Cauchemar

Papa ?... Papa, c'est toi ?

Non, ce n'est pas toi ! Ça ne peut être toi, c'est impossible !

Mais pourtant...

Papa... Est-ce vraiment toi ?

Réponds-moi !

Papa s'il te plaît ! Je t'en prie !

Non ... Non ne pars pas ! Non papa non !

NON !

Valia se réveilla en sursaut. Elle était en sueur. Regardant de chaque côté elle se rappela qu'elle se trouvait dans son lit. Et que son père n'était pas là. La fenêtre était ouverte et laissait filtrer un rayon de lune. Une lueur blafarde, fantomatique. Décidément, cette lune semblait toujours plus présente lorsque l'Elfe était perturbée. Non, son père n'était plus là. Seulement dans son cauchemar. Quelle horreur..., pensa-t-elle. Tout était sombre, et silencieux. Bien trop silencieux. Comme chaque fois que Valia pensait à son père. Comme s'il était là, spectre planant sous la lune, fantôme de la nuit, ombre hantant les rêves de la jeune fille. Avait-il vraiment disparu définitivement ? Etait-il mort, comme le prétendaient les Elfes ? Ou peut-être était-il tout simplement blessé, quelque part attendant du secours ? Non cela faisait bien trop longtemps qu'il était parti. Mais Valia ne croyait pas en sa mort. Son père était le meilleur guerrier à sa connaissance, bien qu'étant un Elfe de la Nature. Il était forcément vivant. C'était évident. Non ?

Elle secoua la tête et aperçut le réveil posé sur la table de nuit à sa gauche. Sa sœur en avait installer dans leurs deux chambres. Le sien affichait 5h00. Mais que faisait-elle dans sa chambre déjà ? Ah oui, cela faisait un certain temps qu'elle ne s'entraînait plus avec le Maître. Mauvaise idée de s'être ainsi arrêtée. Très mauvaise. Il fallait qu'elle s'y remette. De suite. Pour chasser ces images perturbantes. Se lever. Se déplacer vers la porte. L'ouvrir. Sortir de la chambre. Descendre dans le salon. Se rendre dehors. Voilà ce qu'il fallait faire.

Valia se leva donc mais ne se dirigea pas vers la porte. Non. Elle entendait du bruit dans le couloir. Mila. Elle avait dû entendre son aînée crier. Celle-ci ne voulait pas la voir. Alors, l'Elfe se retourna et sauta par la fenêtre. Elle retomba doucement, sans bruit. Comme un félin. En fait, elle ne voulait pas voir le Maître non plus. Ni personne. Elle avait besoin de réfléchir. Mais ailleurs. Sa voix résonnait encore dans sa tête, seule et perdue dans le néant.

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- Hey Mila ! Ça fait un bail !

- Salut Mike. Oui deux semaines...désolée Bandit était vraiment mal et le soigner accaparait tout mon temps.

- Bandit ?

- Le berger-allemand que Valia a sauvé.

- Ah d'accord et alors ?

- Il va mieux. Nous l'a nourrit et il a pu se remuscler les pattes en se baladant dans le jardin. Il court maintenant !

- En deux semaines ? Super ! Le jardin ? Tu veux dire...

- Non devant. Pas le véritable jardin, rit-elle. Valia ne s'en est pas encore occupée car elle surveillait Bandit.

- C'est le nom que vous avez donné au chien ?, interrogea Tarnak en passant le pas de la porte avec les trois autres.

- Non c'est son véritable nom. Il avait un collier avec "Bandit" écrit dessus, mentit Mila, alors on en a déduit que c'était son prénom.

Elle avait le mensonge en horreur mais comme sa sœur le lui avait dit, ici, elles étaient obligées de ruser si elles voulaient garder leur couverture et surtout, rester en vie.

Tarnak lui, feint de la croire. Mais il savait très bien que l'animal n'avait pas de collier quand il l'avait vu dans les bras de Valia.

-Et Valia ?

- Ca va, elle n'a plus mal au dos, et sa jambe se remet. Tu la connais maintenant tu sais à quel point elle se remet vite.

- Où est-elle d'ailleurs la fameuse héroïne ?, ricana Thomas.

- Partie se promener avec Bandit. Dans les bois.

- Et ben, depuis qu'elle a sauvé ce chien, Valia ne peux plus se passer de lui on dirait, remarqua cette fois Hugo.

- Il est encore un peu faible, elle refuse qu'il ne lui arrive encore quoique ce soit.

- Elle le couve comme une mère, en fait. J'ignorais que ta sœur avait un cœur aussi gros.

- Comment ?

- Hugo veut dire par là qu'il ne pensait pas qu'elle pouvait témoigner de la douceur envers quelqu'un ou envers un animal, précisa Valmir.

- Ah d'accord. Mais vous ignorez encore beaucoup de chose au sujet de Valia. Ne la jugez pas selon ce que vous voyez. Vous ne savez pas qui elle est.

Qui elle est, pensa Tarnak, ou plutôt ce qu'elle est.

L'Elfe/humaine l'entendit. Ou plutôt, elle entendit les pensées du jeune homme. Mais elle n'en laissa rien paraître, bien que la remarque mentale de Tarnak l'ait perturbée.

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