Une puissance décuplée
Le dragon se rendit compte que Valia avait souri en disant sa dernière phrase. Il le ressentait. Et cela confirma ses craintes. Sa protégée n'était plus elle-même. Mais il s'en péoccuperait plus tard. Pour l'heure il devait faire ce que Valia lui avait poliment demandé. Ce Tarnak ne devant en effet pas interférer dans cette sombre histoire, lui, le Maître allait l'empêcher de trouver Valia. Le tenir à l'écart de celle-ci. Et de tout autre danger. C'est ce qu'aurait incontestablement désiré sa protégée. Qu'il n'arrive rien à ce jeune homme. Le dragon rubis n'était pas du genre sentimental mais il avait toujours suivi son intuition. Et à cet instant, elle lui disait que ce jeune homme devait rester en vie. Alors soit.
1 h. Le froid, la fatigue, la peur ? L'étalon ne ressentait rien. La nuit n'était plus rien pour lui. Il ne pensait pas. Galopait. Suivait le chemin tracé dans sa tête par l'Elfe. Ce phénomène était inexplicable. C'était comme si les yeux de Valia avaient été greffés à la place des siens. Etrange. Mais pas effrayant. De toute façon, qu'était-ce que la peur ? Il l'ignorait à cet instant. Tout était cauchemar, tout était rêve. Ses sabots produisaient un bruit assourdissant mais tout était silence. Il n'entendait rien, ne ressentait rien. Diablack voyait seulement son chemin, sa route à suivre. Il adorait cela. Il se sentait bien. Puissant. Encore plus que d'habitude. Cette nuit leur appartenait. A Valia et lui. Rien qu'à eux deux. C'était magique. Il se sentait comme possédé.
2 h. Il galopait toujours.
3 h. Le cheval s'arrêta. Il n'était pas fatigué. Il était arrivé. Dans ce lieu caché aux humains qu'ils avaient déjà découvert son amie et lui il y avait de cela un certain temps. Cet endroit était entouré d'arbre, mais en son sein, aucun arbre ne cachait la vision du ciel. Il était clair, ici. On voyait les étoiles. Des milliards d'astres lumineux. Sublimes. Valia, une fois descendue de cheval, s'allongea sur le sol herbé et contempla ce spectacle. Depuis le temps qu'elle se terrait dans l'obscurité, il lui fallait bien ça. Du moins c'était ce que supposait Diablack. Lui, fixait son amie, intensément. Il n'avait plus cette sensation de voler, il sentait bien tout le poids de son corps. C'était étrange. Mais cela faisait longtemps que l'étalon ne se posait plus de questions à propos de l'Elfe. Il s'empêchait volontairement de le faire car il savait qu'il y avait de quoi devenir fou. Alors mieux valait se comporter comme si tout était normal. Tout à fait normal. C'était bien mieux pour sa santé mentale.
4 h. Valia sauta sur ses jambes. Elle leva le bras droit vers le ciel et son épée de cristal se matérialisa dans sa main. L'Elfe la contempla. Trop longtemps, elle avait laissé cette arme, SON arme, de côté. Elle lui avait manqué. La lame transparente semblait d'une grande fragilité. La créature savait très bien qu'elle ne l'était pas. L'apparence ne signifiait rien, absolument rien. Cette arme était d'une solidité et d'une puissance incomparable. La lame, de peut-être 1 bon mètre de longueur, avait brisé bien des os de Loups Garous, les Êtres Supérieurs qui avaient, à la connaissance de Valia, les os les plus durs. Et le cristal ne laissait voir aucune fissure, rayure ou même trace. Le sang avait également disparu. Seules les écritures elfiques restaient présentes sur cette lame magnifique. Elle était comme au premier jour. Lorsque Valia l'avait trouvée, en frappant dans une pierre. Celle-ci s'était fendue et l'arme, enfermée dans sa prison rocheuse, était apparue aux yeux de l'Elfe. Sans hésiter, elle s'en était saisie et ne le regrettait pas aujourd'hui. Elle caressait la lame du bout des doigts, avec une délicatesse impressionnante venant d'elle. S'en était presque ridicule. Presque risible.
Tout à coup, l'Elfe poussa un rugissement sauvage en faisant tournoyer son arme dans les airs et chargea un ennemi invisible. La lame s'abattit dans le vent. Sans calmer sa rage, Valia reprit son manège, avec plus de ferveur et de force à chaque coup. Elle se déplaçait de gauche à droite, feintait, se tournait, se retournait, attaquait d'une main, puis des deux, se baissait, se relevait, tournait encore sur elle-même comme pour atteindre un ennemi derrière elle, sautait, atterrissait, roulait, recommençait et ce pendant une bonne demi-heure.
S'étaient enchaînés en elle l'inquiétude, la tristesse, le désespoir, le regain d'énergie, puis la colère. L'Elfe avait plusieurs visages, Diablack le savait, mais il était stupéfait de l'aisance et la rapidité avec lesquelles son amie pouvait changer de masque. Il était incontestable qu'il ne savait pas tout à son sujet. Valia ne lui avait pas tout dit. Il était même sûr que personne ne savait tout sur l'Elfe.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top