L'Humain

- Où est le Maître ?

- Parti, pourquoi ?

- Parti où ?

- Il t'expliquera en revenant. Mais pourquoi le cherches-tu Mila ?

- D'accord. Non pour rien, c'est juste que je ne l'ai pas vu ce matin.

- Ok. Et où en es-tu dans tes recherches sur la maladie des Impériaux ?

- Rien. C'est un sortilège vraiment très puissant qui n'apparaît pas dans mon recueil de magie.

- Alors il y a deux solutions : soit c'est de la Magie Noire, soit c'est de la Magie Interdite. Et tu sais que seuls les Elfes de la Nuit les pratiquent.

- Mais pourtant nous avons du sang d...

- STOP ! N'en dis pas plus, Mila ! Nous ne devons pas en parler. Et nous ne sommes même pas censées être au courant.

- Ah oui... Mais on ne peut pas rester là sans rien faire !

- Qui a parlé de ne rien faire ?

L'Elfe aînée mit fin à la conversation en prenant congé et Mila rejoignit Azurea pour ses leçons quotidiennes de magie, bien qu'elle connaissait et maîtrisait pratiquement tous les sorts de son livre. Valia ignorait comment elles règleraient le grave problème qu'était cette étrange maladie mais Mila et elle trouveraient. Un jour. Le plus tôt possible.

L'aînée s'apprêtait à entrer dans la forêt lorsqu'elle sentit que quelque chose était accroché à sa ceinture. Il s'agissait d'une petite fiole contenant un liquide verdâtre peu attirant. La jeune fille ouvrit la fiole et une odeur de forêt humide s'en échappa. C'est alors que l'Elfe comprit : lorsque sa sœur était venue lui parler, elle avait discrètement accroché cette fiole à sa ceinture avec un petit cordon. Bien joué Mila, je ne me suis rendue compte de rien ! Cette fiole contenait sans doute le fameux philtre d'apparence de Mila.

Aussitôt, les événements de la veille lui revinrent en mémoire et sa colère remonta en flèche. La jeune fille se changea rapidement, échangeant sa tenue elfique contre une chemise et un pantalon appartenant à Mike – que celui-ci lui avait prêtés en attendant qu'elle s'achète des vêtements. Elle avala d'un trait le contenu de la fiole, sauta sur le dos de Diablack et galopa en direction de la ville.

Valia s'arrêta un peu avant celle-ci, laissa son fier destrier caché dans les bois et rejoignit la place à pieds. Sur ce, elle trouva l'homme qu'elle cherchait et se dirigea vers lui en comptant ses pas pour tenter de se calmer. Un, deux, trois, quatre, cinq, calme toi, six, sept, huit, pas de scandale, neuf, dix.

Il buvait une bière à la terrasse d'un bar qui s'avérait être la propriété de Mike.

Valia se campa devant lui et l'analysa de la tête aux pieds. Il semblait grand, plutôt musclé, mais pas autant qu'elle. Ou tout du moins, lui ce n'était que de la "gonflette", et elle, de vrais muscles. Sa chevelure blonde parfaitement peignée dansait doucement au vent et ses yeux bleus laissaient voir à quel point le jeune homme se prenait pour un roi. Pour LE Roi. A cet instant, le blondinet remarqua le vif intérêt que lui portait cette belle demoiselle en tenue d'homme. Elle était attirante avec cet air sûr d'elle. Sexy même. Il pourrait peut-être tenter quelque chose. Alors, il lui offrit son plus beau sourire de séducteur, découvrant ainsi ses belles dents blanches.

- Salut beauté ! Je t'invite à prendre un verre ?

Valia ne répondit pas. Elle s'imprégnait de l'image de cet homme qu'elle n'aimait pas, afin de le haïr davantage encore. Il se croyait bien trop parfait celui-là, et la jeune fille ne supportait pas ce genre de personnes. De plus, il avait fait pleurer Mila et cela était impardonnable.

- Je t'en prie, assieds-toi !

Voyant que la belle brune ne bougeait toujours pas, le blondinet perdit patience.

- Bon tu fous quoi là ? Qu'est-ce que tu veux ?

- Des explications.

- Quoi ?

- Des explications, bouffon !

- A propos de ?

- Hier, tu te rappelles ?

- Non.

- La cavalière ! » Valia manqua lui flanquer une bonne droite mais se ravisa. Elle n'allait pas se salir les mains pour un crétin pareil !

Même si le comportement de l'humain ne lui plaisait pas, elle avait promis au Maître de se tenir à carreaux.

- Ah oui, la bouffonne avec son poney !, ricana le jeune homme

- Non, ma SOEUR !

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