1 - Today I met with an angel
Note : Dans cette histoire, Tsurugi (Kyouka) est une fille transgenre. C'est ma fanfic, je n'accpeterai aucune critique envers mes headcanons. Si ça ne vous plaît pas, quittez directement ce livre. ...j'allais dire qu'il y a plein d'autres Kyouten qui vous attendent sur Wattpad, mais c'est faux, 90% ont jamais été terminés. Du coup c'est juste triste pour vous.
Sur ce, bonne lecture 💜
"Aujourd'hui j'ai rencontré un ange"
~☆°
Lundi 13 mai, 15:12
Certains disent que le temps est notre pire ennemi. Qu'il nous empêche d'accomplir tout ce qu'on souhaite, qu'il finit toujours par nous priver de ce à quoi on s'est attaché. D'autres au contraire disent que ceux blâmant le temps lorsqu'ils ne parviennent pas à remplir un objectif sont des lâches cherchant un coupable facile à leur propre incompétence. Mais, au fond, le temps est neutre, et ne fait que s'écouler sans se préoccuper des tracas mondains de l'être humain.
Moi ? Je n'en pense pas grand chose. Actuellement, j'ai un peu autre chose à faire que me replonger dans mes cours de philosophie de l'année dernière, alors que je suis censée finir mes exercices de phonologie d'ici un quart d'heure. Sauf que ça fait dix minutes que j'ai dissocié devant ma feuille, assise sur un banc du couloir de la fac, alors qu'il me reste toute une page de transcription à finir.
- Eh bah, ça bosse dur à ce que je vois. Un peu plus et tu pourrais passer pour une élève modèle, ma chère Kyouka.
J'ai à peine le temps de relever la tête qu'un individu aux couettes roses s'est déjà installé à côté de moi. Il jette un rapide coup d'œil à ma feuille d'exercice et ne peut que contempler le vide intersidéral qui s'y trouve.
- Eh bah, ça vole pas haut. Tu veux de l'aide ?
- Nan, te fatigue pas Ran. Je verrai avec la correction, je lâche, résignée.
Ranmaru sourit, et me tapote l'épaule d'un air compatissant. Iel est bien plus studieux que moi, et, pourtant, iel prend toujours le temps d'offrir son aide en cas de galère. Des fois, je me demande d'où lui vient toute cette motivation. Faut pas croire, j'aime bien mes études. Seulement, je mentirais en disant que l'envie de brûler mes feuilles de cours ne m'a jamais traversé l'esprit. Les joies des études supérieures, je suppose.
Je range la copie dans mon classeur de cours sans plus de préoccupation. On est à l'université, de toute façon. Les profs considèrent déjà que c'est un miracle quand on se pointe en cours, alors ils ne s'amusent pas à vérifier qu'on ait fait nos exercices comme au collège.
Je me dirige vers la salle de cours en compagnie de Ranmaru alors qu'on discute de tout et de rien. Comme on est un peu en avance, on ne croise pas grand monde dans les couloirs. En général, la salle du cours de phono d'aujourd'hui est vide avant notre heure, alors on devrait pouvoir s'y poser tranquillement en attendant la prof. En chemin, une certaine personne nous rattrape dans les escaliers, grimpant les marches quatre à quatre sans même paraître essoufflée.
- Vous pourriez m'attendre avant de monter !
- T'arrives toujours à la bourre, d'habitude, je réplique.
Sakura me regarde d'un air outré, sans pouvoir nier les faits. Puis, Ranmaru lui demande si elle a fait les exercices pour le cours, et son visage devient livide.
- Y'en a pas une pour rattraper l'autre... Ran soupire de désespoir.
- T'inquiète, on oubliera pas de regarder tes réponses si la prof nous demande de participer, je rétorque avec un sourire narquois.
- Des fois je me demande pourquoi je traîne avec vous.
- Parce que t'as eu pitié de nous en nous voyant galérer, intervient Sakura.
C'est vrai que notre trio ne s'est formé qu'en début d'année. Pourtant, des fois, j'ai l'impression de connaître ces deux-là depuis une éternité. Enfin, Sakura, je la connaissais déjà vu qu'on fréquentait le même lycée, on ne s'était juste jamais vraiment parlé jusqu'à récemment. Quant à Ranmaru, c'est en fait Sakura qui l'a invité à se joindre à nous un peu après la rentrée. Ça a du bon, d'avoir des amis sociables.
On rentre enfin dans notre salle de classe, libre comme prévu. Pourtant, Ranmaru, qui mène la marche, s'arrête d'un seul coup au lieu d'aller s'asseoir. Interloquée, je suis son regard pour comprendre le problème : quelqu'un occupe une de nos tables habituelles. Evidemment, les places n'appartiennent à personne. Mais voilà, Ran aime avoir ses petites habitudes, alors forcément, la situation ne lui plait pas. De plus, une autre question nous préoccupe :
- C'est qui lui ? murmure à peine Sakura.
Sa discrétion frôle le zéro absolu. Heureusement, le garçon assis à notre table a l'air trop concentré sur ce qu'il fait pour lui prêter attention. Il a de courts cheveux bruns un peu en désordre, des yeux bleus très clairs, un peu de la même couleur que le ciel, et il semble assez petit (même si c'est difficile à dire, vu qu'il est assis). Il arbore une mine studieuse, bien qu'un peu contrariée. Je crois que lui aussi, il galère sur les exercices de phonologie.
En tout cas, à moi non plus, il ne me dit rien. Je sais bien que je ne suis pas la meilleure pour retenir le visage des gens, mais notre groupe de TD est quand même assez petit, alors s'il venait régulièrement, je pense que je me souviendrais de lui. Ranmaru ne le reconnait pas plus que nous, et hausse les épaules, peu préoccupée par la question.
- C'est sûrement un soldat qui a lâché l'affaire en cours de route et a décidé de revenir.
Sakura se met alors à fixer intensément le nouveau venu. Heureusement qu'il ne nous a toujours pas remarqué, parce que si c'est vraiment un déserteur ayant décidé de retenter sa chance, il fuirait à coup sûr en la voyant. Cette fille me fait flipper des fois. Lorsqu'elle le lâche enfin du regard, c'est pour conclure :
- Nope, inconnu au bataillon ! Jamais vu !
Si elle dit ça, c'est qu'on peut la croire sur paroles. Sakura a une excellente mémoire des visages, presque terrifiante. Donc, c'est un nouvel élève. Peut-être qu'il s'est réorienté récemment. Ou alors il n'a juste jamais mis les pieds à la fac jusqu'à maintenant, même s'il était inscrit. Peu importe, au fond, ça ne nous regarde pas. On va juste devoir prendre une autre table, n'en déplaise à Ranmaru.
Je remarque alors que Sakura, qui se tenait à ma gauche il y a même pas deux secondes, a disparu des radars. Surprise, je parcours rapidement la salle du regard, pour la retrouver... devant le nouveau. J'y crois pas, elle est irrécupérable celle-là. C'est la fac ici, les gens seuls ne sont plus des Pokémons rares dont il faut s'inquiéter. Mais bon, j'imagine que je parle à un mur, là.
- Salut ! Tu débarques, nan ? Tu t'appelles comment ?
Le nouveau lève enfin la tête, et lui sourit. Bon, au moins, il n'a pas l'air terrifié par cette folle.
- Euh, oui, je viens d'arriver. Je m'appelle Tenma ! Tenma Matsukaze !
Tenma Matsukaze ? C'est bizarre. Ça me dit un truc. Mais j'ai beau chercher, je n'arrive pas à me rappeler quoi. J'imagine que je me fais des idées. Sakura se présente à son tour. Entre-temps, elle s'est assise juste devant Tenma, et a l'air bien décidée à passer le cours là.
- Ran, Kyou ! elle nous interpelle alors. Restez pas plantés là, venez vous présenter aussi !
Génial. Non seulement madame est sociable, mais en plus elle nous force à l'être aussi. Ranmaru bouge le premier, et, évidemment, iel prend directement place à côté de Sakura, parce que le lundi, iels se mettent toujours à la même table. Ben voyons. Résignée, je m'approche à mon tour et indique la chaise voisine à celle de Tenma.
- Je peux ? je l'interroge simplement.
- Bien sûr ! répond-il avec enthousiasme.
C'est la deuxième fois qu'il sourit. Sauf que, cette fois, son sourire m'est directement adressé. Et, dans ce visage radieux, je trouve quelque chose, quelque chose... d'indescriptible, qui ne me laisse pas de marbre. Cependant, ne voulant pas attirer l'attention sur moi, j'essaye de masquer cette sensation soudaine tandis que je m'assois comme si de rien n'était. Heureusement, personne ne remarque rien, et Ranmaru se présente à son tour :
- Moi, c'est Ranmaru Kirino, mais tout le monde m'appelle Ran.
Tenma acquiesce, avant de se tourner vers moi.
- Et toi ?
En fait, ce n'est pas juste son sourire. Son regard aussi me plonge dans un monde de sensations inconnues. J'ai l'impression de fixer directement le ciel, non, plus que ça, de m'être envolée au beau milieu des nuages. Ses yeux sont envoûtants, son sourire illumine cette simple salle de classe jusqu'alors terne.
Je crois que j'ai perdu la tête. Et c'est une sensation bien plus plaisante que je ne voudrais l'avouer.
- Kyouka Tsurugi, je réponds, incapable d'articuler une réponse plus sophistiquée.
Je n'ai jamais cru au coup de foudre ou à n'importe quelle connerie du même registre. Pour moi, on ne peut s'attacher à quelqu'un que lorsqu'on a appris à le connaître. Pourtant, je ne me suis presque mise à croire au destin lorsque j'ai entendu ces simples mots traverser ses lèvres toujours parées de leur plus beau sourire :
- Enchanté, Kyouka.
Si son regard a le pouvoir de me propulser en plein ciel, alors je crois bien que je viens de rencontrer un ange.
16:17
Hélas, même la venue providentielle d'un ange ne peut effacer la dure réalité de la vie. A savoir, il ne peut rien faire contre le mal de crâne qui s'empare de nos pauvres personnes quand la professeure se met à lister les graphies du son vocalique /ɪ/. C'est, entre autres, un i cours qu'on prononce plus comme un mélange entre le i et le é que comme un vrai i. La prononciation anglaise, c'est un joyeux bordel qui donne à tous les élèves de LLCER des envies de meurtre et de défenestration.
- Attends, t'es en train de me dire qu'à la fin de chocolate c'est censé être un i court ??? s'exclame de désespoir Sakura.
La professeure ne lui dit rien, et s'amuse au contraire de sa réaction. Je crois que la seule raison qui pourrait pousser quelqu'un à devenir prof de phono, c'est de voir la souffrance des élèves quand ils se rendent compte que la prononciation de beaucoup de mots a été décidée à pile ou face par des gens bourrés à trois heures du matin. C'est vraiment une matière de sadiques. Ou de masochistes, au choix.
A côté de moi, Tenma a l'air au bout de sa vie. Le pauvre, il débarque, et on l'assomme déjà avec le cours le plus traumatisant de cette licence. Ayant un peu de peine pour lui, je me penche pour lui souffler :
- T'inquiète, on perd tous 300 de QI quand il s'agit de phono.
Ma remarque lui arrache un rire discret. Et moi, sans trop savoir pourquoi, je souris. Il a un joli rire. Un rire angélique.
- Bon, ça sera tout pour aujourd'hui. N'oubliez pas les exercices à la fin de la brochure pour la semaine prochaine !
Je soupire à la fois de soulagement et de fatigue, sachant très bien que je passerai encore trois heures à essayer de comprendre la différence entre un schwa et un chevron. Au moins, là, on a une heure de pause pour se remettre de nos émotions. On va sûrement la passer à traîner dans les couloirs pendant que Sakura se bat contre le distributeur automatique pour boire son quarantième chocolat chaud de la journée...
- On va bosser à la BU ?
...sauf si Ran s'en mêle. Je l'aime bien, mais des fois, il me fatigue à être aussi sérieux. Sakura tire la même tête que moi. J'imagine qu'elle n'a pas très envie de dire adieu à son chocolat chaud, même si ça ferait du bien à son portefeuille. Néanmoins, elle finit par céder, et, n'ayant pas envie d'être la seule débile à errer sans but dans les couloirs, je suis le mouvement.
Du coin de l'œil, je remarque que Tenma joue nerveusement avec les lanières de son sac. Ah, c'est vrai que je lui bloque le passage. Pourtant, quand je me décale pour le laisser partir, son visage se teinte de...déception ? Oh. Oh merde. C'est le registre de Sakura, ça, pas le mien. Sauf que non, madame est trop occupée à regarder son téléphone, et Ranmaru commence déjà à quitter la salle.
Ce serait tellement facile de le laisser partir sans rien dire. Après tout, on ne se connaissait même pas il y a une heure. Sauf qu'il faut croire que la lumière de l'ange m'a définitivement aveuglée. Ca, ou la phonologie a enfin eu raison de ma santé mentale.
- Tenma ? je l'interpelle, détournant cependant les yeux.
- Oui ? répond-il alors que je l'entends soudain s'arrêter.
- Tu... tu veux venir avec nous ?
Lorsque j'ose enfin croiser son regard, j'y trouve de l'étonnement mêlé à une once d'espoir. Sakura et Ranmaru également se stoppent et lèvent soudainement les yeux de surprise. En fait, je ne reviens moi-même pas de ce que je viens de faire. Je suis censée être l'asociale du trio, celle qui râle chaque fois qu'un de ses amis (souvent Sakura) adresse la parole à une personne random.
Et pourtant... j'imagine que Tenma a cessé d'être un random dès notre premier échange.
- Vraiment ? Ca vous dérangerait pas ? il demande, incertain.
- Bien sûr que non ! intervient Sakura, retrouvant enfin son rôle de papillon social du trio. Vu que t'arrives tout juste, on peut même t'aider, pas vrai Ran ?
- Si tu te sens capable de supporter Sakura qui rigole toute seule toutes les cinq minutes et Kyouka qui met la musique à fond dans ses écouteurs, je t'en prie, viens.
Je la fusille du regard, tandis que Sakura attrape le chiffon pour effacer le tableau avant de le lui lancer à la figure. Ranmaru se contente de rire avant de prendre la fuite, et mon amie au chignon rose part à sa poursuite.
Quant à Tenma, bien que perplexe devant une telle scène, son visage paraît d'autant plus éclatant maintenant qu'on l'a invité à nous rejoindre. Il part à la suite des deux énergumènes aux cheveux roses, et il me faut quelques secondes avant de revenir à la réalité, si bien qu'il m'interpelle :
- Kyouka ? Tu viens ?
Je cligne des yeux plusieurs fois avant d'enfin me mettre en route à mon tour. On rattrape très vite Sakura et Ranmaru, toujours en train de se crêper le chignon. Tenma ne parle pas beaucoup, en revanche, son rire résonne dans les couloirs, même à travers le brouhaha des autres d'étudiants qu'on croise. Je souris également malgré moi, portant la main à mon cœur, où une douce chaleur se diffuse dans mon corps tout entier.
Je crois que cette journée m'a définitivement fait perdre la tête. Et c'est une sensation que je pourrais finir par apprécier, si ce n'est pas déjà le cas.
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Notre chère Kyouka vient d'expérimenter ce qu'on appelle couramment le coup de foudre. En même temps, qui peut résister au sourire de Tenma ?
Je sais que le trio KyouRanSaku est un peu aléatoire, mais j'avais juste envie de placer Ran et Sakura dans cette fic parce que je les aime.
Btw, oui, je vais totalement dump tous mes traumas de cours à la moindre occasion. Le pire c'est qu'en vrai, j'aime bien la phono. Ca n'a aucune logique, la prononciation des mots est plus aléatoire que mon anxiété, mais c'est rigolo d'utiliser des petits symboles à la con pour transcrire des mots. Je suis clairement maso.
Sur ce, à la prochaine 💜
PS: l'inconsistance des pronoms de Ranmaru n'est pas une erreur.
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