Chapitre 44
JUSTIN
Je l'attendais, ce baiser.
Je respirais à nouveau.
Je revivais.
Je débordais.
Nico s'écarta lentement, étudiant ma réaction, me demandant une permission muette pour continuer. Il poussa la porte sans cesser de me regarder, lâchant ma taille pour enlacer ses doigts aux miens. Quand j'esquissai le premier pas pour le suivre à l'intérieur de sa chambre. La commissure de mes lèvres se releva.
Il alluma en entrant. Les volets étaient baissés et la pièce dans le noir. Depuis ici, les voix nous parvenaient de l'extérieur. Les saisonniers s'amusaient, mais je n'entendis que le tintement de ses clés qu'il laissa tomber sur la table, et nos respirations irrégulières et chaotiques.
Je posai une main sur son cou et je sentis les battements de sa carotide contre mes doigts. Je lui donnai un baiser humide avant de mordre un peu sa lèvre inférieure et me détacher de lui.
J'enlevai mon blouson, il imita mon geste, attendant que ce soit moi qui fasse un nouveau pas. Je le poussai avec douceur, l'obligeant à marcher à reculons, jusqu'à ce qu'il bute contre le canapé et s'y laisse tomber. Je montai à califourchon sur ses genoux, éliminant la distance entre nous.
Sa langue ouvrit un passage entre mes lèvres et nous nous enroulâmes l'un à l'autre pendant un temps indéfini. Je perdis la notion du temps en enfonçant mes doigts dans son dos, m'agrippant à ses cheveux, laissant mes mains courir sous sa chemise. Mes ongles griffaient ses pectoraux qui avaient été mon oreiller tant de fois, descendirent jusqu'à la ceinture de ses pantalons, tâtant par-dessus le tissu, lui arrachant un gémissement.
Il interrompit le baiser que je pensais éternel et respira avec difficulté contre ma bouche. Il laissa tomber sa tête en arrière quand je défis son ceinturon, la fermeture éclair et engouffrai ma main dans l'espace restreint qu'il y avait entre nous. Quand mon pouce commença à dessiner des cercles autour de son gland, il laissa échapper l'air de ses poumons, et se lança contre ma bouche avec férocité, je perdis les pédales.
Je me débarrassai de mon sweat d'un mouvement, je défis les deux premiers boutons de sa chemise avant de la passer par-dessus sa tête. Il me permit de m'écarter juste ce qu'il fallait pour nous dévêtir. Je me mis sur pieds pour enlever mes chaussures et mes pantalons qui étaient coincés sur mes chevilles. Cela faisait trop de temps que j'attendais ce moment. Trop longtemps que je l'espérais. Trop longtemps que je le voulais.
- Putain.
La dernière lettre s'éternisa dans sa bouche quand il s'enfonça profondément en moi. Il me serra les hanches et ferma les yeux avec force. Voir son visage dans la pénombre alors que je le sentais en moi était tellement érotique que je me balançai sur lui, cherchant une délivrance que chaque pore de ma peau demandait comme un besoin de respirer.
Je m'appuyai sur le dossier du canapé avec mes mains et je descendis et montai sur lui de plus en plus vite... Sa langue m'envahit. Je gémis contre sa bouche, cherchant son souffle.
Il lacéra mes cuisses, laissant un chemin de frissons et s'empara de mon membre. J'essayais d'aspirer la totalité de l'air de la pièce avec l'impression d'étouffer au milieu de mon propre plaisir.
J'étais vivant.
Ma tête tomba lourdement contre son épaule quand les derniers spasmes de mon plaisir se calmèrent. Sa bouche chercha la mienne à l'aveugle entamant une danse frénétique qui me fit tourner la tête.
Je me levai pour me nettoyer à la salle de bains comme un zombie. Quand je revins avec la serviette humide, il était étendu sur le canapé, nu, et les paupières fermées.
J'attendis quelques minutes. Cette image me rappela celle de quelques mois plus tôt dans mon lit. Il me fit basculer sur le côté pour que je sois dos à lui et il passa ses bras autour de moi.
- Je t'aime Justin.
***
J'entendis dans mon sommeil un mouvement, des pas qui s'éloignaient. Quelques minutes après une chasse d'eau, quelqu'un qui se rapprochait, le matelas qui s'enfonçait sous un poids et un corps qui se recouvrit de l'édredon.
Un baiser sur mon nez.
Un autre à la commissure de mes lèvres.
Un de plus sur mes paupières fermées.
J'émis une espèce de grognement, et j'obtins en réponse un petit rire.
- Bonjour la marmotte.
- Quelle heure est-il, parvins-je à demander.
- Presque midi.
Je ne poursuivais plus des rêves impossibles.
Je l'observai avec calme. Il était tellement beau à mes yeux.
- Je n'avais pas prévu ce qu'il s'est passé hier soir, Justin, si...
- Ah bon ?
- Non. Toi, oui ?
- Non plus. Avec toi je ne planifie plus rien, mais je l'attendais depuis longtemps.
Ses paroles me déconcertent un peu.
- Écoute, Justin, hier soir...
- Oui ?
Il fronça les sourcils, semblant réfléchir en, cherchant les mots adéquats
- Je te veux Justin, mais je n'ai pas besoin que tu me promettes la lune ou que tu croies que tu dois me donner quelque chose si tu n'es pas prêt à ça.
Il me regarda avec confusion.
- Nico, si hier soir j'ai couché avec toi, c'est parce que tout va bien. Je ne veux plus que tu t'adaptes à mon rythme. Je veux être avec toi.
- Tu es sur ? Si tu préfères y aller doucement pour nous connaître mieux, ça me va.
- Je te connais déjà.
- Je sais... je ne parlais pas de ça.
Je le vis se mordre la joue. Il pensait encore à quelque chose dont il ne savait pas quoi faire. Quelque chose qui lui faisait mal.
- Toi aussi tu me connais. Tu sais presque tout de moi maintenant, même s'il manque quelque chose d'important. Nico, je veux que tu connaisses chacune de ces pièces. Demain après le départ de Jordan je veux te présenter quelqu'un.
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