Petite vengeance

Cette fois, elle n'avait pu se retenir ; sa dernière phrase, elle l'avait rugit plutôt que dite et ne pouvant se contenir d'avantage, la jeune fille avait écrasée la tête du gars contre la table.

- Oui, vois-tu, la bouffonne avec son poney comme tu dis, c'est ma sœur, siffla-t-elle à son oreille, et on ne touche pas à ma sœur.

- Je ne l'ai pas touch...

- Tais-toi ! Tu l'as insultée, ça revient au même. Je te préviens, la prochaine fois, je t'éclate !

- Bon Valia, tu as fini là ? Parce que tu fais peur à mes clients, la sermonna alors Mike, sortant de son établissement.
C'était la première fois qu'il voyait Valia sous sa forme humaine - la première fois qu'il la regardait vraiment, en vérité - et avait donc eu un peu de mal à la reconnaître. Mais c'était sa voix qui lui avait permis de l'identifier. Sa voix dure et féroce, à cet instant, mais avec tout de même une pointe - infime - de douceur due sans doute à ses origines.

- Désolée Mike, mais j'avais des comptes à régler, répondit la concernée.

- Soit, mais pas ici.

- Oh, elle m'a défoncé le nez cette sal...

- Ferme-la Arthur !

- Nan Mike, elle m'a...

- Couché ! ordonna Valia lui remettant la tête dans la table, avec un sourire carnassier. Je rêve ou elle a des canines plus longues que le reste de ses dents ?, remarqua Mike.
Et la prochaine fois, continua l'Elfe/humaine, crois-moi ce ne sera pas que ton petit nez de rat qui aura mal.

C'est bon, dit-elle en tournant maintenant les talons, j'ai fini, je m'en vais.

- Merci Valia.

Un groupe de jeunes hommes accoudés au bar interrogèrent Mike du regard. Il leur expliqua que cette jeune fille était une amie à lui et la sœur aînée de la cavalière de la veille. Il ajouta également qu'elle était très colérique et dangereusement imprévisible. Le barman accompagna ses propos d'une grimace faussement effrayée qui fit éclater de rire ses amis.

Tandis que Valia regagnait la Maison à cheval, la voix de l'Impérial retentit dans sa tête :

- Dis donc, j'ignorais que tu maîtrisais aussi bien la vulgarité de la langue française. Et que tu étais aussi bombasse que ça dans mes fringues, pensa-t-il, mais il n'en dit rien. En réalité, il n'avait guère eu le temps de la regarder, mais assez - de dos - pour se dire qu'elle était belle. Terrible, mais belle. Certes, il l'avait vue la veille, en face et elle avait son apparence originelle mais, il n'avait déjà pas réussi à franchement la regarder. Il n'y parvenait tout simplement pas. Pas en face.

- Oh tu sais, avec moi, il faut s'attendre à tout.

- Je me doute. En attendant bien joué ! T'as réussi à clouer le bec à Arthur et là, je te tire mon chapeau.

- Merci.

- Par contre je vous conseille de ne plus vous montrer pendant un petit moment ta sœur et toi. Ou alors de venir en douce. Vous vous êtes trop faites remarquées.

- T'inquiète, nous ne sommes pas prêtes de remontrer ne serait-ce que le bout de notre nez.

Sur ce, Valia referma son esprit et alla rejoindre Mila. Diablack, quant à lui, se jura intérieurement qu'à la prochaine altercation incluant l'Elfe aînée, il ne resterait pas planté à regarder. Car de là où il était, il avait tout vu et entendu et s'étant lui aussi mit à haïr cet humain mal élevé, l'étalon voulait lui donner une bonne leçon.

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