- Mila ? Mila ? Y' a-t-il quelqu'un ? Et merde ! Mila, où es-tu ? Mila ? Je parle dans le vide...

Bvv bvv bvv bvv.

Allô Tarnak ? dit Mike en décrochant son téléphone.

- On retourne dans le bois, mec, on va...

- Attends ! Nous avons un problème, Mila a disparu aussi ! Je suis sûr qu'elle est partie chercher sa sœur sans nous.

- Putain, sérieux ?

- Oui. J'arrive.

Une fois Mike arrivé, les jeunes hommes s'enfoncèrent de nouveau dans le bois, formant deux groupes de deux et un de trois, afin que personne ne soit seul. Cette fois ils devaient chercher non plus une, mais deux personnes ce qui les rendit encore plus inquiets car si Valia pouvait sûrement se défendre seule en cas de mauvaise rencontre, Mila elle, semblait être une proie facile.

- Tarnak, Val', appela l'Impérial mentalement, comment se fait-il que vous ne l'ayez pas sentie, ou que vous n'ayez pas au moins repéré ses traces hier ?

- Sais pas, répondit alors Tarnak.

- Nous en avons parlé hier soir justement, avoua son frère, et nous ne comprenons pas comment c'est possible. Nous n'avons même pas sentie son odeur, ni rien...

- Cette fille n'est pas normale, conclut Tarnak, avant de refermer son esprit.

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- Mila, comment peux-tu être sûre que ta sœur a bien pris ce chemin ?

- J'interroge la nature et les plantes me disent si oui ou non, elles ont vues un cheval noir et une créature à l'apparence étrange. Elles me répondent et, si oui, m'indiquent leur direction.

- Es-tu certaine que ces plantes sont vraiment fiables ?

- Absolument.

- Ce lieu est pourtant si étrange...

- Je sais.

La jeune Elfe à l'apparence humaine et Bella, sa jument et amie, se trouvaient à cet instant précis, soit à 7h37, dans le lieu où sa sœur et Diablack avaient été attaqués la veille. Mais aujourd'hui pas de bruits effrayants ni d'araignées, seuls quelques moustiques et la même végétation que le jour précédent était présente. Ainsi que l'étrange obscurité.

Les deux créatures poursuivirent leur chemin, toujours dans les pas de Valia et Diablack, sans se voir dérangées de quelconque manière et donc sans se douter de ce qu'il était advenu plusieurs heures auparavant.

Ce n'est qu'ayant atteint les marécages que Mila et la jument blanche se trouvèrent en mauvaise posture. L'endroit où la veille le calme régnait à peu près était à présent agité de toute part, et on ignorait absolument la nature de ce qui se mouvait sous cette eau marron/noire mais cela était très rapide. Et répugnant. Cette agitation emplissait l'air d'une odeur de plus en plus nauséabonde, voire pestilentielle à en vomir et ne donnait pas du tout à l'Elfe et sa compagne l'envie de continuer leur chemin. De plus, ni l'une ni l'autre n'apercevait la rive opposée. Pas de berge, pas de forêt. Juste les marécages s'étendant à perte de vue, ainsi que de hautes herbes étranges émergeant de ceux-ci.

- Valia ? tenta sa petite sœur.

- Valia ? essaya-t-elle encore.

Aucune réponse. Elles n'avaient pas le choix, il fallait avancer.

Mais qu'est-ce que Valia et Diablack étaient venus faire en un lieu semblable ? Et où étaient-ils à présent ? Pour le savoir Mila et Bella devaient continuer d'avancer. D'un coup d'oeil entendu elles se mirent en marche côte à côte dans cette eau tumultueuse et répugnante. C'est alors que les créatures animant cet endroit se jetèrent toutes sur les jambes des deux amies, subitement, leur arrachant un cri de surprise mêlée à l'effroi et les faisant toutes deux chuter.

Bella se débattait comme jamais face à cet ennemi invisible et grouillant mais cette eau boueuse était terrifiante. La jument pensait que si sa tête se retrouvait sous l'eau elle ne remonterait pas, alors elle luttait de toutes ses forces pour rester en surface car le fond des marécages était trompeur : on pensait le toucher, et lorsque l'on se redressait, la vase s'écartait et nous laissait retomber et s'enfoncer encore plus profondément.