Chapitre 17 : Vanessa

Dernière heure de cours. Vanessa est affamée. Ce midi, elle a pourtant mangé un bon repas, au restaurant avec sa mère. Cette dernière n'a cessé de se lamenter sur sa condition. Le désespoir de sa mère la consterne et la conforte dans l'idée que son père n'est pas prêt de la revoir.

Loin d'accepter sa décision, Elias ne cesse de la harceler pour la convaincre d'organiser une rencontre entre leur père et elle. Il l'appelle, lui envoie des messages, et n'a pas hésité à lui rendre visite, avant la fête des Legrand. Sa mère n'a d'ailleurs pas vraiment apprécié sa venue, ne prenant même pas la peine de sortir de sa chambre afin d'entamer le dialogue.

Au fond, son demi-frère n'est pas responsable des problèmes de la famille. Au contraire, c'est le seul à espérer que la situation s'améliore. Face à ses efforts, Vanessa en fut touchée et se réconcilia avec lui, samedi dernier.

En parallèle, il y a Baptiste... Que penser de lui ? Vanessa est partagée. Parfois, elle ne peut pas le voir en peinture et par moment, il l'attendrit. Il faut reconnaître qu'il dégage un sex-appeal évident et qu'il a une bouille à croquer. La jeune fille est clairement attirée par lui. En même temps, toutes les filles fondent littéralement pour ce charmant jeune homme à la gueule d'ange !

Lorsqu'elle est tombée sur Baptiste, pendant son footing, elle en fut intimement contente. Un garçon et pas des moindres s'intéressait à elle ! Par conséquent, elle n'hésita pas à se rendre à sa fête. Seulement, sa mère et Elias ont un peu retardé son projet .

Au final, elle n'aurait jamais dû venir. Quel choc se fut quand elle surprit Clara et Baptiste à moitié nus ! A son plus grand étonnement, Vanessa ressentit une réelle tristesse en comprenant que Baptiste s'était moqué d'elle.

Maintenant, elle essayera de ne plus se laisser avoir par ses belles paroles ; même si ça lui plaisait... Quant à Clara, Vanessa n'a plus aucunes nouvelles d'elle depuis la grande tragédie ! Sa meilleure amie n'a pas osé venir en cours. Vanessa a essayé de la contacter. Sans résultat... Elle ne souhaite pas que leur amitié soit détruite par un vulgaire mec.

En clair, Vanessa a du souci à se faire... Et quand c'est le cas, elle a faim. C'est plus fort qu'elle, il faut qu'elle mange. La nourriture l'apaise. En outre, le cours renforce son envie de manger, tant il est ennuyeux. Les mathématiques, c'est bien sympa mais pas à dix-huit du soir ! D'autant qu'il reste encore une demi-heure avant que la journée s'achève.

Le ventre de Vanessa grogne bruyamment. Quelque personne se retourne sur la jeune fille ; elle leur répond en tirant la langue. Vanessa sait pertinemment qu'il ne faut pas grignoter. Seulement, c'est plus fort qu'elle... Elle n'y peut rien si le stress développe son appétit. Elle lève la main. Le visage de la prof s'illumine.

-Mademoiselle Diakos, je suis ravi de vous voir participer. Ça n'est pas le cas de tout le monde...

-Navrée de vous décevoir madame, mais je ne me sens pas bien. J'ai mal au ventre.

-Inutile de le dire ! jase Lisa. On l'avait entendu.

Personne ne réagit à sa remarque. Tout le monde est fatigué par cette journée.

-Est-ce que je peux sortir prendre l'air ? demande-t-elle.

La prof hoche la tête, sans décoller le nez du manuel de maths. Vanessa sort en trombe. Si nombre de personne admire les médecins, les policiers ou même les pompiers, la jeune fille salue le mérite des profs de maths. Il faut être terriblement passionné ou un brin névrosé pour ne s'intéresser qu'aux chiffres, sept heures par jour !

Les couloirs sont vides. Vanessa se dirige à côté des toilettes, là où se trouve la cabane d'Ali Baba : un distributeur à cochonneries. Vanessa décortique la vitrine avec attention, cherchant la friandise qui comporte le moins de calories. De tout de façon et par principe, elle sautera le dîner.

Finalement, elle craque pour des biscuits secs. Ce n'est pas ce dont elle raffole mais ce genre de gâteau aura moins de répercussions sur ses grosses cuisses... Ni une ni deux, elle insère des pièces dans le distributeur et attend que l'objet de ses fantasmes lui parvienne. Évidemment, il fallait que cela arrive : son paquet de biscuit reste bloqué.

-Merde ! peste Vanessa, en donnant des coups dans la machine.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle relève la tête et reconnaît Baptiste. Il se dirige vers elle, d'un pas décidé. Au fur et à mesure qu'il s'approche, son corps frémit tout entier. On croirait qu'il défile sur un podium tant sa démarche est incroyablement nonchalante.

Baptiste s'arrête net face à la machine et donne un grand coup de pied qui libère instantanément son encas. Il lui tend ses biscuits, en s'exclamant :

-T'as une façon très particulière de gérer tes maux de ventre...

-Comment ça se fait qu'on t'ait laissé sortir en même temps que moi ? Ils n'acceptent jamais que plusieurs élèves vagabondent dans l'établissement.

-Déjà on ne vagabonde pas, on ne fait que parler. Et puis, mise à part fricoter dans les toilettes, il n'y a rien de très attrayant à faire dans les parages.

Vanessa rougit. Vient-il réellement d'évoquer une éventuelle relation intime entre eux ? La jeune fille ne préfère pas savoir. Elle n'a d'ailleurs pas le temps de remettre ses idées en place car Baptiste la plaque brusquement contre le mur.

Il la fixe de ses yeux noirs ténébreux ; Vanessa halète. Le jeune homme l'attrape fermement par la taille et plonge son visage dans sa nuque juste pour respirer son odeur. Vanessa est à deux doigts de faire une syncope tant ce moment est profondément charnel. Il mordille ensuite le lobe d'une de ses oreilles, créant en elle une pure sensation de bien-être. Ce n'est qu'à l'apogée de ce moment riche en émotion que Baptiste ose l'embrasser fougueusement...

« Oui, si on était dans un film à l'eau de rose, ça se passerait exactement de cette manière ! », pense Vanessa. Or, la réalité s'avère moins exaltante. Baptiste reste les bras ballants, en l'observant avec timidité.

-Je tiens à ce que tu saches que je n'ai pas couché avec Clara.

-Ne minimise pas non plus les choses : si je n'étais pas arrivée à temps, vous seriez allés plus loin, réplique Vanessa.

-Ce n'est pas faux... Est-ce que tu m'en veux ?

-Pas du tout ! Tu ne me dois rien...

Baptiste semble déçu par sa réponse. Il passe la main dans ses boucles brunes en soupirant.

-J'ai l'impression que notre histoire est sans arrêt bouleversée par de grotesques malentendus.

-Notre histoire ? reprend-elle.

-On va cesser de tourner autour du pot ! s'exclame le jeune homme avec fermeté. Tu me plais terriblement.

Vanessa se contente de croquer dans un sablé. Ça le fait sourire. La jeune fille n'avait jamais réalisé qu'il possédait d'aussi belles dents. Elle lui rend son sourire. Tous deux finissent en conclusion par sourire bêtement.

Vanessa ne comprend pas trop ce qu'il lui arrive. Autrefois, il l'agaçait excessivement ; aujourd'hui, il la trouble énormément.

-Baptiste, ça ne peut pas marcher entre nous !

-Pourquoi pas ?

-On est beaucoup trop différent, répond-elle. Tu as tellement d'expérience dans cet univers qu'est l'amour et moi, je ne sais même pas ce que c'est.

-Détrompe-toi... Je ne suis jamais tombé amoureux et je me dis que grâce à toi, je peux y remédier.

Vanessa lève les yeux au ciel. Elle n'en croit pas un mot. C'est fou ce qu'il sait parler aux femmes ! Il parait tellement sincère que Vanessa se sent presque unique aux yeux de Baptiste.

-Qu'est-ce que tu en dis si je t'invite au resto, un de ses jours ? lui demande-t-il, brusquement.

-Je ne sais pas trop... Tu as tout de même failli coucher avec ma meilleure amie ! Ce n'est pas négligeable !

-Arrête de réfléchir ! l'interrompt Baptiste. Qu'est-ce que tu as envie de répondre, là tout de suite ?

Cette proposition est tellement tentante. Cependant, la jeune fille est réticente. Sa plus grande hantise, c'est de souffrir en amour. Elle ne veut simplement pas vivre ce qu'a subi sa mère... Vanessa avale donc son dernier biscuit et répond :

-Là tout de suite, je suggère que l'on retourne en cours.

-Vanessa Diakos, tu joues avec mon pauvre cœur !

L'adolescente hausse les épaules et tous deux rejoignent leur classe, sans trop se presser. Pendant le chemin, Baptiste glisse sa main dans celle de Vanessa. Elle ne le repousse pas. La jeune fille juge même que ce moment est bien court car ils parviennent devant la porte un peu trop rapidement, à son goût.

Lorsqu'elle attrape la poignée afin d'entrer, Baptiste en profite pour déposer un baiser furtif au coin de ses lèvres. Puis, il lui susurre à l'oreille :

-Je n'abandonnerai pas...

Stoïque, le jeune homme ouvre la porte pour elle. Malgré ses peurs, Vanessa ne peut le nier : Baptiste Legrand n'a plus guère d'efforts à fournir pour qu'elle succombe définitivement à son charme.

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Chapitre 17 posté.

La musique : Let me love you (laisse-moi t'aimer) / cover de la chanson de Justin Bieber. Les paroles sont très représentatives de ce que pense Baptiste à propos de Vanessa.

Un jeu de séduction s'installe entre Baptiste et Vanessa. J'ai envie de vous dire: enfin ! Tous deux sont tellement craquants, n' est-ce pas ? N'hésitez pas à partager vos impressions sur ce chapitre qui j'espère vous a plu.

Prochain chapitre: samedi prochain...

Bisous !!!!


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