chapitre - 2
Se préparer pour la soirée.
Aujourd'hui, je dois admettre que je suis quelque peu stressé, voire complètement à dire vrai il est neuf heures du matin et j'assiste au cours de français de Madame Storm, elle nous parle du cinéma et des frères Lumière, je l'écoute d'une oreille distraite alors que mon attention est dirigée vers la soirée qui a lieu aujourd'hui.
Pour commencer, je ne sais déjà pas comment je vais m'habiller pour l'occasion, c'est pour ça que j'ai demandé à Lydia et Alvin de rentrer chez moi après les cours, pour m'aider, cela nous fera gagner un peu de temps.
Après la soirée, ils dormiront même chez moi, pour une sorte de soirée pyjama, même si je pense qu'on sera bien trop fatigués pour veiller encore plus tard.
- Vous allez me faire des groupes de deux s'il vous plaît, afin de réaliser un petit exercice côté, commencez pas à râler ou je mets un travail similaire à faire chez vous, dit-elle alors que les élèves se mirent à protester.
Ils se déplacent pour se mettre par deux et moi je finis par me retrouver avec le connard de la classe.
On connaît tous un mec ou une fille qui insulte tout le monde juste pour se sentir quelque peu supérieur et qui au fond de lui se sent minable.
Bon, il n'a pas une vie facile, battu par son père alors que sa mère s'est barrée quelques années auparavant avec sa sœur le laissant seul en compagnie de son paternel.
Enfin c'est ce qui se dit dans les couloirs quand il a le dos tourné, alors si cela se trouve rien de tout ça n'est vrai, mais il y a bien une raison qui le pousse à agir ainsi, même si ce n'est pas pour autant qu'il doit transmettre sa colère sur ceux qui n'ont rien demandé.
Par chance, je n'ai jamais été victime de sa méchanceté, du moins pas personnellement, il a ennuyé Lydia l'an dernier mais rien de bien méchant au fond, puisqu'elle ne s'en est pas plainte.
Je viens donc naturellement me mettre à côté de lui non sans tirer la tête, car je sais d'avance qu'il ne bougera pas, il me regarde m'installer à côté de lui avec ses yeux gris comme s'il avait déjà gagné la bataille et qu'en bon toutou j'allais baisser la tête et lui lécher les bottes, mais il se trompe, et pas qu'un peu, pensé-je déterminé.
- Bon, on commence ? Dis-je pour casser ce blanc qui devient trop gênant, enfin pour moi, lui semble amusé par la situation.
- Mouais, allons-y, dit-il en détournant le regard vers sa feuille.
- Bon j'espère que tu as compris car je ne compte pas te l'expliquer, dis-je en entamant l'exercice.
- Non mais tu me prends pour un con en fait, bah sache que j'ai compris l'exercice alors que toi, je pense que tu as dû rêvasser quand la prof nous a dit qu'on devait faire la page dix-neuf et non la page seize, dit-il fièrement alors que moi je me raidis sur ma chaise, honteux qu'il retourne ma tentative de contrôle contre moi.
Je prends donc la page dix-neuf et commence à lire l'énoncé,c'est alors que j'entends son rire moqueur à côté de moi.
- Bon au lieu de rire, travaille un peu non ? Dis-je plus sèchement que je ne l'avais espéré.
- Oh c'est que monsieur est vexé, me nargue-t-il en souriant à pleines dents.
Suis-je vexé ? Non pas vraiment je me sens juste con et stupide, surtout qu'il n'y a même pas une minute j'insinuais que lui-même était con.
- Non je ne suis pas vexé Clément, j'essaie juste d'en finir avec cet exercice afin de pouvoir retourner à ma place et ne plus être à tes côtés, je réponds méchamment et en même temps fier de moi, le voir baisser la tête en signe de capitulation me réjouit je reprends donc mon exercice le sourire aux lèvres.
- De toutes façons je suis vu comme un monstre dans cette école, dit-il dans un murmure, la voix cassée.
Je me rends compte que l'image qu'ont les autres de lui le blesse et moi comme un con je remue le couteau dans la plaie, essaye-t-il de changer ?
Je ne sais pas, peut-être, au fond je ne le connais pas, je le juge à ce qui se dit sur lui et je me rends compte que j'agis de la même façon que les autres, je dois changer ça.
On finit notre exercice chacun de notre côté avant de mettre nos réponses en commun et de voir qu'on a les mêmes.
- Tu es intelligent en fait, le complimenté-je sur un ton sincère en le regardant gentiment.
Il me lance un regard blasé et ne réplique pas, visiblement il me fait la tête, ce qui est drôle puisque quelques instants auparavant je la lui faisais.
- Je vais retourner à ma place, annoncé-je ne sachant pas quoi dire d'autre.
- Oui vas-y vite tu n'attendais que ça de toute façon, me dit-il agressif, les sourcils froncés et le regard noir.
- Je ne le pensais pas tu sais, j'ai dit ça mais je n'en pensais pas un mot, lui avoué-je sincèrement.
Il relève la tête vers moi, il me regarde comme si j'avais lâché la bombe du siècle, mais il ne dit rien au contraire, il détourne le regard alors que je rejoins ma place et que je m'y installe.
Le cours se poursuit et j'en viens rapidement à oublier ce moment, réfléchissant encore à cette soirée et me demandant si j'ai bien fait d'accepter l'invitation.
Mais en même temps si je recule, mes amis et ma mère m'en voudront, ça je le sais déjà, et je n'en ai pas envie.
La sonnerie retentit, annonçant la pause de 10h, je me lève et sors de la classe, non sans un regard de Clément, qui, je sens vient maintenant, de me choisir comme cible à abattre.
La journée a été longue et les cours ennuyants, même pompeux, mais me voilà enfin au moment de la délivrance, d'ici quelques minutes la sonnerie va retentir et je pourrais enfin retrouver mes amis :
- Bon avant qu'il ne soit l'heure, je tiens à vous dire qu'il y aura une petite interrogation mardi sur ce que nous venons de voir, alors étudiez bien, vous pouvez y aller, bon week-end à tous, nous dit la prof alors qu'il ne sonne que dans cinq minutes, peut-être qu'elle a senti mon angoisse pour la fête de ce soir.
Je rejoins donc mes amis qui m'attendent déjà devant mon lycée.
-Bonjour vous deux, dis-je en arrivant à leur hauteur et en leur lançant un sourire.
- Mmm tu ne comptes pas te défiler j'espère, me lance mon amie en me fixant suivie par Alvin.
- Mmm... Non, mais j'ai juste un peu le trac, je lui avoue en baissant la tête honteusement.
Elle vient m'enlacer et demande à Alvin de faire de même, lui semble réticent mais finit par accepter.
Je me retrouve avec la tête de Lydia sur mon épaule droite tandis que mon ami, lui, nous enlace tous les deux dans ses bras.
Sa main placée sur le bas de mon dos, me dérange un peu mais je ne dis rien, ne sachant même pas pourquoi cela me dérange, il veut juste me soutenir.
Je crois surtout que je me pose trop de questions pour éviter de penser à ce soir.
- Mon père vient d'arriver, dis-je en apercevant sa voiture garée de l'autre côté de la rue.
On met fin à notre câlin et on le rejoint, Albin et moi montons à l'arrière tandis que Lydia reste devant à sa demande.
- Alors hâte de faire la fête les jeunes ? Lance mon père après cinq minutes de silence.
- On a trop hâte monsieur, confirme Alvin précipitamment.
- Je vois ça oui, dit mon père en riant légèrement.
Le trajet est rapide et on se retrouve tous les trois dans ma chambre, mes amis prennent place sur mon lit tandis que moi, je dévalise ma garde-robe pour leur montrer ce que j'ai à me mettre.
- J'ai trouvé, tu mets ce jean noir avec ce haut blanc, s'exclame mon amie.
Je regarde les vêtements avant de les prendre et d'aller les enfiler dans la salle de bain.
Je sens le jean me mouler un peu trop le cul à mon goût, mais finis par les rejoindre pour leur demander leur avis.
À mon arrivée dans la chambre, ils cessent leur conversation, surpris de me voir déjà de retour.
- Vous parliez de quoi ? Demandé-je, soupçonneux.
- Oh rien d'important, dit Lydia, tourne sur toi-même un peu, finit-elle par me demander.
- ça ne moule pas trop le cul ? Leur demandé-je mal à l'aise.
- Mmm... Non c'est juste parfait comme ça, avoue Alvin en baissant la tête sur son téléphone.
Je me sens moins stressé à présent, mes amis sont là et je ne risque pas de me retrouver seul, alors je suis plus détendu et cette boule au ventre a disparu.
On reste donc là pendant quelques heures à parler de tout et de rien, parlant des invités qui seront présents dont le cousin de Dickson.
- On va bien s'amuser moi je vous le dis, nous prévient Lydia en gardant une part de mystère. Dickson m'a parlé du programme de la soirée et je dois dire qu'on risque pas de s'ennuyer !
Ma mère nous invite à descendre manger un bout afin de ne pas partir l'estomac vide, et on se précipite tous comme des gosses.
Elle rigole en nous voyant arriver comme des morfales, nous nous installons à table, et on se met à manger rapidement tandis qu'elle nous pose quelques questions sur la fête auxquelles Lydia s'empresse de répondre avec joie.
Après tout ce n'est pas moi et Alvin qui allons savoir comment convaincre ma mère que cette soirée sera dans les normes, alors que Lydia a toujours été la meilleure dans ce domaine.
On finit rapidement nos assiettes et aidons à faire la vaisselle sous le regard amusé de mes parents qui commentent nos faits et gestes comme si nous étions encore des petits bébés.
Enfin tant que cela leur fait plaisir, puis ils sont contents, ils vont pouvoir passer une soirée en amoureux, mon père a voulu me dire ce qu'il avait prévu mais j'ai préféré ne rien savoir, car on ne sait jamais ce qu'il pourrait bien dire et rien que d'y penser, j'ai déjà des images horribles en tête, bien que je doute qu'ils vont copuler, avec leur comportement ces dernières semaines...
Je chasse rapidement ces pensées loin de moi quand ma mère me dit qu'elle va nous emmener à cette fête.
Je n'avais pas vu qu'il était déjà 18h38, bon vaut mieux arriver un peu en retard qu'en avance, non ?
- Tu es si beau mon fils, bien que ton pantalon soit... Comment dire ? assez moulant sur certaines parties, dit-elle en m'indiquant la partie dont elle parle de son doigt.
Le rouge me monte au visage et je sors sans lui répondre, feignant n'avoir rien entendu.
Une fois dans la voiture ma mère démarre et le stress monte en moi au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'adresse donnée par Lydia.
Malheureusement pour moi le trajet est rapide, ma mère arrête la voiture devant la maison qui sert de lieu de fête et on sort tous les trois.
On souhaite une bonne soirée à ma mère et on s'élance vers la porte d'entrée.
Lydia à ma gauche, Alvin à ma droite, et moi au centre la main tendue vers la sonnette, mon doigt appuie sur le petit bouton qui empêche tout retour en arrière.
Le stress est à son paroxysme et je commence à me demander si ce n'était pas une mauvaise idée de venir à cette soirée.
La porte en bois peint en rouge s'ouvre sur un jeune homme je ne connais pas.
- Bonsoir on vous attendait, entrez, dit-il le sourire aux lèvres avant de s'écarter pour nous inviter à pénétrer dans la maison.
Cette soirée promet d'être longue, trop longue même...
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