chapitre - 8
Mon ami
Je me suis levé tôt aujourd'hui et je me suis mis aux fourneaux pour préparer le petit-déjeuner de mon père, comme je sais qu'il raffole des pancakes, je lui en fait une petite douzaine.
En espérant qu'il les trouvera bon, je suis pas le plus doué en cuisine, au contraire même, j'ai tendance à tout cramer.
Vers 7h20 ,la sonnerie de la porte se fait entendre et je vais ouvrir pour voir qui peut bien me déranger à une heure pareille.
- Salut je voulais savoir si tu voulais bien que je t'emmène au lycée, j 'ai pas pris ma moto t'en fais pas, ton baptême sera pas aujourd'hui, débite Clément sur le pas de ma porte.
- Bonjour Clément, oui je veux bien, mais entre je t'en prie, je ne suis pas encore prêt à vrai dire, dis-je en refermant la porte derrière lui.
- Tu vas bien ? Tu es blanc comme un mort, dis-moi, as-tu mangé ? Et tu n'as pas froid habillé comme ça ? Me demande-t-il en me regardant de la tête aux pieds.
Je comprend pas ce qu'il veut dire puis je remarque que je ne porte pas de pantalon et que je viens de l'accueillir en boxer, heureusement que c'était lui dans un sens, j'aurais pu me retrouver face au facteur ou à un voisin.
- Non j'allais justement déjeuner, dis-je en retournant en cuisine rouge comme une tomate.
- Ne te prive pas alors, dit-il en me suivant à la cuisine.
Je me sers un verre de jus d'orange et un bol de céréales, avant de commencer à manger à contre-cœur, par chance je finis rapidement mon bol sous les regards appuyés de mon ami.
C'est vrai que comparé à lui je ne suis rien, il n'est pas musclé enfin pas trop quoi, mais il n'a pas la peau sur les os, pas que je sois aussi maigre que lui, mais quand même un peu.
- Bonjour Fabien, me dit mon père en arrivant dans la cuisine dans la même tenue que moi.
-Bonjour papa, voici Clément, mon binôme pour le travail en français, dis-je en le montrant de la tête.
Ils se disent bonjour tandis que je donne à mon père ses pancakes, il me remercie et commence à manger, je me décide à aller me changer un peu gêné de la situation, Clément, lui, me suit dans ma chambre pour ne pas rester avec mon père.
- Retourne-toi je vais me changer, lui demandé-je poliment.
- Tu sais que nous sommes équipés de la même façon, dit-il rieur avant de se retourner.
- Je ne suis pas fan d'exhibitionnisme devant mes amis, c'est pas ton cas à priori, affirmé-je en retirant mon boxer avant d'en enfiler un propre et de terminer de m'habiller.
- J'aime mon corps et j'ai aucune honte à le montrer aux autres, je l'avoue.
Je souris avant de prendre mes affaires et de retourner en bas, je dis à mon père qu'on y va et je quitte la maison.
- D'accord enchanté de vous avoir croisé monsieur, dit Clément poliment en sortant de la maison.
Je monte dans sa voiture et il démarre tranquillement tandis que je préviens mes amis que je ne prends pas le bus aujourd'hui.
- Tu veux faire quoi de 10h à 13h ? Comme on a déjà bien avancé hier, on peut remettre ça à mercredi prochain, non ?
C'est vrai qu'on a fait la plus grosse part du boulot et qu'on peut reporter le reste, mais je ne sais pas quoi faire, à vrai dire.
- Tu ne vas pas avec tes amis ?
demandé-je gentiment.
Il lâche un petit rire que je n'arrive pas à interpréter et finit par me répondre.
- À vrai dire, ils ont cours et je ne m'entends pas avec beaucoup de monde dans notre classe.
C'est vrai que sa cote de popularité n'est pas très haute dans l'école mais il a de bons résultats ce qui fait qu'il n'a pas été renvoyé. Enfin je ne fais qu'une supposition, vu comme il a travaillé avec moi hier, je sais qu'il doit rarement être en échec.
- Tu m'as moi à présent, dis-je en souriant.
- J'aime pas les rôles de soumis comme les esclaves moi, tu sais je suis un homme dominant.
- Dois-je comprendre que tu vas élever le peuple contre moi, ton roi, dis-je en imitant un air sérieux et menaçant.
- Waouh on dirait un petit homme en colère, lâche-t-il alors que je donne un coup de poing sur son épaule.
Il lâche un cri peu viril et masculin, comme si je tentais d'atteindre à sa vie, je me mets à rire pris d'un fou rire alors que lui semble plus gêné qu'autre chose.
- On ne frappe pas celui qui conduit, dit-il d'un ton plaintif.
- Tu as raison un bon roi ne frappe pas ses sujets, en foi de bonne volonté tu as droit à un jour de cours, dis-je une fois le fou rire passé.
On finit par arriver au lycée et je sors de sa voiture, avant de le remercier, je viens seulement de réaliser, en voyant tous les lycéens me regarder que cela peut paraître étrange que moi, un étudiant sans problème apparent, puisse être en bons termes avec la brute du bahut.
Mais ils ne le connaissent pas, je ne dirais pas que je le connais moi aussi, mais j'en sais plus qu'eux et ils se trompent sur son compte, comme moi avant.
- Je vais te laisser, me dit-il en voyant que je regarde tous ces jeunes qui nous lancent des coups d'œil peu discrets.
- Et pourquoi donc je ferais ça ? je lui pose comme question.
- Car... je dois... aller aux toilettes, répond-il en tirant la tête.
Mais pourquoi me ment-il j'ai pas honte d'être son ami, bien au contraire je suis plutôt content de l'être.
- Arrête de mentir, je m'en fous des autres, tu es mon ami et je n'en ai pas honte, dis-je en entrant dans le lycée suivi par lui.
Je vais à mon casier et prends mon cours, Clément me suit et me regarde faire, mais il ne dit rien, comme plongé dans ses pensées et je n'ai pas envie de le couper dedans.
J'ai l'impression qu'il se passe quelque chose dans sa vie, un truc qui le tourmente, mais je ne sais pas ce que cela peut bien être.
On ne se connaît pas assez pour se confier l'un à l'autre et heureusement, dans un sens car, ainsi je ne dois pas parler de mon père et de ma mère, bien que cela me travaille beaucoup, et je ne sais pas comment faire face à tout ça.
C'est vrai que ma vie va changer à présent et je n'aime pas les changements, je sors de mon confort habituel.
- Tu vas bien ? me demande mon ami en ne me voyant pas bouger depuis quelques minutes, tenant toujours la porte métallique de mon casier.
- Mm...oui je pensais juste à un truc et toi ?
- Oui super, je suis content d'être ton ami, dit-il en me lançant un petit sourire que je lui rends.
C'est vrai que s'il y a bien une chose que j'avais pas vu venir c'est bien celle-là, lui et moi sommes amis, encore en début de semaine il m'ignorait puis d'un coup il devient gentil comme si on l'avait frappé sur la tête.
Maintenant que j'y pense c'est même trop surprenant, j'ai un mauvais pressentiment à présent, mais en même temps, c'est peut-être juste mon manque de confiance en moi qui fait que je pense ainsi.
Je devrais plutôt essayer de m'ouvrir aux autres, au lieu de m'imaginer des choses infondées basées sur ma peur des autres.
Mon téléphone vibre et j'aperçois un SMS de ma mère.
-hey j'aimerais qu'on se voie ce soir, afin de parler de tout ça, je serai là à ton retour des cours, ainsi on pourra parler de ce qu'il va se passer et pouvoir avancer.
Tu me manques Fabien
Je souris un peu et j'appréhende mon retour chez moi, j'ai peur qu'ils finissent par se crier dessus, comme à chaque fois qu'ils se mettent à parler, après je pense que je pourrais toujours calmer le jeu si cela vient à monter dans les tours.
Je lui réponds que je serai là et que je l'aime aussi avant de ranger mon téléphone, alors que je remarque que mon ami a lu le message par-dessus mon épaule.
- Oh tu dis à ta maman que tu l'aimes, que c'est mignon, dit-il en prenant une voix bizarre.
- Oh on ne t'a jamais dit de ne pas lire les messages des autres sans leur consentement, violeur de vie privée, lui dis-je en riant avant de le pousser pour passer afin d'aller en cours.
- Ha oui directement les grands mots toi, bon au moins tu es pas un roi si con que ça, dit-il en passant devant moi et en marchant vite pour pas que je le frappe, alors que moi j'assimile seulement ce qu'il vient de me dire.
- Mais je te permets pas petit con, je suis ton roi tu me dois le respect, crié-je sans remarquer que tout le monde me regarde de travers, alors que je me rends compte que je viens de crier ça plus fort que je ne le voulais.
Je le rejoins en classe honteux et la tête baissée, alors que lui est pris d'un fou rire, il s'assoit à un banc et je me place de l'autre côté de la classe car j'ai décidé de le bouder de m'avoir ridiculisé devant tout le monde.
Quand je me retourne vers lui il me fait un clin d'œil et je lui tire la langue.
-Fabien ce n'est pas une manière de se comporter en classe voyons, me réprimande la prof alors que je tente de me cacher dans un trou de souris.
La journée est rapidement passée, principalement parce qu'on nous a annoncé que le cours de 13h a été redescendu à 10h ce qui fait qu'on eu fini à 13h.
Je suis assis sur le banc de la cour à manger mon plat de pâtes quand je vois Clément venir se mettre à côté de moi.
- Comment ça va ? me dit-il en prenant ses tartines dans son sac.
Mais je décide de ne pas lui répondre, car je le boude toujours depuis le matin, j'ai honte de moi quand j'y repense, je suis passé pour un gros gamin à qui on a pris son jouet.
- Ne me fais pas la tête mon king, débite Clément alors que je manque de m'étouffer avec mes pâtes.
Il vient embrasser ma joue et je recule surpris.
- Mais tu fais quoi, dis-je un peu perdu.
- Bah je te fais un bisou pour me faire pardonner, dit-il comme si c'était parfaitement logique.
Il vient redéposer ses lèvres sur ma joue et je lève les yeux au ciel découragé de lui.
Par chance on ne nous a pas vus, bien que je m'en contre-fiche un peu car il n'y a rien à cacher, mais c'est gênant qu'il agisse de la sorte sans-gêne.
On finit de manger tranquillement en parlant à nouveau ayant cessé de le bouder, on s'ouvre plus facilement l'un à l'autre tout en gardant notre part mystère concernant notre vie privée, ce qui n'est pas trop mal je pense.
On a fini par monter dans sa voiture pour qu'il me ramène, je passe le trajet accaparé par ce qui se passe dehors, le temps commence à tourner et le vent à se lever, les jours qui arrivent seront grisonnants. J'espère juste que je ne vais pas tomber malade.
Il se gare devant chez moi, et je soupire.
- Vous voilà arrivé à destination Majesté.
Je souris à sa connerie et vient encrer mon regard au sien avant de lui claquer un bisou sur la joue avant de quitter sa voiture en le remerciant, il me sourit avant de partir en trombe.
Moi je me retourne et me dirige vers chez moi, prêt à tout pour en finir au plus vite.
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