chapitre - 4

Une gueule de bois bien mérité.

On avait fini par arriver chez moi, enfin, je présume, car j'en ai aucun souvenir, non j'ai juste un mal de tête et une odeur nauséabonde de vomi qui envahit l'espace de ma chambre.

Mais en même temps quand je remarque que mon lit en est recouvert, je comprends que ça vient de moi et que je vais devoir prendre une bonne douche et nettoyer mon lit en mettant mes draps à laver, si je tiens à faire partir cette odeur atroce de ma chambre.

-Ah tu es réveillé, tu sais qu'il est déjà 14 h 30 passées ? Me lance Lydia en restant à distance de moi.

Quoi ?? Déjà, ils auraient pu me réveiller, non ? Je me lève mais sûrement trop vite car ma vue se met à tourner et ma tête me fait un mal de chien, Lydia vient attraper mon bras pour éviter que je me casse la gueule, par chance ma vision se stabilise et je remercie intérieurement mon amie de son aide.

J'ouvre la fenêtre pour aérer un peu ma chambre, avant de rassembler mes draps que je porte à la machine à laver et la fais tourner.

-Vous auriez pu me réveiller tout de même, j'ai l'impression d'avoir raté un jour entier, dis-je en râlant.

-Oui, mais ta mère nous l'a interdit, car elle avait peur que tu sois grognon, m'avoue-t-elle.

Bah faut croire que je le suis quand même et ce parce que j'ai visiblement mal dormi, bon je sais qu'ils y sont pour rien mais, ils me donnent une raison de leur en vouloir.

-Je vais me laver à présent, j'ai un mal de tête pas possible, me plains-je en passant ma main sur mon front.

Elle quitte la pièce et je me fous à poils avant de passer sous le jet d'eau pour me laver, ça me fait un bien fou, je sors rapidement en me sentant frais et dans un meilleur état bien que mon mal de crâne soit toujours là et ne semble pas vouloir me laisser tranquille.

Comment ai-je pu me laisser aller autant moi ? Ce mec de nature exemplaire, je suis du genre à montrer l'exemple, mais pour une fois que je me sens enfin normal, je ne vais pas me plaindre, bien au contraire.

J'enroule une serviette autour de moi et rejoins ma chambre qui par chance a commencé à sentir meilleur, je laisse tomber ma serviette et me retourne pour aller dans mon tiroir à sous-vêtements, mais tombe nez à nez avec Alvin qui en me voyant intégralement nu se met à rougir avant de se retourner pour que je puisse me couvrir et surtout gêné par la scène.

-Je suis désolé, je pensais avoir fermé la porte en entrant, dis-je en essayant de casser le vide qui se crée.

Je mets rapidement un boxer et le préviens que je ne suis plus à découvert, mais il ne se retourne pas, alors je termine de m'habiller en meublant le vide de brin de conversation.

-Alors tu as aimé la soirée d'hier ? Moi, je me suis éclaté.

- Oui, je me suis bien amusé, pas trop dégoûtant d'embrasser Clément ? me demande-t-il alors que je me rappelle de la scène.

-À vrai dire, j'ai connu pire, puis bon, c'était qu'un baiser, et j'ai retourné son gage contre lui, il ne l'a pas bien pris à mon avis, tu aurais réagi
comment toi si je t'avais embrassé ?

-Oh bah, moi, je ne sais pas trop à vra
i dire, me répond-il en pleine réflexion.

Je finis par sortir de la chambre et descends manger un bout, car mon ventre réclame son dû alors, je réchauffe une part du repas de la veille et commence à manger en allant sur mon téléphone.

Je remarque rapidement une réponse de Lucas, j'ouvre donc son mail pour le lire.

Bonjour Fab,

Je comprends, tu as toujours été tête en l'air, aurais-tu quelqu'un dans le collimateur ?

Oui, je vais bien et oui, je suis toujours avec elle, même si on commence à s'engueuler à longueur de journée, mais elle a ses règles donc ça devrait aller mieux d'ici peu.

D'accord, je te fais confiance, mais
je n'ai pas envie d'être au courant un mois après comme la dernière fois, car je le prendrais personnellement et je t'en voudrais.

Je te donne des news, dès que j'en sais plus, on va en parler mardi donc je te dirais quoi ce jour-là.

Si j'en sais plus, car parfois, on apprend rien de nouveau et on se demande à quoi sert la réunion pour le voyage.

Bon week-end, bisous

Je réponds immédiatement à son mail avant de faire comme la dernière fois et de l'oublier.

Bonjour Lucas,

Alors non, je n'ai personne en vue, bien qu'il serait temps que je me trouve quelqu'un, mon poignet commence à en baver un peu.

Ouille, fait lui un gosse elle sera heureuse puis tu seras papa, tu en as toujours rêvé.

Ne t'en fais pas ça vas super bien, j'ai même été à une fête hier et j'ai fini par embrasser un mec pour un gage, j'ai également fini ivre mort.

D'accord, j'attends de tes nouvelles avec hâte alors, trop pressé de te rencontrer.

Bon week-end à toi aussi
Bis

J'ai encore répondu sans trop relancer la conversation, mais c'est mieux ainsi, sinon on se retrouve avec des mails de cinquante lignes et on finit par zapper la moitié du contenu.

- Si tu cherches tes parents et Lydia, ils sont partis faire les courses il y a quinze minutes, et on m'a demandé de te surveiller, voici un remède maison pour ton mal de crâne.

Maintenant j'ai besoin d'être surveillé, je suis plus un gamin sérieux là, ils ont peur que je fasse un coma ou quoi ?

Je prends le verre qu'il me tend et l'amène à ma bouche, avalant le contenu infect qui me fait grimacer, alors que lui se met à rire sans retenue.

- Ne te gêne pas vas-y, je t'en prie, n'as-tu donc aucun respect pour moi ? lui dis-je alors qu'il commence à se calmer dans son fou rire, tandis que je le regarde de travers.

-Sinon, c'était comment ton échange buccal avec Clément ? change-t-il de conversation sans répondre à ma remarque.

Je me remémore le moment dans ma tête et ne me souviens juste pas avoir apprécié, mais sans plus, c'était comme embrasser une fille, sans le feu brûlant qui vous consume petit à petit vous emportant dans un monde défendu.

Non, je n'ai rien ressenti de tel, même si je n'ai pas détesté pour autant, je ne sais pas comment le décrire, c'était juste un simple baiser.

-J'ai connu mieux tu sais, c'était comme si toi et moi, on s'embrassait, tu vois le genre, lui dis-je pour lui montrer un exemple de ce que j'ai pu ressentir.

-Oui haha, c'est vrai que ce serait assez bizarre..., me répond-il songeur.

-Mais c'est quand même la deuxième fois que tu me poses la question Alvin, aimerais-tu essayer ? Lui demandé-je d'un ton interrogateur.

Alvin me regarde surpris, et ne semble pas savoir quoi répondre.

-Bah à vrai dire je me demande juste comment tu peux avoir aimé ça, enfin c'est quand même un mec et bien que je ne sois pas contre je ne pensais pas que tu serais homo pour autant.

- Je ne suis pas gay tu sais, j'ai pas couché avec non, juste un baiser qui a duré quelques secondes, dis-je un peu vexé par ses paroles et sa façon de penser, embrasser un mec ne fait pas de moi un gay.

Il ne dit rien et je remarque que ma tête me fait déjà moins mal, signe que son jus de chaussette est efficace, mais je pense qu'à l'avenir, j'abuserai moins des boissons alcoolisées en espérant ne pas me retrouver dans un état pareil.

Car bien que je ne fusse pas très enthousiaste à y aller, j'ai hâte d'être à la prochaine, danser, boire, se vider la tête de toutes nos questions existentielles qui nous rongent au quotidien et tout le tralala qui va avec.

Je comprends mieux l'engouement qu'ont les jeunes pour ce genre de soirée, elles sont tellement mieux qu'une soirée en famille ou celles qu'on voit dans les films où la drogue, le sexe et l'alcool les rendent beaucoup moins attrayantes, du moins pour un ado comme moi, après tout, je suis un cas bien particulier, quelque peu coincé dans mes habitudes et ayant parfois du mal pour tenter de nouvelles choses, même si mes amis sont les premiers à m'entraîner souvent dans des endroits insolites où je n'aurais jamais mis les pieds de mon plein gré.

- Tu sembles aller mieux, je vais rentrer chez moi, j'ai passé un bon moment avec vous, je suis bien content que tu sois venu avec nous même si je pense qu'on devra revoir à la baisse ta consommation d'alcool, me dit-il en me serrant la main, bien que je n'aime pas cette façon de saluer les gens.

-Tu as raison, j'ai pas mal abusé, mais vous n'avez pas non plus cherché à m'en empêcher, donc bon, je ne suis pas le seul fautif, et oui, je me suis bien amusé aussi, c'est à refaire rapidement répondis-je en lui faisant une brève accolade avant qu'il ne parte.

À peine parti que mes parents, ainsi que Lydia ne rentrent des courses, ma mère vient rapidement voir comment je vais, par chance le remède miracle de mon ami a eu raison de mes maux de tête.

Elle ne fait donc qu'une simple remontrance, me disant que je ne devrais plus boire autant, surtout que j'aurais pu avoir pire qu'une gueule de bois, par chance mon père, lui, a plutôt pris ça à la rigolade, ce qui me fait rire quand même, ma mère qui espérait un soutient de sa part a l'air contre sa réaction, on a frôlé la dispute, mais je sens qu'elle va juste être reportée à plus tard quand mon amie ne sera plus là pour assister à la scène.

D'ailleurs Lydia, qui loin d'être conne avait compris que les piques que s'envoyaient mes parents n'étaient pas juste dites pour taquiner l'autre, une fois les courses rangées, elle partit elle aussi alors que moi, je rejoignais ma chambre pour ne pas assister à leurs conflits.

Je mets mes écouteurs avant de regarder un film choisi sur Netflix, c'est d'ailleurs ainsi que je passe le reste de mon week-end, descendant à peine, seulement pour les repas, ou pour aller aux toilettes.

Mais je ne supporte pas de les voir en froid, je ne sais pas moi, s'il ne se supporte plus, ils n'ont qu'à divorcer, on est quand même au 21ème siècle, on a l'habitude des mariages ratés, mais au moins quand les parents divorcent, ils se calment et arrivent même à parler sans se prendre la tête pour tout et pour rien.

Tandis que les voix de mes parents résonnent dans toute la maison, moi, je prie pour être lundi pour changer d'air...

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