«Avery,
Si tu lis cette lettre c'est que les choses se sont mal passées. Alors, je voulais m'excuser de t'avoir fait croire qu'il pourrait y avoir une fin heureuse à notre histoire. Mais je ne regrette rien. Tu as été pour moi la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. Avant que tu arrives, je me demandais chaque jour comment j'allais continuer à vivre ainsi : travailler dans une société illégale, cacher mes revenus, éviter le monde entier juste pour être sûr qu'on ne m'arrêterait pas un jour. Je n'étais pas moi. Je détestais mes parents pour une raison inconnue, je devenais méchant pour un rien, je traitais les filles comme des objets et je me persuadais que c'était la seule façon d'être heureux dans un monde pareil. Puis, tu es arrivée, au moment où je m'y attendais le moins. J'ai su que tu me causerais des problèmes dès que je t'ai vu assise à cette place dans le train avec rien de sexy sur toi et que je me suis quand même dit "putain qu'est-ce qu'elle est belle !". Avery, si tu savais à quel point tu es magnifique et que tu n'as pas besoin de ressembler à toutes ces filles superficielles pour plaire. C'est vrai, je pensais au départ que tu n'en valais pas la peine. Je pensais que tu gâcherais mon temps mais il y avait cet aimant en toi qui m'attirait et je ne pouvais pas faire autrement que de venir vers toi dès que je le pouvais. J'ai d'abord voulu nier le fait que tu me plaisais mais tu faisais tout pour renforcer cette attirance que j'avais pour toi. J'ai aimé t'embêter et te voir t'énerver. J'ai aimé la façon dont tes sourcils se fronçaient à chaque fois que tu étais confuse ou en désaccord avec moi. J'ai aimé la façon dont tes dents malmenaient ta lèvre inférieure à chaque fois que tu étais nerveuse. J'ai aimé ton style vestimentaire (même si ça cachait tes magnifiques courbes). J'ai aimé la façon dont tes longs cheveux bruns tombaient sur ta poitrine. J'ai aimé tes yeux verts. J'ai aimé la façon dont mon cœur s'affolait à chaque fois que tu posais tes yeux sur moi. J'ai aimé tes lèvres sur les miennes. J'ai aimé mon corps emboîté dans le tien. J'ai aimé que tu sois la première. J'ai aimé tout ça Avery et bien plus. J'ai aimé t'aimer. Et peu importe où nous nous trouvons au moment où tu lis cette lettre, tu sais que je suis là, que je te protèges et te soutiens. Tu n'as pas à t'inquiéter. Peut être que tu me détestes, que tu m'en veux et que tu regrettes. Tu as le droit de me détester Avery, mais je t'en supplie, ne regrette rien. Parce que je sais que les jours passés ensemble ont été les plus beaux de notre vie. Peut être que d'autres jours viendront les surpasser et seront meilleurs, mais rien ne les remplacera parce que ces jours nous appartiennent pour l'éternité. J'espère que tu vas réussir tes examens. Non je n'espère pas, je sais que tu vas les réussir. Parce qu'en plus d'être belle, tu es intelligente et les épreuves ne te font pas peur. Je t'imagine déjà à la tête de ta propre entreprise qui, elle, ne sera pas illégale, et j'en suis déjà fier. Ta mère aussi est fière de toi et toute ta famille. J'ai parlé avec ton père, le petit homme tout rond. J'ai su que c'était lui parce qu'il avait les même yeux verts que toi. Ne doute pas de son amour pour toi, il t'aime Avery, il pense à toi tous les jours et il regrette que les choses soient devenues ainsi. Tu lui manques et la seule raison pour laquelle il ne t'appelle pas, c'est parce qu'il sait que tu ne décrocheras pas. Si il pouvait changer les choses, il le ferait. J'espère que ta mère va bien et qu'elle ne nous en veut pas si elle a appris ce que nous savions sur Chris. Je voudrais que tu la remercies de m'avoir fait confiance et surtout de m'avoir laissé prendre le cœur de sa fille. Mais ton cœur, Avery, je te le rends. Pas parce que je n'en veux plus mais parce que tu en as besoin pour continuer à vivre et à aimer les personnes qui t'entourent. Je sais que tu finiras par m'oublier un jour mais ce n'est pas grave, je te pardonne parce que c'est dans l'ordre des choses.
J'ignore, au moment où je t'écris, l'issu de toute cette histoire, mais dans tous les cas, je ne veux pas que tu m'attendes si c'est ce que tu comptais faire. Tu trouveras quelqu'un de meilleur que moi, qui t'aimera autant que je t'ai aimé, voire plus, même si l'amour que j'avais pour toi n'avait pas de limite et tu l'aimeras aussi parce que la vie continue. Tu dois sûrement te demander pourquoi j'ai laissé tout ça se passer, pourquoi je t'ai laissé tomber amoureuse de moi alors que tu n'avais pas le droit, pourquoi j'ai continué à te voir alors que je n'avais pas le droit, pourquoi nous nous sommes mis ensemble alors que nous n'en avions pas le droit ? Et surtout pourquoi je t'ai laissé parler à Chris alors que moi aussi je m'attendais au pire ? Parce que je savais à quel point tu aurais été triste si tu avais laissé ta mère se marier avec Chris. Et je ne voulais pas te voir triste. Peut être que j'aurais dû inventer une histoire au lieu de te dire la vérité, au lieu de te mettre en danger, mais je refusais de te perdre et je savais que tu aurais voulu définitivement arrêter de me voir si je t'avais laissé penser que je me payais des prostituées. De plus, je n'aurais pas pu te laisser dans l'ignorance plus longtemps car il s'agissait du copain de ta mère et tu devais savoir. Je m'en veux. J'aurais dû arrêter tout ça quand j'ai appris que Chris et ta mère se voyaient. Mais mon cœur a parlé plutôt que la raison. Et je continue à dire que je ne regrette rien car je suis tombé amoureux pour la première fois et même si j'avais pu penser auparavant que l'amour était pour les faibles, je sais maintenant que seuls les plus forts osent s'aventurer dans un bordel pareil parce que l'amour c'est dangereux. Tu le sais, je ne suis pas du genre romantique et en temps normal, je n'aurais jamais dit des choses pareilles mais tu es Avery Jenkins, la fille que j'aime et si je dois faire le romantique au moins une fois dans ma vie, c'est pour toi Avery et seulement toi. Si tu as pu lire ou entendre ces mots, c'est que tu es en vie et c'est tout ce qui compte. Je te souhaite une vie longue et heureuse parce que tu le mérites. Et n'oublie jamais, je ne serai jamais bien loin Avy.»