Flashback

Ils sont là, venez ! Surtout, pas un bruit, il ne faut pas les effrayer !

- Ils sont vraiment magnifiques !

- Ouais, on va se faire un paquet de fric avec ça !

- Chut, on y va !

Une dizaine d'hommes munis de bâtons étranges et de fouets surgirent des broussailles et encerclèrent le troupeau. Les chevaux, prenant peur, tentèrent de se disperser mais les fouets claquèrent alors autour d'eux et les ramenèrent en un groupe compact. Ces hommes étaient vraiment bien préparés.

- C'était plutôt facile, non ?

Soudain, le sol se mit à trembler et un bruit assourdissant se fit entendre. On aurait cru qu'un orage avait éclaté sous terre. Les hommes s'écroulèrent en se bouchant les oreilles tandis qu'une énorme silhouette se dessinait à l'horizon et se rapprochait à une allure fulgurante.

Plus cette chose approchait, plus le sol tremblait et plus on pouvait distinguer ses traits. C'était un cheval noir, d'une taille supérieure à la normale qui galopait à vive allure dans leur direction. La bête poussa un hennissement tonitruant et le troupeau s'éparpilla. Les chevaux fuirent dans toutes les directions, la terreur au ventre et ne se préoccupant d'aucune façon de ce qui passait malencontreusement sous leurs sabots. C'est ainsi que quatre hommes furent piétinés sans pitié. Les autres s'étaient relevés et mis à l'abri mais ne vinrent jamais porter secours à leurs compagnons agonisants.

Situées un peu à l'écart et cachées derrière de grands rochers, deux créatures inhumaines assistaient à ce carnage faisant également la sourde oreille aux appels désespérés des mourants. L'une des deux avait énormément de mal à supporter cet horrible spectacle tandis que la seconde ne laissait paraître aucune émotion.

Un claquement sec retentit alors. Un animal tomba, la cuisse gauche ensanglantée et un groupe d'humain entra en scène armée de fusils. Ils venaient prêter main forte à leurs collègues et n'eurent pas de mal à mener à bien leur mission. Les chevaux, ayant compris le danger des bâtons cracheurs de feu des humains se laissèrent docilement ramener en troupeau et ne bougèrent plus. Pendant ce temps, le premier groupe d'hommes avait encerclé le monstre noir et s'apprêtaient à l'abattre mais celui-ci fut plus rapide. Il se cabra subitement, lança ses sabots avants en l'air atteignant l'humain le plus proche de lui en pleine figure et l'envoya rouler sept mètres plus loin. Tous les fusils se levèrent en même temps, prêts à faire feu.

C'est alors qu'une nuée de flèche provenant du ciel s'abattit alors sur les hommes armés, faisant voler les armes et clouant au sol leurs propriétaires. Puis, surgissant de nulle part, deux étranges créatures firent leur apparition. Quelque peu semblables à des humains, elles étaient toutefois plus sveltes et possédaient des oreilles en pointes.

Ne laissant aucun répit aux humains, la plus musclée se jeta sur eux et les assomma un à un, avec une rapidité légendaire, pendant que la deuxième libérait les chevaux et leur demandait de s'éloigner. Puis, les créatures mirent hors d'état toutes les armes et s'enfuirent rejoindre les équidés.

- N'ayez crainte, commença la plus petite, nous sommes des Elfes, nous ne vous voulons aucun mal. Nous allons finir notre tâche et vous pourrez à nouveau paître en paix.

- Mila, viens ici !

- Que se passe-t-il ?

- Une jument a été touchée par une balle et saigne abondamment de la cuisse.

- Fais-lui un garrot afin d'arrêter l'hémorragie pendant que je prépare le nécessaire pour la soigner.

Valia acquiesça et s'employa à faire ce qu'il fallait - avec la corde lui servant de ceinture - tandis que sa sœur sortait diverses plantes de sa sacoche.

Les chevaux s'étaient regroupés autour de la blessée et des Elfes en considérant celles-ci avec inquiétude. Ils savaient que les Elfes étaient végétaliens, qu'ils pouvaient communiquer avec les animaux, qu'ils étaient doués en herboristerie et qu'ils étaient bon soigneurs mais ils s'inquiétaient tout de même pour leur compagne blessée.

L'Elfe cadette prit deux plantes dans ses mains puis les malaxa jusqu'à obtenir une pâte verte qu'elle vint appliquer sur la blessure de la jument blanche. Elle l'étala puis sortit de sa sacoche de longues feuilles provenant d'une plante inconnue des équidés, pour entourer la cuisse de la blessée avec. Mila serra d'un coup sec, ce qui fit hennir la jument de surprise et de douleur, retira la ceinture de sa sœur - qui ne servait plus à rien - remis un peu de "pâte" afin de faire tenir ce bandage végétal puis se releva.

- Voilà, j'ai terminé. Elle ne pourra pas marcher avant un certain temps mais les plantes que je lui ai mises accélèreront la guérison et la cicatrisation.

A ce moment, la puissante voix du cheval noir retendit dans la tête des Elfes :

- Merci beaucoup pour votre aide, de la part de tout le troupeau. Mais qu'allez-vous faire des humains à présent ? Car il est inconcevable que ces monstres odieux restent ici !

- Nous allons effacer de leurs esprits tout ce qu'il s'est passé ici, répondit Valia, ainsi, ils ne se souviendront ni de vous, ni de nous, ni de rien. Quant à ceux qui sont morts, nous allons faire disparaître les corps, annonça-t-elle sans la moindre pitié. Et après cela, plus rien ne vous arrivera, c'est une promesse !

- MILA ?!

- Oui ? Quoi ? Comment ? Que se passe-t-il ?!

- Tu devais être bien loin pour ne pas nous entendre... . A quoi pensais-tu ?

- A rien du tout. C'est bien ce qu'il me semblait, le Maître et Azurea ont bien effacé leur mémoire alors comment se fait-il que l'un d'entre eux s'en souvienne encore ? Peut-être s'était-il réveillé puis enfuis sans que nous ne le voyions...

Mince ! Elle n'avait pas fermé son esprit ! Mike avait-il suivit le cours de ses pensées ?

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