Chapitre 15 : Louise (2/2)

La voix de Caroline perturbe ce moment affectueux entre le frère et la sœur. Tous deux soupirent, en réponse au caractère étouffant de leur mère. Louise ne la fait pas languir davantage et décide de se changer en vitesse pour la rejoindre au plus vite.

Caroline s'émerveille face à la tenue de sa fille. Chose rare, Louise porte une jolie robe simple mais raffinée, dont la couleur bleue se voit assortie à ses yeux clairs.

- En voilà une belle tenue !

- Merci, souffle-t-elle du bout de lèvre, encore très en colère contre sa mère.

Louise n'est pas particulièrement à l'aise dans cet habit qui se voit très osée à ses yeux. Il est clair que cela n'a rien à voir avec ses joggings qu'elle adore tant. Seulement et pour rappel, Alyson a renouvelé son entière garde-robe.

Au diable, les vêtements amples, Louise n'a plus qu'à disposition des ensembles saillants et féminins. Aujourd'hui, elle décide de sauter le pas. Oubliant Léo, la jeune fille prend son avenir en considération. Elle va faire ses premiers pas dans une école de journalisme, chose qu'elle a toujours souhaité.

Même s'il ne s'agit que d'une réunion purement informative, Louise sait qu'elle est amenée à rencontrer ses futurs camarades. De ce fait, la première apparition qu'elle s'apprête à entreprendre est déterminante voire cruciale pour son avenir dans cette école. Elle n'a nullement envie de paraitre comme étant une fille fragile, en dépit de ce qu'en pense sa mère.

Le trajet dans la voiture se déroule dans le silence, permettant à la mère et la fille de faire une pause dans leur mésentente. Perdue en plein cœur de Paris, le futur établissement de Louise lui tend les bras. Caroline et cette dernière mettent un temps fou avant de trouver la salle indiquée sur le courrier qu'on leur a envoyé.

Evidemment, le temps qu'a pris Louise pour se préparer, contribue à les mettre en retard. Par conséquent, lorsque les deux femmes pénètrent dans cette gigantesque pièce, tous les regards se tournent sur elles. Louise sent ses joues rougir à vue d'œil.

Une femme parlant jusque là dans un micro leur indique gentiment que deux places libres se trouvent bien évidemment en plein cœur de la salle. Caroline tire sa fille pour l'inciter à s'y rendre. Or, Louise n'a qu'une seule envie, celle de faire immédiatement demi-tour. Elle regrette aussitôt d'avoir enfilée cette fichue robe.

Les filles de son âge la fusillent littéralement du regard. Si elle voulait passer pour une fille sympa et dans l'ère du temps, Louise a comme l'impression de porter le cruel fardeau de la pimbêche du groupe qui se croit supérieure aux autres. En clair, Louise arbore des faux-airs de cette cruelle Lisa et ce involontairement.

Elle finit par s'asseoir aux côtés de sa mère et tente de rester la plus discrète possible tout le long de la réunion. Caroline a ramené un carnet tout neuf, dans lequel elle recense la moindre information qui se veut capitale à ses yeux. Cela passe des dates des examens à la liste des livres portant sur le journalisme que tout étudiant un tant soit peu studieux se doit de connaître sur le bout des doigts.

Louise est exaspérée par l'attitude surprotectrice de sa mère qui croit bon de tout régenter dans sa vie. Caroline n'a toujours pas compris que sa fille était majeure et surtout capable de se débrouiller toute seule. Cette session très instructive touche à sa fin, au bout d'une heure.

Malgré l'insistance de sa mère qui souhaite participer à la visite guidée de l'école proposée par la directrice, Louise ne cède pas et compte bien rentrer chez elle. La jeune fille avait presque oublié qu'elle se sentait si nulle en la compagnie d'inconnus. A la rentrée, Louise se le promet ; elle portera une tenue moins voyante qui lui permettra de passer inaperçue.

Loin de cerner le malaise de sa fille, Caroline encense le programme éducatif de cette école privée, sur le chemin du retour. Sans se douter de ce qu'il l'attend, la mère de famille finit par garer sa voiture en face de son immeuble. Suivie par sa fille, elle sort de son véhicule. Toutes deux laissent passer plusieurs voitures avant de traverser la rue.

Soudain, la mère et la fille sont interpellées par un jeune homme que Caroline connait malheureusement trop bien... Maladroitement, Léo leur fait un signe de la main alors qu'il se tient à un mètre d'elle. Caroline croit vivre un cauchemar, surtout lorsqu'elle réalise dans le regard Louise que sa fille est désespérément amoureuse de ce garçon. Aussitôt, elle se reprend et se poste automatiquement devant son enfant afin de la protéger.

- Louise, rentre à la maison. Léo, je t'interdis de traîner devant mon domicile, ordonne-t-elle, efficacement.

- Tu me crois maintenant quand je te disais que l'avais vu en chair et en os ? questionne Louise, trop contente de tenir les preuves de ce qu'elle avançait entre les mains.

- Malheureusement oui, répond Caroline, sans quitter Léo du regard.

Le jeune homme a peu d'égard pour la mère de famille. Celle qui l'intéresse est Louise. Il semble déterminer à réintégrer sa vie, voire son cœur.

- Caroline, laissez-moi lui parler, implore-t-il. J'ai vraiment besoin d'une discussion avec elle.

- Certainement pas ! rétorque Caroline. Ne fais pas l'idiot. Tu sais pertinemment que ta situation est compliquée...

- Qu'est-ce que cela signifie ? s'interroge Louise, en devançant sa mère. Pourquoi ai-je cette constante impression de ne pas parler la même langue que vous ?

- Ne pose pas de questions, conseille Caroline. Contente-toi de faire ce que je te dis, soit de rentrer à la maison.

En guise de réponse, Louise fait plusieurs pas en avant, attrape Léo par le bras et le guide à l'écart de sa mère. Totalement désemparée, Caroline les observe d'un mauvais œil. Elle prie pour que Léo garde son secret au plus profond de lui-même. Elle a tout fait pour l'empêcher de le révéler.

Désormais, ça n'est plus de son ressort. A quelques mètres d'ici, les deux ex s'apprivoisent de nouveau. Léo dévore Louise du regard, parvenant carrément à la rendre davantage gênée qu'elle ne l'était auparavant. Au final, il fait tout le contraire de ce qu'il réclamait, en l'occurrence parler avec Louise.

- Je t'écoute, incite la jeune fille, en tournant le dos à sa mère.

- Tu m'as tellement manqué, glisse-t-il, du bout des lèvres. Trop manqué. C'était plus fort que moi. J'avais vraiment besoin de te voir... C'était devenu une nécessité.

Louise s'oblige à ne pas succomber à ses belles paroles. Elle ne peut se résoudre à retomber dans ses bras, sous prétexte qu'il a encore des sentiments pour elle. La jeune fille ne peut oublier les mois durant lesquels elle souffrait de son absence tandis que monsieur s'amusait avec des nanas, sans se préoccuper de ce qu'elle éprouvait. Par respect pour elle-même, Louise se promet de faire appel à sa raison et non à son cœur...

- Dans ce cas, pourquoi tu as attendu si longtemps pour me recontacter ? Et puis, d'ailleurs comment ça se fait que tu trouves à Paris ? Tu détestes les grandes villes !

Léo hésite quelques secondes avant de lâcher sur un ton mielleux :

- Je suis venu pour toi. Je... je... je veux...

- Tu veux quoi ? s'agace Louise, contrariée par tout ce mystère.

Le jeune homme détourne son regard du sien pendant quelques secondes, mais suffisamment longues pour que Louise comprenne qu'il regarde Caroline. Léo se frotte la nuque. La suite, Louise la connait par cœur. Elle sait d'avance que ce geste qui lui est propre est signe de gêne ou propice à un éventuel mensonge qu'il s'apprête à lui sortir.

- Tu te souviens ? s'interroge Léo. Quand on se mettait à rêver de notre avenir sur la plage de Deauville ? On prévoyait de se marier, de vivre dans un trou paumé mais non loin d'une ville car tu tenais à t'y aventurer les week-ends pour faire du shopping.

- A quoi bon ressasser le passé ?

- Et notre conversation se terminait systématiquement en querelle lorsqu'on évoquait les prénoms de nos futurs enfants. Tu as toujours une aversion pour le prénom Hippolyte ? lui demande-t-il.

Louise hoche la tête, en baissant la tête. A l'évocation de ce souvenir, la jeune fille ne peut s'empêcher de sourire.

- Dommage, poursuit-il de manière conciliante. Après tout, peu importe. On appellera les enfants comme il te plaira. Tant que tu souhaites les faire avec moi...

- Léo, c'est fini entre nous. Tu ne peux pas me jeter vulgairement au téléphone, poster des photos de toi en compagnie de magnifiques filles partout sur internet puis réapparaitre telle une fleur et attendre de moi que je succombe à ton charme.

- Donc, tu m'espionnais sur les réseaux sociaux pendant tout ce temps, en déduit le jeune homme, avec un brin de satisfaction dans la voix.

Louise hausse les épaules. Léo lui sourit de toutes ses dents, comprenant qu'il regagne peu à peu le cœur si fragile de son ex.

- Pour des raisons disons personnelles, j'ai déconné ces temps-ci. Je te l'accorde, j'ai un peu papillonné mais cette période est révolue.

- Et la dernière en date ? relève Louise. Cette fille métisse qui se pendait à ton cou sur tes récentes photos.

- Je m'amusais avec elle, c'est tout. Je peux t'assurer que c'est terminé. En réalité, j'essayais de t'oublier dans les bras d'une autre mais ce fut impossible. Sinon, comment expliquer ma présence ici ?

Louise tente de rester impassible mais difficile de ne pas réagir à ce genre de paroles qu'elle rêvait d'entendre depuis si longtemps. Comment résister à l'amour quand il s'impose à soit ? Si seulement, Louise avait des réponses à toutes ses questions, elle y verrait peut-être un peu plus claire dans sa relation avec Léo.

- Comment veux-tu qu'on se remette ensemble alors que je ne sais même pas pourquoi on s'est quitté ?

- Un jour, peut-être, je te l'expliquerai... lâche-t-il, en observant une nouvelle fois derrière le dos de la jeune fille. Pour le moment, c'est encore trop tôt.

- Dans ce cas, je ne veux plus te voir, conclue Louise, bien décidée à se protéger avant tout.

- Mais...

- Non ! s'enquit-elle, avec dureté. Je préfère être seule et ne pas souffrir plutôt que le contraire. Maintenant, va-t-en, avant que ma mère utilise la manière forte pour te faire partir.

Tentant le tout pour le tout, Léo se rapproche de Louise, reproduisant la scène d'il y a quelques jours en voulant l'embrasser. Seulement, Louise le repousse à temps et le coupe dans son élan. Aussitôt, elle fait volte-face et rejoint sa mère qui patiente nerveusement devant leur immeuble. Caroline la bombarde de questions concernant leur conversation. Louise y met un terme en répondant :

- Tu n'as pas à t'en faire. Léo ne viendra plus dans les parages.

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Chapitre 15 : Posté !

Encore une fois, navrée du retard...

Bien, Léo se veut insistant ! Va-t-il parvenir à convaincre Louise de la sincérité de ses sentiments ?

Louise et Baptiste commencent gentiment à se rapprocher. Qu'en pensez-vous?

La suite sera centrée sur... Baptiste !!!

N'oubliez pas de voter et de commenter.

Bises !!!!

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