Chapitre 10

Le vent sifflait malgré le soleil qui éclairait la fin de journée. Les oiseaux chantaient leur plus belle mélodie et les abeilles travaillaient en voletant de fleur en fleur. L'herbe verte rajoutait une touche printanière au décor qui entourait un groupe de jeune adulte assis à même le sol, au pied d'une bâtisse aussi vieille que le monde. A côté d'eux, deux personnes se démarquaient, ils étaient debout et se faisait face. Un homme et une femme, qui tenait dans ses bras un enfant. Deux amis, deux amants, deux blessés.les minutes s'écoulaient et personne ne parlait, une gêne s'était installée dans le groupe suite à l'arrivée de l'homme aux cheveux blonds.

Il était magnifique, encore plus que dans mes souvenirs, comme quoi le temps est le seul facteur qui nous fait oublier les choses importantes. Son visage était désormais plus fin et plus anguleux, il ne porte pas la barbe mais je peux voir qu'il se rase puisque sa peau à l'air plus rugueuse sur les joues. Même son corps a changé. Avant il était finement musclé, mais là, là il arbore une musculature plus masculine et plus développée, cela se voit au niveau des épaules de sa robe. Mais le plus grand changement n'est rien de tout ça, ce qui le diffère de celui que j'ai connu est ses cheveux, plus long, beaucoup plus long, droit et épais lui retombant sur les épaules. Il ressemblait tellement à son père en cet instant. Drago voulu s'approcher de moi mais craintive je reculais, en serrant mon fils contre moi.

-Théa, je...

-Tu quoi ? Tu es désolé ? Et bien ne le soit pas car je ne suis pas désolée et je ne veux pas non plus de ta pitié ! Cela fait cinq ans, cinq ans que je me suis coupée de tout ça, je fais en montrant l'école derrière moi. Cinq ans que je n'attends rien de toi, et heureusement car j'aurai pu faire monter le niveau de la Manche rien qu'en attendant un signe de ta part. Et cette mascarade, c'est quoi ? Une idée de mon débile de cousin qui veut faire le bien et sauver le monde alors qu'il est juste un suiveur, tout comme toi d'ailleurs. On ordonne et tu exécutes sans réfléchir.

Je donnai mon fils à Hermione pour qu'elle puisse s'en occuper pendant que je réglais mes petites affaires avec Monsieur Malefoy fils.

-Qu'attends-tu de moi ? Hein ? Tu veux que je redevienne la Théa que tu connaissais ? Tu veux savoir ce qu'il s'est passé dans ma tête il y a cinq ans ? C'est ça ? Tu veux te moquer de ce que je suis devenue ? Tu veux m'exposer ton bonheur avec ta pétasse de Greengrass ? Au fait, toutes mes félicitations pour tes fiançailles. J'espère juste ne pas être invitée au mariage de l'année car elle a eu ce qu'elle voulait, le beurre et l'argent du beurre. Désolée si tu ne comprends pas mais c'est moldu.

-C'est moi où il y a comme de l'électricité dans l'air ?

Dans un ensemble blanc éclatant avec une robe de sorcier grise, une jeune femme blonde avec une démarche très féline s'approcha de nous. Elle regarda tour à tour chaque personne présente puis continua son chemin avant de se placer aux côtés de Drago.

-Astoria Greengrass bientôt Malefoy, se présenta-t-elle en me tendant une main gantée.

Je l'observais, elle et sa main d'aristocrate. Droite comme un piquet, un sourire carnassier sur les lèvres, elle semblait conquérir le monde avec sa présentation comme future Miss Malefoy. Sentant la tension entre nous deux, Théodore vient se placer à mes côtés pour me soutenir et il en fut de même pour Hermione qui tenait toujours Scorpius dans ses bras. Etrangement, je ne sentais plus mes démons rôder autour de moi, comme s'ils avaient disparus, comme si j'étais à présent assez forte pour tout vaincre. Relevant la tête plus haut, avec un regard déterminé, je lui saisis la main et lui secoua vigoureusement.

-Enchantée de te revoir vipère. Oh excuse-mi, que c'est malpoli de ma part de ne pas me présenter. Théa, Théa Beauregard. Tu ne vois toujours pas qui je suis ? Et bien sache que ton fiancé te trompe avec moi.

Je viens de lâcher une bombe. Tout le monde est sous le choc de ma répartie mais la voir ouvrir grand les yeux avait quelque chose de plaisant. C'est mal, je le sais mais c'est tellement jouissif. Bizarrement, en regardant Blaise, je pu constater qu'il n'était pas contrarié par mon attitude. Il souriait même et étrangement, il approuva discrètement en hochant la tête, comme s'il n'en attendait pas moins de moi.

Dans toute cette agitation, Scorpius réclamait mes bras et Hermione me le donna.

-Oh et pour répondre à ta question Drago, oui c'est mon fils, il s'appelle Scorpius et il a quatre ans. Je te laisse faire le calcul.

Deuxième bombe de lâcher. Blaise sourit de toutes ses dents alors que je tournais les talons pour rentrer au château. Théodore hélait mon prénom et peinait à me rattraper. Une fois dans le Hall, je fis descendre mon petit ange de mes bras pour qu'il puisse marcher. Arrivé à ma hauteur, Théodore m'invita à m'asseoir sur les premières marches du Grand Escalier. Il regardait mon fils sauté pieds joints de pavé en pavé. Puis son regard perçant revient sur moi avant de commencer à parler.

-Quand est ce que Scorpius est né ?

-En février.

-Ce qui veut dire qu'il a été conçu en mai ?

-En avril car j'ai été retenue captive jusqu'à la Grande Bataille, je lui dis en caressant mes poignets, songeuse de la nuit qui a changé définitivement ma vie.

-Et ce que tu as insinué à l'instant c'est que Drago est le père de ton fils, c'est ça ?

Je soupire, Théodore est très intelligent, Ginny et Hermione aussi, donc comme le brun à mes côtés, elles ont du comprendre. Mais pour ce qui est de Harry, Ronald, Drago et Astoria, je pense que la situation leur a échappé.

-Mais tu as dit que son père était moldu.

-Tu crois vraiment qu'après cinq ans d'absence j'allais revenir et lui dire « au fait, voici le fils de Drago, mais comme je me suis enfuie il n'est pas au courant ».

-Tu as raison.

-Bien sûr que j'ai raison Théodore ! Et en plus il va se marier !

-Peu de monde approuve ce mariage à part leur famille et ceux qui ne les connaissent pas vraiment. Ton cousin pense qu'il fait une énorme erreur, s'exclama-t-il.

-Si je sui là, selon mon très cher cousin italien, c'est pour empêcher le mariage et présenter à Drago son fils. Mais c'est un grand garçon alors il fait ce qu'il veut, y compris épouser la sœur de Daphné.

En balayant le Grand Hall du regard, je ne trouvais plus Scorpius. Instinctivement, je me levai et l'appela doucement en lui disant de ne pas jouer à cache-cache. Puis voyant mon fils nulle part, mon cœur commença à battre fort dans ma poitrine. Je l'appelais dans la Grande Salle mais les seuls enfants qui jouaient étaient trop jeunes. Théodore l'appelait tout comme moi et me rassurait en même temps en me disant qu'on allait le trouver et qu'il ne devait pas être très loin. J'ai été inattentive pendant quelques minutes et ça a suffit pour qu'il aille explorer d'autres horizons.

-Scooorpiuus !

-Scorpius ?

-Il est peut-être dehors ?

Pourquoi me dire ça Théodore ? Voilà que je panique encore plus ! J'ai les mains moites, j'ai chaud, je transpire. J'ai extrêmement mal à respirer et ma vision se trouble par moment. Dehors, où nous étions assis, il ne restait plus personne du groupe. J'hurlais à nouveau le prénom de mon fils à plein poumons. Le chant des oiseaux me répondait mais pas mon enfant. Un petit groupe de jeunes gens sortait de l'école pour prendre l'air. Telle une furie grecque, je leur sautais dessus.

-Vous n'auriez pas vu un petit garçon blond de quatre ans habillé comme un moldu ?

-Désolé, mais non, me répondit un homme mat de peau et aux cheveux crépus.

-Il y avait un enfant avec Malefoy, il était pas blond ? Je t'ai même fait la remarque que l'enfant était habillé bizarrement pour être son fils, fait une jeune fille brune à ses côtés.

Mon cœur rata un battement.

-Drago ? Il était où ?

-Je crois que je l'ai vu dans la cour du clocher.

Je regarde Théodore et sans remercier qui que ce soit, je me mets à courir, comme si ma vie en dépendait. Le souffle court, les muscles bandés au maximum, je courrais. J'avais mal, car cela faisait longtemps que je n'avais pas pratiqué d'activité physique. Mon ami, me talonnais, cependant, l'adrénaline dans mes veines, me faisait courir plus vite que lui. Je parcourais les corridors de l'école à la vitesse de l'éclair, notre course folle résonnait dans les couloirs, vident de présence humaine.

Pied gauche, pied droit, un enchainement de pas qui m'en ferait oublier mon latin. La cadence est dure à suivre, mais il faut réussir à se concentrer pour continuer d'avancer, pour mon fils mais aussi pour les secrets que j'essaie de cacher depuis trop longtemps et dont la pérennité est durement mise à l'épreuve pour les minutes à venir, puisque si mon fils se sent à l'aise et en confiance, même avec une personne étrangère, il peut parler de tout et n'importe quoi, comme le fait qu'il ne connaisse pas son père et qu'il est ici, à Poudlard, pour le voir et essayer de nouer une relation père-fils avec lui. A l'approche de la cour du clocher, mon cœur s'affole encore plus mais pas du fait de l'effort physique que je suis en train de produire.

J'ai froid, j'ai chaud. Un film de transpiration couvre mon front et j'ai les mains moites. Théodore court aussi vite que moi, nous sommes au coude à coude, comme lors d'une course de vitesse sauf que la récompense n'est pas le podium ni la médaille d'or. Mn fils est à quelques pas de pas, je peux le sentir, je peux le toucher, s'en est presque physique. Le lien qui m'unit à lui est viscéral, je le sens, au fond de mes tripes, qu'il est tout près. Dans la précipitation, je ne fais pas le tour du cloitre pour entrer par la porte, je saute directement je muret du cloitre pour arriver complètement essoufflée et rouge dans la cour. Mes vêtements me collent et quand je tourne la tête frénétiquement dans chaque direction, je peux constater qu'au fond, à l'opposé d'où je me tiens, un homme et un garçon à la même couleur de cheveux discutent.

-SCORPIUS !

Je hurle et me précipite vers lui. Je freine à temps pour ne pas le télescoper et le serre vivement dans mes bras une fois à sa hauteur. Une fois sereine, je me redresse, le dos droit et la tête haute.

-Pourquoi est-il avec toi, Drago ?

-Il trainait dans les couloirs, alors je l'ai surveillé jusqu'à ce que tu nous cherches.

-Mais tu es inconscient ma parole ?! Je me suis inquiétée dès qu'il avait disparu et au lieu de me chercher, tu t'es installé ici calmement ! Tu n'as pas l'étoffe pour devenir père Drago, je te l'assure !

-Pardon ? Et toi alors ? Même pas capable de surveiller ton gosse ! Tu préfères largement batifoler avec Nott plutôt que de t'en occuper !

-NON MAIS JE REVE ! EN FAIT TU AS TOUJOURS ETE JALOUX DE LA RELATION QUE J'AI EU AVEC THEODORE, TU NE SUPPORTES PAS QUE L'ON NE TE PRETE PAS ATTENTION ! Tu es un narcissique de première ! Je comprends mieux pourquoi je n'ai pas voulu renouer avec toi après la guerre !

-Alors c'est de ma faute si tu te retrouves avec un gamin sur le dos et un traumatisme à t'en faire oublier tes amis ?

-Absolument ! Tu es l'unique responsable de tout ça !

-JE NE T'AI PAS OBLIGE A AVOIR UN MORVEUX AVEC UN MOLDU ET A PARTICIPER A LA GUERRE, THEA, TU AS FAIS CES CHOIX TOUTE SEULE COMME UNE GRANDE, TU...

-A ce que je sache, on ne fait pas un enfant seul, Drago, il faut un homme et une femme dans l'histoire.

J'étais sèche avec lui, le fait d'avoir perdu quelques instants mon fils m'a retourné le cerveau. Je ne sais plus ce que je dis. Dans un élan de peur, je cherche des yeux mon ancien ami et ma progéniture. Théodore tient Scorpius dans mes bras, qui me regarde avec de grands yeux bleus.

-Qu'est ce que tu insinues, Beauregard ?

-Je me suis toujours sentie flatté quand tu m'appelais par mon prénom et aujourd'hui encore.

-Qu'est ce que tu voulais dire, Théa ?

-Absolument rien du tout.

Je tourne les talons et rejoins mon ami qui est à quelques pas derrière moi. Je tends les bras pour qu'il me donne mon enfant. Ce dernier me regarde, il me sonde. Il tourne sa tête vers l'homme blond avant de déclarer haut et fort :

-C'est lui mon papa ?

Même les oiseaux s'étaient tus.



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Comme promis, le chapitre 10 (lourd en révélation sur la paternité de Drago) publié avant la rentrée ! D'ailleurs dites-moi en quelle année vous passez 😉 (Perso je suis en 2ème année d'école de notariat 🎓 )

Je voulais aussi profiter de ce chapitre pour tous vous remercier infiniment, merci de continuer à me lire malgré la publication irrégulière, merci de voter et de commenter ❤

Et aussi, je voulais vous montrer ça :

Comme quoi, cette aventure, je la vis avec vous :)

Encore merci ❤

Cp

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