Chapitre 9
«Justin Drew Bieber»
Je quittai le lycée et rejoignis la gare. Cette fois-ci, je priais pour ne pas tomber tomber sur Justin. Je ne voulais plus voir sa tronche parfaite qui renfermait une âme de Diable.
Après avoir récupéré mon ticket, je le compostai puis attendis le train. J'allais garder la même place et faire comme si de rien n'était mais si je n'arrivais pas à supporter sa présence, j'irais dans un autre compartiment.
Le train arriva et je pris ma place. J'avouais que je tremblais un peu. Pourtant, rien ne se passerait. Il avait dit qu'il me laisserait tranquille et je devais m'estimer heureuse de cette nouvelle.
À ma fermeture des portes, je le vis comme prévu arriver et encore en compagnie d'une fille. Je me demandais comment il n'arrivait pas à se lasser de cela. Peut être que c'était parce que je ne connaissais pas le sexe que je disais cela. Mais même si un jour je ne serais plus vierge, je n'irais pas faire ça avec n'importe qui. Je pourrais attraper n'importe quoi.
Comme hier, il faisait comme si je n'étais pas là. De plus, la fille qui l'accompagnait était très aguicheuse. Elle avait une manière de parler et un style vestimentaire très inapproprié. Je secouai la tête et me levai ne pouvant plus supporter cela.
J'allai m'asseoir dans un autre compartiment, toujours en prenant soin d'être à côté de la fenêtre. Il n'y avait pas non plus grand monde dans celui là. Je posai mon sac à mes pieds. Je regardais par la vitre. Je n'avais vraiment pas pu profité du paysage à cause de Justin.
Soudainement, je sentis une main me toucher la cuisse me faisant sursauter et me coupant dans mon moment de vide.
Je me retournai pour voir de qui il s'agissait.
- Avery Jenkins ?
Un garçon brun aux yeux noisettes comme ceux de Justin se trouvait penché devant moi. Je semblais le connaître. Je fronçai les sourcils pour essayer de me souvenir de son nom.
- Oui ? lâchai-je confuse.
- Jake Reeves, dit-il en me tendant sa main qui avait touché ma cuisse.
- Oh ! Oui je vois, m'exclamai-je avant de lui serrer la main.
Jake Reeves était un joueur de l'équipe de football du lycée. Il était plutôt populaire, j'avais entendu dire qu'il avait eu une aventure avec la fille la plus populaire du lycée : Carrie. De ce fait, je ne comprenais alors pas pourquoi il venait de m'accoster. Jake sourit, il avait un sourire éclatant.
- Je peux m'asseoir ici ? demanda-t-il.
- Oui bien sûr, souris-je.
Il prit place à côté de moi. Il sentait bon.
- Je suis obligé de prendre le train parce que ma voiture est en réparation et je t'ai vu assise toute seule alors j'en ai profité pour venir te voir, expliqua-t-il toujours aussi souriant.
- Oh... D'accord...
J'étais très déstabilisée. Je ne savais jamais quoi dire ou répondre et encore moins quand il s'agissait de parler à un garçon surtout quand ce dernier était plutôt populaire. De plus, il semblait très sympa alors je devais faire attention à ce que je disais pas comme avec Justin.
D'ailleurs, Jake rit me mettant encore plus mal à l'aise.
- Désolé, je ne sais jamais quoi dire, avouai-je la voix presque chevrotante.
- T'inquiète pas, je l'ai deviné.
Je souris nerveusement. Rien de potable me venait à l'esprit pour que je puisse le sortir de ma bouche.
- Je sais que ça peut paraître bizarre que je vienne te voir, je veux dire, tout le monde sait que je ne m'intéresse pas aux filles coincées, ajouta-t-il.
Je fronçai les sourcils à son dernier mot. C'était vexant. Il le remarqua.
- Oh désolé, je voulais pas dire ça, pas dans ce sens là, se rattrapa-t-il. Des filles timides si tu préfères, sourit-il. Mais je ne veux pas que tu te soucies de ça.
Je ne saisissais pas trop où il voulait en venir.
- En plus tu n'as pas de quoi être timide, tu es très jolie Avery.
Je ne pus m'empêcher de sourire. C'était la première fois que je recevais un compliment comme celui ci depuis longtemps si ce n'était pour dire depuis le collège. Pourtant, sans être arrogante, je n'étais pas aussi moche que les gens pouvaient le faire paraître.
- Merci, murmurai-je presque.
Je devais sûrement avoir viré au rouge. La chaleur qui se dégageait de mes joues me le confirmait. Je crois que Jake l'avait remarqué car il émit un petit rire.
- Tu habites où ? demanda-t-il sûrement pour enlever ma gêne.
- Sunnyvale, et toi ?
- Pareil ! C'est cool comme ça on pourra continuer à se parler en dehors du train.
- Oui.
Je ne voyais vraiment pas pourquoi Jake voulait me parlait. D'habitude, ce genre de garçon ne m'adressait aucun regard ou alors ce petit regard était moqueur mais lui semblait même vouloir apprendre à me connaître.
- Tu es fille unique ?
- Oui et toi ? répondis-je. Enfin... Je veux dire... Fils unique... me corrigeai-je.
Il rit. J'étais vraiment maladroite !
- Je suis fils unique oui, sourit-il.
Une sonnerie de messages sonna et je regardai Jake sachant qu'il ne s'agissait pas de mon téléphone. Il sortit le sien de sa poche. Il regarda à peine le nom de l'expéditeur et rangea à sa place initiale son cellulaire.
- Tu réponds pas ? demandai-je.
- Non, c'est pas important. Je répondrai après. Je parle avec toi là, sourit-il.
Je mordis discrètement ma lèvre inférieure et détournai le regard. Justin n'occupait plus du tout mes pensées.
Notre arrêt était là. Le train s'arrêta. Jake me laissa passer devant lui, c'était un vrai gentleman. Nous rejoignîmes le quai et quittâmes ensuite la gare. C'était vraiment bizarre de marcher aux côtés de quelqu'un d'autre que ma mère. Je me sentais fière.
- Tu fais ce trajet tous les jours ? demanda Jake.
- Oui, tous les soirs.
- Je vais devoir faire pareil. Je finis tout le temps à dix sept heures sauf le vendredi, et toi ?
- La même chose sauf le mercredi, répondis-je.
J'étais contente, cela voulait donc dire que je serais accompagné par Jake trois jours sur cinq et c'était plutôt cool. Je ne connaîtrais peut être plus jamais la solitude ?
- C'est une bonne nouvelle ça, sourit-il.
J'étais vraiment timide à ses côtés. Presque intimidée.
- Tu fais du sport ?
- Non, grimaçai-je. Le lycée me prend déjà beaucoup trop de temps.
- Ah... Oui, j'aurais du m'en douter.
Je le regardai bizarrement. Il se racla la gorge.
- Euh... Je fais du football moi, sourit-il gêné.
- Oui je sais.
- Je suis Quaterback, ajouta-t-il fièrement.
Je n'avais aucune idée de ce que c'était alors je me contentai de lui rendre son sourire.
- Tu ne sais pas c'est quoi, c'est ça ? demanda-t-il en riant.
- Non, pas vraiment, avouai-je confuse.
- C'est pas grave, je t'emmènerai voir un de mes matchs un jour.
Ma bouche s'ouvrit et je peinais à trouver mes mots. Était-ce cela un rencard ou un truc du genre ? Jake le remarqua et il rit une nouvelle fois.
Nous arrivâmes dans ma rue et j'informai Jake de cela. Il m'accompagna gentiment jusqu'à ma porte. J'étais bien contente que ma mère ne soit pas là pour tout gâcher.
- Merci Jake, souris-je.
- Demain je finis à dix huit heures alors on se dit à lundi ?
J'hochai la tête.
- Si tu me croises au lycée, n'hésite pas à venir me voir.
- Tu n'as pas peur de t'afficher avec moi ? demandai-je.
- Arrête de faire comme si tu étais une bête de foire Avery, sourit-il.
- Je sais pas... J'ai pas l'habitude de dire bonjour à beaucoup de monde en dehors de ma famille.
- Et bah il y a une première fois à tout. Allez, à demain j'espère.
Jake me sourit avant de se retourner et de prendre le chemin averse.
- Ne fais pas la timide Avery ! cria-t-il gentiment.
Je souris et hochai la tête puis il disparut de mon champ de vision. Je cherchais mes clés dans mon sac la tête pleine de rêves. J'avais rêvé qu'une chose comme ça se passe depuis si longtemps mais je n'aurais jamais cru que cela se passerait pour de vrai.
Wow, Avery Jenkins avait attiré l'attention d'un jeune beau et populaire garçon pour la première fois de sa vie.
...
Ma mère s'inquiétait toujours autant à propos de Chris. Il lui avait envoyé un seul message depuis disant qu'il était désolé et qu'il espérait la revoir bientôt. J'allais peut être sembler paranoïaque mais peut être qu'il trompait déjà ma mère. Ou alors il faisait le même coup à plusieurs femmes en même temps.
Mais je ne voulais pas faire part de mes suspicions à ma mère, je ne voulais pas qu'elle s'inquiète davantage. Et puis, elle se faisait peut être du souci pour rien et Chris devait sûrement être vraiment débordé par son travail qui nous était encore inconnu.
Je venais de terminer ma journée de cours. J'avouais avoir tout fait pour ne pas croiser Jake de la journée. J'étais trop terrifiée de devoir lui parler avec ses amis autour. Je regagnai la gare et pris mon ticket que je compostai.
Je n'avais pas mis au courant ma mère de ce qu'il s'était passé avec Jake pour pas qu'elle ne fasse de crise cardiaque et qu'elle ne se remette pas à devenir lourde à nouveau. Quand même, deux garçons qui viennent me voir en si peu de temps, cela tenait du miracle.
Le train arriva et je montai à l'intérieur après avoir acheté rapidement de quoi boire au distributeur automatique présent sur le Quai 27. Bizarrement, Justin était déjà là, je ne l'avais pas vu entrer. Je fronçai les sourcils et détournai le regard pour m'asseoir à ma place.
Il était seul. S'il était seul, pourquoi n'avait-il pas simplement pris sa voiture pour rentrer chez lui ? Ou pourquoi était-il simplement là ? J'avais l'impression qu'il passait sa vie à prendre le train avec des filles différentes puis faire l'aller retour pour récupérer sa voiture.
Je ne connaissais vraiment rien de lui.
Je gardais les yeux sur la vitre à ma gauche et essayais de ne pas dériver mes yeux vers lui. Ce n'était pas que j'avais peur de croiser son regard mais je pouvais recevoir une décharge électrique rien qu'en une fraction de seconde d'échange.
Soudainement, j'entendis du bruit puis des pas. Je luttais pour ne pas céder. Les pas se rapprochèrent puis passèrent à côté de moi avant de s'éloigner à nouveau.
J'attrapai fortement ma veste de mes mains et la serrai entre mes poings. Je commençai à mordiller ma lèvre inférieure. Les pas revinrent lentement puis s'éloignèrent à nouveau. J'avais l'impression qu'on était sur le point de m'attaquer.
Ce manège se répéta deux fois de plus et je finis par céder et tournai ma tête vers lui. Il était là, à quelques mètres de moi. Il sentit mon regard et tourna lui aussi sa tête vers moi. Il avait les mains dans les poches et le regard noir. Ses manches étaient retroussées. Je pouvais apercevoir ses tatouages qui recouvraient ses avants bras. Je mourrais envie ne serait-ce que de les effleurer.
Je déglutis et continuais à le regarder avec insistance. Mes yeux commençaient à me brûler et j'avais la respiration qui se faisait irrégulière. Il avait comme une emprise sur moi.
Lui ne bougeait pas. Je ne saurais décrire ce que son regard voulait dire. Il était devenu si renfermé.
Je pris une grande respiration et tournai finalement de nouveau ma tête vers la fenêtre. Je ne comprenais pas pourquoi il m'avait mis dans cet état. Je n'entendais plus ses pas mais je savais qu'il était toujours là, son arrêt n'était pas encore passé. Je sentais son regard sur moi. C'était comme s'il me transperçait avec un laser.
J'essayais de garder mon calme et attendais patiemment qu'il descende du train si c'était bien ce qu'il comptait faire. Il le fit, quand le train s'arrêta à son arrêt. Je soufflai de soulagement et jetai un coup d'œil vers la porte pour m'assurer qu'il était bien parti. Effectivement, il n'était plus là.
Je repris mon souffle tout doucement. J'avais vraiment cru qu'il allait me faire du mal. Ce garçon avait une case en moins dans la tête !
...
De retour chez moi, je me jetai dans ma chambre où je pris mon ordinateur. Il fallait que je trouve des informations sur Justin. J'allumai mon appareil et tapai le mot de passe. Puis j'allais sur un moteur de recherche. Le problème était que je ne connaissais pas son nom de famille ni même où il habitait et encore où il travaillait.
Je décidai alors d'abord de chercher les universités d'économie. Après cinq minutes de recherche acharnée, je compris qu'il n'y avait aucune école d'économie dans la Silicone Vallée, que des écoles de commerce. Justin avait menti, je m'en étais douté de toutes façons.
Je tapai alors son prénom sur un moteur de recherche en ajoutant Palo Alto juste après. Beaucoup de liens apparurent. Je dirais même trop de liens. C'était impossible pour moi de trouver des informations sur lui. Cependant, cela n'allait pas m'arrêter mes recherches. Je cliquais sur les liens, un par un.
Quand je finis par tomber sur quelque chose intéressant. Il y avait un petit article de journal sur un certain Justin Drew Bieber qui datait de l'année dernière.
Un jeune garçon de dix huit ans du nom de Justin Drew Bieber vient d'acheter une maison d'une valeur de 500 000$ à Palo Alto. Né au Canada, il a décidé de venir vivre dans la Silicone Vallée pour poursuivre sa vie, loin de ses parents. Bien qu'il ait arrêté l'école à seize ans, il semble bien vivre aisément. Il dit n'avoir reçu aucune aide de sa famille pour payer cette maison et avoir travaillé pour cela. Cette histoire restera un mystère pour tout le monde.
J'arrêtai ma lecture là quand je vis un portrait du Justin que je connaissais suivre l'article. Je restai bouche bée. En plus de ne pas étudier comme il le prétendait, Justin avait arrêté l'école à seize ans. Comment avait-il pu amasser autant d'argent pour s'acheter une maison d'une telle valeur ? Les petits jobs ne pouvaient pas être l'explication. Il cachait quelque chose, c'était certain.
J'imprimai ma recherche que je gardai dans un tiroir de mon bureau et je refermai mon ordinateur et redescendis au salon pour me rafraîchir les idées. De toutes façons, ce n'était pas mes affaires et je ne devais pas m'en mêler. Surtout après ce qu'il avait fait dans le train pour m'intimider.
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