Chapitre 2: Une faille dans le système

-Ikare, 17 ans, je suis...  J'ai... Jim, j'ai faim...

Ça va faire longtemps qu'il est partit... Exactement deux heures, six minutes et cinquante-six secondes. Il m'a abandonné.
Comme eux avant lui...
J'ai faim, je n'en peux plus!

Mes ongles grattent le métal qui recouvre le sol de la cage, produisant de longs crissements alors que des gémissements aigus commencent à s'échapper de ma bouche entrouverte.

-Je suis là.

Je lève la tête et me propulse vers la voix, mon corps se cogne contre les barreaux et je glisse à terre.

-Il me fixe un instant avant de prendre la parole. Calme-toi, je t'ai apporter à manger. Il mît en évidence le plateau remplit de nourriture qu'il portait.

-Ahh HhHh hhH... F aim !

-Oui, écarte-toi par contre, je n'ai pas envie de perdre un doigt ou une main.

Je m'éloignais doucement comme un animal apeuré alors qu'il s'approchait tout aussi doucement avant de poser à quatorze centimètres des barreaux le plateaux tant désiré. J'attendais qu'il s'éloigne avant de me jeter vers les barreaux et d'attraper la tranche de viande qui trônait dans une assiette et de la porter à ma bouche, l'avalant d'un trait. Je jetais un regard sur le reste de la nourriture. Une assiette était remplie de vingt-deux champignons et un petit bol contenait des fraises. Dix-huit au total. Je me rappelle que Maman m'en préparait souvent car Papa les adoraient. À cette pensée, une larme se forma au bord de mon oeil droit et coula le long de ma joue sur une distance de quatre centimètres. Je tendis une main tremblante vers les fruits et en saisi un, le portant à ma bouche.
Une étrange sensation de chaleur m'envahit. Je me sentais bien. Heureuse? Oui, je crois que c'est ça être heureuse.

Je me levais et un sourire se dessina sur mon visage, attirant le regard incrédule de Razor Jim qui s'était assi en tailleur à approximativement deux mètres de la cage.

-Je suis heureuse...

Alors que je prononçais ces mots, mon corps fût agité de spasme et je tombais à genoux, vomissant le contenu de mon estomac sur le sol. Sans m'en rendre compte, je me métamorphosais.

-Ha... HaAaaHhh! Pou rQuoI jE peux pAs êtr e heurEu se? PourQ uoi moN coEUr me FAIt mA-a-al? HuuUu UUu...

-Ikare! Merde! Au secours! Jack ! Slender! Attend, je reviens. Son ton se voulait rassurant mais je sentais sa peur.

Mon coeur semblait fondre, comme trempé dans de l'huile bouillante alors que ma tête semblait prête à exploser et mes bois à me sortir du crâne. Mes longs doigts se crispaient sur ma tête, tentant d'ammener la douleur autre part que là où elle agissait à ce moment. Cette sensation était pire que la faim. Je ne comprend pas, j'étais si bien comme ça, heureuse...
Je roulais sur le côté en me convulsant, mes côtes frottaient contre le sol de la cage et mon esprit sombrait peu à peu dans l'inconscience. Je vîs des silhouettes s'agiter autour de la cage avant de me faire emporter par la douleur.

                       *        *        *

Je me réveillais sous ma forme humaine dans une pièce dont la blancheur me rappellais celle de la neige.

-Ikare, 17 ans, fille, faim...

-Tu es réveillée !

Je tournais la tête vers la voix. À exactement un mètre douze, une petite fille d'environs huit ans se tenait assise sur un fauteuil. Elle était vêtue d'une robe de coton rose et son corps était couvert de vingt-trois plaies et cicatrices.

-C'est super que tu sois réveillée ! Je vais pouvoir te présenter à ma famille !

Famille...
Famille.
Famille ?
ELLE M'A ABANDONNÉE !  JE LA HAIT HAIT HAIT !
JE TE HAIS HAIS HAIS !
JE ME HAIS HAIS HAIS !

-IKARE !  DIX-SEPT ANS !  FI...

-Heu ?

-H aHHHR Ghh hhaaA !  Tu v AS pAyer pou R euX !

Mon corps se tordait alors que je me métamorphosais sous le regard appeuré de la fillette.
Ce fût comme si mon être rétrécissait dans mon corps, se détachant de ma chaire pour flotter dans une brume grisâtre.

Je ne suis plus moi...
Je me suis perdue...
...
À l'aide...

                       *        *        *

-Maman ? 

-Oui ma chérie ?

-C'est quoi le plus important pour toi ?

-La famille. C'est la famille qui est le pilier de ma vie.

Oui, je comprend. Moi aussi j'aime Papa et Maman. Je les aimes de tout mon coeur.

-Dis Maman...

-Oui ma chérie ?

-... Pourquoi je suis enfermée ?

-Parce que tu n'es plus vraiment de la famille.

...

Moi je vous aime encore.
Même enfermée.

                    *       *       *

Il roula sur le côté, tombant du lit sur lequel Il était allongé avant de se relever dans une suite de mouvements désordonnés qui le conduisi en face de la fillette pétrifiée par la peur. Sa main vola jusqu'à son visage et la propulsa contre le mur contre lequel son crâne se fracassa. Le corps glissa lentement au sol, les yeux verts pétillants devenant peu à peu vitreux.
Il ne sembla pas intéressé par le corps et Il se dirigea vers la porte qu'Il enfonça d'un coup d'épaule.
Il avancait en titubant, ne parvenant pas à bien coordonner ses mouvements.

C'est mon corps !  Rend-le moi !

Il descendit les escaliers à grande peine et parvint finalement en bas sous les yeux étonnés d'une multitude de personnes.

-Ikare ?

Il se tourna vers celui qui venait de parler.

Jim.

Il retroussa les babines en bavant.
Il avait faim.
Il attaqua avec un long hurlement l'homme qui m'avait nourrit.

Et je ne peux rien faire...

Jim réagit au quart de tour et esquiva le corps pataud qui se jetais sur lui. Il s'écrasa par terre, ses griffes s'enfonçant profondément dans le plancher.
Il se releva et porta son dévolu sur un homme vêtu d'un sweat à capuche jaune.

-J'aime pas trop son regard...

Avant que l'homme n'ai pu finir sa phrase, il se jeta vers lui en grognant une phrase incompréhensible.
L'homme se le prit de plein fouet, tombant à la renverse. Il grogna victorieusement et ouvrit sa bouche, dévoilant une rangée de dents aiguisées comme des rasoirs.

-HAAAAAA ! À L'AIIIDE !

Il se stoppa, quelque chose lui avait attrapé le bras.
Ça le brûlait, le blessait.
Il tourna la tête.
Du feu. Une véritable torche à figure humaine lui avait agrippé le bras, entamant la chaire qui commençait à fumer.

-AAAaaaRgHH ! N on ! P aS le FeU !

Il se jeta en arrière et se roula en boule dans un coin de la pièce, les mains sur la tête.

-Pa S l e FEu... Pi TiÉ... Pas LE fe U...

La torche humaine se rapprocha, mains en avant avec un rire psycothique.

-Ça suffit !

L'ordre de l'homme sans visage n'arrêta pas sa lente avancée.

Je ne veux pas qu'il nous touche...
Le feu va nous détruire...

Cette... Horreur n'étais plus qu'a un mètre de lui. Il gémissait, son esprit refluais au plus profond de mon être, je reprenais le contrôle.
Je suis de nouveaux moi.

Dans un gémissement aigu, son esprit sombra totalement dans les méandre de mon étre et je repris mon apparence humaine.

Mon regard se posa sur la chose face à moi qui, je crois, me jeta un regard surpris, accroupi à trente deux centimètres de moi.
Je suais à grosses gouttes, me tassant le plus possible contre le mur tiède, loin de cette chaleur insuportable.

-J'ai dis stop. Éloigne-toi d'elle maintenant.

Les flammes en face de moi s'évanouir pour laisser place à un homme aux épais cheveux noirs et aux yeux rouge-orange qui me regardait avec un sourire carnassier.
Non, ce n'est pas un être humain en fin de compte. C'est... Autre chose.
Il se leva en époussetant sa redingotte rouge et noire.

Un homme faisant dans les deux mètres de hauteur se leva et s'étira en gémissant avant de se tourner vers l'humain qui n'en est pas un.

-Pff, tout pour se rendre intéressant...

-La ferme emoclown, lui sait se rendre utile au moins ! Dis amèrement l'homme au sweat jaune.

-Vous vous êtes très bien débrouillés sans moi non ?

-Oui, tu as été parfaitement inutile, comme d'habitude ! Lança l'ex homme torche en riant étrangement.

-Bande de méchant !

Il couru vers les escaliers qu'il monta rapidement en riant.

Je me relevais et observais mon bras gauche où la peau brûlée commençait à se reformer peu à peu.
Je soupirais et me levais avant de me diriger vers la grande porte de bois vernie qui semblait être la porte d'entrée.

-Bien. Je vous remercie pour tout. Je vais vous laisser maintenant.

Un long tentacule entoura ma taille, me retenant.

-Tu ne vas nulle part jeune fille.

-Vous voulez que je vous mange ? Non ? Donc laissez moi partir. Rien ne vous arrivera à vous et à vos protégés, vous avez ma parole.

-Là n'est pas le problème. Tu ne vas pas rester éternellement seule n'est-ce pas ?

-Très cher homme sans visage, je risque fort de croquer un bout de joue à tout ce petit monde. Je vous conseille donc de me laisser partir.

-Tu devrais y réfléchir à deux fois. Tu n'es pas la seule mangeuse de chair humaine dans cette pièce.

Je lui jetais un regard un peu étonné quand une longue plainte se fît entendre du haut de l'escalier. La tentacule me libéra et je jettais un regard aux personnes présentes, toutes étaient aux aguets.
J'allais me lancer dans une analyse de tout ce petit monde quand une explosion suivie d'un nuage de fumée noire eu lieu devant moi. Je plissais les yeux pour voir une silhouette se jeter sur moi, plaquant ses mains autour de mon cou et me faisant tomber à la renverse.
C'était l'homme de tout à l'heure. Enfin, homme... Pas vraiment... C'est surprenant, il y a peu d'humains en réalité ici.
Il me hurlait dessus des phrases trop rapides pour que je puisse les comprendre, serrant ses dents pointues et fronçant ses sourcils.

-Jack, calme-toi !

-SALLY ! SALETÉ ! SALLY ! COMMENT T'AS PU ?! JE VAIS TE TUER !

Il resserait ses doigts autour de mon cou, ses ongles plus semblablent à des griffes s'enfoncaient dans ma peau. Je fronçais les sourcils et lui donnais un coup de genoux dans le ventre. Il recula et relâcha mon cou sous l'impacte, j'en profitais pour  lui attraper le bras et le projeter contre le mur qu'il heurta de plein fouet. Il se retourna vers moi, un peu sonné mais toujours écumant de rage.

-JE VAIS TE TUER TU M'ENTEND ?

-Oui je t'entend. J'ai l'ouïe plus développée que la plupart des humains mais je pense que même un humain normal t'entendrait vu que tu t'égosille.

Il fouilla dans la poche de son pantacourt et en sortit un marteau de trente cinq centimètres pour un poid de cinq kilos environs.
Hm... C'est impossible de garder un tel objet dans sa poche habituellement...
Je posais ma main sur mon menton et réfléchissait à tout ça jusqu'à ce qu'il se jette sur moi en hurlant. Je bloquais ses bras en les enserrant dans mes mains avant de le regarder dans ses yeux presque translucides.

-J'ai toujours faim tu sais ?

Il me regarda en plissant les yeux avant de donner une forte poussée en arrière et de me faire passer par-dessus sa tête.
Je m'écrasais sur le dos en grognant.

Il ricanna avant de poser un pied sur mon ventre en levant son marteau au-dessus de sa tête sous les exclamations de surprise des humains. Il me sourit de toute ses dents avant de prendre la parole.

-Un esprit du froid battu par une entité cosmique, quelle déchéance pour ta race !

Le marteau s'abaissa avec force vers mon torse et rencontra des côtes blanches comme la neige avec un bruit sourd.

-F aiM...

Cible repérée, aucune chance pour lui de s'en sortir.

Du moins indemne...

Je devais poster cette partie hier mais je n'en ai pas eu le courage...
J'espère quand même qu'elle vous plaira !
Mais qui est ce mysterieux personnage en redingotte ? Ah, mystère et boule de chewing-gum !

Sur ce, mangez des bonbons et passez une nuit au coin du feu (?)!

YOUPI !!!

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