chapitre - 1
Un adolescent renfermé
Petit, je rêvais de devenir un chevalier, un héros des temps modernes, brandissant son arme sous les acclamations du peuple juste après avoir défendu la veuve et l'orphelin, je me rappelle toutes ces fois où, dans le jardin, je jouais gaiement le sourire toujours scotché aux lèvres.
Quelques années plus tard, mes rêves avaient changé, comme tous les enfants de dix ans, j'aspirais à devenir pompier, policier, médecin et tant de métiers que je ne pourrais tous les citer, j'imaginais toujours des scénarios rocambolesques, ce qui ne manquait jamais d'amuser mes parents quand ils me regardaient souvent jouer depuis la terrasse.
J'étais heureux et insouciant du monde extérieur, j'étais un enfant comblé, qui ne manquait de rien.
J'ai toujours été du côté de la justice, n'aimant pas les méchants qui tentaient de réduire le monde en cendres.
Il y a toujours des méchants et des gentils, mais aussi des victimes, on ne peut rien faire contre ça, dans le sens où on ne peut pas obliger tout le monde à être gentil, serviable, à l'écoute, poli, tout ce qui peut faire d'un individu une bonne personne.
À présent, j'ai dix-sept ans et je ne sais pas quoi faire de ma vie, mais j'ai encore le temps, après tout, il me reste deux ans avant d'avoir mon bac, mais on nous met la pression là-dessus et je stresse encore plus à chaque fois, et quand j'y pense je sens une boule se former dans mon ventre et elle ne disparaît jamais réellement, non, elle se dissimule quand j'arrive à penser à autre chose, mais revient rapidement à la charge.
C'est comme quand vos parents vous demandent si vous avez fait un choix, et que vous ne savez pas quoi répondre par peur de les décevoir, vous sentez des perles d'eau se former sur votre front avant de doucement couler le long de votre visage, créant des sueurs froides dans tout votre corps.
- Fabien, tu vas bien ? Tu me sembles dans la lune, nous ne sommes qu'à deux mois des examens, concentre-toi un petit peu s'il te plaît, sinon je te mets des devoirs en plus à faire à la maison.
Je souffle bruyamment, exaspéré d'avoir été sorti de mes pensées à contre-coeur, après tout elle aurait pu me laisser tranquille à penser à ce que je veux , j'ai les meilleurs points de la classe et ce dans quasiment tous les cours.
Je finis par écouter la prof non sans tirer la tête jusque par terre.
La prof raconte comment Hitler est monté au pouvoir, ainsi que Staline et Mussolini, trois grands dictateurs, tous morts aujourd'hui, j'écoute le cours malgré qu'il me saoule, faut dire aussi que l'on voit ce chapitre depuis presque deux mois et que j'en ai ras la casquette d'entendre toutes les atrocités que ces monstres ont commises.
Mais c'est aussi la faute de ceux qui ont laissé cela se produire en pensant pouvoir canaliser leurs idéaux.
Comme quoi il y a toujours eu des cons dans ce monde, et il y en aura toujours au grand dam des autres.
La sonnerie retentit dans la classe annonçant la fin des cours, le sourire aux lèvres je m'empresse de ranger mes affaires et de rejoindre mes amis à leurs arrêts de bus.
Pour commencer, il y a Lydia, dix-sept ans tout comme moi, mais beaucoup plus cultivée que je ne le suis, je l'adore cette petite peste, c'est comme une sœur que je n'ai jamais eue, elle est rousse aux yeux verts et elle est du genre à avoir pas mal de mecs à ses pieds, mais son cœur est déjà pris.
Ensuite il y a Alvin, lui et moi n'étions pas vraiment en bons termes avant, mais on avait tous les deux Lydia comme amie, et un jour elle nous a contraint à faire un choix, soit on faisait un effort pour s'entendre, soit on refusait et elle allait se faire de nouveaux amis.
Et bien que l'idée ne me plaisait pas, j'ai accepté de faire quelques concessions et je dois dire que ça a du bon, certes on n'est pas les meilleurs amis qui puissent être, on s'entend assez bien.
En parlant d'Alvin, il est blond aux yeux verts, il est baraqué et assez grand dans son genre, il a tout pour plaire aux filles.
Ils sont vraiment supers et je suis très attaché à eux, bien que je leur fasse très souvent la tête quand je suis de mauvaise humeur, ce qui soit dit en passant est monnaie courante chez moi, je ne me vois pas sans eux, on forme un trio d'amis solide et je nous aime.
En plus ils sont les seuls qui arrivent à supporter ma mauvaise humeur à longueur de temps, et ça, c'est assez rare je dois dire, car quand je m'y mets la moindre chose me dérange, que ce soit le bruit des chaussures de Lydia qui claquent le sol, ou le son de la musique qu'Alvin écoute tout le temps, alors oui des amis comme eux ne courent pas les rues et n'en sont donc que plus importants à mes yeux.
J'arrive vers mes amis qui attendent que leurs bus arrivent, dans vingt minutes, ils sont allés dans un autre lycée, car le mien ne proposait pas l'hôtellerie.
Le miens propose des cours de vente ainsi que ceux pour devenir secrétaire, et ils sont trop bavard pour ce genre de métier ou tu es souvent appelés à être attentifs et concentré.
Alors on ne se voit plus autant que l'année passée, mais on traîne pas mal en ville quand l'un ou l'autre finit plus tôt, même si pour cela l'un de nous sèche à chaque fois.
- Coucou Fab, me lance mon ami tout souriant alors que Lydia reste sur son téléphone.
- Comment va ? Demandé-je en lui serrant la main tandis que je fais la bise à Lydia.
- Plutôt bien enfin, pour moi. Elle est encore en manque de son Dan, tu sais comment Lydia est quand elle ne l'a pas vu depuis quelques jours, la taquine-t-il alors qu'elle lâche son téléphone des yeux pour lui adresser un regard noir.
- Quoi je n'ai rien fait, se défend-il en prenant un air innocent tout en replaçant son écouteur correctement dans son oreille
- Et mon cul, c'est du poulet alors, ajoute-t-elle avant de lui tirer la langue comme une gamine.
Et oui ce sont eux mes amis, et je ne veux pour rien au monde les échanger, non, ils sont parfaits comme ils sont.
- Ah au fait Fabou, demain soir, un gars de la classe organise une petite fête, on ne sera pas nombreux à vrai dire, une petite dizaine, tu veux venir ? Me propose Lydia qui avait enfin fini par se décrocher de son portable.
Une fête, elle me demande à moi d'aller à une fête, alors que je n'aime pas du tout ça, et qu'en réalité je n'ai encore jamais été à une fête, simplement parce qu'on ne m'y avait encore jamais invité et que du coup j'ai toujours dit ne pas aimer ça, au grand plaisir de mes parents.
Je passe une main dans mes cheveux, hésitant, je n'ai pas envie de passer pour un insociable, mais le fait de ne connaître personne à cette soirée ne m'enchante pas vraiment.
Elle me regarde avec des yeux de chien battu et elle sait qu'elle a gagné quand elle me voit lever les yeux au ciel.
- Je te dis quoi demain, faut que je demande à mes parents, mais comme ils seront contents que je sorte un peu, ils ne diront pas non à mon avis, dis-je en souriant sincèrement.
Cela ne me fera pas de tord, puis ça me fera bouger de mon train de vie habituel.
- D'accord je préviens Dickson, j'ai trop hâte d'y être, avoue-t-elle alors que le bus montre le bout de son nez au coin de la rue.
Je leur fais la bise pour leur dire au revoir, et bien que Lydia ait eu du mal à me lâcher ils montent dans leurs bus respectifs tandis que je leur fais signe de la main.
Je finis par rejoindre mon père qui arrive en voiture me récupérer comme il le fait chaque jour en revenant du boulot.
Il est prof de Français dans un autre lycée ce qui fait qu'on finit plus ou moins en même temps. Il arrive et j'entre dans l'habitacle et je lui fais la bise.
- Tu as passé une bonne journée ? Me demande-t-il en démarrant la voiture.
Je réponds vaguement par un oui et le reste du trajet se fait en silence.
Je ne suis plus très proche de mes parents, allez savoir pourquoi, une fois que j'ai eu douze, treize ans, je me suis éloigné d'eux de façon assez rapide, bon après la puberté nous fait à tous, nous les ados, le même effet.
Et puis bon, je n'ai jamais été le genre de garçon à parler de sa vie à ses parents, au contraire même, on était proches mais pas sur ce plan-là, puis c'est pas comme si j'avais beaucoup de chose à dire sur ma vie qu'ils ne savaient pas déjà.
Mon père gare la voiture devant notre maison et je sors directement avant d'y entrer , j'enlève ma veste que j'accroche sur le porte-manteau et rejoins ensuite ma mère dans la cuisine.
- Bonjour mon chéri, tu as passé une bonne journée ? Demande-t-elle joyeusement en venant me faire une petite accolade.
- Oui, c'était une bonne journée, répondis-je en prenant un cookie encore chaud.
J'en mange un morceau et m'extasie devant ce délice, ma mère, elle, me parle de sa journée et je l'écoute attentivement pour donner l'impression que je m'intéresse réellement à ce qu'elle dit, or je pense pouvoir me passer de certain détails , comme celui de notre voisine qui a adopté un chat et l'a appelé « Chaton ».
Tout ce que je peux dire c'est qu'il n'aura pas une vie facile avec un nom pareil, j'ai de la peine pour lui, le pauvre.
-Dis maman puis-je aller à une petite fête demain ?, on ne sera qu'une dizaine d'après Lydia, lui demandais-je une fois qu'elle eu finit de parler.
Ma mère relève la tête surprise, et encore le mot est faible, ses yeux forment deux soucoupes et me fixent de la tête aux pieds, elle doit se demander où est passé son fils, après tout c'est la première fois que je lui demande pour aller à une fête.
-Écoute, c'est plutôt inattendu mais je ne suis pas contre ma foi tant que tu ne bois pas trop et que tu ne fais pas de bêtise, je suis d'accord, dit-elle en souriant.
- Merci maman, dis-je en l'embrassant d'un bisou baveux sur sa joue.
Après ça je monte rejoindre ma chambre pour faire mes devoirs, une fois dedans je pose mon sac de cours sur mon lit et vais m'asseoir sur la chaise du bureau après avoir allumé mon ordinateur.
Je remarque un mail de mon meilleur ami, et je jubile, impatient de le lire , chose que je fais directement.
Bonjour fab
Comment tu vas ? Je n'ai pas reçu de nouvelle depuis quelques jours ce qui venant de toi est assez rare, alors je me suis dit que j'allais venir à toi en t'envoyant un petit message.
J'espère que tu vas bien et que tu es juste trop pris par les cours, et qu'il n'a pas tenté de te contacter à nouveau.
La dernière fois, j'ai dû te ramasser à la petite cuillère et je n'aime pas ça.
Déjà, que j'habite bien trop loin de chez-toi, mais j'ai peut-être trouvé un moyen qu'on se voit avant la fin de l'année scolaire.
Mon école prévoit un voyage d'une semaine et j'ai proposé d'aller à Paris et mon idée à emballer pas mal de monde alors voilà peut-être que dans 3 semaines on pourra se voir.
Bisous répond vite...
Il a toujours été doux et attentionné avec moi, notre rencontre remonte à 2 ans maintenant, on jouait à un jeu de stratégie en ligne et on était dans la même alliance.
On a sympathisé et nous avons continué à parler via e-mail quand il a arrêté le jeu, il est comme un grand frère que je n'ai pas, un confident, je lui dis presque tout, mes craintes, mes peurs, mes pensées sombres, et bien que je le voie comme un confident j'ai tendance depuis peu à le laisser de côté, ce qui est paradoxale quand on sait que j'ai toujours hâte de lire ses mails.
Bonjour Lucas,
Oui, je sais, désolé, j'ai juste oublié de te répondre, je suis tête en l'air, tu le sais.
Alors oui, je vais bien et toi ?
Comment ça va avec ta copine, toujours l'amour fou où tu en es déjà lassé ?
Tu es trop gentil, tu sais, mais t'en fais pas, je ne compte pas me laisser aller comme la dernière fois, si j'ai un souci même infime, je viendrais te le dire au plus vite.
Oh, c'est vrai que ça serait cool de se voir une fois, tiens-moi au courant.
Bonne soirée bisous
Une fois fait je me mets à faire mes devoirs soigneusement et le plus rapidement possible.
Par chance, c'est juste un devoir de maths qui rappelle la matière de l'an passé afin d'introduire le chapitre suivant.
Les équations, rien de bien compliqué quand on aime ça, c'est vrai que quand on aime apprendre, on a tendance à aimer aller en cours, mais je ne suis pas comme ça.
J'aime apprendre, mais si je pouvais ne plus aller en cours, je le ferais, même si j'ai quelques amis et encore faut le dire vite, j'ai hâte de rentrer dans la vie active.
J'ai envie d'être à mon compte, avoir plus de liberté et pouvoir faire certaines choses sans être soumis aux décisions de mes parents.
Alors je sais que j'ai encore un peu de temps pour ça, que mes études sont loin d'être terminées et que je dois encore choisir ce que je vais faire de ma vie.
Mais je suis assez optimiste là-dessus et quand on veut on peut, alors j'ai juste à m'appliquer et réussir mes études.
Bonsoir, voila enfin la réécriture que je vous l'avait promis.
Bien que je sois un peu beaucoup en retard.
Je posterais un chapitre réécrit par jour en fonction du temps que j'ai pour régler les derniers passages dessus.
Bonne soirée à tous .
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