Chapitre 33
«Tu as cinq jours pour m'apprendre Avery.»
Le taxi venait de me déposer devant la maison de Justin. Je pris une grande respiration. Je ne savais pas pourquoi il m'avait demandé de venir. J'espérais qu'il n'avait pas encore une mauvaise nouvelle à m'annoncer.
Je sonnai. Mon cœur battait vite pour je ne savais quelle raison. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas rendue chez Justin. Et toutes les fois où j'avais été chez lui, j'avais fini dans son lit. Est ce que cela allait se reproduire ?
Bien que l'histoire de la compagnie était claire dès à présent pour moi, je ne savais pas où nous en étions précisément lui et moi. Certes, je n'avais pas oublié qu'il n'avait fait que jouer avec moi et que je m'étais complètement trompée sur la nature de ses éventuels sentiments pour moi mais je ne savais pas si on allait recommencer à se fréquenter maintenant que j'étais dans la confidence.
Préférait-il continuer de m'éviter pour me protéger ou cela lui était égal ? Voulait-il vraiment me protéger alors que je n'avais été qu'un jeu pour lui ? Qu'attendait-il de moi ?
La porte s'ouvrit et Justin apparut devant moi. Mon cœur manqua un battement. Il était vêtu normalement, d'un t-shirt gris et d'un jean bleu déchiré et délavé mais c'était comme s'il n'avait jamais été aussi beau. Ses cheveux châtains tombaient sur le côté. Il avait cependant une mine fatiguée.
Il me fit entrer sans dire un mot. J'avais réellement l'impression qu'il allait m'annoncer une mauvaise nouvelle. J'entendis la porte claquer derrière moi puis je me retournai vers lui.
Il s'avança dans le salon et je le suivis. Il s'arrêta juste à côté du canapé, je m'adossai ainsi à ce dernier ne voulant pas m'asseoir dessus. Les mains dans les poches, il se plaça à côté de la grande fenêtre où le soleil luisait et me scruta.
- Tu as réussi à ne rien dire ? me demanda-t-il.
- Oui mais honnêtement, je ne sais pas si je vais tenir longtemps, répondis-je.
- Je comprends, j'imagine que tu as peur pour ta mère.
J'hochai la tête.
- Heureusement que Chris est parti pour quelques jours, ça va me permettre de tenir un peu, dis-je.
- Je ne t'en voudrais pas si tu finissais par tout lui dire. Je comprends que tu veuilles me faire payer le fait de t'avoir brisé le cœur.
- Tu sais Justin que je ne supporterai pas de te savoir en prison ou pire.
Il pouvait me déchirer en deux, je continuerais à l'aimer comme je n'avais jamais aimé personne parce que c'était comme si mon cœur lui appartenait. Je ne pouvais rien y faire.
- Donc tu es toujours amoureuse de moi Avy ? demanda-t-il le sourire aux lèvres.
- Quel est l'intérêt que je réponde ? Tu t'en fiches non Justin ?
- Ouais t'as raison, dit-il amusé.
Je mordis ma joue. Il ne s'était pas du tout assagi depuis la dernière fois. Il était resté le même. Toujours arrogant, provocateur, joueur, ce garçon qui avait attiré toute mon attention la première fois. Il s'avança vers moi, ses yeux rivés sur les miens.
Il colla son front au mien et posa une main sur ma joue. Ma respiration se fit haletante. Pourquoi continuait-il à se rapprocher autant de moi alors qu'il ne voulait rien de plus ?
- Avery, murmura-t-il, bien sûr que non, je ne m'en fiche pas.
J'avais mes yeux plantés dans ses iris. Je me perdais dedans. Il avait toujours cette emprise sur moi.
- Je n'ai pas arrêté de penser à ce que tu m'as dit, continua-t-il. Je m'en veux de t'avoir autant blessé, je sais que tu ne méritais pas ça.
Était-il sincère pour une fois ? Ses mots embrasaient mon cœur. Je ne savais plus quoi penser.
- Mais je ne pouvais rien faire d'autre que de te laisser partir Avery. Je ne suis pas capable de t'aimer comme tu m'aimes. Je ne veux pas d'une histoire qu'on ne voit que dans les films.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- Parce que tu te serais accrochée à ces mots.
Il avait raison. Il suffisait qu'il me lance juste un regard doux pour nourrir cette lueur d'espoir en moi.
- Tu aurais continué à essayer de me voir et à espérer qu'un jour je te dise que je ressens la même chose pour toi mais ce ne sera jamais possible Avery. Je ne suis pas quelqu'un pour toi.
- Je m'en fiche Justin que tu ne sois pas quelqu'un pour moi, c'est toi que je veux, murmurai-je.
Un sourire naquit sur ses lèvres.
- Avy, tu peux avoir tellement mieux.
- Arrête de croire que tu es quelqu'un de mauvais Justin.
Ce qu'il vivait avec la compagnie l'avait rendu méchant, c'était certain. Chris l'avait influencé et l'avait rendu comme ça. Je savais qu'au fond ce n'était pas lui.
- Après tout ce que tu sais sur moi, comment tu peux encore me défendre ? J'ai toujours été très dur avec toi, ne l'oublie pas.
- Tu es comme ça parce que tu as peur. Tu as peur de ce que tu pourrais ressentir pour moi.
- Je ne suis pas prêt à aimer Avery.
- Alors laisse moi t'apprendre.
Sans réfléchir, je plaquai mes lèvres contre les siennes provoquant une vague de chaleur en moi. Mes yeux se fermèrent impromptement comme ceux de Justin. Nos lèvres chaudes s'étaient enfin retrouvées. Mon ventre en était tout retourné.
Je savais que ce n'était pas très cohérent que ce soit moi qui apprenne à Justin à aimer puisque c'était seulement la première fois que je tombais amoureuse de quelqu'un. Mais moi j'avais su l'aimer malgré tout, ses défauts, les obstacles et je voulais le lui montrer que ce n'était pas impossible d'aimer une fille comme moi même si moi aussi j'avais eu des doutes là dessus auparavant.
Justin ne prolongea pas le baiser et décolla ses lèvres des miennes sans séparer nos fronts ni nos nez. Nos respirations étaient bruyantes. Nos yeux se fusillaient à nouveau.
- Avery, on ne peut pas faire ça, dit-il entre mes lèvres.
Je ne l'écoutai pas et accrochai à nouveau ses lèvres aux miennes. Elles me donnaient tellement envie. Sa main exerça impromptement une pression contre ma joue. Nos yeux se fermèrent à nouveau au plaisir que ce baiser nous procurait.
Justin ne lutta pas une deuxième fois et plongea sa langue dans ma bouche. Mon corps s'enflammait. Je me perdais dans cette sensation incroyable qu'il m'envoyait.
Je me sentais revivre à nouveau. J'oubliais tout. Le nuage sur lequel j'avais été il y a quelques semaines était revenu. Je ne connaissais rien de meilleur que ses lèvres sur les miennes.
Justin attrapa mes cuisses par surprise et je lâchai un soupir. J'entourai ses hanches de mes jambes et attrapai sa nuque de mes mains. Nos lèvres continuaient à s'embrasser éperdument pendant que nos poitrines bougeaient au rythme de nos battements de cœur.
Il m'emmena en un rien de temps dans sa chambre où il ferma la porte derrière lui. Il me jeta sur le lit sans décoller nos bouches. Il colla son corps contre le mien. J'étais extraite de toute réalité. Mes pensées n'étaient plus cohérentes.
Manquant de souffle, Justin décolla nos lèvres et se mit à explorer mon cou. Il pressa ses lèvres contre ma peau provoquant un millier de picotements fabuleux.
- Avery, lâcha-t-il dans un souffle bruyant contre ma peau.
Je ne tenais plus en place. Mon corps s'agitait à chaque décharge électrique qu'il m'envoyait. Il remonta à mon visage et focalisa son regard sur le mien. Nos poitrines n'en finissaient plus de rebondir.
- Tu as cinq jours pour m'apprendre Avery, murmura-t-il.
Je souris comprenant qu'il m'avait donné son accord.
- Et quand les cinq jours seront écoulés, qu'est ce qu'il se passera ? demandai-je.
- Soit je serais à toi, soit tu ne me reverras plus jamais.
Ma bouche s'entrouvrit réalisant l'ultimatum qu'il venait de me poser. Je ne voulais pas le perdre.
- Je ne te promets rien de plus Avery. Je n'ai toujours été qu'un briseur de cœurs, ajouta-t-il.
- Je veux juste savoir si tu n'as fait que jouer avec moi.
- Au début, ça n'a été qu'un jeu, avoua-t-il. Je voulais juste voir en combien de temps j'arriverai à te faire tomber pour moi.
Je déglutis.
- Puis, sans m'en rendre compte, j'ai arrêté de jouer. Je me suis attaché à toi Avery, c'est sincère, finit-il.
Je souris. J'avais fini par bien être l'exception. Celle qui était arrivée à chambouler un peu sa routine. Même si au final, il ne finissait pas par tomber amoureux de moi, je savais que je l'aurais marqué à vie et c'était déjà beaucoup.
Il agrippa entre ses dents ma lèvre inférieure et je fermai les yeux. Puis il m'embrassa à nouveau. Je plantai mes ongles dans sa nuque. Il me rendait euphorique.
Il descendit ses lèvres sur mon cou et le parsema de baisers. Ma peau était brûlante. Il se redressa et ôta mon pull avant d'ôter son t-shirt sans difficulté. Il continua sa descente glissant ses lèvres contre ma chair le long de ma poitrine vers le bas de mon ventre. Mon corps se cambrait. Je frissonnai déjà de plaisir.
Il déboutonna mon jean et le fit glisser le long de mes jambes avant de le retirer avec mes chaussures. Il fit de même avec son pantalon et le jeta par terre. Puis il recolla son corps enflammé contre le mien.
Il m'embrassa encore. Profondément, désespérément. Ses lèvres avaient toujours un goût divin. Cette alliance m'enivrait et me faisait tourner la tête. Il passa sa langue sur ma lèvre inférieure et en dessina le contour. Je me sentais fondre. Je me laissais complètement aller.
Nos gestes étaient fébriles et mes mains tremblaient tellement que je peinais à les garder sur son cou. Il me serrait fort contre lui, pressant son torse chaud contre ma poitrine. Plus rien n'avait d'importance hormis l'instant présent.
Mon bas ventre s'enflammait et papillonnait d'envie. J'étouffai un gémissement au fond de ma gorge quand je sentis ses dents mordre à nouveau ma lèvre.
Je traçai avec mon doigt sa hanche et il gémit doucement contre ma bouche.
Il parcourait inlassablement ses lèvres sur ma chair sans la quitter et je me sentais palpiter.
Il attrapa dans ses mains les bouts du seul tissu qui couvrait mon intimité et planta ses yeux dans les miens. Il attendait mon accord. Il ne nous restait pas beaucoup de temps et nous en avions déjà perdu suffisamment. Je voulais juste profiter du moment. Ne plus réfléchir et prendre ce qu'il y avait à prendre avant que la vie nous sépare à nouveau.
J'hochai la tête prenant une grande inspiration. Sa mâchoire se contracta et il finit par glisser lentement ma culotte vers le bas. Cette dernière se retrouva rapidement au sol. Il venait de lever la seule barrière qui restait. J'étais prête à me donner à lui.
Il baissa ses yeux sur mon anatomie et lécha sa lèvre inférieure. Ses mains presque tremblantes se posèrent sur mes cuisses et les écartèrent. Pour la première fois, je n'avais pas honte de moi.
Il donna un coup de langue sur ma peau qui avait juste là jamais été dévoilée. J'agrippai le drap de mes mains fermement. Mes cuisses se contractèrent. Je sentais mes joues rougir d'excitation. Il donna un deuxième coup. Mon corps sous le contrôle de ses gestes se tordait de plaisir intense.
Il remonta et enfouit son visage dans mon cou. Son souffle effréné brûlait ma peau. Il posa ses doigts sur mon intimité. Ils cherchèrent l'ouverture jusque là encore inviolée. Ma respiration se coupa.
Il enfonça délicatement un doigt et j'attrapai de mes deux mains ses cheveux le faisant pousser un soupir rauque. Je sentis une petite douleur me traverser mais je le faisais confiance. Il devait savoir y faire.
Son doigt entra lentement en moi. Je ne pensais plus à rien. Tous mes sens étaient concentrés sur ces émotions qu'il me procurait. Il prit son temps et quand il arriva presque au bout, il retira délicatement son doigt afin de ne pas me faire mal.
- Dis moi si je te fais mal, dit-il contre ma peau.
- Ça va, le rassurai-je.
Il replongea à nouveau son doigt toujours délicatement. La petite douleur était encore présente. Elle s'apaisait au fur et à mesure que les va et vient augmentaient et je finis par ne plus la ressentir mais juste une jouissance extrême.
Il entra alors un second doigt en moi. Je laissai s'échapper un gémissement. Mes mains se perdaient dans ses cheveux que je malmenais entre mes doigts.
Le plaisir s'intensifia et le désir que j'avais de l'avoir en moi était à son maximum. Il accéléra les va et vient, je n'arrivais plus à me contenir. Mes poumons ne suivaient plus mon souffle effréné.
Il déposa des baisers sensuelles sur ma chair pendant que ses doigts continuaient à me faire perdre le contrôle de mon corps. Je m'abandonnais à tout plaisir charnel qui coulait dans mes veines. Je n'arrivais plus à retenir mes gémissements.
Ma peau commençait à s'humidifier. Mes cheveux bruns se mettaient à coller contre ma nuque. Justin reposa son front qui était lui aussi humide contre le mien. J'ouvris les yeux et rencontrai les siens. Ils m'électrifièrent.
Ses cheveux tombaient sur son front. Je le trouvais encore plus beau que la dernière fois. Comme s'il ne finissait jamais de s'embellir. Mes yeux papillonnaient. J'étais troublée.
Il retira ses doigts de l'intérieur de mon anatomie et s'appuya à l'aide de ses deux avant bras. Sa respiration balayait mon visage. Il était aussi euphorique que moi.
Je sentais son érection sous son boxer contre moi sur mon bassin. Nos corps en ébullition ne se calmaient pas. Il posa ses lèvres mouillés sur les miennes et mes paupières se refermèrent impromptement. Il n'y avait pas de meilleure sensation que celle de nos baisers.
Il mordit ma lèvre inférieure durement et sans que je ne comprenne, il se releva séparant nos corps laissant notre moment de fougue inachevé.
J'ouvris les yeux et le vis à peine quitter la chambre. Mon premier réflexe fut de récupérer ma culotte et de la vêtir me sentant à nouveau pudique en son absence. J'étais toujours haletante et désormais encore plus troublée. Pourquoi s'était-il arrêté en plein milieu de notre lancée ?
J'attrapai le premier vêtement que je trouvais au sol, il s'avérait qu'il s'agissait du t-shirt de Justin et l'enfilai. J'attachai rapidement mes cheveux en un chignon et encore toute émoustillée, je me dirigeai vers la salle de bain où Justin était entré. Je voulais m'assurer que quelque chose de mal n'était pas arrivé de son côté.
Je toquai à la porte.
- Justin, tout va bien ? demandai-je inquiète et presque timidement.
La chaleur en moi redescendait doucement. Ma respiration redevenait régulière. Justin mit quelques minutes avant d'ouvrir la porte. Je mordillais discrètement ma lèvre inférieure voyant son corps musclé humide qui m'appelait.
Il garda sa main gauche sur son boxer et se gratta la tête avec l'autre avant de me sourire quelque peu gêné après m'avoir jeté un regard de haut en bas.
- Il y a un problème ? demandai-je.
- Non.
- Pourquoi tu n'es pas allé plus loin ? osai-je demander à voix basse.
Un sourire amusé naquit sur ses lèvres. Puis, il s'approcha de moi remontant instantanément la chaleur en moi. Il avança ses lèvres contre mon oreille me faisant frissonner.
- Je ne pense pas que tu sois encore prête, me susurra-t-il.
- Je le suis Justin, lui dis-je droit dans les yeux.
- Alors c'est moi qui ne le suis pas.
Il ne me laissa pas rétorquer et s'éloigna de moi pour retourner dans sa chambre. Je restai bête contre la chambranle de la porte. Comment pouvait-il ne pas être encore prêt ? Il l'avait déjà fait une centaine de fois. Peut être qu'il n'avait simplement pas envie de le faire avec moi et que je le dégoûtais très rapidement.
Je déglutis et me tournai afin de m'appuyer contre la chambranle de la porte de la chambre cette fois ci. Justin venait de vêtir un jogging noir. Il me lança un regard sentant le mien sur lui puis quitta la pièce pour descendre au salon. Je ne comprenais pas son attitude. Il était devenu si froid d'un seul coup. C'était troublant.
Je le rejoignis et le trouvai assis sur le canapé, les pieds posés sur la table basse, regardant déjà la télé. Comment pouvait-il être si calme après un moment pareil ? Il devait être tellement habitué à ces scènes sensuelles que cela ne le faisait peut être plus d'effet et l'avait rendu indifférent.
Après une courte hésitation, je m'assis à côté de lui sur le canapé, de profil, en tailleur, tournée vers lui. Je l'observais. Il était impossible pour moi de le cerner, encore maintenant. Cinq jours n'étaient pas suffisants pour le faire tomber pour moi. Je ne voulais pas non plus forcer le destin. S'il n'était pas prêt à aimer, je ne le forcerais pas.
- Je ne veux pas te forcer, déclarai-je. Si je ne te donne pas envie d'aller plus loin, je peux comprendre.
Il tourna ses yeux sur moi surpris.
- Si tu ne me donnais pas envie, je n'aurais jamais fait tout ce que j'ai fait avec toi Avery, rétorqua-t-il.
- Alors pourquoi tu...
- C'est ta virginité Avy. La dernière marque de ton innocence. Je ne veux pas te la prendre inconsciemment.
J'étais surprise qu'il y portait un si grand intérêt. Je pensais que c'était pour lui une chose sans importance.
- Je ne pensais pas que tu t'en souciais autant, dis-je.
- C'est ton innocence qui m'a poussé vers toi Avery. Je n'ai pas envie que tu la perdes rapidement.
- Ce n'est pas parce qu'un jour je ne serai plus vierge que je ne resterai pas la fille que je suis Justin.
- Je veux être sûr que c'est à moi que tu veux la donner.
- Je suis amoureuse de toi Justin, évidemment, soulignai-je.
Il contracta sa mâchoire.
- Mais ça ne veut pas dire que tu ne regretteras pas si je venais à te briser le cœur encore une fois, rétorqua-t-il.
Il compliquait tellement les choses. Je comprenais qu'il voulait faire attention à moi et cela me touchait d'ailleurs mais je ne voulais pas qu'il me fasse espérer pour au final me dire qu'on ne restera qu'amis.
- Je peux me refermer rapidement et finir par te repousser, ajouta-t-il. Je ne me contrôle pas.
Je baissai les yeux.
- Et tu sais que toi et moi éloignés c'est mieux pour ta sécurité, ne l'oublie pas.
Je tripotai mes doigts. J'avais presque oublié ce problème. Rien ne serait jamais facile entre nous. Il fallait que je me mette ça dans la tête.
- Allez viens Avery, dit-il.
Je levai mes yeux et le vis tendre son bras vers moi. Je m'approchai alors et il m'attira contre lui. Il entoura son bras autour de ma taille tandis que je posai ma tête sur son épaule.
- Mais ça ne veut pas dire que tu ne me plais pas et que je ne veux pas qu'on reste proche, souligna-t-il.
- C'est vrai ?
Soudainement, son téléphone se mit à sonner. Il se baissa pour le prendre puisqu'il se trouvait sur la table basse avant de décrocher. Je ne décollais pas mon regard de lui.
- Allô ? [...] Ouais. [...] Maintenant ? [...] OK. [...] Ça va être sa fête. [...] Elle ne va pas s'en remettre. [...] Non je suis tout seul.
Mes yeux se froncèrent à cette dernière parole.
- [...] Je parie qu'elle préférera que ça soit moi. [...] On verra. [...] C'est bon j'arrive. [...]
Il raccrocha. Je le regardais intriguée pendant qu'il se releva m'obligeant à me mettre droite.
- Je reviens Avery, me dit-il se tournant vers moi.
- Où tu vas ?
Il ne me répondit pas et partit en vitesse dans sa chambre enfiler un haut et des chaussures gardant son téléphone à la main. Allait-il voir une fille ? Pourquoi disait-il que ça allait être sa fête et qu'elle ne s'en remettrait pas ? Mon humeur baissa encore plus imaginant Justin passer du bon temps avec une autre fille.
Il revint rapidement vêtu de la tête au pied.
- Si tu as faim n'hésite pas à te servir, m'informa-t-il.
J'hochai la tête. Il m'embrassa le front rapidement. Il semblait pressé. Il devait avoir hâte de voir cette fille et prendre du plaisir. Ce plaisir que je ne lui donnais pas. Puis il quitta le salon et quelques secondes plus tard la maison.
Une petite boule dans ma gorge se forma. J'étais bête de croire qu'il n'avait pas de vie en dehors de la compagnie et moi. Il avait des amis, il voyait des filles, je ne devais pas l'oublier. Et tant que lui et moi ne serions pas ensemble, je n'avais le droit de rien dire. Il ne m'appartenait pas.
Je soupirai et pris la télécommande afin de zapper les chaînes du home cinéma pour passer le temps avant son retour.
...
Je sentis des mains me soulever. Je pensai quelques secondes qu'il s'agissait de mon rêve. Puis j'ouvris doucement mes yeux comprenant que ce n'était pas un rêve et que j'étais réellement en train d'être portée par quelqu'un.
Ma vision fut trouble un instant avant d'apercevoir au dessus de moi le visage de Justin. C'était lui qui était en train de me porter. Ses mains étaient respectivement sous mon dos et sous le creux de mes jambes. Il m'emmena avec facilité sur le lit de sa chambre.
Dehors il faisait noir. Était-il déjà tard ? Je ne m'étais pas rendue compte que je m'étais endormie.
- Il est quelle heure ? demandai-je d'une petite voix en me frottant les paupières.
- Vingt deux heures, répondit-il.
Justin était donc parti durant environ quatre heures. Qu'avait-il bien pu faire pour me laisser si longtemps seule ? Je me redressai.
- Je vais rentrer chez moi, annonçai-je.
J'étais un peu contrariée, je devais l'avouer. Je n'étais pas possessive ou jalouse car je n'avais jamais eu l'occasion de l'être auparavant mais cela m'énervait de savoir qu'il avait passé du temps avec d'autres personnes que moi.
Justin debout à côté du lit me regarda confus.
- Tu ne veux pas dormir ici ? demanda-t-il.
- J'ai cours demain, répondis-je presque sèchement.
- Je t'emmènerai.
- Pourquoi tu veux que je reste ? Tu as du bien t'amuser pendant ces quatre heures, m'emportai-je. Pendant que je suis restée ici à t'attendre comme une débile.
Je passai à côté de lui avant de me baisser pour récupérer mes affaires encore éparpillés sur le sol. Je l'entendis rire. Oui, tu as raison, c'est drôle, murmurai-je.
Je me relevai et m'apprêtai à regagner la salle de bains quand il attrapa mon bras et me retourna pour lui faire face. Je commençais à bouillir en moi.
- Avy, arrête de t'emporter pour rien, dit-il.
- Pour rien ? répétai-je.
- Je suis juste allé voir quelques personnes. C'était urgent.
- Alors pourquoi quand je te demande où tu vas, tu n'es pas foutu de me répondre ?
- Avery, tu n'es pas ma copine. Je n'ai pas de compte à te rendre.
- Ouais t'as raison, crachai-je.
Je me dégageai de son étreinte et repris ma marche furieusement mais il attrapa à nouveau mon bras. Il me retourna contre lui avant de passer une main dans mes cheveux et sans que je m'y attende, de plaquer ses lèvres charnues sur les miennes.
Mes paupières se fermèrent. Ma colère se transforma en un plaisir intense. C'était comme si ses lèvres étaient le remède à tous mes maux. Justin balança par terre mes affaires que je tenais dans la main et m'attira un peu plus contre lui. Je passai mes bras autour de sa taille pendant qu'il tenait mon visage entre ses deux mains.
- Tu me rends fou Avery, murmura-t-il entre deux baisers.
Je ne pus m'empêcher de sourire pendant qu'il prolongea le baiser en passant sa langue dans ma bouche. Mon ventre faisait des siennes. Je sentais mes jambes s'affaiblir par cet échange qui était à chaque fois unique.
Et je tombais encore un peu plus amoureuse de lui.
Manquant de souffle, il décolla nos lèvres. Je le regardais troublée le temps que je me remette de mes émotions. Ma poitrine rebondissait.
- Dors avec moi, insista-t-il.
- D'accord, cédai-je.
Il sourit satisfait avant de reculer. Il se déshabilla afin de ne garder que son jogging et plongea sur le lit. Il me fit signe de le rejoindre et je m'exécutai.
J'enfouis ma tête dans son cou et il colla mon corps contre le sien. Il passa un bras me long de mon dos et croisa nos jambes. Je posai ma main sur son torse nu et reçus une décharge électrique à ce contact.
- Tu es allé au QG ? demandai-je.
- Avery, je ne viens pas de dire que ça ne servait à rien qu'on parle de ça ?
- D'accord, j'arrête, fis-je la moue.
Je me mis avec mon index à tracer des formes sur la peau chaude de son pectoral droit. Il se mit alors à faire de même sur ma cuisse provoquant des picotements délicieux à travers mon corps.
- Tu n'as jamais eu envie d'arrêter de travailler pour Chris ?
- Évidemment que si mais je suis coincé.
- Tu n'en parles jamais avec les autres ?
- On a déjà tenté une fois de désobéir à Chris mais ça a mal tourné. Je ne veux pas risquer ma peau encore une fois.
- Peut être que si vous aviez un plan plus élaboré, ça marcherait, supposai-je.
- Du genre ? voulut-il plus de précision en baissant ses yeux sur moi.
- Je ne sais pas, avouai-je. Vous l'encerclez puis vous le ligotez et vous lui faites du chantage.
Il rit.
- Tu ne t'imagines pas combien d'hommes sont à son service pour le protéger Avery.
- Je suis sûre qu'il y a une solution.
- Oui une seule, de nous dénoncer, mais on plongera tous.
Je soupirai. Cette affaire était tellement compliquée. J'avais tellement de peine pour Justin qui était piégé là dedans.
- Avy ?
- Oui ? levai-je ma tête vers la sienne.
- J'aime bien quand tu portes mes affaires, sourit-il.
Je baissai mes yeux et remarquai que je portais toujours le t-shirt de Justin. Je souris. Sa main sur ma cuisse se mit à monter le long de ma courbe passant sous le tissu gris jusqu'à atterrir sur mes hanches. Je frissonnais et mon corps s'embrasait à son touché.
Il descendit son visage à la hauteur du mien et glissa ses lèvres sur ma mâchoire.
- J'aime quand tu as mon odeur sur toi, murmura-t-il.
Il resserra encore un peu plus nos corps et mes yeux se fermèrent quand je sentis sa langue mouiller la chair de mon cou avant d'attraper cette dernière avec ses dents. Il creusa ma peau avant de la sucer et d'y laisser une plaie. Je lâchai un soupir.
Je ne savais pas si nous deux un jour ça marcherait mais il était le genre de personne dont j'étais prête à prendre le risque.
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