Okay ... Aujourd'hui, c'est mercredi.

Et comme l'a dit le proviseur, qui soit dit en passant n'a toujours pas appelé mon père ( waw on ne s'y attendait pas ?! ), j'ai 2 heures de colle en compagnie de notre cher professeur de philo, monsieur Ansel cet enfoiré !

Je sors de mon lit plus tôt que prévu et pars vers la douche.

Je compte prendre Louis pour aller au lycée à pied.

Je pense bien avoir une discussion avec lui, j'aimerais mettre les choses au clair !

Je passe d'abord sur Facebook et remarque qu'un groupe de discussion où je suis intégré a été créé, il porte le nom - Anniversaire de Jane - je m'aperçois qu'il n'y a que des amis proches inscrit dans la conversation.

J'entame la lecture des dialogues.
Plusieurs de mes amis viendront, cool !

Je lis ensuite le dernier message posté :

Finn : Je serais présent !

MERDE ! Il profitera sûrement de ce moment pour balancer ce qu'il a vu ! Il y aura beaucoup de monde venant du collège et plusieurs amis du lycée. ( Le lycée et le collège sont deux bâtiments l'un à côté de l'autre, nous partageons l'amphithéâtre et la salle de sport. )

Je stress ! Je serais pris dans les filets !
Je ne suis pas prêt à faire n'importe quel coming out !

Je ne suis même pas gay c'est insensé !
Fais chier !

Je me déconnecte et disparais dans la salle de bain.

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Je m'avance vers la porte de la maison de Louis. Il fait encore sombre. Je regarde discrètement par la fenêtre.
L'intérieur est chaleureux et éclairé, je n'y suis rentré que peu de foi et seulement au début, ils étaient encore en déménagement je me souviens juste de plusieurs cartons encore emballés, maintenant c'est différent, les pièces sont peintes, les guirlandes lumineuses reflètent une jolie couleur jaune sur les murs bordeaux couvert de parts et d'autres de tapisseries bariolées.

C'est magnifique !

Je sonne. Personne ne répond.

Je sonne une deuxième fois et une femme m'ouvre la porte.

Celle-ci est petite, elle porte un tablier de cuisinière, ses cheveux bruns sont relevés en un chignon desserré.

La dame arbore un magnifique sourire et semble surprise de me voir.

" Thomas ! " dit-elle enjouée.

" Bonjour madame. "

" Tu peux m'appeler Victoria Thomas ! Tu veux que j'appelle Louis peut-être ? " Cette femme est très très gentille et aussi chaleureuse que sa maison !

" Heu, oui merci Victooo...ria " dis-je en bredouillant un peu sur son prénom.

Je reste sur le seuil de la porte et elle me regarde étonnée.

" Ben voyons ! Rentre Thomas, tu vas attraper froid ! "

Je m'exécute et elle me laisse seul au milieu du hall.

Je l'entends crier le prénom de Louis à l'étage. Celui-ci râle et demande d'attendre. J'abandonne mon angoisse du matin et cède un sourire à cette maison.

Le Hall est spacieux et bien rangé, il donne sur l'escalier qui mène à l'étage, comme chez moi.

Je m'avance et regarde par l'arche qui m'offre une vue sur l'immense cuisine carrelée.

Une odeur de cookies me chatouille les narines.

Un bruit me fait revenir sur terre et me redresse devant les marches.

Louis m'observe bizarrement. J'essaie tant bien que mal à avoir l'air détaché mais je dois décidément ressembler à un voyeur.

" Sal(...) "

" QU'EST-CE QUE TU FOUS
LA ?! " ces paroles m'explosent à la gueule, il n'est visiblement pas content de me voir.

" Je suis désolé de débarquer à l'improviste mais on
doit parler . "

Louis passe devant moi et me bouscule, il attrape son sac et sort dans la rue il me fait signe de le rejoindre.

Il marche un peu puis s'arrête. Il commence à parler, le regard toujours rivé devant lui :

" J'ai pas envie d'avoir affaire à toi. "

Je m'approche et pose une main sur son épaule, il se détache et se retourne.

Des larmes lui coulent sur les joues.

" C'est pas du tout ce que je voulais. Je ne pensais pas une seconde ce que j'ai dit !
Je suis désolé ! " lâchais-je en entendant un tremblement dans ma voix.

" Ce n'est pas parce-que tu es Thomas Records que tu peux blesser les gens sans qu'il y est des conséquences. " continue-t-il.

" Je, je sais tout ça ! J'ai juste paniqué ! Je ne suis pas prêt à ce que les gens sachent que ..."

" Que tu es gay, Thomas. Que tu es gay. " un frisson me parcours le corps.

" Je ne sais pas ! Je ne sais pas qui je suis ! " criais-je.

" Mais regarde la vérité en face Thomas ! Tu es attiré par moi. Je suis un garçon. TU ES UN GARÇON. Arrête d'être si con ! C'est pas une maladie tu sais ! " dit-il en réussissant à maîtriser ses pleures. Il jette son sac contre le sol.

" Je sais que ce n'est rien de ça Louis. Je veux juste que tu me pardonnes. " déclarais-je.

" Te pardonner d'avoir honte de moi ou d'être attiré par moi ? " Je vois ses poings se resserrés.

" Je n'aurais jamais honte de toi Louis. Ecoute, je ne sais pas ce que je ressens. Je pense juste ne pas être comme toi c'est tout. "

Il s'avance doucement vers moi et m'attrape les hanches.

" Dis moi que tu ne ressens vraiment rien et je te laisserais tranquille. "

Il caresse ma nuque puis l'empoigne délicatement avant de poser ses lèvres sur les miennes.

Mon cœur s'emballe.
Louis entrouvre celles-ci et c'est l'apogée.

Un tourbillon nous éloigne de la terre et je vole dans l'espace.

Le monde nous tourne autour et tout semble si loin.

Je peux ressentir tout un tas d'émotions me submerger, encore.

Il se détache lentement et laisse retomber ses mains dans mon dos.
Je peux observer le ciel.

Le soleil brille.

Et je comprends ce que Lydia avait voulu dire.

Je le sens au plus profond de moi.

Je l'aime.

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C'est la dernière heure, les élèves vont partir et je vais faire ma punition.

Mon esprit est occupé par ce baiser, si ... Intense.

Tout a basculé, et pour de bon cette fois.

Et ma réaction juste après, lamentable.

J'ai été si faible, putain.

Je suis parti sans rien dire le laissant au milieu de la rue.  

J'étais paniqué.

Je n'ose même pas regarder Louis, je me vois déjà rougir et me trahir.

La cloche sonne et tout le monde sort de classe.

Je range mes affaires et me dirige vers la salle de colle.

Celle-ci est encore vide, j'entre, coche mon prénom sur la liste de présence, je m'affale sur un banc et commence à manger le sandwich que je me suis fait la veille.

Monsieur Ansel fait son apparition ainsi que d'autres élèves.

Allez 2 heures à tenir, ça ira.

La porte s'ouvre encore une fois et...

NON !

MAIS !

POURQUOI EST-IL LA ?!

Finn s'avance et écrit sur la feuille avant de s'asseoir sur le banc juste à côté du mien.

Je n'avais pas vu son prénom sur la copie !  

Je fixe directement ma trousse sans rien dire.

Je dois absolument garder mon calme pour pas me trahir.

Mais s'il veut me parler maintenant ?!

Merde !

Finn gribouille sur un papier, le plie et le pose sur mon bureau.

Je le prends malgré la peur qui me prend la gorge et l'ouvre.

- C'était le seul moyen pour te voir. On doit se parler Thomas ! -

Je choppe un bic dans ma trousse et écris à mon tour :

- Je ne vois pas ce que tu veux dire. -

Je lui renvoie le mot et m'aplatis d'avantage sur ma chaise.

Ça y est je suis une crêpe.

Il griffonne encore et me repasse le morceau de feuille.

- Je vais " aller au toilette " et tu VAS me rejoindre ! -

Non !

Je suis un homme mort.

Je ne réponds pas et repousse le mot de ma table pour qu'il tombe par terre.

Finn me regarde surpris de ma réaction mais décide quand même de prendre la parole :

" Monsieur Ansel, je peux aller au toilette c'est urgent ! "

Le cinglé acquiesce et Finn quitte la pièce.

Non mais puis quoi encore je suis pas suicidaire. Je ne suis pas du genre à me jeter dans la gueule du loup aussi facilement.

Pourtant, je ressens le besoin d'y aller.

Je ne sais pas ce que je fais ! Je prends mon compas et me fais une légère entaille sur le doigt.

" Monsieur Ansel, je viens de me couper, je peux aller à l'infirmerie ? "Je lui montre ma blessure et prend l'air affolé.

" Tous les joueurs de football sont des petites natures. Je le savais. Allez y. " Ouai c'est ça et ferme ta gueule pour voir.

Je gagne le couloir et emprunte le couloir jusqu'au toilette.

Finn est là, adossé au mur.

" Je savais que tu allais venir Thomas. " Il n'a pas spécialement l'air menaçant.

Une fureur s'empare de mon corps au fur et à mesure que je me rapproche de lui. Je finis par céder :

" Finn ! Je peux tout t'expliquer c'est pas ce que tu crois ! " criais-je menacé.

Il me regarde ahuri.

" Mais qu'est-ce que tu
racontes ? " lâche-t-il.

" Je sais que tu m'as vu embrasser Louis et... Je sais aussi ce que tu ne voudras plus m'adresser la parole. Mais s'il te plaît n'en parle à personne. " dis-je sérieux.

" Thomas ! NON ! Tu es mon meilleur ami ! Je ne pourrais jamais te faire ça. "
J'avoue ne plus rien comprendre.

" Mais, tu .. Tu t'es foutu de la gueule de Louis avec Matthieu et tu, tu voulais me parler sérieusement ! "

  " Oui, je voulais m'excuser pour m'être comporter comme ça avec Louis, je suis tellement désolé d'avoir réagi comme ça. "

Je le fixe et fronce les sourcils muet.

" Tu peux embrasser qui tu veux, j'en ai strictement rien à foutre Thomas. Même si c'est un mec. "

" Putain. Je souffle chamboulé J'ai cru que tu voudrais plus me parler. "

" Mais ta gueule, t'es mon pote. "
dit-il en me prenant les bras.
Je me sentais tellement mieux. J'ai eu peur pour rien.

" Je ne te laisserais jamais tomber, tu es mon meilleur ami Thomas, mon meilleur ami. " dit-il ensuite.

Cette phrase restera à jamais gravée dans ma mémoire.