Chapitre 34 : Louise
La journée de Noël est déjà derrière Louise et sa famille. C'est très certainement le pire Noël que Louise ait vécu. Devoir supporter la présence de sa pire ennemie, pour une occasion qui se veut festive et chaleureuse.
Être contraint de sourire lorsqu'elle la fille que vous haïssez le plus, ne cesse de vous adresser la parole. Faire mine de vous amuser, alors que vous ne rêvez que d'une chose : sortir de cette maison, dans laquelle vous ne trouvez pas votre place. C'était ce à quoi s'était apparenté le jour de Noël, du point de vue de Louise.
Bien évidemment, le reste de son foyer a jugé cette fête, comme s'avérant une véritable réussite. Caroline et Charles furent heureux d'accomplir une énième bonne action, en conviant tous les Gomez, afin qu'ils oublient leur soi-disant triste quotidien. Les deux frères de Lisa n'arrêtèrent pas de s'agiter dans tous les sens, pour le plus grand bonheur des parents de Louise qui adorent la compagnie des enfants...
Baptiste et Lisa restèrent collés l'un à l'autre, prouvant qu'une véritable osmose les unissait. Louise les avait même surpris, se murmurant des petits secrets, à l'oreille. Leur comportement exaspérait la jeune fille, qui ne souhaitait qu'une chose, en l'occurrence que Baptiste et Vanessa remettent le couvert ! Si Louise ne connaissait pas son frère par cœur, elle ne soupçonnerait pas le chagrin de son frère.
Cependant, elle n'est pas dupe. Depuis la rupture, Baptiste agit comme un comédien qui relâche toute la pression, après avoir quitté la scène. Quand il n'est plus entouré, qu'il ne se trouve plus en société, Baptiste fait tomber le masque qui s'oblige à arborer chaque jour. Lorsqu'il rentre des cours, le jeune homme s'enferme dans sa chambre et consulte les multiples photos qu'il a prises avec Vanessa. Inlassablement et sous toutes les coutures, il la contemple, avec nostalgie.
Louise ne comprend pas pourquoi son frère ne s'empresse pas de reconquérir Vanessa. Sans doute que Lisa lui a conseillé de ne pas agir... En attendant, Baptiste perd peu à peu l'estime de son ex : Vanessa gagne en popularité et risque de l'oublier rapidement... C'est d'ailleurs ce qu'elle à fait avec Louise. Depuis le braquage de la pharmacie, Vanessa l'a rayée de la carte et ne lui accorde pas la moindre importance. Louise en fut blessée... En fait, elle l'est toujours. Contrairement à son frère, Louise a tenté de renouer contact avec Vanessa, sans que jamais cela n'aboutisse.
L'intégrer dans ses frasques illégales ne fut pas une très bonne idée, mais Louise était loin de penser que son amie cesserait de lui parler. En très peu temps, Vanessa est devenue très chère aux yeux de Louise. C'est son amie, avant d'être sa voisine. Très certainement, la seule amie qu'elle n'ait jamais eue... Depuis que le groupe s'est fractionné, Louise et Damien se sont davantage rapprochés. Au sens figuré du terme ! La réaction de Vanessa a carrément refroidi l'engouement de Damien et Louise.
Ils n'ont pas commis le moindre délit, depuis le drame, à la pharmacie. Louise s'était renseignée sur le net mais n'avait rien trouvé sur le sujet. C'était rassurant ; personne ne les avait repérés. Pas même Vanessa qui était à visage découvert, lorsqu'elle avait retiré sa fameuse cagoule... Mettant fin à leur tournée rocambolesque de vols, Louise et Damien se contentent depuis, de passer des journées entières, à ne rien faire. Parfois, Damien l'invite à des soirées peu recommandables, dans lesquelles Louise boit sans modération.
Son but ultime ? Tout simplement oublier. Oublier qu'elle a perdu la complicité qu'elle entretenait avec son frère. Oublier qu'elle a fait fuir l'une de ses rares alliées. Oublier qu'elle se sent encore désespérément moche. Oublier que le garçon qu'elle aime, ne tente même pas de garder un lien avec elle... Damien avait la capacité de ne pas la contraindre à affronter ses erreurs. Vivre dans le déni n'est sans doute pas la solution, mais c'est clairement reposant. La jeune fille choisit la facilité, comme toujours.
Louise en est convaincue, Si Damien n'était pas là pour la distraire, elle retomberait sûrement dans le tourbillon infâme qu'est l'anorexie... Touchée par une pulsion de TOC maladifs, Louise s'est mise en tête de changer l'organisation de son bureau. Même si elle ne s'en sert pas vraiment (ayant abandonné ses études du jour au lendemain), classer ses crayons, ses cahiers et ses autres babioles lui tient à cœur. Baptiste l'interrompt en plein travail, en surgissant dans sa chambre.
- Louise, où est-ce que tu as rangé l'encre de l'imprimante ? demande-t-il.
- Il n'y en a plus.
- Comment ça ?
Louise hésite un instant, avant de répondre honnêtement :
- Je l'avais utilisée pour les photos de Lisa et sa famille... quand ils venaient d'emménager au camping...
- Comment gaspiller de l'encre pour des conneries ! s'agace Baptiste, en repartant aussi vite qu'il est arrivé.
Intriguée par le nouvel intérêt que son frère porte à l'encontre de l'imprimante familiale, Louise décide de le suivre. Le frère et la sœur atterrissent dans le salon. Leurs parents lisent tranquillement un bouquin, sur le canapé. Tous deux lèvent le nez de leur livre, lorsqu'ils surprennent leurs enfants se chamailler.
- Qu'est-ce que tu comptes imprimer ? s'interroge Louise.
- Ça ne te regarde pas ! riposte Baptiste, en enfilant ses baskets, à la hâte. Comme Damien et toi, j'ai des secrets...
- Qui est Damien ? s'interroge leur père.
Louise hausse les épaules. Devant la lâcheté de sa sœur, Baptiste lève les yeux au ciel. Seulement, il décide de se taire sur Damien. Louise l'en remercie intérieurement même si elle a conscience que son frère souhaite uniquement ne pas intervenir dans ses histoires. Autrefois, il l'aurait bombardée de questions, jusqu'à ce qu'elle avoue ses écarts de conduite.
A l'heure actuelle, Baptiste est différent : il se fiche de tout et en particulier de l'essentiel, soit Louise. En vitesse, Baptiste il attrape son manteau ainsi que son écharpe bleue, avant de dire :
- Je vais acheter de l'encre, au supermarché.
- Est-ce que cela a un quelconque lien avec Vanessa ? s'interroge leur mère, tout en connaissant la réponse.
Baptiste se contente de lui sourire puis décampe de la maison. Louise se retrouve seule, face à ses parents, qui la scrutent lourdement. Charles repose son ouvrage, sur la table basse et rompt le silence.
- Je pense qu'il est temps que nous discutions de tes absences répétées, au lycée, déclare-t-il, en saisissant la main de sa femme. Ton école nous a souvent contactés ta mère et moi... Que se passe-t-il ?
- Je m'ennuie en cours, répond Louise, nullement disposée à débattre, sur son comportement d'élève.
- Dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l'on veut, ordonne Caroline, avec sérieux. Tu dois être assidue, comme ton frère.
- Et ta sœur, ajoute Charles Legrand.
Louise fronce les sourcils. Ses parents ont passé des années, dans des amphithéâtres afin de parfaire leur esprit intellectuel. Par conséquent, ils sont censés être rusés et un tant soit peu perspicaces. Avec effroi, Louise constate qu'il n'en ait rien. N'ont-ils pas conscience qu'il est déconseillé de comparer ses enfants entre eux ? Louise sait qu'elle est la cinquième roue du carrosse, celle qui provoque toujours le malheur dans sa famille. Cependant, il est inutile de le lui rappeler ! Un brin froissée, Louise quitte la pièce, sans un mot.
Elle se retrouve sur le perron, de la maison. Un sac de voyage à la main, Jeanne est de retour. Louise s'en réjouie. Peu d'opportunités se présentent pour que les deux sœurs passent du temps ensemble. Elias l'accapare. Ces deux là forment une fusion infaillible et Louise croit ne jamais les avoir surpris se quereller. Tout le contraire de Baptiste et Vanessa, dont les disputes étaient le principal fondement de leur couple ! Louise se garde bien de les juger... On ne peut pas dire qu'elle détienne le secret, pour conserver une relation sentimentale en bon état. Jeanne repère Louise et lui fait un signe.
Cette dernière salue l'éternelle bonne humeur de sa sœur. Louise l'envie pour posséder le physique parfait, le petit-copain parfait et un quotidien parfait. Néanmoins, la jeune fille n'éprouve aucune jalousie à l'encontre de sa sœur. Seulement, elle apprécierait d'avoir une vie aussi facile que la sienne... Louise rejoint ses frères et sœurs.
Jeanne explique que le père de Vanessa fut très généreux et qu'il n'a pas hésité à la gâter autant que ses deux enfants.
- Il nous a offert à Elias et moi, un week-end à Venise, décrit Jeanne, les yeux pétillants. On s'y rendra pendant l'été.
- De toute évidence, tu as passé un meilleur Noël que le mien, affirme Louise, s'en prendre en compte le regard réprobateur de Baptiste.
- Aurais-tu déjà oublié la tonne de vêtements et d'argents que t'ont donnée les parents ? demande Baptiste, sur un ton sec. Sais-tu que des milliers de gosse rêveraient de posséder ce que tu dénigres ?
- Je ne me plains pas de mes cadeaux ! s'insurge Louise. Juste de la compagnie qui m'a été imposée, le jour durant lequel on est censé être en famille !
Jeanne prend Baptiste et Louise, par le cou et dépose un tendre baiser, sur chacune de leur joue. Elle déteste quand son frère et sa sœur se disputent. C'est pour cette raison qu'elle a quasiment déserté le foyer familial. Elle en marre de tenir le rôle de la médiatrice et préfère clairement s'entourer de Vanessa et Elias. Les Diakos sont franchement plus avenants !
- Ne retourne pas ta colère contre moi, clame Louise, en s'adressant à son frère. Ça n'est pas de ma faut si Vanessa n'en a plus rien à faire de toi !
- Tu plaisantes, j'espère ? répond Baptiste, du tac au tac. Qui est-ce qui a provoqué notre séparation, en trafiquant je ne sais quoi avec ce taré de Damien ?
- Stop ! s'écrie Jeanne. Au cas où vous ne l'auriez pas deviné, Vaness' et moi sommes rentrées ensemble. Donc, si vous avez des comptes à régler avec elle, il suffit de traverser la rue.
Louise et Baptiste tournent la tête vers la demeure de Vanessa et l'observent comme s'il s'agissait d'un chef d'œuvre. Jeanne soupire. Elle ne comprend pas pourquoi ses frères et sœurs se compliquent autant la vie... Le portail de la maison d'en face s'ouvre soudain.
Une rousse à la taille de guêpe, en sort. Matilde Beaumont enfile ses gants, s'en apercevoir les enfants Legrand. Baptiste décide de révéler leur présence, en l'interpellant. Matilde redresse la tête et affiche un sourire bienveillant. Louise a l'impression de se tenir, en face de Vanessa avec quelques années de plus. Perchée sur des bottes à talons, la mère de Vanessa rejoint ses voisins, avec élégance. Elle leur fait la bise, comme s'ils se connaissaient depuis toujours.
- Je suis ravie de voir tous les trois réunis. Alors... Qui est qui ? Tu dois être Louise, je présume, s'exclame-t-elle, en désignant l'aînée de la fratrie.
- Gagné, s'enquit Louise, impressionnée par le charisme de cette femme.
- Et donc, ce petit minois porte le prénom de Jeanne.
Jeanne acquiesce. Matilde ajoute alors :
- Elias a manifestement du goût...
- Merci... répond Jeanne, en rougissant. Vanessa me parle très souvent de vous. Elle vous admire énormément.
- C'est réciproque ! D'ailleurs, je compte bien le lui prouver, laisse entendre Matilde. Je m'apprête à faire des courses, car je prépare une fête surprise.
L'excitation de Matilde est contagieuse. Louise ne peut s'empêcher de vouloir en savoir plus.
- L'anniversaire de Vanessa est dans deux jours, poursuit-elle. J'ai convié toute notre famille. On n'a pas dix-huit ans, tous les jours ! J'ai même ravalé ma fierté, en conviant son père et sa greluche.
- Vous parlez de Nathalie, la mère d'Elias, s'exclame Jeanne, naïvement.
- Appelle-là comme tu veux... Le plus important, c'est le bonheur de Vanessa. Vous êtes bien évidemment invités, ainsi que vos parents, assure Matilde, avec enthousiasme. Je compte particulièrement sur ta présence, Baptiste....
Le jeune homme hoche la tête, satisfait qu'une occasion se présente, pour être aux côtés de Vanessa. Matilde déverrouille sa voiture, à l'aide de son bip.
- Vous ne craignez pas que ma présence la dérange, s'inquiète Baptiste.
- Ça ne risque pas ! Je sais que vous n'êtes plus ensemble mais une chose est sûre : tu occupes toujours ses pensées.
- Ça me rassure... murmure-t-il. Cela vous gêne si je vous accompagne au supermarché ?
Matilde fait non de la tête. Baptiste abandonne ses deux sœurs et grimpe dans la voiture de Matilde. Cette dernière semble croire à une réconciliation entre sa fille et Baptiste. Louise se doute bien que son frère va profiter de cette petite virée, pour demander conseil à la femme qui comprend le mieux Vanessa. Jeanne guette la voiture s'éloigner, puis sort subitement une enveloppe, de son sac. Elle la tend à Louise, en lâchant :
- Le lycée a envoyé nos bulletins. J'ai eu le temps de les cacher, avant que Baptiste ne le remarque. Je te sais que tes notes ne volent pas haut, donc je me suis dit que tu préférerais les garder pour toi.
- Tu as aussi caché celui de Baptiste ?
Jeanne tapote son sac, renfermant sans doute le bulletin excellent de leur frère. Louise lui saute dans les bras. Grâce à elle, Louise vient d'échapper à un tourbillon de reproches, dont ses parents l'admonesteraient.
- On fera en sorte de les faire réapparaitre quand papa et maman seront partis, désigne Jeanne, en lui lançant un clin d'œil.
- Très bonne initiative ! Jeanne, tu es la sœur dont tout le monde rêve, piaille Louise, en pinçant affectueusement les joues de sa sœur.
- Tant que tu en as conscience, c'est le principal.
Louise ne se retient pas de la câliner. Après plusieurs secondes, Jeanne estime que cette démonstration d'affection a assez duré et la repousse gentiment. La petite manigance de Jeanne a rendu Louise de bonne humeur. L'avantage avec elle, c'est qu'elle passe du rire aux larmes, en un rien de temps. Les sœurs finissent par se séparer.
Hors de question pour Louise de retrouver ses parents, qui doivent encore débattre sur son cas. Mieux vaut ne pas tenter le diable... Plantée en plein milieu du trottoir, Louise a une petite idée quant à la suite de sa journée. Damien et elle comptent se retrouver à la tombée de la nuit. Comme d'habitude... En attendant, Louise souhaiterait passer le temps, avec quelqu'un d'agréable et de drôle. Seule Vanessa peut tenir ce rôle... D'un pas hésitant, Louise se dirige vers la maison de son ancienne amie.
Le trajet étant relativement court, la jeune fille n'a pas l'occasion de mettre sa stratégie d'approche en place. Elle appuie sur la sonnette, en prenant une grande inspiration. Vanessa ne va peut-être pas voir d'un très bon œil, cette tentative de réconciliation...
La porte s'ouvre. Vanessa dévisage sa voisine, de la tête aux pieds. Louise juge cette situation désolante. Par sa faute, son unique amie éprouve de la méfiance envers elle.
- J'ai l'intention de faire un tour, dans le centre-ville, déclare Louise, comme si ne rien n'était.
- En quoi cela me concerne ?
- Tu es toute seule, je le suis aussi. Pourquoi ne pas être seule à deux ? propose Louise, en frottant nerveusement les pointes de ses cheveux blonds.
Vanessa croise les bras, patientant sagement que Louise en vienne à l'essentiel. Faire table rase du passé, sans l'avoir évoqué n'entre pas dans les principes de « Miss Diakos ». Louise décide de surmonter son embarras et se confond en excuses. Le visage de son amie s'adoucit quelque peu.
- Damien et moi n'avons plus jamais réitéré les effractions. J'ai réellement compris l'ampleur de nos actions, assure Louise, sans grande conviction.
- Les vols sont une chose... rétorque Vanessa. Mais, ce qu'il m'a le plus bouleversé, c'est la violence dont tu as fait preuve. Je ne te reconnaissais plus.
- Justement, c'était ce qu'il me plaisait là-dedans. Ne pas être moi... Ne plus être la fille malade et fragilisée par la rupture avec son mec.
Les dernières paroles de Louise ont eu le mérite d'attendrir Vanessa. A la décharge de Louise, Vanessa demeure incroyablement compatissante. Cette dernière brise le mur invisible qu'elle s'était gardée de maintenir entre elles et met un pied dehors.
- Même si c'est maladroit, j'apprécie grandement que tu ais fait le premier pas.
- Vraiment ? s'étonne Louise, qui pensait devoir insister davantage, pour que Vanessa daigne lui reparler.
- Oui. Si seulement, ton frère passait à la vitesse supérieure...
Louise ne dévoile pas que Baptiste est sur le point de la reconquérir. Elle ne veut pas risquer de brouiller les plans de son frère. Déjà qu'il ne règne pas une parfaite entente, entre eux. Tout à coup, Vanessa disparaît dans son intérieur puis réapparait rapidement, protégée par son manteau d'hiver. Par pudeur, les deux amies ne font pas durer leurs réconciliations, choisissant de passer outre leur querelle.
Seulement, au plus profond d'elles-mêmes, Vanessa et Louise se réjouissent de ces retrouvailles quoique un peu tardives. C'est donc naturellement que les deux jeunes filles reprennent leurs discussions portant sur des sujets très féminins, tels que les fringues en vogue ou les tous derniers ragots croustillants sur les stars américaines. Durant leur promenade, Vanessa est plusieurs fois accostée par des inconnus, pour la plupart bien plus âgés qu'elle.
Cela n'étonne guère Louise qui ne peut nier le fait que son acolyte dégage un charme irrésistible. Vanessa ignore poliment les intéressés. Louise ose espérer que c'est parce que Baptiste tient toujours une grande place, dans son cœur. Après tout, même sa mère en est persuadée. Vanessa s'arrête brusquement devant la vitrine d'une bijouterie, contemplant un bracelet en or blanc, avec envie.
- Il est magnifique ! s'exclame-t-elle.
- C'est vrai confirme Louise. Rentrons pour le voir d'un peu plus près.
Toutes deux pénètrent dans la joaillerie. Vanessa et Louise sont les seules clientes, pourtant la vendeuse ne se précipite pas pour les accueillir. Cette dernière semble passionnée par la lecture d'un magazine people.
Vanessa la salue. En guise de réponse, la jeune femme relève à peine la tête et tourne la page de sa revue. Louise est déjà agacée par cette pimbêche qui témoigne d'une vulgarité incontestable.
- Pourriez-vous sortir ce bracelet, de la vitrine ? demande gentiment Vanessa, en montrant du doigt l'objet de ses fantasmes. Il m'a clairement tapé dans l'œil.
La vendeuse referme bruyamment sa revue et daigne se dégager du comptoir, afin de céder à la requête de Vanessa. Elle mâche bruyamment du chewing-gum et arbore une mèche rose, totalement en décalage avec sa chevelure brune. Louise saisit alors que cette jeune fille tente de s'affirmer, en affichant un style qui se veut gothique. Le résultat est médiocre ; elle est plus vulgaire qu'autre chose !
Elle farfouille lourdement dans son décolleté, sous le regard ahuri de Vanessa et Louise. Puis, elle déniche enfin la clé qui lui permet de déverrouiller la vitrine. Vanessa tente de faire la conversation, sans que cela n'ait l'effet escompté.
- Combien coûte-t-il ? s'interroge Vanessa.
- C'est indiqué sur l'étiquette. Vous ne savez donc pas lire ! répond la vendeuse, avec hargne.
- Avant vous, j'étais rarement tombée sur des vendeuses aussi connes, déclare Vanessa, très sereinement. Soyez satisfaite, désormais vous vous placez en tête de liste.
Louise explose de rire. Vanessa n'aurait pas pu réagir de la meilleure manière ! Le pouvoir des mots a tellement plus d'impact que le langage de la violence. Vexée, la vendeuse jette le bracelet, sur le présentoir et retourne à sa lecture.
Louise aide donc Vanessa à accrocher le bijou, autour de son poignet. Seulement, le bracelet est trop petit. Observant la scène de loin, l'apprentie gothique dévoile un rictus sarcastique et laisse échapper :
- Je suis peut-être conne, mais j'ai le mérite de pouvoir porter ce maudit bracelet, sans faire de régime !
- Insinuez-vous que mon amie est grosse ? s'exhorte Louise, ne parvenant pas à contrôler son énervement.
- Il n'y pas de doute, vous savez lire entre les lignes !
Louise s'apprête à renchérir, quand Vanessa la somme de se calmer. La jeune fille repose précieusement le bracelet, à sa place puis encourage Louise à quitter la bijouterie. La vendeuse s'écrie alors :
- Bon débarras ! Déjà que mon patron m'oblige à bosser le samedi... Je dois encore supporter des gosses de riches, qui se croient tout permis !
- C'est navrant pour votre employeur, s'exclame Vanessa, en tirant Louise par le bras. Il ne profitera pas du fric tout droit sortis de la poche de nos parents.
Louise est poussée par Vanessa, vers l'extérieur. Elle fait mine d'oublier cette altercation même si l'attitude de cette jeune femme lui reste en travers de la gorge. Vanessa continue son shopping, occultant les remarques acerbes de la vendeuse, qui ne paraissent pas l'avoir touchées.
Qu'à cela tienne, Louise demeure irritée par cet évènement. C'est simple, elle déteste que l'on s'attaque aux gens qu'elle aime. Pour le coup, Vanessa en fait partie... En réalité, Louise éprouve un sentiment d'inachevé. Vanessa ne lui a pas donné le temps de ruiner toute l'estime que cette cruche a d'elle-même. En effet, Louise ressent une gigantesque rancœur envers cette fille qu'elle ne connaissait pourtant pas, un quart d'heure plus tôt.
Pour Louise, justice doit être rendue. Cette femme mérite vraiment une bonne leçon. Terminées les bonnes résolutions ! Sur un coup de tête, Louise envoie discrètement un message à Damien. Un message concis, dans lequel elle l'ordonne de la retrouver devant cette bijouterie, tard dans la nuit...
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Chapitre 34 : posté.
Les mauvais démons de Louise reviennent au galop, seulement cela ne risque pas de se passer comme prévu. Et s'il s'agissait du vol de trop ? D'après Louise, justice doit être rendue, mais dans quel sens ? Peut-être qu'elle devra justifier ses actes, devant un juge, d'ici peu...
Le prochain chapitre concernera l'anniversaire de Vanessa, qui sera riche en surprises ! Il reste exactement sept chapitres. D'ici trois semaines, l'aventure sera terminée...
Surtout, n'oubliez pas d'au moins voter. Je ne veux pas paraître insistante. C'est juste important que je vois quels sont mes lecteurs. Les multiples écrivains de Wattpad peuvent me comprendre !
Lorsque l'histoire sera achevée, j'aurai beaucoup plus de temps pour lire vos œuvres. Ne vous en faîtes pas, je ne vous oublie pas !
Gros bisous à tous
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