Noël
Les deux garçons profitèrent du repas apporté par le brun, avec un plaisir évident. Ce dernier avoua avec un léger rougissement que c'était un présent des elfes de Poudlard, à sa demande. Il y avait tout ce qu'ils aimaient, et ils en profitèrent avec joie.
Ils évitèrent avec soin le sujet de la guerre, ou de la mission de Drago. De la même façon, aucun des deux n'aborda le sujet des baisers qu'ils avaient échangé.
Une fois repus, ils s'installèrent côte à côte, blottis l'un contre l'autre et Drago se laissa aller à poser sa tête sur l'épaule de Harry.
Le Gryffondor l'enlaça possessivement et embrassa sa tempe, avec une douceur qui libéra une nuée de papillons dans le ventre de Drago.
Le Serpentard soupira de bien être, résolu à profiter des instants de bonheur que le destin voudrait bien lui accorder. Il avait pleinement conscience que sa vie était en sursis. Cependant, la présence même de Harry à ses côtés adoucissait la situation et lui permettait d'accepter, même s'il savait qu'il serait bientôt privé de tout ça.
Drago papillonnait des yeux, se laissant aller à une bienheureuse somnolence. Harry caressait lentement son épaule du bout des doigts, quand soudain, il prit la parole, murmurant juste.
- Drago.
Le Serpentard se raidit, craignant que ce soit la fin de leur trêve. Mais le Gryffondor le serra un peu plus fort contre lui, comme pour le rassurer.
- Promets-moi que tu resteras à l'abri quand... Quand je lui ferais face.
Le blond écarquilla les yeux, ne s'attendant pas à une telle demande.
- Que... quoi ?
- Je veux être certain que tu ne risqueras rien, Drago.
- Mais...
La protestation du Serpentard mourut sur ses lèvres alors que Harry le serrait un peu plus.
- Je serais incapable de me concentrer si tu es en danger. Je...
Drago cligna des yeux. Personne, pas même ses parents, n'avait pensé avant Harry Potter à le mettre à l'abri du danger de cette façon. Il déglutit et s'agrippa au brun, comme si c'était un rêve et qu'il risquait de disparaître.
- Tu auras besoin d'aide. Tu ne peux pas te battre seul...
Il sentit Harry se raidir, et il s'écarta de lui pour le fixer avec attention. Le Gryffondor avait l'air mal à l'aise, et évitait son regard. Quelque chose se brisa en Drago et il insista, nerveusement, revenant à l'emploi du nom de famille.
- Potter ?
L'adolescent brun tressaillit et croisa finalement son regard. Les yeux verts étaient légèrement humide, et Drago pressentit le pire. Finalement, il eut sa réponse.
- Je... Je ne suis pas sensé survivre à tout ça.
Quelque chose se mit à brûler en Drago. Un vent de révolte contre la situation, un refus d'accepter l'inévitable. Il plissa les yeux et renifla d'un air moqueur.
- Alors autant que je t'accompagne sur le champ de bataille Harry. Parce que à l'instant où tu tomberas, moi je serais envoyé à Azkaban.
Ils se défièrent longuement du regard, bataille de deux volontés, puis le visage de Harry se froissa. Il attira Drago à lui et il l'embrassa fiévreusement, jusqu'à ce que leur baiser ne s'approfondisse. Ils haletaient lorsqu'ils s'écartèrent, les joues rouges, fascinés l'un par l'autre.
Harry gronda sourdement.
- Hors de question. Je vais faire en sorte que tu sois en sécurité Drago.
Le Serpentard sourit tristement.
- Tu ne comprends pas, pas vrai ? Tu es le seul à ne pas me regarder comme si j'étais... un criminel à cause de la marque sur mon bras. Sans toi, je ne suis pas sûr d'avoir envie de... ce genre de vie.
Les yeux verts s'écarquillèrent légèrement et se troublèrent. Puis le Gryffondor reprit contenance et fit un bref geste de la main.
- C'est Noël. Nous devrions oublier tout ça pour l'instant.
Drago plissa les yeux, le cœur empli d'une nouvelle détermination. Il se jura de tout faire pour protéger le Sauveur. Ce n'était plus seulement par gratitude, pour le remercier de son aide. C'était surtout parce qu'il se rendait compte que Harry Potter lui était vital. Si quelqu'un dans le monde magique méritait de s'en sortir c'était bien ce Gryffondor un peu naïf, qui avait le cœur sur la main.
Sans un mot de plus, il se blottit contre le brun, réfléchissant à une façon de le protéger malgré lui. Il était prêt à se livrer à Dumbledore, s'il le fallait.
Sans réfléchir, il prit la parole.
- Harry ? On peut passer la nuit ensemble ?
Le Gryffondor sursauta, s'écarta de son camarade et rougit brusquement, les yeux écarquillés. Puis, il laissa échapper un rire nerveux.
- Je...
Drago écarquilla les yeux, rougissant lui aussi en se rendant compte de ce que Harry avait compris. Puis il gloussa en secouant la tête.
- Idiot. Je veux juste rester avec toi.
Ils se mirent à rire tous les deux, évitant le regard de l'autre, un peu gênés. Finalement, Harry hocha la tête.
- Je n'avais pas prévu de retourner dans mon dortoir.
La gêne se dissipa doucement, et ils s'apaisèrent, retrouvant l'atmosphère paisible du début de soirée. Ils se sentaient bien dans leur bulle, loin de la guerre et de leurs responsabilités.
Lorsqu'ils commencèrent à somnoler, ils s'installèrent plus confortablement, créant un lit de fortune avec la couverture apportée par Harry pour leur pique-nique de Noël. Après une légère hésitation, rougissant tous les deux - encore une fois - , ils finirent par s'enlacer, se serrant l'un contre l'autre, s'apaisant au contact de l'autre.
Drago pensait qu'il ne parviendrait pas à dormir, trop troublé par la proximité avec le Gryffondor qui faisait battre son cœur. La chaleur de son corps, sa respiration dans son cou, ses mains posées sur ses hanches... Tous ces éléments le rendaient fébrile.
Mais il finit par se détendre, bercé par le souffle régulier de Harry. Il leva une main un peu tremblante pour la passer dans les cheveux noirs en désordre et le brun gémit de contentement, visiblement ravi de l'attention.
Le cœur rempli d'espoir grâce à un Gryffondor têtu, apaisé, il se laissa aller et ses paupières se firent lourdes. Après un soupir de félicité, il s'endormit, collé à Harry, un bras enroulé autour de la taille du jeune homme, et l'autre main enfouie dans la chevelure indomptable du Sauveur. Harry, lui, l'agrippait fermement, une main négligemment posée sur sa hanche, un léger sourire aux lèvres.
Profondément endormis, aucun des deux adolescent n'eut à souffrir de cauchemars en cette nuit de Noël.
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