2_ La pluie

Allongée sur mon lit, dans le noir, je regarde les étoiles fluorescentes accrochées au plafond. Les anciens locataires ont oublié de les enlevés. Je les aime bien ces étoiles. Elle me rappelle que je ne suis pas seule.

Dans ma tête je repasse les souvenirs de ces trois derniers mois.
Tout a commencé quand le drame s'est produit. Il nous a plongé ma mère, ma sœur et moi dans une profonde tristesse.
Ma mère fut la plus atteinte.
Moi et Nathalie, on survivait, on s'appuyait l'une sur l'autre pour surmonter cette horreur.
On avait besoin l'une de l'autre pour s'en sortir.
Et on y arrivait. On s'en remettait petit à petit.
Mais ma mère n'a pas apprécié et elle a décidé de nous séparé.
Nathalie étant majeure, elle la laissé dans l'appartement que nous occupions avant la tragédie familiale.
Moi, j'ai 14 ans, alors elle m'a embarqué avec elle.
Ça fait deux moi que je n'ai pas vu ou entendu Nathalie.
Elle me manque.
J'imagine qu'elle doit aller de l'avant. Mais moi je suis déchirée, brisée, sans elle je n'y arrive pas. Maman est dépressive et n'est jamais à la maison. Moi je suis seule. Je n'ai pas de téléphone et pas d'argent. Je survis avec ce que ma mère achète.
Elle a tout fait pour nous séparé.

Le larmes montent à mes yeux. Je les laisse coulées le long de mes joues. Le long de mon cou.
Elles représentent tout ce que j'ai perdu.
Et que je ne retrouverais jamais.

Je me lève en sursaut de mon lit. Il faut que je me reprenne. Que j'aille de l'avant. Je prends mes clés et sors de l'appartement. Dans les escaliers je ne croise personne.
Juste quelques cafards.
Moi je suis comme eux.
Je chercher juste un refuge.
Et une famille cafard.

Arrivé dans le hall de l'immeuble je regarde notre boîte aux lettres. Vide. Et si j'envoyai une lettre à Nathalie ? Me répondrait elle ? Ou laisserait elle cette lettre dans son enveloppe et me l'a renverrais avec rancœur.
Je ne sais pas.
Je ne veux pas savoir.
Elle doit croire que je l'ai oublié mais jamais je ne le pourrais.

Je sors dans la rue. Il ne fait pas très chaud ce soir et il y a de l'orage dans l'air. Le ciel est couvert de gros nuages noirs menaçants.
J'ai l'impression qu'il vont éclater en sanglots.
Je les consolerai en récoltant un peu de leurs larmes.
Ça changera des mienne.

Les lampadaires éclairent d'une forte lumière les trottoirs remplis de monde. Les gens sortent de chez l'épicier,marchent d'un pas décidé jusqu'à chez eux, vont dans des restaurants.
Moi j'erre sans but.
Tel un fantôme.

Je me retrouve dans un parc. Je ne l'ai jamais vu mais il est beau et ça sent bon les fleurs. Je m'assois sur un banc et ferme les yeux. Soudain le tonnerre gronde et me fait sursauter. La pluie commence à tombé drue et rapide comme si elles voulaient me déchirer. Mais elles ne savent pas que je le suis déjà.
Déchirée.
En millions de petits morceaux.

Les larmes coulent à nouveau.
Je suis seule.

Je me lamentais sur mon sort quand soudain je la vois. Toute droite dans l'obscurité, derrière un rideau de pluie, elle tient nonchalamment une clope entre les doigts. Elle est dos à moi mais ces long cheveux châtains gorgés d'eau ne laissent pas de place aux doutes.
C'est elle.
Je la vois s'éloigner de sa démarche nonchalante.

Je me lève et court à sa poursuite.
La pluie fouette mon visage.
Il ne faut pas qu'elle parte.
Il ne faut pas que je la laisse une deuxième fois.
Reviens.
Ne me fait pas ça à moi.
Même si je le mérite.
Reviens.

Je sens mon pied se coincer et mon corps basculer en avant.
Puis plus rien.
Le noir complet.
Quand l'aube se lèvera je ne serai peut être pas réveillé.
Quand l'aube se lèvera tout sera terminé.

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Tags: #ciel#pluie