize ans. Je suis tout le contraire et c'est à cause du traumatisme subit par la guerre et ses atrocités. Personne n'est prêt pour faire la guerre, que l'on soit jeune ou moins jeune. J'ai le nez qui coule et je suis obligée de m'essuyer avec le revers de ma manche. L'ancien serpentard m'entoure de ses bras pour tenter en vain de me réconforter. Il caresse mes cheveux courts et de son autre main, il la fait monter et descendre le long de mon dos.

-Il faut que l'on aille au Ministère, sanglotais-je. Il faut que je vois Harry et toi il faudrait que tu ailles à Sainte-Mangouste.

-Je t'accompagne voir Potter, et après j'irais voir un médicomage.

Je pointe le balai nouvelle génération pour lui faire comprendre que c'est notre seule porte de sortie. Il est encore faible pour pouvoir voler alors je le ferais et lui n'aura qu'à s'accrocher à moi. Une fois dans les airs, je vole doucement. A l'est, le soleil se lève. L'aube colore le ciel d'une chaude parure. Autour de mon corps, des bras masculins m'enserrent fortement. J'ai attaché mes cheveux pour ne pas le gêner. Des petites gouttelettes frappent mon visage, la rosée du matin est en train de tomber. Nous parcourons le ciel, traversons les forets et les villes. Londres est devant nous à quelques kilomètres. On la voit scintiller au loin. Théodore m'a hurlé dans les oreilles pour essayer de se faire entendre.

-On devrait atterrir avant d'arriver dans le centre-ville de Londres pour éviter de se faire remarquer par les moldus.

Ecoutant son conseil, j'atterris doucement dans un parc à Westminster et c'est en marchant que nous rejoignons l'entrée des visiteurs du Ministère de la Magie. Théodore compose le code et la cabine téléphonique descend dans les profondeurs. Sans plus nous attarder, nous nous dirigeons vers le département de la justice magique ou se trouvent les bureaux des Aurors. Une grande porte verte laquée nous fait face où une plaque dorée nous indique le propriétaire du bureau.

Monsieur Harry Potter

Chef du bureau des Aurors

Je rentre sans frapper. La porte et ouverte. On entra dans une grande pièce avec de grandes vitres. Devant ses vitraux, un immense bureau en acajou était encombré de papier. Le sol aussi en était jonché. C'est clairement la pagaille.

-Théa ?

Je sursaute. La voix venait de la gauche et ce n'était pas Théodore.

-Harry ?

-Où étais-tu passé ? Ginny m'a envoyé un patronus, elle était inquiète !

-J'étais chez Daphné pour lui parler mais le manoir familial est entièrement vide. En revanche j'ai trouvé Théodore Nott ligoté et bâillonné. Et j'ai aussi fouillé la bâtisse et j'ai trouvé dans le grenier plein d'article de Drago et trois potions, de l'Amortentia, un philtre d'amour et du Polynectar. Et aussi, j'ai trouvé une réponse de Narcissa Malefoy suite a un courrier qu'avait envoyé Astoria.

Je sors la lettre de ma poche et lui tend comme preuve. Il parcourt la lettre des yeux et l'épingle sur une partie du mur où il y avait une photo de Narcissa Malefoy.

-J'ai demandé à mon équipe de partir se reposer car on piétinait, on ne savait pas où chercher. Ils reviennent pour huit heures. En attendant, on va chercher où Madame Malefoy se cache. Car personne ne l'a vue depuis la Grande Bataille. On ne sait pas si elle est encore dans le pays où si elle a fuit, mais au vu du contenu de cette lettre et de ce que tu as trouvé dans le grenier, il est fort probable que Greengrass est trompée la mère de Drago et qu'elle ai fait boire de l'Amortentia ou un philtre d'amour à Drago.

-Théodore disait qu'il avait été sous Impero pour l'aider dans son kidnapping et qu'il avait été aidé par un autre élève de Poudlard dont il ne se souvient plus de son nom.

-Alors si tu n'as pas vu Daphné au manoir, il est possible qu'Astoria est emmenée sa sœur avec elle et qu'elle soit aussi sous Impero, ainsi que Narcissa Malefoy, à moins que les talents de manipulatrice de Greengrass l'ai persuadée de la situation. 

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