Chapitre 38

«Il est ce genre de garçon à ne pas savoir ce qu'il veut.»

Je m'étais réveillée sans faire de bruit pour ne pas sortir Justin de son sommeil qui semblait très profond. Je m'étais occupée de ranger tout le bazar que nous avions laissé tel quel hier au salon. Puis, j'en avais profité pour préparer un bon petit déjeuner pour celui qui dormait encore. La seul fois où je l'avais vu petit déjeuner, il n'avait mangé qu'un bol de céréales mais j'étais certaine qu'une assiette d'œufs sur plat et de bacon ne lui serait pas de refus.

Je me sentais d'humeur très joyeuse ce matin. Évidemment, il n'y avait pas de doute quant à l'origine de cela. Je me retrouvais à chantonner à quelques moments des paroles dont je ne connaissais pas la provenance et un sourire inlassable était collé sur mon visage.

Je finissais de préparer les dernières tranche de bacon quand j'entendis des pas se rapprocher.

- C'est propre ! s'écria-t-il.

Je me retournai et le vis s'avancer vers la cuisine où je me trouvais, les mains dans les poches de son short long gris. Il était torse nu pour ma plus grande joie. Les muscles de son bas ventre se contractaient à chaque pas et les lignes traçant un V - qui s'était formé j'imaginais après plusieurs séances intenses de musculation - étaient très visibles. Il s'étira, tendant ses bras en l'air, m'offrant une vue encore plus incroyable.

- Je vois que tu as bien dormi, fis-je la remarque d'une voix animée.

Il ébaucha un sourire et s'assit sur un des grands tabourets du bar. Il posa ses bras musclés sur ce dernier et me fixa.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il sentant l'odeur qui émanait de la poêle.

Je lui tournai le dos et éteignis la plaque chauffante estimant que les tranches de bacon étaient assez cuites pour être servies. Je les déposai sur l'assiette que j'avais prédisposée à côté où se trouvaient déjà les œufs.

J'affichai un sourire, fière de moi, et plaçai le tout sur le comptoir devant Justin, avec des couverts. Ses lèvres s'arquèrent en voyant ce que je lui avais préparé.

- C'est pour moi ? demanda-t-il confirmation.

J'hochai la tête.

- Je devrais te faire dormir ici plus souvent, dit-il.

Je ris et m'occupai de ranger la vaisselle sale à sa place destinée, le laissant manger tranquillement.

- Avery, feint-il un gémissement, j'aime aussi la vue que tu m'offres.

Je pinçai mes lèvres comprenant qu'il parlait du fait qu'il aimait me voir dans ce t-shirt à moitié blanc et transparent qui arrivait à peine en dessous de mon postérieur.

- Tu seras une très bonne femme, poursuivit-il.
- La tienne ? lui demandai-je sans me retourner.
- Ça, ça reste à voir, répondit-il sur un ton joueur.

Je secouai la tête un sourire en coin et ignorai ce qu'il venait de dire.

- Tu dois partir à quelle heure ? me demanda-t-il.
- Ma mère vient me chercher en fin de matinée, répondis-je en lui faisant face.

Je posai mes bras sur le comptoir un peu haut pour moi, m'obligeant à me mettre sur la pointe des pieds. Je regardais Justin qui dévorait littéralement sa nourriture.

- Tu vas lui dire pour hier ? me questionna-t-il entre deux bouchées.
- Je ne suis pas sûre à cent pour cent qu'elle ne dira rien à Chris alors je préfère garder tout pour moi pour le moment, répondis-je franchement.

Puisque ma mère m'avait dit que si jamais Justin et moi venions à être en couple, elle m'obligerait à tout dévoiler à Chris, je trouvais ça préférable que je lui dise qu'il ne s'était rien passé et donc que Justin ne m'avait pas enfin révélé ses sentiments pour moi. Même si cela ne voulait en rien dire que nous étions en couple, je savais qu'elle ne serait pas capable de contenir sa joie bien longtemps. C'était la première fois qu'un garçon était amoureux de moi, elle serait prête à le crier sur tous les toits. Encore plus s'agissant de Justin.

- Elle sait que tu m'aimes au moins ? me demanda-t-il.
- Oui. Je n'ai pas pu lui caché ça.

Je m'ôtai du bar et récupérai l'assiette de Justin qui était maintenant vide pour la mettre dans le lave vaisselle avec les autres. Il n'avait pas mis de temps à engloutir tout ce qui se trouvait dessus.

- Il revient demain, soupira-t-il. Tu te sens prête à ce qu'on s'éloigne à nouveau ?
- Je ne sais pas, dis-je honnêtement. J'ai vraiment peur de faire une gaffe.

Je rinçai mes mains au lavabo et me tournai vers lui pour continuer notre discussion plus tranquillement.

- Le problème c'est que je ne sais pas jusqu'à quand on va être obligé de jouer la comédie, déclarai-je. Je n'ai pas envie qu'on se cache éternellement.
- On trouvera bien une solution, dit-il sur un ton qui trahissait son insécurité.
- Tu es aussi sûr que moi, ça se voit, dis-je ironiquement.

Il eut un rictus et se leva de son tabouret. Je contournai le bar afin de le rejoindre et il s'avança vers moi avant de poser ses mains sur mes hanches. Je posai les miennes sur son torse.

- En tout cas merci, c'était très bon.

Je lui souris et il déposa un petit baiser presque huileux sur mes lèvres avant de le prolonger en passant sa langue dans ma bouche. Le goût du bacon m'y parvint un peu mais cela ne me dérangeait pas. J'attrapai son cou et le tirai un peu plus vers moi.

Il glissa ses mains sur mon fessier et agrippa ce dernier fermement me laissant échapper un soupir pendant que nos langues dansaient être elles.

Je me demandais comment j'allais faire quand je ne pourrais plus l'embrasser quand je le voulais.

Il attrapa le bout de mon t-shirt et le releva pour passer ses mains en dessous. Il reposa ces dernières, qui étaient chaudes, sur mon postérieur et je décollai mes lèvres des siennes.

- Ça va ? Tu apprécies ? lâchai-je d'un ton sarcastique en remontant ses mains à hauteur de mes hanches.
- Beaucoup, sourit-il.

Je déposai un dernier baiser sur ses lèvres et me retirai. Je commençai à me diriger vers les escaliers pour regagner l'étage afin de me changer.

- Tu n'as pas intérêt à offrir ton corps à quelqu'un d'autre Avy, m'avertit-il derrière mon dos.

Je souris amusée de ses paroles et continuai ma marche. Parfois il faisait vraiment comme s'il ne me connaissait pas. Pourtant c'était évident que je ne me donnerais à personne d'autre que lui.

Je retournai rapidement dans la chambre et récupérai mes affaires. Puis, j'allai dans la salle de bains mais au moment de fermer la porte, je sentis deux grandes mains me retourner et me plaquer durement contre le mur. Justin apparut en face de moi. Il colla son front au mien.

- Je ne crois pas avoir entendu ton approbation, dit-il.

Je le regardais avec un air joueur et il se mordit la lèvre inférieure avant de me soulever en attrapant mes cuisses. Mes jambes se retrouvèrent autour de sa taille et je posai mes mains sur sa nuque pour rester accrochée à lui faisant tomber mes affaires par terre.

Il m'emmena dans sa douche et reposa mes pieds au sol, sur le carrelage froid et noir de sa grande cabine de douche qui était de la même couleur. Il me plaqua contre la paroi et actionna la tombée d'eau au dessus de nos têtes avant de m'embrasser à nouveau.

Mon haut se retrouva en quelques secondes complètement mouillé et dévoila mes sous vêtements. Justin posa ses mains sur mes joues et intensifia notre échange en rapprochant nos deux corps. La température montait en moi et l'eau chaude qui tapait contre nos peaux n'arrangeait rien.

Il descendit ses lèvres désormais mouillés sur ma mâchoire puis sur mon cou. Je basculai ma tête en arrière. Des milliers de frissons traversaient chaque parcelle de mon corps.

Je parcourus de mes doigts les racines de ses cheveux et les agrippai quand il creusa ses dents dans ma chair. Même si mon corps entier était mouillé, j'arrivais à sentir le désir montait entre mes jambes. Ma respiration se faisait haletante. Des petites secousses s'étaient nichées dans mon bas ventre.

J'ouvris les yeux et accrochai le regard de Justin qui avait décollé ses lèvres de ma peau brûlante. De la fumée s'échappait de nos silhouettes. Il avait les cheveux mouillés. Ces derniers avaient une couleur plus foncés à cause de l'eau. Il était toujours aussi beau.

Les gouttes transparentes continuaient de tomber sur nos têtes et à glisser le long de nos corps. Elles donnaient une nouvelle apparence à ses tatouages et les sublimaient. Je sentais sa bosse se former contre mon bas ventre.

Je glissai mes doigts fébriles sur les courbes de son torse jusqu'à son nombril. Il appuya sa main contre la paroi à deux centimètres de mon visage et se pencha vers moi pour rencontrer une nouvelle fois nos lèvres. Mes paupières se refermèrent. J'étais animée de toute sensation qu'il me faisait ressentir.

Soudainement, on entendit au loin la sonnerie de la porte retentir. Justin décolla nos lèvres et éteignit le jet d'eau pour me regarder plus sérieusement.

- C'est ma mère, lâchai-je.
- Prépare toi, je vais aller l'accueillir, dit-il.

Il quitta la cabine en une fraction de seconde et je l'entendis quitter la pièce d'un pas précipité. Je soupirai et activai à nouveau l'eau. Je fermai les yeux et passai mes mains dans les cheveux. J'essayais de reprendre peu à peu mes esprits avec l'eau chaude qui m'apaisait.

Je sortis de la douche après une bonne dizaine de minutes et mes pieds rencontrèrent le carrelage froid et mouillé par ma faute. J'ôtai le t-shirt trempé et l'essorai avant de le poser sur le lavabo. J'attrapai une serviette et m'essuyai. Enfin sèche, j'enfilai mon jean où mon portable était rangé, mon pull et mes chaussures. Je prenais tout mon temps.

Je trouvai une brosse dans un placard et me brossai les cheveux qui étaient encore humides. Quand je me rappelai que laisser Justin seul avec ma mère n'était jamais une bonne idée. Je lâchai l'objet que je tenais dans ma main et attachai rapidement mes cheveux en un chignon avant de me presser pour rejoindre le salon. Je dévalai à toute vitesse les escaliers et les trouvai juste en bas. Ma mère était assise sur le canapé et Justin était debout à côté d'elle, lui parlant.

Ils arrêtèrent leur discussion me voyant arriver. Je souris à mère qui porta son regard sur mes cheveux quelques secondes avant de le déplacer instinctivement sur ceux de Justin qui étaient aussi encore mouillés. Merde ! Elle allait penser que nous nous étions lavés ensemble !

- Ça va ? me demanda-t-elle en souriant.

J'hochai la tête et m'arrêtai à leur hauteur. J'observais Justin qui avait changé son short pour un jean noir et qui avait revêtu un haut de la même couleur. Il avait été rapide !

- Bon, lâcha ma mère en se levant. On va y aller je crois !

Je lâchai un regard triste à Justin qui lui restait impassible, fixant ma mère.

- Je vais t'attendre dans la voiture Avery, pour que tu puisses dire au revoir à Justin tranquillement, suggéra-t-elle.
- Non, ça ira, rétorqua Justin provoquant de la confusion et de la déception en moi.

Il me toisa du regard avant de reposer ses yeux sur ma mère. Je sentais cette dernière me fixer mais mes yeux s'étaient perdus dans le vide cherchant à comprendre pourquoi Justin venait de refuser la seule petite partielle de temps qui nous restait à tous les deux. Avait-il oublié qu'après que j'aurais franchi la porte de sa maison, nous devrions nous éviter à nouveau ?

Justin s'approcha de ma mère et lui fit la bise avant de s'avancer vers moi. Je ne bougeais pas. Je lui en voulais. Il embrassa rapidement ma joue avant de nous raccompagner à l'entrée. Je ne comprenais toujours pas. Ma mère nous avait interrompu dans un moment intime et il ne voulait pas qu'on se retrouve à nouveau seul ne serait-ce que juste pour se dire au revoir convenablement ?

Il ouvrit la porte et je sortis après ma mère. Je le regardai déçue et il détourna les yeux. Je déglutis. Pourquoi était-il devenu froid d'un coup ?

- Bonne journée Justin, on se revoit vite j'espère !
- Merci, bonne journée à vous aussi ! lui sourit-il.

Il ferma la porte et nous nous éloignâmes pour regagner la voiture. Ma bonne humeur venait d'être assommée par celui qui était à l'origine de mon sourire béat encore présent sur mon visage il y avait quelques minutes. J'attachai ma ceinture et nous quittâmes le quartier.

- Ça s'est bien passé ? me demanda ma mère.
- Mmh, fut ma réponse.

Je posai ma tête contre ma main et regardais la route. Moi qui aurais du partir les étoiles plein les yeux de Palo Alto, j'étais mitigée entre la déception et la colère. Voulait-il que je doute encore de sa sincérité ?

- Qu'est-ce qu'il y a Avery ? s'inquiéta-t-elle.
- Rien, je suis fatiguée, mentis-je.
- Vous êtes passés à l'acte ?

Je la regardai fronçant les sourcils. Elle tourna ses yeux vers moi quelques secondes avant de les reposer sur la route.

- Oh, lâcha-t-elle, je pensais qu'il s'était passé quelque chose entre vous.

J'ignorai ses paroles et le trajet se termina en silence. Je m'en voulais d'avoir l'air désobligeante devant ma mère mais Justin affectait malgré moi beaucoup mon humeur. Nous arrivâmes chez nous et je remarquai que le vase où j'avais déposé les fleurs qu'il m'avait offertes était toujours à sa place initiale. Je le pris et jetai les fleurs dans la poubelle. Pas parce que j'étais quelque peu en colère mais parce que si Chris les voyait, il se poserait sûrement des questions. Et étant donné que ma mère ne pouvait pas recevoir de fleurs, d'autant plus des roses, d'une autre personne que de Chris, et moi de n'importe qui, ces dernières ne pouvaient pas rester là.

- Pourquoi tu as fait ça ? me demanda-t-elle confuse.
- Chris ne doit pas les voir, répondis-je.
- Ah oui, tu as raison, approuva-t-elle.

Je montai dans ma chambre et me jetai sur le lit. Je n'étais pas prête à revoir Chris et à faire comme si les derniers jours passés avec Justin n'avaient jamais existé. Je ne pouvais pas non plus ignorer le fait qu'il était à la tête d'une compagnie qui l'avait rendu millionnaire et qu'il cachait tout ça à ma mère. Et de surcroît, que cette compagnie embauchait des prostituées. Tout cela avait été rangé dans un coin de ma tête parce que passer du temps avec Justin était plus important que ça mais maintenant que je revenais à la dure réalité, j'allais y penser constamment.

Je soufflai et décidai de travailler pour oublier cela au moins quelques heures.

...

Lundi. Le jour du retour de Chris. J'avais eu du mal à dormir. Mais le fait que mon futur beau père revenait aujourd'hui n'était pas la seule cause de cela. Ma séparation bizarre d'hier avec Justin m'avait laissé perplexe. Peut être qu'il n'avait pas envie de s'engager dans une relation trop compliquée ou bien qu'il préférait que nous restions compliqués.

Chris arrivait ce soir. Ma mère lui avait proposé d'aller le chercher à l'aéroport mais il avait décliné l'offre sans donner d'explication. Il y en avait pourtant tellement dans ma tête : soit il serait accompagné d'une autre femme, soit il avait besoin de se déjouer de la douane avant, ou bien il devait d'abord passer au QG.

Après les cours, je retournai chez moi. J'avais attendu bêtement un message de Justin toute la journée. Mais je n'avais rien reçu. Rien. Et je devais me retenir de faire le premier pas car je ne voulais pas encore paraître faible face à lui.

Ma mère attendait impatiemment le retour de son fiancé préparant le dîner. Elle s'était faite toute belle pour lui, vêtue d'une robe longue et cyan. Elle s'était maquillée et avait bouclé ses cheveux. Je ne la reconnaissais plus. Je me demandais pourquoi je n'avais pas hérité de sa beauté mais plutôt de celle inexistante de mon père.

Je n'avais quant à moi pas fait d'effort. Le retour de Chris n'enchantait que ma mère. Assise au bar, je la regardais faire. Il n'allait pas tarder à arriver. Il était bientôt vingt heures. Elle me demanda alors de faire la table et je m'exécutai.

- Alors ma puce, dit-elle, vous allez continuer à vous voir avec Justin quand Chris sera de retour ?
- Je ne sais pas, répondis-je franchement. Ça ne dépend que de lui.
- Tu sais, tu devrais t'affirmer auprès de lui. Il ne devrait pas pouvoir faire ce qu'il veut de toi.

Je levai mes yeux vers elle et captai son regard.

- Un coup il a envie de toi, un coup non, continua-t-elle. Ça ne marche pas comme ça.
- Comment tu sais ça ? lui demandai-je intriguée.
- Je l'ai très bien cerné ton Justin. Il est ce genre de garçon à ne pas savoir ce qu'il veut.

Wow, j'étais surprise de savoir que ma mère s'y connaissait autant en terme de garçon. Pourtant, le seul qu'elle ne connaissait pas aussi bien était celui avec qui elle s'était fiancée.

- J'ai bien compris Avery qu'il s'était passé beaucoup de choses entre vous. C'est évident que vous n'alliez pas restés à vous tordre les pouces jusqu'à la fin de votre vie. Mais je t'en supplie Avery, fais attention.

Je me remis à placer les couverts là où il fallait ne sachant pas quoi répondre.

- Justin a l'habitude de briser des cœurs, il n'hésitera pas à briser le tien s'il finissait pas se dire que vous n'êtes pas faits pour être ensemble, conclut-elle.
- Qu'est-ce que vous vous êtes dits pour que tu me dises ça ?
- Rien mais...
- Maman, la coupai-je. Dis moi, je peux très bien comprendre.

Elle me fit signe de m'approcher. Mon cœur se mit à battre frénétiquement. J'avais peur d'entendre quelque chose qui me briserait le cœur à nouveau. Je me plaçai debout devant elle, appuyant mon bras gauche sur le plan de travail.

- Il m'a tout dit, avoua-t-elle. Il m'a dit que vous l'aviez fait sur la plage après le dîner au restaurant, il m'a dit qu'il t'a avoué qu'il t'aimait hier, il m'a aussi dit qu'avant que tu saches que tu l'aimais, vous aviez déjà passé des moments intimes tous les deux.

Je déglutis. Il avait tout révélé à ma mère sans me consulter, sans me demander si j'approuverais cela. Il ne s'était même pas demandé si j'avais eu envie de le faire moi puisque Olivia était MA mère et non la sienne !

- Je n'ai rien contre ça, ma puce, je te le jure. J'étais plus qu'heureuse en l'entendant me dire tout ça, surenchérit-elle. Mais il m'a dit qu'il n'était pas sûr que c'était vraiment ce qu'il voulait. Il a peur que tu sois trop fragile pour supporter ses sauts d'humeur, pour le suivre dans tout ce qu'il entreprendrait.

Je baissai les yeux et commençai à me mordiller la lèvre inférieure.

- Il t'aime Avery, c'est indéniable, il me l'a dit. Mais ça n'enlève rien à ce qu'il pense de tout ça.

J'hochai la tête. Je savais que ce n'était pas de sa faute, qu'il n'avait pas choisi mais une boule se forma dans ma gorge.

- Mais pourquoi il est venu te dire ça à toi ? lui demandai-je en relevant ma tête.
- Il voulait des conseils. Et il voulait aussi que je ne te dise rien mais tu me connais Avery, sourit-elle.

J'ébauchai un sourire. Je trouvais ça mignon que Justin ait besoin de conseils de ma mère pour bien faire avec moi. Ça prouvait au moins que ça lui tenait à cœur.

- Tu m'en veux de ne t'avoir rien dit ?
- Non, répondit-elle, je comprends que tu n'osais pas me le dire.
- Et quel conseil je pourrais recevoir d'une mère dans une situation pareille ?
- Ne sois pas celle qui finira le cœur brisé, sourit-elle.
- C'est facile à dire.
- Deviens celle qui décide de tout et tu verras qu'il finira à tes pieds ! Et la question sur votre relation ne se posera plus. Tu n'auras plus à t'inquiéter.

Je la regardais dubitative. Je n'étais pas certaine de pouvoir être cette fille. Et puis, ma mère ne connaissait toujours pas le contexte qu'il y avait autour. Chris et la compagnie faisaient partie du réel problème. Je pouvais dire que notre relation était un détail face à ça.

On sonna à la porte et les yeux de ma mère s'agrandirent.

- Ce qu'on vient de dire reste entre nous ! chuchota-t-elle.

J'hochai la tête le sourire aux lèvres. Elle m'ôtait les mots de la bouche ! Elle retira son tablier et s'essuya les mains avant d'aller ouvrir la porte. Je finis ainsi de mettre la table. Je vis ma mère pousser un cri de joie avant de se jeter au cou de quelqu'un. Je devinai alors qu'il s'agissait bien de Chris. Les choses sérieuses allaient commencer.

Après une longue étreinte, elle revint accompagnée de son fiancé. Ce dernier me sourit en me voyant et je lui rendis son sourire. Il s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Je me sentais mal à l'aise sachant que son embrassade n'était pas sincère. Il me fit la bise puis se retira. Il ôta sa veste et nous prîmes place à table. La pression commençait à monter. Je devais m'attendre à ce qu'il me fasse un interrogatoire.

Il n'avait pas changé physiquement. Il portait toujours sa fidèle chemise blanche et son fidèle pantalon noir.

- Alors tout s'est bien passé en mon absence ? commença-t-il.
- Oui, répondit ma mère. Comme je te l'ai dit, j'ai passé un peu de temps avec Sarah.
- Oui, toi je sais, lui dit-il. Mais toi Avery ? se tourna-t-il vers moi.
- Tout s'est bien passé, répondis-je la gorge un peu serrée.

J'espérais que ma mère m'aiderait à éviter les sujets qui pourraient me gêner. Surtout après notre discussion.

- Tu es sortie un peu ?
- Non, j'ai passé mon temps libre à réviser, répondis-je.

Ma mère se leva et alla dans la cuisine. Une opportunité pour Chris de poser plus directement les questions qu'il voulait. Elle ne m'aiderait donc pas cette fois-ci encore.

- Justin n'a pas essayé de te revoir en mon absence ? demanda-t-il à voix basse.
- Non.
- Tu me le dirais si c'était le cas ?
- Oui.

J'espérais vraiment paraître crédible mais c'était difficile avec son regard pesant sur moi. Ma mère revint avec l'entrée et la posa au centre de la table. Chris se leva subitement.

- Avant de manger, j'ai un cadeau pour chacune de vous, annonça-t-il.

Il plongea sa main dans la poche de son pantalon noir et en ressortit un coffret rouge. Il y avait marqué Cartier dessus. Il le posa sur la table entre deux assiettes et marqua un temps avant de l'ouvrir. Il en sortit un bracelet en or provoquant l'émerveillement dans les yeux de ma mère.

- Celui ci c'est pour toi, lui dit-il.

Elle tendit son bras et il passa le magnifique bijou à son poignet. Il lui allait parfaitement. Il avait le goût des belles choses. Puis, il sortit un collier de la belle boîte, qui était aussi en or. Un diamant se trouvait au bout de ce dernier, entouré par un cercle également en or. Je ne connaissais pas la valeur de la marque Cartier mais cela devait coûter une fortune !

- Et celui là pour toi, me dit-il.

Il contourna la table et se plaça derrière moi.

- Ça ne te dérange pas si je te le mets ? me demanda-t-il.
- Non, bien sûr que non, répondis-je.

Il passa le collier au dessus de ma tête et le descendit à hauteur de mon cou. Quand le bijou toucha ma peau, un frisson me parcourut. J'attrapai mes cheveux et les mis sur le côté pour qu'il puisse attacher le fermoir avec l'autre bout du collier. Je remerciais le ciel de ne pas avoir de marque de Justin sur ma peau.

- Eh voilà ! lâcha-t-il.

Je relâchai mes cheveux et il se mit en face de moi pour voir le rendu. Ma mère était à côté de lui et ils avaient tous les deux les yeux rivés sur moi. C'était quelque peu gênant.

- C'est magnifique ! dit ma mère.
- Oui ! approuva Chris.

Nous le remerciâmes, c'était vraiment gentil de sa part de nous avoir offert un tel cadeau. Mais il n'achèterait pas mon affection. Non ça jamais. Nous retournâmes à table et le dîner pouvait commencer.

...

Étonnement, Chris m'avait fichu la paix le restant du repas avec Justin. J'imaginais qu'il me croyait. Tant mieux. C'était ce que je voulais. Il avait décidé de passer la nuit chez lui et ma mère de le suivre ne pouvant pas passer une nuit de plus sans lui.

Ils me laissèrent donc seule après que tout avait été débarrassé et rangé. Je pris ainsi une bonne douche avant de rejoindre ma chambre. Je retirai délicatement le collier de mon cou et le posai sur mon bureau. Il pesait quand même lourd ! Puis je sautai sur mon lit.

Je repensais au dîner, je m'en étais vraiment bien sortie. Je m'étais peut être inquiétée pour rien. Puis je repensais à ce que ma mère m'avait dit. Je n'aurais jamais pensé que Justin s'inquiétait plus que moi pour nous deux. De là à demander des conseils à ma mère, c'était étonnant. Je devais appliquer ceux qu'elle m'avait donnés à la lettre et peut être que je ne serais plus autant vulnérable à ses côtés.

Parce que même si nous étions amoureux l'un de l'autre, lui avait le pouvoir sur moi et moi je ne l'avais pas sur lui.

...

Je me réveillai par le son de mon réveil. Je l'éteignis rapidement et me redressai. Je pris mon téléphone sur la table de chevet et le nom de Justin apparut. Je souris surprise qu'il avait flanché avant moi pour faire le premier pas. La lumière qui émanait du cellulaire me piqua les yeux alors j'allumai la petite lampe de chevet.

Je déverrouillai mon téléphone et lus ce qu'il m'avait envoyé.

«Je n'arrête pas de penser à toi. Ça me rend dingue. Tu me manques Avery.»

Je pinçai mes lèvres me retenant de sourire. Je n'arrivais pas à croire qu'il était l'auteur de ce message. Il pouvait être tellement mignon quand il le voulait. Je fondais. Je reposai mon téléphone, complètement changée. Il avait égayé ma journée !

Je partis au lycée en train et pour la première fois, cela ne m'avait aucunement dérangé. Je n'avais pas oublié de mettre le collier que Chris m'avait offert. Il était tellement beau que le fait que je n'aimais pas Chris ne m'empêchait pas de l'avoir sur moi.

La journée de cours se déroula rapidement et sans soucis. Je retournai chez moi et retrouvai étrangement ma mère et Chris dans le salon, en train de regarder la télé. Ne devaient-ils pas être à leur travail à cette heure-ci ?

- Bonjour ? lâchai-je confuse refermant la porte.

Ils se retournèrent vers moi et un sourire naquit sur leurs lèvres.

- On t'attendait ! dit ma mère.
- Ah bon ? fronçai-je les sourcils.

Ils me firent signe de venir m'asseoir à côté d'eux. J'avouais avoir peur d'entendre encore une fois une annonce qui me laisserait sans voix. Je posai mon sac au sol et pris place sur le canapé. Je ne me sentais vraiment pas rassurée.

- Oui ? dis-je méfiante.

Ils se regardèrent un instant puis posèrent leurs yeux sur moi à nouveau. Ils faisaient durer le suspens et cela faisait monter mon rythme cardiaque.

- On se marie la semaine prochaine ! lâcha ma mère.

...

Je m'excuse encore une fois. Je n'ai pas réussi à poster le chapitre à temps. Les cours me prennent beaucoup de temps et étant en terminale S, c'est très difficile de trouver du temps libre pour écrire. Et pas seulement écrire, mais vous écrire un bon chapitre. Vous êtes très nombreux et je ne veux pas vous poster des chapitres médiocres juste histoire de poster à temps. (Exemple de chapitre mauvais : celui ci)

J'aimerais tellement trouver une solution mais les vacances ne sont que dans trois semaines et d'ici là, je pense que j'aurais encore des difficultés à poster les prochains chapitres en temps voulu.

Je suis désolée, vraiment, et je vous jure que ça m'énerve et ça me frustre de vous faire attendre autant ! En tout cas, je vous fais de gros bisous. Merci encore pour tout parce que vous êtes juste géniaux ! Sincèrement !

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