-Tiens-toi tranquille, disait-on fermement.

La chambre de préfète d'Hermione, d'habitude propre et bien rangée, était remplie de déguisements en tout genre, de livres de sort et d'une Ginny hystérique qui n'arrêtait pas de crier sur la propriétaire de la chambre, car cette dernière ne faisait que de bouger. Hermione était assise devant sa coiffeuse, alors que Ginny tentait tant bien que mal à s'occuper des cheveux bouclés de la rouge et or.

Quand les Préfets-en-Chefs ont annoncé un bal à la place des festivités d'Halloween, deux réactions ont été constatées : d'abord les filles, nerveuses et enchantées qui ne cessaient de parler de leur tenue et de la future sortie à Pré-au-Lard pour acheter les accessoires nécessaires. Puis les garçons, exaspérés par ces dernières, ne souhaitant qu'une chose, que cette soirée se finissent le plus rapidement. Content d'eux, les Préfets-en-Chefs ont en même temps annoncés le thème : mythes et légendes moldus. Thèmes assez vague, mais complexe car les tenues risquent d'être souvent les mêmes.

Il ne manquait plus que Hermione à se préparer car Ginny et moi-même avions finit, mais Hermione a préféré aller réviser durant l'après-midi, plutôt que commencer à se préparer, du coup, il y avait d'infimes chances que nous soyons en retard. Du plus, les Préfets-en-Chefs doivent ouvrir le bal, et à plusieurs reprises, Blaise est venu toquer à la porte de la chambre d'Hermione pour savoir si nous étions prêtes, il était stressé, cela s'entendait dans les inflexions de sa voix. En tant que partenaires, ils avaient décidés de venir habiller complémentairement, c'est-à-dire que Blaise sera habillé en Comte Dracula et Hermione en Mina. Cette dernière était habillée d'une robe blanche d'une pureté éclatante. Un fin collier était attaché à son cou et Ginny essayait de rendre les cheveux bouclés d'Hermione en cheveux lisse et soyeux. C'était époustouflant.

Ginny y allait avec Harry. En fait, Hermione a menacé Harry d'inviter Ginny au bal. Tout comme les Préfets-en-Chefs, ils ont décidé d'y aller en couple légendaire qui n'est autre que le roi Arthur et sa femme Guenièvre. Ils étaient tous les deux magnifiques et les costumes du Moyen-âge français leur allaient à ravir. Je pense qu'ils vont faire parler les gens autour d'eux.

Tandis que je souriais face à la scène que m'offraient Hermione et Ginny, je me retournais pour faire face à la psyché que j'avais empruntée à Daphné. Le reflet que me renvoyait le miroir me plu. Je me tenais là, debout, recouverte de bandelettes jaunies recouvrant entièrement mon corps sauf mes mains, pieds et visage. Volontairement j'ai lancé un sort sur mes cheveux pour qu'ils deviennent aussi noirs que la nuit et les ai raccourcis pour qu'ils me tombent sur les épaules. Un tissu fait de tulle bleu ciel était accroché à mes hanches et me retombait sur les chevilles en traine aérienne. Ginny avait insistée pour que je porte de multiples bijoux en or à mes chevilles, poignets et avant-bras, les bracelets étaient soit épais ou fins et tintaient joyeusement à chacun de mes mouvements, de plus, un lourd plastron or et bleu était attaché à mon cou. Ginny avait aussi insistée pour faire mon maquillage, elle avait étiré mes yeux à la perfection et avait peint ma bouche d'un rouge écarlate. J'étais la reine Cléopâtre momifiée. A mes côtés, une fille châtain et l'autre rousse me rejoignirent et nous avons pu nous contempler en rigolant. Cette soirée allait être mémorable.

Au moment nous sortions de la chambre d'Hermione pour rejoindre sa salle commune, Blaise sortait lui-même de sa chambre. Le personnage du Comte lui allait à merveille. Il nous détailla longuement, mais ce fut Hermione qui eu le droit au regard le plus appuyé de sa part. Il lui tendit son bras qu'elle prit avec plaisir, ce qui n'échappa ni à Ginny qui pouffait, ni à moi. Tous deux descendirent les premiers. En haut du Grand Escalier, Ginny étira ses lèvres pour en faire découvrir ses dents quand elle aperçut Harry qu'elle rejoignit avec empressement. Autour de moi les couples se formaient, riaient, et se complimentaient.

Les jours qui ont suivi l'annonce du bal, quelques Serpentards sont venus me voir pour me demander d'être leur cavalière, et à chaque fois j'ai refusé. Même Neville est venu me proposer, mais j'ai décliné en lui disant que je ne voulais obliger personne de ma présence, alors timidement il avait demandé à Luna qui avait accepté avec une joie lunatique. Pendant un temps, j'ai pensé à y aller seule et profiter de cette soirée, plutôt que de m'encombrer d'un cavalier. Cependant, une personne m'a fait changée d'avis, et c'est cette personne que je cherche actuellement parmi les élèves. Nous avons décidé d'un thème pour nos costumes : l'Egypte, car personnellement, je ne voulais pas former un couple des mythes et des légendes. Je me rappelle qu'il avait ri face à ma remarque, alors que je tentais vainement de rester stoïque.

La Grande Salle était uniquement éclairer par les rares bougies et les célèbrent citrouilles illuminées d'Halloween. De part et d'autre de la salle était accroché des tentures noires où étaient suspendues de fausses toiles d'araignées. Les élèves bruyants étaient méconnaissables physiquement, mais aussi leur maison. Une musique douce et entraînante s'échappa de je-ne-sais-où et accueillait les Préfets-en-Chefs pour l'ouverture de bal. Ils étaient tout bonnement majestueux, la musique s'accordait parfaitement avec leur costumes et ils semblaient dans un autre monde. Je voyais que mon cousin appréciait grandement tenir Hermione dans ses bras, cela me fit repenser à la question de Drago à leur propos. A près tout, c'est leur vie, ils la mènent comme ils le souhaitent.

-Ils sont beaux n'est-ce pas, me questionna-t-on.

Sans regarder qui m'avais adressé la parole, je répondis à l'affirmative. La musique s'arrêta pour reprendre sur un autre air. La personne qui m'avait questionné m'invita à danser en me tendant une main devant moi, que je pris sans hésiter. Toujours sans regarder le garçon, je le suivis jusqu'au milieu de la piste, où il me fit tourner pour que je retrouve face à lui. Instinctivement je mis ma main libre sur son épaule alors que lui, positionna la sienne dans le creux de mon dos. Le touché glacé de ses doigts me fis frissonner et relever les yeux vers son visage. Tout en relevant les yeux, je pu remarquer qu'il ne portait qu'un pagne autour de ses hanches et qu'il était sinon torse nu. Quand mes yeux croisaient les siens, je pu plonger dans un océan glacé.

-Très recherché le costume Malefoy.

-Mais toi aussi tu es magnifique Beauregard.

-Merci, disais-je sarcastiquement. Mais sinon, où étais-tu ? Je t'ai cherché mais à aucun moment je ne t'ai vu et là, tu apparais comme une fleur.

-Excuse-moi, mais j'avais des trucs plus importants à régler qu'un futile bal, me lança-t-il.

-Plus important ? Et bien, si tu avais plus important, tu n'aurais pas du m'inviter au bal, ou plutôt tu aurais dû inviter une de ces greluche qui ne cesse de baver en pensant à toi. Sache Drago Malefoy que je ne suis pas une fille qui attend l'arrivée du prince charmant, sache que je ne suis pas une de ses filles faciles que tu mets dans ton lit pour apaiser tes pulsions bestiales. Si c'est une personne comme ça que tu cherchais pour ce soir et bien ce sera sans moi, lui dis-je de façon ferme en ôtant ma main de son épaule et en quittant la piste.

Finalement, je décidais que cette soirée n'était pas pour moi et décidai d'aller rejoindre mon dortoir quand quelqu'un m'attrapa violemment par le bras pour me tourner brusquement vers lui. Drago.

-Excuse-moi Théa, c'est juste que je n'ai pas l'habitude d'avoir des amies filles, la plupart, comme tu le dis, sont des filles d'un soir, Granger est un cas appart, tout comme Pansy. Mais toi, tu es différentes d'elles et je ne sais pas comment agir avec toi sans te brusquer, laisse-moi le temps, sois compréhensive.

Je le regardais d'un œil mauvais, mais sans rien ajouter et sans le pardonner non plus, je rejoignis la fête. On s'installa à une table pour y prendre un verre. Autour de nous, c'était l'effervescence. Dans un coin, Daphné, seule observait la piste, elle fixait un point et en suivant son regard, je pus constater qu'elle regardait Pansy avec insistance avec un regard triste. Je posais la question à Drago pour comprendre le comportement de Daphné, il me répondit alors, mais avec une pointe de tristesse dans la voix.

-L'année dernière, Daphné et moi étions vraiment proche. Tellement proche, que je l'ai embrassé et de fil en aiguille, nous avons atterris dans son dortoir. Il est arrivé le moment où nous étions plus que deux corps nus. Deux corps, cherchant du réconfort, pas seulement de l'amour. Mais elle semblait gêné du regard que je portais sur elle, elle était moins fougasse, moins téméraire. Je lui ai alors demandé ce qu'il n'allait pas et c'est là, qu'elle m'a avoué qu'elle préférait les filles aux garçons et qu'elle était secrètement amoureuse de Pansy. Intérieurement, j'ai plutôt bien pris sa déclaration car j'avais peur que cela vienne de moi. Elle m'a aussi dit que durant la Saint Valentin elle avait envoyé une lettre anonyme avec une boîte de chocolat à cette dernière. Et quand je la voie regarder Pansy de cette façon, comme elle le fait actuellement, cela me fend le cœur, je ressens presque de la pitié pour elle.

A la fin de sa déclaration, je pouvais ressentir la peine de Daphné, cette dernière est toujours en compagnie de Pansy qui ne la voie que comme une amie. Suite à ça, ni Drago, ni moi n'osions prendre la parole. Pourtant je fus bien obligé de parler quand mon cousin a décidé de m'inviter à danser. S'en ai suivit ensuite plusieurs danses avec Théodore, Neville, Harry, encore Drago qui semblait légèrement jaloux que je m'amuse plus que lui, et d'autres dont je ne connaissais pas les noms. Plus la nuit avançais, plus les bandelettes qui entouraient mon corps commençais à se défaire. Il était temps pour moi d'aller dormir.

Rapidement je dis au revoir à tout le monde, enfin, uniquement aux personnes que je connaissais. C'est alors, seule que je me rendis dans les cachots pour aller dans mon dortoir. En traversant la salle commune de Serpentard, j'ai pu remarquer qu'un feu de cheminée était allumé, mais que la salle était vide. Sans plus me poser de questions, je rejoignis ma chambre. Pansy était déjà dans son lit en train de faire je ne sais quoi. Sans plus m'en préoccuper, je décidai d'aller dans la salle de bain pour me laver. Malgré le calme environnant, je pouvais toujours entendre la musique qui se dégageait de la Grande Salle, et je peux vous assurer que ce n'est pas de la musique douce qui aide à dormir. Une fois lavée, je rejoignis mon lit pour dormir. Je voulu éteindre la lumière, mais Pansy m'en empêcha.

-Théa, commença-t-elle. Cela fait un petit moment que je me fais ce discours dans ma tête, mais maintenant que je passe à l'acte, tous mes mots se sont envolés comme si je n'avais rien préparé. Comment dire ça ? Tout d'abord, je voudrais m'excuser de mon comportement depuis le début de l'année. Tu vois, jusqu'à présent les gens parlaient que de moi car je suis une fille que supporte Malefoy et dont certaines spéculations disent que plus tard je me marierais avec lui. Enfin, bref, tout ça pour dire, que j'ai eu peur que la nouvelle et talentueuse française ne me pique ma place et ce, peut importe sa maison. J'ai eu peur d'être ignorée, peur d'être reléguée à la seconde place. Je sais que le pardon risque d'être compliqué à avoir, mais tout de même je te demande pardon pour tout ce que je t'ai fais subir. J'en suis désolée.

Blaise m'a toujours dit que les Serpentards sont des personnes fières et aujourd'hui, enfin, durant cette soirée, à deux reprises, on a imploré mon pardon et pas par n'importe qui, le prince des Serpentard et Pansy Parkison. Je ne sais pas quoi dire, je suis juste choquée de ce que je viens d'entendre. La jalousie est un sentiment important chez les Serpentards, peut-être qu'ils sont ambitieux et rusés, mais ils n'en restent pas moins des humains avec un cœur et sont capable de ressentir le sentiment le plus fort au monde : la jalousie. D'un côté j'ai une folle envie de lui dire d'aller se faire voir, mais d'un autre, il lui a fallu bien du courage pour me dire cela. Je ne peux pas faire autrement que d'écouter ma raison qui me hurle et me pousse à agir.

-Bonjour, je m'appelle Théa Beauregard, je suis en septième année à Poudlard et ma maison est Serpentard, et toi, tu es ?

Elle me fit un sourire que je n'avais encore jamais vu sur son visage, elle me répondit alors :

-Pansy Parkison, moi aussi je suis en septième année à Poudlard et je suis aussi à Serpentard, bizarre que l'on se croise pour la première fois.

-J'avoue, mais bon, il faut dire aussi que les cours sont prenants.

-Merci Théa

-De rien Pansy, bon allez, maintenant au lit, bonne nuit

Elle allait me répondre, mais une espèce de boule de magie bleue avança dans la pièce pour se retrouver en face de moi. Cette dite boule se transforma en un magnifique patronus dont la forme animal est un renard. Le renard s'avança près de mon lit et s'assit sur la couette. Il m'observa comme s'il essayait de savoir si c'était bien à moi ou non que son message doit être attribué. Apparemment je lui la réceptrice du message quand une voix s'éleva dans la pièce.

« Tu me manques Théa, je ne comprends pas pourquoi tu es partie à Poudlard alors que Beauxbâtons t'offrait la sécurité. Laisse-moi redevenir celui que tu aimais, aime-moi à nouveau. Ne renies pas ces années que tu as passées à mes côtés. C'est pour cela que j'ai pris une grande décision. Désormais je quitte l'institut français pour intégrer celui de Poudlard. Dans la semaine à venir, je vais entrer dans les rangs de la prestigieuse école de magie britannique pour toi, pour être à tes côtés. Amoureusement, Joachim ».

Pansy me regardait avec de grands yeux étonnés, mais n'osa pas parler et je l'en remercie.

Par la barbe de Merlin, mais qu'est ce que je vais faire de lui ?

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Coucou tout le monde ! Me revoilà avec un nouveau chapitre :)

Personnellement je ne suis pas fière de ce chapitre, mais bon... Dites-moi ce que vous en pensez en général, mais surtout que pensez vous de Théa ? Pansy ? Drago ? Joachim ?

N'hésitez pas à voter ^^

Bien amicalement

Cp