📖 Chapitre 21 📖
Au moment où on passa les frontières de la ville, je remarqua qu'il commença à appuyer sur l'accélération et vis la barre des kilomètres dépassée les cent à l'heure, allant vers les cent-vingt, cent-trente et plus encore mais je dévia la tête, préférant regarder devant moi et éviter de mourir de peur.
- On va où ? Je le demande ensuite cherchant à me distraire.
- Deston. Il lâche en m'adressant un léger sourire. Un sourire auquel je répond me rappelant de cette sortie scolaire et des 6 heures de route à faire pour y arriver.
Au moins maintenant je sais qu'il ne conduit pas comme un malade juste pour essayer de me tuer.
Et quelques minutes plus tard, je m'entend reprendre :
- Où exactement à Deston ?
- Ça, je ne peux pas te le dire. Il réplique cependant et je l'adressa un regard noir, ce qui le fit bien rire.
Au bout d'un certain temps, je décida de fermer les yeux et d'essayer de somnoler dans l'espoir de m'endormir. Comme ça au moins j'oublierais à quel point mon chauffeur s'en fout des limitations de vitesse. Ou encore si jamais on meurt, je ne ressentirait rien.
- T'es vraiment risible. Je l'entend alors se moquer et je fronça les sourcils.
- Je viens de penser à voix haute, c'est ça ? Je lâche en comprenant et il se contenta d'afficher un sourire moqueur. Et ignorant son sourire, je demande : On ne pourrait pas aller moins vite ?
- On pourrait mais c'est plus drôle comme ça. Il décide de plaisanter en m'adressant un clin d'œil et je l'adressa un regard noir en retour. Sérieusement, si on ne va pas à cette vitesse on arrivera là-bas au plus tôt à 23h. Il reprend ensuite et je ne pu qu'accepter.
**
Finalement ce qui arriva à me rassurer durant ce trajet infernal, ce ne fut ni le sommeil ni mes pensées mais Aaron.
Oui.
Il a réussi à me rassurer grâce à ses plaisanteries et son sens de l'humour, qui se constitue surtout des moqueries à mon égard, mais n'empêche qu'il m'a bien fait rire. Et surtout, il m'a aidé à oublier à combien de kilomètres par heure il conduisait sa voiture.
**
À vingt heure, on arriva à Deston car oui : grâce à ses excès de vitesse, il a réussi à transformer six heures de route en trois.
À mesure qu'on avançait, je remarqua à quelle point Deston était plus grande que Larweïville. Il faut dire que la dernière fois je n'avais pas vu grand chose, juste le musée, le parc et l'hôtel où on a passé la nuit.
- Là t'es obligé de me dire où on va. Je lance à l'adresse du blond alors qu'on s'engageait vers le centre-ville. Et :
- Pas forcément. Il répond. Et même si je le fais, ça ne changera rien.
- Pas faux alors pourquoi ne pas le faire ?
- Parce que ça t'embête. Il répond machinalement en me lançant un clin d'œil mais je n'eus pas le temps de le répondre car il sa gara à ce moment devant une maison assez grande, dans le même style que chez lui à Larweï, et qui capta aussitôt mon attention.
- Aaron on est chez qui là ? Je le demande alors et :
- J'adore quand tu prononce mon prénom, je ne sais même pas pourquoi. Il lâche en me regardant dans les yeux, sûrement pour changer de sujet. Et ça fonctionna car je fut beaucoup trop gênée par sa remarque pour me rappeler de ma question. On y va ? Il ajoute donc avant de sortir de la voiture.
Je mis un moment avant de le suivre. Et il ferma ensuite sa Ferrari et se dirigea vers la maison, me poussant à en faire de même.
Bizarrement, il avait la clé avec lui. Et :
- Comment ça se fait que tu ait la clé ? Je le demande d'ailleurs voulant assouvir ma curiosité et il attendit qu'on fit à l'intérieur pour répondre :
- C'est parce que c'est aussi chez moi ici.
Je fronça les sourcils et il continu :
- Tu veux vraiment savoir ?
Et je hocha vigoureusement la tête.
- Toi et ta curiosité. Il remarque alors dans un demi sourire avant d'ajouter : Après le dîner dans ce cas. Je ne sais pas toi mais moi j'ai faim.
- Pareil. J'acquiesce donc en le suivant vers la cuisine.
- Je te préviens, je ne suis pas très bon cuisiner. Il remarque aussitôt en sortant quelques choses, du gratin de pâte, du four.
- C'est toi qui a fais ça ? Je lâche ne pouvant effacer la trace de surprise dans ma voix.
- N'exagère pas, je ne suis pas nul à ce point. Il réplique d'ailleurs.
- Désolé mais je ne vois pas où t'a pu trouver le temps de ...
- Je n'avais pas cours l'aprem'. Il me coupe et je ne trouva rien à dire. C'est la première fois que quelqu'un faisait ce genre de chose pour moi.
Il s'apprêtait à nous servir lorsque, trouvant une meilleure idée, 'fin je crois, il monta à l'étage avant de descendre quelques minutes plus tard avec une couverture et un panier repas.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Je le demande alors et :
- Ça te dit : on mange dehors ? Il lance ce qui me fit sourire.
**
Quelques minutes plus tard, on se trouvait installé sur une couverture au parc de Deston.
Et comme on s'était trop précipité, on apporta qu'une assiette, un couteau et une fourchette. Et comme on avait également trop la flemme de revenir, on s'en contenta.
Résultats ? Il s'amusait à me prendre pour un bébé et à me servir lui-même, décrétant que je ne savais pas me servir de mes mains. Mais bon. Ça restait drôle.
Et après avoir fini à peu près la moitié du plat, on s'allongea sur la couverture et on observa les étoiles. Moi, en tout cas, c'est ce que j'étais en train de faire en remarquant à quel point le ciel était magnifique ce soir.
- Alors, cette maison ? Je décide de briser le silence au bout d'un moment.
- C'est une des nombreuses acquisitions de mon père. Il aime investir dans des immeubles pour ensuite les louer ou les vendre plus cher.
- D'accord mais pourquoi celle-là est inhabité ?
- C'est l'exception. Il l'a acheté pour ma mère. Il dit cette phrase en serrant la mâchoire.
- Pourquoi ? Je le demande ayant du mal à suivre.
- Tu te rappelle ce que je t'ai dis la dernière fois sur lui, ses foutus règles sur la société et tout ça ? Il se tourna vers moi et je hocha la tête. Et ben, c'est encore ça. Il l'a acheté quelques semaines après qu'elle fut tombé malade. Il l'a emmené ici et l'y a laissé avec une infirmière. Même à moi, il m'empêchait de venir la rendre visite.
Je ne sais pas si il le remarquait mais à mesure qu'il parlait, je commença à retenait mon souffle de peur de le couper.
J'ai l'impression que si je le coupe, il se renfermera. Or je suis sûr que ce soir c'est ma seule chance de vraiment le connaître.
Il le sait probablement aussi, c'est pour ça qu'il prend autant son temps. Il sait qu'après ce soir, il n'y aurait plus de retour possible : j'entrerai dans cette bulle qu'il s'est construit pour s'isoler des autres et je saurais ses secrets, son histoire. J'apprendrai à le connaître et vice-versa.
Et voyant qu'il n'était toujours pas prêt à continuer, je reprend :
- Et ensuite ? Pourquoi il l'a finalement laissé ré-habiter avec vous ?
- Déjà, les parents de Ella sont morts. Et comme sa mère et la mienne sont sœurs : elle a eut sa garde. Et sûrement pour pouvoir toucher aux héritages de Ella, il a tout de suite accepté qu'elle vienne emménager avec nous et comme il avait besoin de ma mère pour ça ... Il laissa sa phrase en suspens et je commence à comprendre quelle genre de personne est son père. Et je suis tellement désolé pour lui. Je n'imagine même pas comment avait été son enfance avec tout ça.
- Et l'autre raison ? Je ne pu m'empêcher d'ajouter, ce qui le fit sourire.
- En y repensant, je ne sais pas trop si ça compte mais je lui avais répété à quel point l'état de ma mère s'était amélioré et combien sa présence était importante pour Ella.
Il eut un long moment de silence et je crois bien que c'était la fin de son histoire.
Je n'avais même pas remarqué mais à mesure qu'on parlait, on s'était rapproché presque à nous coller l'un l'autre. De plus, maintenant, il tenait fermement ma main. Sûrement de peur que je le lâche alors que c'est tout simplement impossible. Je ne pourrais plus le faire après tout ça.
- À ton tour. Il lâche ensuite car oui : c'était à lui de briser le silence cette fois.
- Moi ? Je n'ai rien à dire. Il fit la moue et j'ajoute, espérant le convaincre : Sérieusement, je suis désolé de te décevoir mais je crains que ma vie n'est pas aussi passionnante que la tienne. Mais ça ne marcha pas car :
- Dis toujours. Il insiste aussitôt.
- Je n'en ai vraiment pas envie. Je répond de peur de l'ennuyer et de le faire fuir.
- Allez quoi ! Parle-moi de ta vie avant ou je ne sais pas. Tout me va. Il insiste encore une fois, en me scrutant de ses yeux toujours aussi magnifique et je crois bien avoir oublié comment respirer. Le pire, c'est qu'il a réussi à me faire céder.
Et je suis donc en train de le raconter mon enfance, comment j'ai survécu au collège, à notre premier déménagement et tout ça, ... sans pour autant m'empêcher de l'épier du coin de l'œil de peur qu'il ne s'endorme.
Je sais : ça paraît ridicule mais ça m'inquiète.
Pourtant, il avait tout sauf envie de dormir. Au contraire, il semblait vraiment s'intéresser à ma barbante vie d'enfant et il posait même des questions.
Ce gars est vraiment un mystère pour moi. N'importe qui à sa place s'en fouterai. D'ailleurs moi si je n'étais pas celle qui racontait, je me serais assoupi.
Après mon histoire, il eut un autre silence et je décida de revenir à ma contemplation des étoiles.
- Avalon ? Il me sort pourtant de mes pensées et je me tourna de nouveau vers lui. Tu sais ... Pour hier .... Il commence et je crois que c'est une des rare fois où je le vois mal à l'aise. D'habitude, il dégage tellement d'assurance.
Tout en attendant ce qu'il va dire, je me dis que finalement je n'ai pas envie de savoir ce qu'il va dire.
Après tout, je tiens à lui et lui aussi il a l'air de tenir à moi, 'fin j'espère, et c'est tout ce qui compte ... Non ?
D'ailleurs pour le lui faire comprendre, je me rapprocha et cette fois c'était à moi de sceller nos lèvres ensembles.
Tout d'abord, il sembla surpris mais il se reprit vite en approfondissant notre baiser.
Et une fois à court de souffle, il déposa un bisou sur mon front et me serra contre lui.
Je souris jusqu'aux oreilles. Pour la première fois, il n'avait pas disparu après m'avoir embrassé.
- Tu as froid ? Il me demande au bout d'un moment, après que j'eus un léger éternuement.
- Un peu. Je réponds et :
- Tu veux qu'on rentre ? Il suggère mais je secoua vivement la tête.
- Non, on est bien là. J'argumente.
- D'accord mais ... Il commence avant de se stopper pour lancer : Attends, j'ai une idée.
Et quelques secondes plus tard, une chaleur douce et étrange se dégagea de ses bras et j'en conclu qu'il était en train d'utiliser ses pouvoirs.
Dans un sourire, je me resserra contre lui.
Et tandis que je passa mon temps à observer le ciel, lui s'amusait avec mes cheveux. Il les nouait, les dénouait. Enroula ses doigts avec, etc ...
Quelques minutes plus tard, je m'endormis.
**
Je me réveilla sur un lit, dans une chambre qui m'était inconnue et je croyais qu'il faisait déjà jour mais non, c'était toujours la nuit.
- Je t'ai réveillé ? Me demanda ensuite quelqu'un, Aaron, en entrant dans la pièce et je lui assura que ce n'était rien. Bon alors tiens. Il me passa un tee-shirt. Ta sœur a oublié de mettre un pyjama dans tes affaires. Il se justifie avant de sortir sûrement pour me laisser me changer tranquillement.
Enfin c'est ce que je croyais mais comme au bout d'une demi-heure il n'était toujours pas de retour, j'en déduis qu'il s'était endormis et qu'il m'encourageait à en faire de même.
Je me tourna donc et me retourna dans mon lit mais au bout d'une deuxième demi-heure, je ne m'étais toujours pas assoupi.
Peut-être que je m'étais beaucoup trop vite habitué à sa chaleur tout à l'heure et comme maintenant il n'était plus là ...
Bref, après une heure de plus, de trop, je décida de descendre boire un verre d'eau.
Arrivée en bas, je remarqua que la télé était allumée et que le blond était installé sur le canapé d'en face.
- Tu regarde quoi ? Je le demande alors en approchant et il haussa les épaules.
- En vérité, j'essaie surtout de m'endormir. Il confie ce qui me fit sourire. Lui aussi a ce problème alors.
- Je peux ? Je s'enquit ensuite en désignant la place à côté de lui et il ouvrit les bras comme pour m'accueillir.
Je m'installa donc dans un léger sourire, il enroula ses bras autour de ma taille et je posa ma tête sur son torse.
Je regarda quelques minutes le film en question avant de m'assoupir.
J'entendis juste quelqu'un déposer un bisou sur mon front avant de complètement sombrer dans les bras de morphée.
Finalement, ce n'était pas d'eau dont j'avais besoin mais bien de lui.
**
Le matin, je me réveilla dans mon lit d'hier soir mais cette fois-ci je n'étais pas seule. Aaron était avec moi.
Il avait les bras autour de ma taille, la main posée sur mon ventre, car oui : mon tee-shirt était à nouveau remonté jusqu'à mon nombril, et la tête enfoui dans mon cou à tel point que ses cheveux me chatouillaient le menton.
N'empêche. Je ne voulais échanger ma place avec personne.
J'imagine que je n'ai pas voulu le lâcher hier et il fut contraint de dormir avec moi.
Au bout d'un moment, je le sentis se réveiller à son tour car il bougea pour se déplacer à côté de moi et commença à faire des cercles avec son pouce sur mon ventre. Ce qui, bien sûr, réussi à m'arracher quelques frissons.
- Pardon. Je t'ai réveillé. Il lâche alors et je me contenta de sourire. Au contraire, je préférerait qu'il continue. Mais au lieu de quoi, il lance : Je vais préparer le petit dej' . Et sur ce, il sortit de la chambre.
**
Après m'être douché et changé, je descendis le rejoindre dans la cuisine.
- Alors ? Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
- Comme il y a six heures de route ... Il commence mais je le coupe :
- Non. Je n'ai pas envie de rentrer maintenant.
- Sûr ? Parce que ça veut dire que je vais aussi devoir rouler vite en rentrant. Il lâche dans un léger sourire et :
- Sûr. J'affirme.
- D'accord alors tu veux faire quoi ?
- Je ne sais pas, on pourrait se balader en ville. Je suggère et c'est ce qu'on fit.
On passa la matinée à visiter chaque recoin de la ville et il faut avouer qu'on s'était plutôt bien amusé.
Et à midi on se dirigea dans un restaurant assez sympa puisqu'on n'avait plus le temps de préparer le déjeuner.
On s'installa à une des tables de la terrasse et quelques minutes plus tard, une serveuse vient prendre notre commande.
Et comme n'importe quelle fille de mon âge, elle tomba complètement pour Aaron.
En plus, elle était le genre de fille qui arrivait toujours à ses fins avec les garçons. Elle était blonde, très longue et super mince.
- Vous voulez quelques choses ? Elle demande avec des intonations séductrices en se tournant vers lui.
Mais il l'ignora et se tourna plutôt vers moi :
- Tu prend quoi ?
Et je fit mon possible pour cacher le sourire qui brûlait mes lèvres en voyant la tête de la serveuse se décomposer avant de finalement commander le premier truc qui passait sous mes yeux.
Et une fois que lui aussi, il eut fini de passer sa commande, toujours sans prêter attention à la serveuse, celle-ci s'éloigna contrariée.
Et je souris jusqu'aux oreilles.
- Qu'est-ce te fait sourire comme ça ? Il s'étonne d'ailleurs et je désigna l'endroit où la serveuse venait de partir.
- T'a pas vu comment elle te regarde ? Je lance alors et il haussa les épaules.
- C'est sans importance, la question c'est plutôt pourquoi ça te fait sourire. Il se pencha vers moi et je détourna la tête en rougissant malgré moi.
**
Une demi-heure plus tard, un serveur vient nous servir. Il faut croire que la serveuse de tout à l'heure n'avait pas l'habitude de se faire ignoré.
Il posa le plat de Aaron avant de poser le mien en m'adressant un grand sourire et en lâchant un :
- Voici pour Mlle. Et :
- C'est bon. Tu peux partir maintenant. Le fit alors remarquer le blond et le serveur déguerpit aussitôt.
Et bien sûr, je l'embêta à mon tour car oui : c'est ce qu'il m'a fait tout à l'heure en découvrant pourquoi j'avais souris.
**
Après le repas, on partit prendre nos affaires et au moment où je m'apprêtais à entrer dans la voiture, il me stoppa et me fit me tourner vers lui.
- Il y a un truc que je voulais faire avant qu'on y retourne.
- Hum ? Je releva la tête et eut tout juste le temps de le voir se pencher vers moi avant que ses lèvres ne viennent se poser sur les miennes.
Les papillons s'envolèrent de mon ventre et mon cœur rata un battement.
**
Sur la route, pendant notre trajet de retour, je mis la musique en marche et cette fois, je réussi à m'endormir.
Arrivée devant chez moi, je remarqua que Ryan, Tara et Rebecca ? Nous attendaient sur le perron, ce qui me surprit.
- Qu'est-ce qui se passe ? Je demande donc en sortant de la voiture et :
- Elle est au courant. Me répond Tara en désignant la brune à côté d'elle.
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