Chapitre 18 -Rechute-
Il est 3h00 du matin, je n'arrive toujours pas à m'endormir.
Demain, c'est lundi et je vois Louis.
Je ne saurais pas comment réagir.
Le fuir ou faire comme si de rien était parce que ce qui est sur c'est que je ne vais pas assumer.
J'ai 15 ans et je suis intouchable ! Si j'avoue avoir embrasser un garçon et aimer ça, je suis foutu.
Et pour Finn ... Je veux lui en parler, c'est là seule personne à qui je veux en parler, mais il ne comprendra pas.
Je sais d'avance que c'est peine perdue.
J'ai trop peur de le perdre, si ça tombe il ne voudra même plus me parler et commencera à s'imaginer des choses.
Pourtant c'est simple, je ne suis qu'attiré par Louis.
Attiré par ses yeux, sa bouche au goût sucré, son tatouage, son torse parfaitement dessiné. Et sa chaleur corporelle qui, quand elle rentre en contact avec ta peau, te fait fondre instantanément.
Je tremble.
Mais qu'est-ce qui m'arrive bordel !?
Avant qu'il débarque tout était bien plus facile.
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Je me lève de mon semi-coma vers 7h30, sors de mon lit et pars vers le couloir, ma sœur arrive en même temps.
Elle m'observe et fait de grands yeux puis, elle commence à se tordre de rire.
Je ne comprends pas pourquoi Jane rigole !
Je sais que je fais un peu pitié le matin mais de là à se marrer ...
" Heu Thomas, t'as fais de beaux rêves ? " crache-t-elle en continuant à pouffer.
" Heuuu rien d'inhabituel ..." dis-je en sachant très bien avoir rêvé de Louis.
" Et bien ton corps prouve le contraire " elle continue de glousser passe devant moi et pointe du doigt mon entre-jambe avant de rentrer dans la salle de bain.
Je ne saisis pas tout de suite.
Et puis je remarque le redressement qui s'opère au niveau de mon caleçon.
ET MERDE !
Je choppe le plateau sur le meuble du couloir et cache le devant de mon boxer, je descends l'escalier le plus vite possible (pour aller chercher des glaçons dans le congélateur, je vous laisse deviner pourquoi...)
Je me précipite vers le frigo essaie d'ouvrir celui-ci puis entends un raclement de gorge derrière moi, venant du salon.
Ho noooonnn !
Je me retourne lentement vers mon interlocuteur encore inconnu et affiche un sourire forcé.
Mon père tient son journal d'une main et son café dans l'autre il affiche une tête interrogatrice et pointe des yeux le plateau que je tiens toujours devant mes cuisses.
" Hey papaa ! dis-je joyeusement les doigts crispés sur mon plateau tu n'es pas encore au travail ?"
" J'y pars. Mais j'allais d'abord monté te prévenir que ton ami était passé te prendre pour aller en cours. "
Il se déplace vers la droite et laisse apparaître Louis au milieu de la pièce, affublé de son manteau d'hiver, de son bonnet qui lui donne un air trop mignon et de son écharpe rouge.
Mon cœur s'arrête à sa présence. Mon sourire disparaît, ma bouche reste ouverte mais aucun son ne s'y échappe.
Je pense intérieurement :
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
MERDE ! NON JE N'EN FAIS PAS TROP !
Je deviens d'emblée rouge comme une tomate trop cuite et décide de fixer mes pieds.
Déjà qu'être un abruti en caleçon et cachant sa protubérance avec un plateau en fer est pas mal dans le genre.
Mais en plus être dans cette situation devant le frigo de sa cuisine, cherchant des glaçons et en face du mec qui vous fait de l'effet est la chose la plus gênante au monde.
" Bon, nous dit mon père, je vais y aller. Bonne journée les garçons. "
J'acquiesce silencieusement tout en continuant d'établir une relation sérieuse avec mes orteils.
Mon père franchit le seuil de la porte et je ne bouge pas d'un pouce, beaucoup trop honteux.
Je crois que Louis n'est pas non plus dans une meilleure position que la mienne.
Je relève la tête et le vois hésiter à dire quelque chose. Il risque quand même :
" Tu peux me dire pourquoi tu caches tes parties génitales alors que tu portes un slip ? "
Je redoutais cette putain de question !
Qu'est-ce que je réponds ?
Hé bien je n'ai même pas le temps de dire quelque chose que Jane se pointe et réplique à son tour :
" C'est parce qu'il à le piquet, je sais pas de quoi il a rêvé cette nuit mais ça devait être chauuuuud " elle insiste bien sur le chaud et remonte.
Voilà je suis fichu.
" D'où les glaçons je présume ? " continue-t-il en s'empêchant de rire.
" Exactement ! " dis-je.
Je ris. Je ne sais pas pourquoi mais ces circonstances me font rire.
P
Et Louis me suit ... Il s'esclaffe même !
Et en toute honnêteté je me sens rassuré.
" Je vais aller m'occuper de .. enfin voilà tu sais, je vais m'habiller puis je te rejoins. "
Il joue avec ses doigts et affiche un petit sourire en coin.
" Oui, je t'attends dans le salon. "
Je casse quelques glaçons dans un verre puis monte à l'étage.
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On marche vers le lycée. On n'est même pas vraiment proche on est à distance raisonnable et pourtant je sens une tension entre nous. Tout à l'heure on riait et maintenant on ne se parle plus.
Je me lance :
" Hum, donc pourquoi t'es venu me chercher à pied ? J'ai un chauffeur tu sais ? On pouvait partir en voiture et éviter d'avoir froid et d'avoir mal aux jambes, en plus j'ai mon plâtre. "
Un nuage de vapeur s'échappe de ma bouche, je grelotte et ressers ma tête contre le col de ma veste. Fais chier, j'aurais du prendre une écharpe moi aussi.
" Je pensais qu'il fallait qu'on clarifie les choses étant donné que je t'ai laissé le weekend pour réfléchir. "
Mon estomac se noue. J'appréhendais ce sujet.
" Ecoute, je t'ai déjà dit je ne sais pas trop ce qu'il se passe. "
Nous arrivons enfin au lycée, une bonne échappatoire.
" Et ce qu'il pourrait se passer ? " dit-il arrogamment.
" Mais qu'est-ce que tu veux qu'il se passe ? " continuais-je sur la même lancée.
La cloche sonne est toute la foule entre dans le bâtiment, je compte faire de même en suivant l'attroupement mais Louis me prend par les épaules et me plaque contre le mur de l'édifice.
Si c'est une agression, il n'y aura aucun témoins, les gens à l'intérieur ne nous voient pas !
Il approche son visage du mien et avance sa bouche vers mon oreille.
" Il pourrait se passer quelque chose comme ça . "
Il attrape mes hanches des deux mains et colle ses lèvres aux miennes.
Un mouvement de langue et mon instinct m'oblige à allonger ce baiser, je le retourne de façon à ce que ce soit lui qui soit adossé au mur.
Nous restons dans cette position une vingtaine de secondes puis il se dégage doucement.
Il me sourit et regarde ma bouche. Il détourne les yeux puis une expression de surprise s'affiche sur sa tête, il fixe quelque chose juste derrière moi. Je me tourne lentement et ...
OH ON DIEU !
Finn est là, dehors devant nous.
Finn nous a vu.
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