Splendide noirceur

L'Elfe aînée resta deux jours dans cette morosité mais se ressaisit très vite. Remuer le passé ne servirait à rien, à part lui faire du mal et Valia ne voulait pas que ses compagnons la voient plus longtemps dans cet état de faiblesse. Alors, elle se reprit en main au grand soulagement de Mila. Elle devait penser à autre chose. Absolument.

Tout d'abord une grande galopade dans la clairière s'imposait, ce qui plut fortement à Diablack. Sentir sa crinière au vent, sa puissante cavalcade sur le sol herbé de cette grande étendue verte, se sentir libre, enfin ! L'imposant cheval allait d'un galop rapide et vif, faisant trembler le sol sous ses sabots et voler l'herbe tendre dans tous les sens autour de lui. Et vu que son amie aux oreilles pointues - à présent rondes - ne lui mettait ni selle, ni harnachement, cela lui rappelait ses longues courses dans la nature sauvage avec le troupeau sur lequel il veillait auparavant. Ce sentiment de liberté était le même. L'Elfe sur son dos n'était pas moins à son aise : les cheveux flottant dans le vent, et n'ayant pour lien avec le sol que sa puissante monture noire, à laquelle elle ne s'accrochait que par la force de ses jambes et de ses mains agrippées à la luisante crinière de la bête. Valia ne connaissait rien de mieux qu'une sortie en plein air pour se revigorer et se changer les idées.

Tout à coup, les deux créatures virent au loin quatre grosses masses colorées et quatre autres plus fines. Il s'agissait de splendides motos de courses et de leurs propriétaires. Mais ils étaient en plein milieu de leur trajectoire et la vitesse de l'étalon noir était telle qu'il n'aurait pas le temps de ralentir avant de percuter tout ce petit monde. Et les jeunes gens ne seraient en aucun cas assez rapides pour enlever leurs engins et éviter le choc !

L'animal ne semblait pas vouloir diminuer sa cadence ni se détourner et Tarnak, Valmir, Thomas, et Hugo, car c'était bien eux, prirent peur devant ce monstre colossal fonçant droit sur eux. De plus, sa cavalière ne faisait rien pour arranger les choses : elle semblait, au contraire, pousser l'animal à accélérer !

- Elle ne va quand même pas ... Elle est cinglée ma parole !

A présent, ce duo terrible n'était plus qu'à quelques mètres. Le choc était inévitable.

Quelques centimètres. C'était la fin. Quelques ...

C'est alors que sans dévier de sa ligne droite, sans fléchir une seule seconde, la bête d'ébène décolla du sol, juste au-dessus du petit groupe, tel un oiseau prenant son envol. Il était majestueux. Il était superbe. Même vu de dessous, Diablack était magnifique.

Enfin, dans un vacarme du tonnerre, il atterrit de l'autre côté des véhicules et continua sa course, imperturbable. Le cheval avait sauté sur une distance de plusieurs mètres, car les motards prenaient beaucoup de place, comme on enjambe une flaque d'eau ! Décidément Valia et son étalon étaient pleins de surprises...

- Alors, contente de l'effet produit ?

- Oh que oui Diablack, oh que oui ! Comme ça Tarnak et Valmir, quelles créatures qu'ils soient, savent en partie à qui ils ont affaire et ils vont se tenir à carreau. Merci.

Puis, ne voulant ni rentrer ni faire d'autres mauvaises rencontres, la cavalière et sa monture se mirent d'accord pour continuer cette chevauchée au plus profond possible de la forêt.

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