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— Il y a une soirée disco au Shadow! s'écrie ma meilleure amie d'un ton strident.

— C'est Romain qui te l'a dit ? demandé-je en reposant le roman que j'étais en train de lire.

— Ouais. Il faut qu'on trouve des tenues à thème !

— Je n'ai absolument rien à part un débardeur noir à pois blancs qui pourrait faire l'affaire...

— Au pire on peut aller voir en ville, propose Julien.

Et c'est ainsi que nous passons une partie de l'après-midi à faire les boutiques. Nous trouvons notre bonheur dans une enseigne discount célèbre où les déguisements pour les fêtes ainsi que les tenues de soirée sont de mise. Laëtitia déniche un minishort argenté et un débardeur sans bretelles rose fluo, Julien une chemise vert menthe qu'il mettra sur un jean noir et moi, je trouve une robe rouge à sequins avec des franges en bas.

Lorsque nous sommes de retour à l'appartement, il est plus de dix-huit heures. Laëti et moi décidons de prendre notre bain à deux pour discuter. Chacune appuyée contre un recoin de la baignoire, nous échangeons sur divers sujets. Quand elle vient à parler de Romain, la pensée que je ne lui ai pas raconté mon rendez-vous avec Lorenzo me traverse. Je ne sais pas quoi en conclure si ce n'est que, malgré tout, il m'en veut peut-être un peu. Car depuis, je n'ai plus aucune nouvelle de lui.

De mon côté, j'ai beaucoup culpabilisé d'avoir eu envie de l'embrasser. Car août n'est pas si loin, et ça ne fait pas si longtemps que tu m'as quittée.

Ma meilleure amie me ramène au présent en me demandant comment se passe mon travail à la librairie. Et c'est ainsi que je me perds en éloges sur la boutique, les livres, mon incroyable patronne...

Je viens tout juste de terminer quand Julien vient frapper contre le battant de la salle de bains pour nous demander quand nous pensons en sortir.

— Tu n'as qu'à venir avec nous ! lui rétorque Laëti, de toute évidence pas pressée de quitter la chaleur de la baignoire.

— Fais attention que je ne te prenne pas au mot.

— Ben vas-y, ramène tes fesses ici. De toute façon, tu sais très bien qu'on s'en fout, tu es un peu notre meilleur ami gay, le taquine Laëti.

— Sauf que je ne suis pas gay. Ce qui change pas mal la donne.

— Oui, c'est vrai. Disons notre frère alors. Et un frère n'a pas de vues sur ses sœurs, donc tout va bien.

— Oui un frère, ça me plaît bien, conclut-il.

Il se déshabille, cache son sexe sous ses mains et s'assoit entre ma meilleure amie et moi, si bien que nous formons un sorte triangle. C'est vrai que nous avons de la chance, car la baignoire de notre appartement est vraiment immense, la douche aussi d'ailleurs. En fait, on se demande toujours pourquoi notre propriétaire a aménagé une salle de bains digne d'un palace quand on voit le reste du logement...

Julien nous glisse entre deux conversations qu'il aime bien Mélanie et qu'ils se sont beaucoup rapprochés. Je trouve mignon de voir mon ami se confier à nous et j'adore notre amitié à tous les trois. Nous sommes comme une grande famille.

Après une bonne demi-heure à tremper et à parler, nous sortons du bain pour nous préparer.

*

Arrivés dans le bar, nous sommes accueillis par la joyeuse bande, déjà en train de boire. Julien et moi commandons aussitôt des boissons et nous joignons à l'ambiance de fête, tandis que Romain, habillé avec une tenue or et blanc, encore plus ridicule que celle de Ju, capture ma meilleure amie pour l'embrasser à en perdre haleine.

Durant une bonne vingtaine de minutes, la conversation évolue sur la bande d'amis. Ne les connaissant pas très bien, je n'ai rien à dire pour mêler à la discussion et commence à m'ennuyer. De surcroît, Lorenzo met un point d'honneur à m'ignorer. C'est pourquoi, lorsque j'aperçois au loin Léo, seul, accoudé au comptoir, je décide d'aller le rejoindre.

— Salut, Léo ! déclaré-je en arrivant à sa hauteur.

— Hey, salut Jade, ça va ?

— Super, merci ! Et toi... tu vas mieux ?

— Je suis un roc, rien ne m'ébranle, plaisante-t-il.

Il me regarde alors de la tête aux pieds comme si je venais de Vénus, c'est l'effet robe rouge à sequins.

— Tu es dans le thème ! commente-t-il, les lèvres étirées sur ses dents blanches.

J'avais oublié à quel point il pouvait être charmant. C'est étrange, j'aime sa personnalité, son physique et pourtant je ne ressens pas de coup au cœur, comme avec Lorenzo par exemple. Il pourrait devenir un ami, mais pas davantage, malheureusement.

— Je crois que tu n'es pas mal non plus, dis-je en jetant un œil éloquent à sa tenue.

Flanqué d'une ridicule chemise jaune et orange à motifs, style Hippie, sur un jean brut, il reste sobre quand on voit que des filles portent des combinaisons à paillettes et que certains mecs sont des Claude François en puissance.

— Comparé à mes potes, je crois que je ne m'en sors pas trop mal.

Il désigne son groupe d'amis, tous vêtus de tenues plus colorées les unes que les autres. Deux d'entre eux ont même revêtu des perruques et des moustaches. La tablée semble déjà bien imbibée.

— Qu'est-ce que tu fais, seul au bar ? m'enquiers-je après avoir désigné son verre de whisky du regard.

Sa grimace me laisse entendre que je viens de mettre les pieds dans le plat.

— Tu vois la blonde là-bas ? finit-il par demander.

Je scrute la foule des consommateurs, à la recherche de « la blonde là-bas » dans le bar plein à craquer. Je finis par la localiser en compagnie d'un grand mec, blond lui aussi.

— Oui.

— C'est mon ex, Noémie, lâche-t-il, maussade.

— Et lui c'est son nouveau copain, le prof d'anglais ?

— Ouais. Ça me plombe un peu la soirée de les voir ici.

— Je comprends...

Son air abattu m'attriste ; malheureusement, il n'y a pas grand-chose que je puisse faire pour lui rendre sa bonne humeur.

— Après tu peux rester planté là à picoler en déprimant, ou sinon, tu peux aussi faire danser une copine. Ça ne la fera pas revenir, mais ça te permettra de ne pas penser à elle pendant un moment.

Il rit avant de me déclarer :

— Je suppose que tu es la copine en question ?

— Ben, à moins que tu aies quelqu'un d'autre sous le coude...

En le voyant soulever son coude pour regarder en-dessous, je ne peux m'empêcher de rire.

— Non, personne. Tu feras l'affaire, tu es plutôt jolie...

— Je ferai l'affaire... C'est absolument charmant !

— Tu sais bien que je pourrais tomber amoureux de toi, Jade, déclare-t-il, faussement sérieu.

— Évite de tomber, on se fait toujours mal quelque part.

Léo me lance un regard malicieux avant de s'emparer de mon poignet.

— Tu n'es pas censée être avec des amis ce soir ? s'enquiert-il.

— Si. Mais je peux aussi passer un peu de temps avec un copain sans que ça ne pose problème.

— C'est vrai. Alors allons danser entre copains.

Et il me guide jusqu'aux escaliers.

— J'espère que tu as conscience que ta chemise est horrible ? lui lancé-je en le suivant.

— Ta robe brille tellement qu'elle a la capacité d'éblouir le soleil. À toi toute seule, tu peux déclencher une éclipse.

J'éclate de rire tandis qu'il s'arrête devant la porte menant à la partie dansante, la musique résonne sourdement derrière l'épais battant.

— De toute façon, tu pourrais être habillée dans une camisole que tu serais quand même jolie.

— Si Roméo racontait des craques pareilles à Juliette, je comprends mieux pourquoi elle s'est suicidée.

— Laisse Roméo et Juliette en dehors de ça, ils se sont juste plantés dans le timing ! En même temps Juliette l'a joué en solo ! Tu vois, quand les filles sont aux commandes, ça finit toujours en drame.

— Hum, ça frise le machisme tout ça...

— Non, ce n'est pas mon genre ! Bon alors tu es prête à danser avec moi ? s'enquiert Léo en m'adressant une œillade amusée.

— Affirmatif, caporal, je ne recule jamais devant une mission, aussi éprouvante soit-elle !

— Je ne te permets pas, je suis un danseur hors-pair et je n'ai jamais écrasé un seul orteil.

— Me voilà rassurée.

Avec un dernier sourire en coin, il pousse la porte et nous pénétrons tous deux dans la salle. Gagnant la piste, je me laisse aussitôt entraîner par la musique, Barry White susurre « you're the first, my last, my everything ». On se croirait dans Bridget Jones.

Les lumières courent du sol au plafond, milliers d'étoiles multicolores perdues dans un ciel d'encre. J'ignore combien de temps nous dansons ensemble, mais nous nous amusons et jamais je n'aurais pensé que nous aurions pu passer un moment aussi insouciant tous les deux.

En tournant la tête, j'aperçois l'ex-femme de Léo qui est entrée au sous-sol et nous observe. J'espère qu'elle prend conscience en cet instant de ce qu'elle a perdu et à quel point il est formidable.

De son côté, s'il l'a vue, il n'en montre rien. Comme moi, il n'est occupé qu'à se défouler sur la musique.

Soudain, je sens mon téléphone vibrer contre ma peau. L'extirpant de mon soutien-gorge où je l'ai coincé pour pouvoir danser, je découvre que Laëtitia m'appelle.

— On va finir la soirée chez Victor ! Remonte ! hurle ma meilleure amie pour couvrir le son des enceintes.

— OK !

Je raccroche, puis regarde Léo ; il semble avoir deviné que j'allais partir.

— Je dois y aller... Ils m'attendent...m'écrié-je pour qu'il m'entende.

J'observe l'expression de son visage à la recherche d'une quelconque trace de déception, mais ne trouve rien. Léo m'embrasse avec douceur sur la joue et me répond :

— Ça marche, à un de ces jours, jolie Jade.

Je lui souris puis quitte la piste. Lorsque je remonte dans la partie bar, le groupe est en train de se lever pour quitter les lieux. Ils ne sont plus que huit, Jean est parti. Nous sortons tous ensemble dans la rue, ma meilleure amie glisse aussitôt son bras autour du mien et me tire un peu en arrière, laissant les autres nous distancer de quelques mètres.

— Alors ? s'enquiert-elle.

— Alors quoi ?

— Ben avec Léo, tu as changé d'avis ?

— Non non. On s'amusait entre potes, il sait ce que je pense de tout ça, je le lui ai déjà dit.

— D'accord, c'est top que vous vous entendiez aussi bien ! Tiens, ça me fait penser, ça s'est bien passé hier soir avec Lorenzo ?

— Oui, on a juste discuté ; on apprend à se connaître. Ettoi, avec Romain ?

Sa mine s'assombrit, annonçant l'existence d'un élément perturbateur qu'elle n'avait pas vu venir.

— Mélanie... C'est son ex.

Le ton est rude.

— Ah... Elle sait que vous êtes ensemble ?

— Oui, elle est au courant, je me suis assurée de bien faire passer le message.

Pourquoi je ne suis pas étonnée ? Ma meilleure amie est possessive, que ce soit en amour ou en amitié. Cependant, elle est rarement dans l'excès, ça a donc un petit côté attendrissant.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons à l'appartement de Victor. Je comprends, en écoutant les discussions, que Guillaume et Jean sont en colocation, tout comme Mélanie l'est aussi avec la fameuse Justine qui se trouve en Angleterre et doit bientôt rentrer.

Nous nous asseyons autour d'une table basse et les conversations se poursuivent.

Julien et Mélanie se rapprochent de plus en plus. À mes côtés, je sens Laëtitia sur la défensive. Pourtant, Mélanie ignore complètement Romain, ce qui devrait l'apaiser, mais de toute évidence, mon amie ne se sent pas encore en sécurité avec leur passé commun.

Durant les deux heures suivantes, je sympathise un peu avec tout le monde, en particulier avec Victor, qui ne manque pas d'humour. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas passé un tel moment avec une bande d'amis, même si ce ne sont pas les miens. Ça me rappelle mes soirées avec Laëtitia, Pauline, Benoît et toi...

Lorsque mon téléphone se met à nouveau à sonner, il me faut m'isoler dans une autre pièce pour prendre l'appel tant il y a du bruit à l'intérieur du salon.

— Allô ? lancé-je tout en fermant la porte de la cuisine dans mon dos.

Seul un grésillement me répond. Alors que je m'apprête à parler, la communication s'interrompt, me laissant perplexe. Au même moment, je découvre sur l'écran un message de ma mère. Je décide de rappeler le précédent numéro avant d'ouvrir le texto et tombe directement sur la messagerie. Probablement quelqu'un qui s'est trompé.

Dans son SMS, ma mère me demande comment je vais, me réitère son invitation pour Noël et cetera. Je lui confirme ma venue, prends de ses nouvelles, et aussi de celles de mon père et mon frère.

Le mouvement de la porte qui s'ouvre me fait lever les yeux de mon téléphone. Lorenzo referme derrière lui, puis, la mine indécise, finit par me demander :

— Ça va ?

Dans sa voix plane une note de méfiance. J'ignore pourquoi il est venu me rejoindre alors je me contente de répondre simplement pour le laisser orienter la conversation.

— Ça va. Et toi ?

Il avance en silence, ignorant ma question ; mon pouls s'accélère à chacun de ses pas. Désireuse de maintenir un espace entre nous, je recule lentement vers la fenêtre.

— C'était qui, le mec avec qui tu es partie danser ? reprend Lorenzo en scrutant mon visage de ses iris lagon.

— Un ami.

— Un ami ? Tu es sûre que ce n'est pas un peu plus ?

— Il y a eu un peu plus, très brièvement. Maintenant c'est terminé.

Ma réponse vient fermer les traits de son visage. Je ne pensais pas que ma sincérité le contrarierait ; à mon sens, nous nous connaissons depuis trop peu de temps pour éprouver ce genre d'émotion l'un envers l'autre.

— Pourquoi ? finit-il par demander d'un ton neutre.

— Nous ne cherchions pas la même chose. Il voulait avancer, se reconstruire. Moi je suis toujours amoureuse de mon passé.

Cette fois, un bref éclat de déception traverse ses iris, quand il prend la pleine mesure de mes paroles. Je condamne toute possibilité avant même d'essayer, je le sais. Un battement de cils plus tard cependant, Lorenzo s'est repris.

— Je ne veux pas que tu décides pour moi, affirme-t-il en se rapprochant à nouveau.

Je tourne brièvement la tête pour voir où se situe le mur. Plus que deux pas avant d'être acculée.

— Lorenzo, je l'aime toujours. Et je ne veux pas l'oublier.

Ses pupilles fichées dans les miennes, il me fixe avec intensité sans prononcer un seul mot. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui peut se tramer dans sa tête en ce instant. Ce genre de déclarations, déjà assénées à trois reprises, refroidirait n'importe quel homme mature, alors un mec de son âge...

Je m'attends à le voir s'écarter et m'abandonner là, lassé de mes refus, mais il agit d'une manière totalement imprévisible. En un claquement de doigts, ses mains ont capturé ma mâchoire et m'ont attirée fermement à lui. Ses lèvres ont déjà happé les miennes, quand je réalise qu'il est en train de m'embrasser. Pétrifiée, il me faut quelques secondes pour me ressaisir. Mon cœur battant à tout rompre, envoie mon pouls résonner à mes oreilles, la fine peau de ma bouche fourmille sous chacun de ses mouvements. Le baiser de Lorenzo est doux et passionné en même temps. À travers lui, je perçois sa tension, sa retenue et son désir...

Alors, malgré ton prénom qui résonne dans ma tête, malgré les cris de mes petits démons, le poids de la culpabilité et cette envie de pleurer, je laisse mes lèvres s'animer sous celles de Lorenzo. Sur ma langue, je perçois le goût de son dernier whisky recueilli sur sa bouche et dans mes narines, les effluves de son parfum, mélange de son odeur naturelle associé à une note fruitée, probablement de la mandarine. À mesure que notre baiser s'approfondit, la température de mon corps s'élève considérablement, ma respiration se hache, mes tempes palpitent et soudain, au creux de mon ventre, une tension qui ne m'a plus envahie depuis des mois se manifeste.

Du désir !

Impossible !

Choquée, je m'écarte vivement de Lorenzo et, la main tendue devant moi, lui signifie de rester à distance. Face à ma réaction, décontenancé, il finit par bredouiller :

— Désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris.

À ce moment précis, la porte s'ouvre, me reconnectant à la réalité. Julien entre dans la pièce et se fige instantanément.

— Qu'est-ce que tu fous, mec ? attaque-t-il. Je t'avais dit de ne pas t'approcher de Jade !

— Quoi ? m'indigné-je.

Même si je tolère bien son côté frère protecteur, il ne faudrait pas non plus qu'il tombe dans l'extrême.

— Lorenzo ne cherche que du cul, Jade ! Ce n'est clairement pas ce dont tu as besoin en ce moment ! décrète Julien avant de s'adresser de nouveau à son ami. Tu fais ce que tu veux avec les autres filles, mais tu ne touches pas à ma meilleure pote !

Lorenzo hoche la tête face au regard scrutateur de Julien et je comprends qu'il a honte d'avoir cédé à son envie.

— Jade, viens on bouge.

Mon ami a beau vouloir me protéger, je trouve son attitude très dure envers Lorenzo.

— Jade, viens avec moi, je t'assure que c'est pour ton bien, insiste-t-il. Et toi mec, ne m'en veux pas. Il y a des personnes avec qui on peut s'amuser sans souci et d'autres avec lesquelles on ne peut pas.

Ils échangent tous deux un regard entendu puis Lorenzo hoche la tête et quitte la pièce. Je suis perplexe, ne comprenant pas trop comment j'ai pu passer d'un tel état de fébrilité à plus rien.

— On rentre ? me demande Julien.

— Oui, allons-y.

Nous retournons dans la salle pour dire au revoir aux autres. Lorenzo s'est déjà s'éclipsé. Laëtitia, de son côté, décide de rester avec Romain.

Arrivés à l'appartement, Julien file dans sa chambre et moi dans la mienne pour me changer. Une fois en pyjama, j'attrape Isis et le rejoins.

Il est allongé dans son lit en train de regarder un film déjà entamé à la télé. Je me glisse sous les draps et me cale contre lui, tout en déposant Isis entre nous deux.

— Tu as été dur avec Lorenzo...

— Je sais, mais il ne m'en voudra pas. Il a compris que j'avais agi pour toi et pas contre lui. Quand il m'a demandé ton numéro, je lui avais déjà expliqué ta situation.

— Il n'a peut-être pas de mauvaises intentions envers moi, tu sais.

— S'il se comportait différemment avec les filles, peut-être que j'aurais agi d'une autre manière.

— Et si je ne voulais pas que tu me protèges ? lui demandé-je avec douceur afin de ne pas le blesser. Tu y as pensé ?

— Penser, je ne fais que ça...

Moi aussi. Incessamment depuis notre rupture. Et ces derniers temps, un peu plus encore.

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