Chapitre - 12


Les embrouilles commence..

-Qui a mis ça là, vous le savez ? crié-je en regardant ceux présents d'un regard noir.

- Non, on est arrivés et la photo était là, on allait l'enlever, me répond une fille aux cheveux bleu foncé, ce qui me rend un peu moins à cran.


-Cette photo, elle n'est pas truquée mais elle a été prise lors d'une soirée. On jouait à un jeu et on a dû s'embrasser, elle ne signifie rien de plus, j'espère que c'est la seule qui a été affichée dans le lycée, me questionné-je.


-C'est la seule que j'ai vue mais après on n'a pas fait le tour du bâtiment. Mais je pense que ça ne va pas s'arrêter là, et de toi à moi si tu me dis que cette photo ne représente rien de concret.

Pourquoi sembles-tu si inquiet qu'elle soit affichée partout, tu devrais ouvrir les yeux, me dit-elle en quittant le couloir, suivie de ses amis.


Quoi comment ça, je devrais ouvrir les yeux sur quoi ?

Je comprends pas ce qu'elle insinuait, je me retourne vers Clément qui n'a encore rien dit depuis tout à l'heure.

Non il est resté bien trop silencieux, ce que je ne comprends pas, je pensais qu'il aurait été plus en colère que ça.



-je dois y aller, me dit-il en quittant le couloir alors que je me retrouve bouche-bée par son départ précipité.

Aurait-il une idée de qui a pu bien faire ça et aurait décidé de régler ça à sa manière, je sais pas mais je me sens tout à coup seul, et j'ai la nette impression que rien ne va aller en s'améliorant, au contraire.


Je prends mon cours dans le casier avant de refermer la porte et d'arracher la photo que j'écrase en boule avant de la jeter dans une poubelle.


Je rejoins la classe rapidement avant qu'il ne sonne et que ma place ne soit prise, par chance, j'arrive à temps, car quelques instants après que je me suis installé, la sonnerie retentit dans l'établissement.


Les élèves rentrent en classe et ne montrent aucun signe anormal envers moi, au contraire ils semblent ne pas être au courant, ce qui me rassure, tout se passe bien de la matinée si bien que je mets cette histoire dans un coin de la tête pour le reste de la journée.


Si j'avais su ce qui allait arriver, je serais sûrement pas resté et j'aurais encore moins été à la cafétéria qui est toujours bondée au temps de midi.


J'étais assis à une table un livre en main tandis que de l'autre je tenais une fourchette pour manger.

J'étais trop pris par mon livre pour remarquer qu'un groupe s'était regroupé autour des distributeurs de boissons, il criait un nom qui ne me venait pas aux oreilles à cause du raffut habituel qui régnait ici.


C'est uniquement quand ils se sont approché de moi et qu'ils m'ont piqué mon livre que je lisais que j'ai compris ce que cela signifiait, la photo avait réapparu.


-Alors comme ça tu aimes les mecs, en tout cas c'est ce que semble montrer cette photo, et il semblerait bien que ce soit toi.
Dommage qu'on ne puisse pas voir le visage de l'autre mec sur la photo, je me serais fait un plaisir de lui casser la gueule à lui aussi, dit-il alors qu'il attrape ma tête avant de venir l'écraser sur la table et ce sans que je puisse le voir venir.


Un craquement se fait entendre alors que la douleur se propage au niveau de mon nez, je viens mettre ma main dessus et remarque que je saigne mais qu'une douleur plus violente me traverse, je crie de douleur alors que le réfectoire se retrouve plongé dans le silence, je ne peux empêcher mes larmes de couler tant la douleur est vive.


-Qu'ai-je pu bien faire de mal pour mériter ça, vous savez même pas la vérité sur cette photo, dis-je en criant alors que j'avais du mal à parler, sentant une crise de nerfs pointer le bout de son nez.

- Qui t'a autorisé à parler sale PD, se plaint un mec que je ne connais pas.


- Tu serais prêt à dire n'importe quoi pour ne pas assumer que tu es gay, rétorque un autre alors que plusieurs mecs de la bande se mettent à rire.


Je regarde le monde autour de moi à la recherche d'une personne pour m'aider mais il n'y a aucun surveillant, et les autres élèves se contentent de nous regarder comme s'ils étaient au théâtre.


-Bande de connards, oui, vous tous, vous êtes que de pauvres merdes, quoi vous vous sentez supérieurs parce que vous êtes hétéros et que vous avez cassé le nez d'un mec juste parce qu'il a embrassé un mec à une soirée pour un stupide gage. Et oui j'ai aimé ça car voyez-vous, fille ou mec c'est la même chose, ouvrez-vous au monde actuel avant de finir largué et de vous retrouver seul car vous n'aurez pas su évoluer, puis...


Je n'eus pas le temps de finir mon pitch qu'on m'avait frappé sur la tête par derrière, m'assommant littéralement.


Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans les vapes, j'ai vu à un moment une lumière intense ainsi que des ombres humaines floues, un bruit strident résonnait aussi mais j'avais fini par fermer les yeux, emporté par la fatigue.


j'ouvre les yeux doucement, la lumière étant faible je pus facilement m'habituer et voir pleinement ce qui m'entoure, je constate que je suis dans une chambre d'hôpital, je me redresse paniqué et je vois tout flou, ma tête, elle, se met à tourner et je manque de vomir, quelques instants ont suffi pour que ma vue se rétablisse, je sors de mon lit arrachant les fils reliés à mon bras.


Je sors de la chambre avec la tenue qu'on m'a visiblement mise, une blouse blanche hideuse et rêche, je frissonne de froid et constate que je ne porte rien en dessous sans parler que je marche pieds nus.

-hey que faites-vous hors de votre chambre jeune homme ? me lance une jeune infirmière de mon âge.


-Pourquoi je suis ici ? Que m'est-il arrivé ? demandé-je à la femme.

-Suivez-moi on va retourner à votre chambre et vous allez rester couché, après j'irai prévenir le docteur Mendez que vous vous êtes réveillé, et il viendra vous informer de la situation, me répond-elle en m'invitant à la suivre.


- Et pourquoi je ne porte rien en dessous de ce truc rêche qui me gèle les couilles, vous ne connaissez pas le chauffage dans cet hôpital. 
C'est vrai que quand on remarque la hausse du prix pour le mazout et ne parlons pas de l'électricité, le meilleur moyen d'avoir chaud c'est de s'envoyer en l'air, enfin j'imagine qu'on a chaud car quand je me branle j'ai toujours très chaud, divagué-je, sûrement sous les effets des calmants.


Je me retourne vers la femme quand je ne reçois pas de réponse et elle est rouge comme une tomate, elle doit avoir chaud elle, la chance, je devrais la prendre contre moi pour me réchauffer mais bon, elle est trop moche avec ses lunettes et sa blouse blanche, on dirait une sainte nitouche qui touche ses patients, je parie qu'elle profite bien de la vue là, après tout j'ai le cul à l'air.


Je finis par rejoindre mon lit et me cache sous ma couette pour me réchauffer, quelques minutes plus tard la porte s'ouvre sur un homme dans la trentaine qui me sourit comme un con, il devrait faire attention il va avoir des rides avant l'heure à sourire comme ça.


-bon il semblerait que les calmants qu'on vous a donnés vous donnent des effets secondaires, mais ce n'est rien de grave, sinon vous avez été admis à 13h19, vous aviez le nez cassé et étiez inconscient, on vous a fait passer un scanner afin de vérifier que vous n'aviez pas une commotion cérébrale, et nous n'avons rien remarqué d'anormal, m'explique le docteur alors que je l'écoute à peine.


- je peux rentrer quand, chez moi ? lui demandé-je ne voyant pas mes parents.


-demain matin, les visites sont terminées et votre père a dû retourner chez lui, je vous conseille de vous reposer et d'être en forme pour demain jeune homme, me répond-il.


Il repart alors que j'ai d'autres questions à lui poser comme, où sont mes affaires, comment ai-je fais pour me faire ça, et tant d'autres encore.


j'aimerais savoir où est Clément surtout car, il doit être inquiet pour moi, puis lui devrait avoir les réponses à mes questions, je me sens seul moi dans cette pièce et j'ai peur, car j'ai l'impression qu'on a effacé ma mémoire.


Allez essaye de te souvenir d'une chose, me dis-je à moi-même, je me rappelle être arrivé en cours avec Clément, puis le voir partir sans moi, voir son corps s'éloigner de moi, et devenir plus petit avant de tourner et de disparaître,


je me rappelle aussi des cris, du bruit, puis je frappe sur ma tête pour essayer de me rappeler de la suite, je me vois être projeté sur la table avant de voir des gouttes de sang y apparaître, ensuite un silence de mort.


Ensuite je me rappelle avoir crié quelque chose puis plus rien.


Tout me semble encore confus, des éléments me reviennent par petits bouts mais je ne saurais dire où ils vont, après ou avant cette interaction avec un groupe, « PD » me revient en mémoire et tout me revient.


Tous ces regards silencieux qui me regardaient, certains avec haine, d'autres avec pitié, et d'autres sans aucune émotion à croire que ma vie ne vaut rien.


l'histoire de la photo me revient en tête et je sens les larmes couler sur mes joues, quand je pense que Clément est parti lui aussi me laissant tout seul, il est dégoûté de moi, j'en suis sûr, il doit me détester de l'avoir embrassé.


Je finis par m'endormir après avoir pleuré pendant un long moment, imaginant un tas de scénarios jusqu'à l'épuisement complet de mon corps.

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