Chap 2 : Part 1



Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais la bouche ouverte, je la fermais donc en continuant de regardé cette magnifique femme qui dans sa longue chevelure châtaine avait des mèches blondes vénitiennes qui se mariaient parfaitement avec ses grands yeux noirs. Je me mis à détailler sa tenue et son apparence. Elle a la peau légèrement ambrée, ce qui m'étonne vu que son frère a la peau vraiment blanche. Elle n'est pas maquillée ou tellement peu que cela ne se remarque pas. Elle a une carrure au niveau des épaules qui est plutôt large, comme si elle avait toujours fait beaucoup de sport, et qui est recouverte par une chemise en soie noire à manches longues, qui ne laissait apparaitre que de façon fugace un pendentif au creux de son cou. Sa fine taille est sublimée par un corset blanc orné de ruban noir et de dentelle, d'une réalisation parfaite que même mon frère n'aurait pas mieux fait. Elle porte un pantalon léger en satin noir qui fusèle ses longues jambes. A ses petits pieds elle porte des bottines noire. Des rubans blancs ornent discrètement son poignet droit et son cou accentuant la finesse de ceux-ci.

Elle n'avait plus rien à voir avec le machin sans forme, de tout à l'heure, enveloppé dans un sweat dix fois trop grand et où on ne distinguait pas son visage.

- Tu as fait l'école du rire, ironisa Castiel.

- Non c'est naturel chez moi, répondit-elle au tac au tac.

On éclata de rire, elle avait du caractère et du répondant... même Castiel n'en revenait pas, je crois d'ailleurs que c'est la première fois qu'une fille lui répondait de la sorte. Normalement elles sont toutes à ses pieds à faire ses quatre volontés même quand il est infâme avec elles.

- Bon on se bouge les jeunes, on n'a pas que ça à faire ! Ajouta-elle.

- Bien sûr la vieille

A cette réflexion de Castiel, tous les garçons présents ré éclatèrent de rire, moi y compris. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle rit de bon cœur avec nous et qu'elle sorte avec un grain de malice dans la voix :

- Eh oui, je sais que j'ai atteint l'âge d'aller en maison de retraite. Au vu de mon grand âge, ça m'arrive aussi de radoter !!! bon désolé, les plaisanteries les plus courtes sont toujours les meilleurs. Revenons-en à nous mes petits agneaux colorés... aller je vais faire enfin ce que la directrice m'a demandé de faire, c'est une faveur que je vous fais !!

- Pourquoi est-ce une faveur ? Articula posément Armin.

- Ah c'est vrai, vous ne connaissez pas la petite sœur de Nathaniel... Dit un gars de la classe

- Sa p'tite sœur mais elle est en terminal et lui en seconde, il a retapé plein de classe c'est ça ?? dit Alexy

- Bon ce n'est pas pour vous interrompre mais vous pourrez discuter de ça plus tard. J'ai pas que ça à faire ... dit-elle avec une note d'amertume dans la voix.

Sans un mot de plus, Milia se dirigea vers la porte et sortie de la classe...

- Bon vous n'êtes pas idiot, je ne vais pas vous montrez la cour en vous disant que c'est la cour, le stade en disant que c'est le stade. Vous êtes assez grand pour vous en rendre compte.

Notre groupe la suivit donc dans les couloirs étroits et gris, elle nous énumérait sans grande conviction le nom des salles et leurs utilisations. Ça avait l'air d'être aussi ennuyeux pour elle que pour nous. Quand tout à coup, elle rentra dans une petite femme aux cheveux poivre et sel attachés en un ingénieux chignon, laissant apparaitre sa beauté passée et vêtu d'un tailleur rouge qui comme elle n'était pas de toute première jeunesse, qui dit d'une voix aigri :

- Milia, encore vous. Je vous avais dit...

- Mouais, je le fait pour une fois alors lâchez moi...

- Et dire qu'il y a votre grand frère qui vient d'arriver s'il est comme vous, nous sommes mal partis...

- Hmm... bon je continue ma punition, si vous le permettez... d'ailleurs vous n'avez pas peur que je corrompe leurs jeunes esprits...

La femme allait ajouter quelque chose mais Milia lui avait déjà tourné le dos et avait repris d'une voix monocorde l'énumération de l'utilité des salles, de qui on pouvait trouver dans les différentes salles et ce qu'ils pouvaient faire pour nous. Elle nous expliqua vaguement comment fonctionnait le lycée et le réfectoire quand nous passâmes devant. Nous visitions ainsi les trois bâtiments qui étaient en L autour de la cours et composé de 2 étages chacun et dont les couloirs étaient plutôt sinueux, on aurait pu se croire dans un immense labyrinthe, le grand réfectoire semblait de construction récente par rapport aux autres bâtiments qui étaient en pierre et le gymnase accompagné de son stade qui composaient l'établissement.

- La femme que l'on a croisé tout à l'heure, c'est la directrice. Si vous vous perdez, euh ça sera pour de bon ! Non je plaisante mais je ne pense pas que l'on puisse vraiment se perdre, s'égaré oui ! Bon, Je suis sûre que vous n'avez pas de questions sur l'établissement, je me trompe ??

- Non, répondons-nous en cœur

- Alors je vous laisse, passer une bonne journée surtout vous, les petits nouveaux colorés.

Elle partit en riant ne nous laissant même pas le temps de la remercier, ni à Castiel de s'énerver.

- Elle nous cherche là, non ?? fit-Alexy

- Ouais elle ne va pas tardé à me trouver d'ailleurs. Bougonna-Castiel

- Vous avez de la chance... fit le même gars que tout à l'heure, celui qui nous avait dit qu'elle était la petite sœur de Nathaniel

- Comment ça de la chance ? dit Armin

- Bah normalement la petite sœur de Nathaniel n'adresse la parole à personne, on ne sait jamais ce qu'elle pense et elle ressemble plus à un mec qu'à une fille. Par rapport à la question de savoir si Nathaniel a redoublé... non il n'a jamais redoublé. Les enseignants ont juste fait sauter trois classes à Milia, à ce qu'il parait elle s'ennuyait trop en cours et devenait insupportable pour tout le monde ! reprit ce gars

- Ouais tu as raison Tom mais de toute façon... c'est qu'une pouffe prétentieuse cette Milia dit un autre dont évidemment je ne connaissais pas le nom

- Vous la connaissez bien ?? me hasardai-je.

- Non mais ça se voit tout de suite. Comparé à son grand frère qui est adorable, elle s'est une peste pourrie gâtée. Reprit-il.

Je déteste les gens qui jugent une personne sans la connaitre ça a vraiment le don de m'énerver

- Arrête Victor, elle n'est pas si horrible que tu dis, elle arrive à être amie avec Ambre, la copine de son frère alors que mis à part Lee, Charlotte et Capucine tout le monde l'évite.

- C'est bien ce que je dis... qui se ressemble s'assemble. Je te rappel Tom que Ambre est une vraie peste.

Je lançais un regard lourd de sens à Castiel et m'éloigna pour m'asseoir au pied du saule pleureur qui se trouvait dans un coin de la cours. Cela ne faisait pas longtemps que je m'étais assis quand un carnet me tomba dans les mains, ce qui me fit sursauter. C'était un très joli carnet délicatement décoré dont la couverture était noire et les décors étaient rouges et blancs, je fis courir mon doigt le long des décors puis levais la tête pour voir d'où il venait. Quelle ne fut pas ma surprise, quand je vis Milia sauté des branches pour atterrir devant moi et s'accroupir pour me regarder dans les yeux. Cette position me permet de voir clairement son pendentif, il s'agit d'une petite fée qui tient coincé entre ses jambes et ses bras une sphère noire.

- Oh excuse-moi, Lysandre, n'est-il pas ? Je ne voulais pas te faire peur...

Dans ses profonds yeux noirs, je pouvais lire de culpabilité et de sollicitude.

- Oui c'est ça, ça m'a surpris c'est tous....

Mais que faisait-elle là... n'avait-elle pas dit qu'elle avait quelque chose à faire. Je m'étais relevé pour qu'elle ne reste pas dans cette position qui devait être inconfortable.

- Tient Lysandre, tu es en « charmante » compagnie dit donc. Tu n'avais pas quelque chose à faire ? Sorti Castiel qui venait de nous rejoindre, en appuyant bien sur le charmante

- Je le faisais

Avec Castiel, nous la regardâmes interdit.

- Mademoiselle Milia Llihea, entendîmes hurler de l'autre bout de la cours.

- Ah ça va être encore ma fête !

Une ombre passa sur son visage et ses yeux devinrent encore plus sombres et impénétrables. La directrice venait d'arriver devant elle et dit d'une voix cinglante

- Que faite vous là ? Je vous avais assigné plusieurs tâches ce matin...ne devriez- vous pas être en train de nettoyer les cochonneries que vous avez faite sur le mur nord de l'établissement...

Elle s'apprêtait à répondre quelque chose quand Castiel la devança

- Elle nous explique !

Je le regardais étonné, c'est bien la première fois que je le vois essayer de sortir quelqu'un de la galère. C'était vraiment du jamais vu, mais bon à sa façon un peu abrupte, cinglante et froide. Je vis Milia, lui jeté un coup d'œil, je ne compris pas ce qu'il voulait dire mais ce n'était pas vraiment un regard de remercîment.

- Oh si c'est cela. Mais quand vous aurez fini, Milia, vous allez directement cacher ce truc innommable. Dit la directrice en guise d'excuse puis partit.

Milia se tourna vers Castiel et dit avec une pointe de fierté blessé et de défit que l'on retrouvait aussi dans ses yeux :

- Je te revaudrais ça, mais la prochaine fois. Laisse-moi me débrouiller toute seule !

- Tiens ton carnet, il est magnifique... est ce toi qui l'a ainsi orné ? hasardais-je

- Oh merci ... oui c'est moi...dit-elle d'un ton adoucie voir timide

- c'est quoi le truc infâme ? sorti abruptement-Castiel

- Qu'chose ! lança-t-elle avec une étincelle de malice

- Peux venir voir ?! dit-il d'un ton qui faisait plus penser à une affirmation qu'à une question

- Si vous avez du temps à perdre, pourquoi pas.

Nous suivîmes donc Milia jusqu'à ce que la directrice avait appelé cochonnerie. Je regardais attentivement le mur, pour ma part c'était loin d'être une cochonnerie. C'était de l'art fantastique, une femme avec des brassards à piques sur les avant-bras, vêtu d'un haut très court qui ne recouvrait que la poitrine et en bas un semblant de short cachant à peine la naissance de la cuisse. Elle tenait un arc dont la flèche semblait sur le point de partir et qui montait un magnifique loup gris dont le pelage long partait en imitant de long ruban d'eau. On aurait dit que tous les deux allaient sortir du mur et nous rejoindre. Avec Castiel, nous regardions cette œuvre en silence, Castiel le rompit pour dire :

- C'est même pas drôle... je m'attendais à un truc moche... Elle est folle cette dirlo....

- Elle trouve que l'amazone est trop dénudée pour faire bonne figure dans son lycée donc je dois tout repeindre et fait un croquis du nouveau décor... mais j'ai une flemme monstre... je crois que je suis définitivement atteinte d'une forme maligne de la flemmingite aigue ! dit-elle d'un ton extrêmement sérieux

- C'est quoi cette merde ? demanda-Castiel.

- Une maladie extrêmement contagieuse dont on ne peut pas jamais guérir totalement à tout moment, on risque une rechute et qui fait qu'on laisse trainer à plus tard ce qu'on avait à faire. Finit-elle avec une pointe de moquerie.

- J'ai failli te croire, elle est très bonne ta blague ! dis-je simplement.

- J'aime bien ton humour, ajouta-castiel avec un sourire en coin.

Elle remonta sa manche gauche pour regarder un objet ovale noir, dont le bracelet est une fine lanière de cuir, et dit

- Vu l'heure, vous allez être en retard pour votre premier vrai cours avec ma... avec Lalia. Premier bâtiment au 1er étage salle 105... c'est bon vous n'allez pas vous perdre ?

- Non mais comment sais-tu ça ?

- Mélody, une terminal comme moi, était chargé de faire les emplois du temps et pour l'aider j'ai fait celui de votre classe, le spécial rentrée et celui d'après aussi... mais si vous le dite à quelqu'un, je devrais vous tuer.

- Oh ça va, on n'est pas comme ça et personne nous parle de toute façon. Aller viens Lysandre, on se bouge.

J'avais écouté la conversation sans mot dire... nous partîmes dont vers la salle de cours, Castiel entama la conversation

- Je la trouve très spéc', cette Milia

- Mm... pourquoi as-tu appuyé sur le charmante, toute à l'heure ?

- Pour voir, si elle bronchait.

- De ce que j'ai vu, elle est différente de ce que l'on a entendu sur elle...

- Oui, elle est drôle et sait causer, c'est ça qu'tu voulais dire°?

- Non pas vraiment, je parlais de quand elle a fait tomber sans le faire exprès son carnet sur moi. Quand elle m'a parlé, elle semblait inquiète de m'avoir dérangé.

- Elle ressemble pas à une garce comme ils disaient mais faut... connaitre plus...

- Je suis d'accord, tu n'as pas remarqué un truc bizarre quand la directrice l'a appelé... elle l'a appelé Milia Lli... oh je sais plus

- Mouais, son frère s'appelle Buttone ou un truc débile comme ça...

- Lui c'est Buttome... Répondis-je après quelques instants de réflexion.

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