Chapitre 17
Un bruit long, répétitif et strident me fit ouvrir les yeux brusquement. Le soleil hivernal agressa mes yeux ensommeillés. Dans un grognement digne d'un homme, ou plutôt d'une femme des cavernes, je fis taire ce qui était en fait un réveil. A peine, mes oreilles reconnaissantes de mon geste, je reposai lourdement ma tête douloureuse sur l'oreiller moelleux qui me tendait les bras. Ma tête me faisait souffrir à cause de la soirée d'hier, enfin, non, plutôt à cause du mélange alcool et de musique forte. Je ne sais plus comment j'ai atterri ici, ni comment je me suis débarrasser de ma robe de bal. Mais une chose est sûre, c'est que je n'ai pas eu le courage d'enfiler mon pyjama et donc je suis actuellement en sous-vêtement dans mon lit.
Comme pour me motiver à m'extirper de mon lit, j'ouvre à nouveau les yeux. J'étais sur le bord du lit et face à moi, une armoire en bois d'ébène trônait fièrement au milieu du mur. Par terre des vêtements jonchaient le sol, des vêtements qui ne m'appartenaient pas. Attendez, mon armoire à vêtement se trouve près de la porte de ma salle de bain, pourquoi maintenant est-elle sur un pan de mur ? En y regardant de plus près, je remarquais que les vêtements qui étaient au sol étaient des vêtements d'homme et les draps dans lesquels je dormais jusqu'à présent n'étaient définitivement pas ceux de mon lit. Inquiète, je me retournai pour voir ce qu'il y avait de l'autre côté du lit. A peine retournée, que je me retrouvai nez à nez avec un garçon qui dormait dans le même lit que moi. Surprise je poussai un cri tout en voulant m'éloigner le plus possible de ce-dit garçon. Le problème est que je me suis entortillée et ne pouvant plus m'en défaire je suis tombée du lit. Ma chute a été amortie par les draps mais cela n'a pas empêché de faire un raffut monstre, ce qui a réveillé le garçon qui a dormi à mes côtés cette nuit. Alerté, le garçon aux cheveux bruns se redressa vivement pour voir ce qu'il se passait. Je relevai alors la tête pour connaitre l'identité de la personne assise dans le lit et quand je le reconnu, je ne pu que soupirer de soulagement.
-Dis-moi qu'il ne s'est rien passé entre nous cette nuit.
-Il ne s'est rien passé entre nous cette nuit, me rassura-t-il.
-Alors dis-moi pourquoi nous avons dormis ensemble dans une chambre qui n'a pas l'air d'être une chambre de Serpentard.
Il rigola face à ma remarque et il me dit tout en souriant qu'hier j'étais tellement amorphe que mon cousin lui aurait gentiment proposé de dormir dans sa chambre de préfet pendant que lui irait dormir avec la Gryffondor.
-Donc nous sommes dans les appartements des Préfets-en-Chefs ?
-Exactement et je tiens à préciser que c'est ton cousin qui t'a déshabillé et qui t'a mise au lit.
Une fois remise de mes émotions, je me mis debout, enfila un pull qui trainait par terre et sortis de la chambre. En face, une porte avec le nom d'Hermione était entrebâillée. Sans plus de cérémonie, je l'ouvris et dans le lit, mon cousin et la Gryffondor dormaient lovés l'un contre l'autre.
-Debout Blaise, hurlais-je.
Ils sursautèrent, Hermione attrapa sa baguette et me menaça avec avant de se rendre compte de son erreur.
-Comment as-tu pu me laisser dormir ici alors que j'ai mon dortoir chez les Serpentards ? Tu aurais comment même pu me laisser aux bons soins de Pansy et Daphné, non ? Enfin, bref, mais le pire dans tout ça, c'est comment as-tu pu me laisser dormir dans le même lit que Théodore ? Et d'ailleurs pourquoi vous avez le droit d'avoir des lits deux personnes et pas nous ? En fait, tu sais quoi ? Je ne veux pas savoir.
Et je sortis de la chambre de la rouge et or. A nouveau j'étais remontée contre mon cousin. Comme une furie, je pénétrai dans la chambre de mon cousin, ouvris l'armoire et pris un bas de sport que j'enfilai. Théodore me regardais faire, sans rien dire.
-C'est pas contre toi, mais je préfère ne pas bruiter le fait que nous aillons dormis ensemble même s'il ne s'est rien passé entre nous.
-De toute façon ce n'est pas dans mon attitude de crier à qui veut bien l'entendre ce qui se passe dans ma vie.
-Bien.
-Parfait alors.
J'attrapai ma robe qui reposait sur une chaise, mes chaussures qui étaient à coté et sortis pour la seconde fois de cette chambre dont cette fois j'allais rejoindre mon dortoir, pour boucler ma valise, allée manger un bout vite fait et prendre le Poudlard Express pour rentrer à la maison. Dans les couloirs de l'école, c'était l'effusion, les élèves chahutaient gentiment, cherchaient certaines affaires qui avaient perdu, rigolaient, testaient les nouveaux farces et attrapes provenant de la boutique Weasley avant de rentrer chez eux. En revanche, dans la salle commune de ma maison, le calme régnait en maitre. Les élèves ne faisaient aucun bruit en bouclant leur valise, les seules personnes qui parlaient le faisait mais en chuchotant, comme s'il ne voulait pas déranger. Avec une impression étrange je pénétrai dans mon dortoir. Ma valise au pied de mon lit était ouverte, mon lit n'était pas défait comme je n'avais pas passé la nuit ici. D'un coup de baguette, je pliai ma robe que je remis dans son carton que j'ai reçu lorsque mes parents me l'ont envoyé. Ensuite, je voulu aller dans la salle de bain pour y récupérer tout mon nécessaire de toilette, mais à peine ai-je ouvert la porte que je fonçai sur quelqu'un.
-Heureusement que je ne suis pas un mur, sinon tu aurais pu te faire très mal, ricana la personne qui sortait de la salle de bain.
Je relevais alors la tête et plongea mes yeux dans un regard gris-bleu très caractéristique de mon camarade de dortoir.
-Drago, mais qu'est ce que tu fais ici ?
-Vois-tu, l'infirmière m'a laissé partir ce matin pour que je puisse boucler ma valise pour ensuite rentrer chez moi. Comme je suis parti tôt, j'espérais fortement te réveiller de la façon la plus cruelle qu'il soit, mais tu n'imagines pas la surprise quand je ne t'ai pas vu dans le dortoir.
-Oh, ça... et bien, j'ai dormi dans l'appartement des préfets, m'expliquais-je.
-Avec Nott ?
-Comment dire...
-Avec Nott, oui ou non ?
-Nous avons dormi dans le même lit mais il ne s'est rien passé, il me l'a affirmé
-Et tu l'as cru ?
-Bien sûr que je l'ai cru, pourquoi me mentirait-il ? Je veux dire que ça ne l'avancerai à rien de me mentir.
-Très bien, dit-il froidement.
-Parfait répliquais-je pour avoir le dernier mot.
-Génial.
-Cool.
-Arrête ça immédiatement Beauregard.
-Que j'arrête quoi ?
-Ne fais pas l'innocente, ça ne marche pas avec moi.
Furieuse, je bouclais ma valise en un rien de temps, la fit léviter pour qu'elle rejoigne les autres et sortie de la chambre, digne d'une sortie de pièce de théâtre. Toujours en colère, je me dirigeai vers la Grande Salle pour prendre mon petit-déjeuner. Très peu de personne mangeais, et donc je m'installai avec Neville. Je le saluai et pouvais enfin faire quelque chose tranquillement sans que je ne m'énerve ou que je me dispute avec quelqu'un. Dans ce même endroit, les élèves récupéraient leurs hiboux, je suis bien heureuse d'avoir renvoyé Lafontaine à mes parents car je n'avais pas envie de courir après ce volatile qui est une vraie tête de mule, soit dit en passant.
L'horloge de l'école sonna l'heure de partir pour prendre les diligences, qui nous amèneraient à la station où le Poudlard Express nous attendrait pour pouvoir nous ramener à Londres. Avec Neville nous quittions la table pour nous diriger vers les diligences. Luna nous rejoignit suivie de près par le célébrissime Harry Potter et ses deux acolytes. Durant le court voyage, Hermione ne cessa de parler de ces vacances avec ses parents, mais qu'elle viendrait passer quelques jours au Terrier.
-Euh, excusez-moi, mais c'est quoi le Terrier ?
-C'est ma maison, dit Ron fièrement.
D'accord, la maison de Ron s'appelle le Terrier, c'est franchement bizarre de donner un nom à sa maison. Suite à ma question, c'est Harry qui parla de ses vacances, apparemment, il va passer toutes ces vacances chez son meilleur ami. Luna nous parla de Nargoles et Neville de sa grand-mère. Ils allaient passer de bonnes vacances de Noël, et moi aussi, enfin, je l'espérais.
A peine descendus des diligences, que nous devions monter dans le train. Je me suis séparée du groupe des Gryffondors pour aller chercher un compartiment vide. Dans cette recherche, je croisai Théodore qui me demanda si j'avais trouvé une place. Je lui répondis à la négative, et continua de chercher. Au fond du train, un compartiment accueillait deux personnes qui se parlaient. Quand je l'ouvris pour savoir si je pouvais m'installer avec eux, deux têtes blondes se tournèrent vers moi. Drago me détaille et esquissa son fameux sourire en coin qui faisait tomber plus d'une fille. En face de lui, une jeune fille blonde me détailla aussi, mais plus froidement, je suis sûre, que si elle avait pu, elle m'aurait lancé un Avada.
-Tu ne vois pas que l'on est occupé, dit-elle sèchement.
-Bonjour, lui dis-je faussement. Moi aussi je suis ravie de faire ta connaissance.
-Mais qu'est ce que tu ne comprends pas par « on est occupé » ?
-Oh, les filles on se calme, dit tranquillement Drago, comme pour envenimer la situation. Astoria, je te présente Théa, la cousine de Zabini. Théa, laisse-moi te présenter Astoria Greengrass, la sœur de Daphné, elle est en sixième année.
La blonde, répondant au nom d'Astoria, me lança un regard noir qui je lui rendis sans trop de peine.
-Ecoute-moi bien, dit-elle en se levant de la banquette, Drago est, et restera à moi, rentre-toi ça bien ta petite tête, car bientôt tu risques de recevoir nos faire-part de mariage.
Je rigolai de sa remarque, mais intérieurement, je la traitais de tous les noms d'oiseaux qui me passaient par la tête.
-Je les attendrais avec impatience alors. Bon maintenant, est ce que tu peux nous laisser, on doit parler entre adultes vois-tu, et les gamines dans ton genre ne sont pas admises.
Elle se retourna vers Drago pour qu'il l'a défende, mais fidèle à lui-même, il ne dit rien pour la défendre. Son regard passait d'elle à moi, il faisait la navette entre nous. Puis, il se leva, mis ses mains sur les épaules de la blonde et lui demanda de nous laisser. Mais elle resta camper sur ses pieds et ne voulait pas bouger, Drago se pencha alors vers elle pout lui chuchoter quelque chose qui l'a fit rougir. Elle le regarda droit dans les yeux avant que lui embrasser la joue de la manière la plus bruyante qu'il soit, puis de partir du compartiment.
-Qu'est ce que tu lui as dit ?
-Rien qui te concerne Beauregard, dit-il en retournant s'assoir là où il était avant que je ne vienne les déranger.
-Très bien, dis-je tout en sortant ma baguette de son fourreau pour faire apparaitre mon patronus.
-Qu'est ce que tu fais ?
-Je préviens Blaise, Théodore, Pansy et Daphné que j'ai trouvé un compartiment.
-Et si j'avais envie de rester seul ?
-Tant pis pour toi dans ces cas-là.
Je m'installe sur la banquette, face à lui. Je le détaillais librement alors qu'il regardait dehors, le train qui quittait la gare. Il était habillé tout en noir et face faisait ressortir la pâleur de son visage et de ses cheveux. Des cernes tiraient son visage, signe de son manque de sommeil à cause de son séjour prolongé à l'infirmerie. Sa main qui portait sa chevalière tapait frénétiquement son genou, comme si quelque chose l'agaçait. Je pris alors la parole :
-Tu ne compte pas t'excuser pour ton comportement de ce matin ?
-Pourquoi le ferais-je ?
-Je ne sais pas, peut-être par ce que tu as été odieux avec moi et que...
-Et toi ? Vas-tu t'excuser ?
-M'excuser de quoi ?
-Tu vois, tout comme toi, je suis une personne de fière et donc, par conséquent, je ne m'excuse jamais de mes actes.
Je voulu répliquer, mais le compartiment s'ouvrit sur Daphné qui nous regardait en souriant.
-Cela fait plaisir de te revoir Malefoy, tu nous as manqué, dit-elle alors qu'elle se faisait pousser par Blaise qui rentra dans le compartiment.
Drago ne dit rien, il se contenta de la regarder. Blaise qui était à présent dans le compartiment, me regarda et s'excusa de son comportement d'hier soir et de ce matin. Drago nous regarda étrangement, nous si nous étions des énergumènes de foire. Blaise me demanda aussi de bouger car il voulait être en face de son meilleur ami pour pouvoir discuter. Je me retrouvai donc aux cotés de Drago, avec en face de moi Théodore qui lançais des regards noirs à ce dernier. Daphné se mis à mes cotés et Pansy aux côtés du brun qui ne cessait de fusiller Malefoy du regard.
Le compartiment était rempli de tension, et le silence commençait à peser. Nous nous regardions tous, sans jamais commencer à parler. Nous avions l'impression d'être des inconnus. De temps en temps, je croisais le regard de Théodore, nous nous sourions, mais c'est tout ce qui se passait. Et puis, à un moment, mon cousin pris la parole, et à partir de là, l'ambiance se fit plus légère.
Pour ma part, le sommeil commençait à m'envelopper. Je commençais à me frotter les yeux pour éviter de dormir, mais il était plus fort que moi. Drago a du voir que je commençais à piquer du nez, il plaça alors son bras droit autour de mes épaules et m'attira vers lui. Je posai alors ma tête sur le haut de son torse et me cala confortablement pour pouvoir dormir. Dans mon champ de vision, Théodore nous fusillait du regard, son regard était plus sombre qu'à l'accoutumer. Mes paupières se faisait lourdes, je ne résistais plus, je commençais à sombrer dans les méandres du sommeil quand Théodore sortit du compartiment.
Quelqu'un me secoua gentiment, tout en me demandant de me réveiller. Quand j'ouvris les yeux, il faisait noir dehors et le train s'était arrêter, signe que nous devions sûrement être arrivés à la gare de Londres. Plus personne n'était dans le compartiment, ils étaient tous partis, tous, sauf Drago qui tentait de me réveiller.
-Et bien il n'est pas trop tôt.
Je m'étirai longuement, me leva, lui tira la langue et sortie du compartiment que nous avions occupés durant tout le trajet. Alors que j'allais descendre du train, Drago me rejoignit. Une fois sur le quai de la voie 9¾, ce fut l'effervescence. Les élèves courraient, criaient, pleuraient, rigolaient, mais surtout, embrassaient leurs parents. Avant de rentrer dans la foule à la recherche de mes pères, je lançais un sort à mes cheveux pour qu'ils deviennent bruns. Au loin, j'aperçu Blaise qui parlaient avec sa mère, qui est aussi ma tante, sœur de mon père Marcus. A côté d'eux, une famille rousse était guidée par une femme pleine d'énergie, sûrement la mère de Ronald Weasley. Je me retournais vers Drago pour lui souhaiter de bonnes vacances, mais à côté de lui un couple que j'avais déjà vu auparavant nous faisait face. L'homme me détailla surpris.
-Mais... mais que... qu'est ce que...
-Père, Mère, laissez-moi vous présenter, ou plutôt vous représenter Théa Beauregard, sorcière française faisant sa dernière année à Poudlard.
-Sang-pure, demanda l'homme aux cheveux blonds.
J'allais répondre que non, que j'étais une Sang-mêlée, mais Drago fut plus rapide que moi et répondit à l'affirmative. Je ne pu contester l'affirmation de Drago que quelque chose se débloqua dans mon esprit, quelque chose que je n'avais jamais vécu, comme si on l'avait effacé de ma mémoire. Je revis Drago s'en prendre à moi à cause de mon sang, il était comme fou. Je voulais en savoir plus et donc, je voulais questionner Drago à propos de ça, mais quelque chose m'en empêcha.
Derrière moi se tenait mes pères, habillés de façon moldu pour l'un et de façon sorcière pour l'autre. De suite, je me jetais dans leur bras. Qu'est ce qu'ils m'avaient manqué ! J'étais heureuse.
-Théa, chérie, il faut se dépêcher, le portoloin part dans trois minutes, dit David.
Je me retournai alors vers Drago, lui embrassa la joue, saluai ses parents et je me mis à courir avec mes pères pour traverser le mur de la voie neuf et dix de la gare King's Cross. Marcus trainait ma valise, David sortait un plan du métro londonien de sa poche. Mes pères me poussaient dans un coin reculé de la gare. La carte commençait à vibrer, c'était le portoloin. Je l'attrapai tout comme Marcus et au même moment, je sentis quelque chose m'attraper le nombril.
Nous avions atterri dans le jardin de la maison. Tout était pareil, rien n'avais changé, j'étais chez moi, j'étais rentrée à la maison. A peine avais-je posé les pieds dans le salon que deux têtes brunes se jetèrent sur moi.
-Pierre ! Anthonys ! Vous aussi vous m'avez manqué.
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