Chapitre 29
«J'ai confiance en toi.»
- Oh mon Dieu Justin ! criai-je apeurée.
Je le tirai à l'intérieur et fermai la porte derrière lui. Le sang continuait de couler sur sa peau et tâchait son haut blanc. Il restait stoïque devant l'entrée sans rien dire.
Mon cœur s'affolait. Je paniquais. Je ne savais pas quoi faire. Je courus dans la cuisine chercher de l'eau, du désinfectant et un chiffon propre. Je me lavai d'abord les mains puis je versai l'eau chaude dans un petit récipient.
- Assis toi sur le canapé, lui dis-je.
Il s'exécuta et quand j'eus tout ce qu'il me fallait, je le rejoignis et me plaçai en face de lui, accroupie, avant de poser le bol sur la table basse.
Je grimaçai découvrant son visage très amoché. On ne l'avait pas raté. Cela me faisait mal au cœur. Il avait l'arcade droite, la pommette droite et la lèvre supérieure ouvertes. Le contour de son œil gauche avait déjà viré au violet. Seul son nez semblait vraiment être épargné. J'essuyai délicatement tout le liquide rougeâtre à l'aide du chiffon. Il grimaçait à chaque fois que je touchais ses plaies.
- Qui t'a fait ça ? demandai-je.
- Les associés de Chris.
Je déglutis. Merde.
- Que s'est-il passé ?
Je pris le désinfectant et aspergeai une partie du chiffon qui était propre dessus.
- J'ai eu raison, il pense que je t'ai tout dit, dit-il.
Je passai le chiffon humide tout d'abord sur son arcade ouverte. Il grinça des dents et repoussa ma main.
- Vas-y doucement Avery.
- Pardon.
Je tremblais des mains. J'avais peur de lui faire mal. Je posai à nouveau le tissu sur sa plaie en faisant plus attention. Il serrait sa mâchoire afin de canaliser sa douleur.
- Ils étaient combien ?
- Trois. Ils étaient trois sur moi. Je n'ai rien pu faire, répondit-il.
- C'est de ma faute.
- Non Avy.
- Si. Je ne t'ai pas écouté, je suis désolée.
Je pris une autre partie du chiffon et l'humidifiai de désinfectant à nouveau. Je le posai sur sa pommette et la nettoyai. Il serrait le tissu de son jogging noir dans sa main très fort. Il avait mal.
- J'ai eu peur, continuai-je, tu ne répondais pas à mes appels.
- Je n'avais pas la tête à ça Avery, tu comprends ?
- Oui, maintenant, oui.
Je m'occupai dès à présent de sa lèvre qui était plus facile à traiter. Elle ne faisait pas autant mal à Justin alors je pouvais y aller plus fortement.
- Tu as lu mes messages au moins ?
- Oui.
Je posai le chiffon sur la table basse. Il ne saignait plus. Je verrouillai alors mes yeux sur les siens.
- Je n'ai pas pu l'en empêcher, dis-je.
- C'est elle qui lui a fait la demande ?
- À mon avis c'est Chris puisqu'elle a reçu une magnifique bague. Elle n'a pas pu se l'offrir toute seule.
- Je pensais que ça arriverait plus tard. Je me suis trompé.
- Tu penses qu'il l'a fait exprès ? Pour que ma mère ne me croie pas si je lui disais ce que je savais ?
- Peut être puisqu'il pense que tu sais tout.
- En tout cas il a bien réussi son coup car elle le trouve irréprochable, déclarai-je.
Il rit nerveusement.
- Je ne veux pas qu'il lui fasse du mal comme il t'en a déjà fait.
- Pour ça, il faudra qu'on reste discret car je ne dois plus t'approcher Avery.
- Ma mère peut nous aider. Elle n'a rien dit à Chris pour la dernière fois.
- Tant mieux. Ne cherche plus à me contacter ni à me voir. Seulement moi viendrais te voir quand il le faudra.
- Quoi ? Comment ça ? Je ne veux pas qu'on s'évite ! protestai-je en me levant.
- Avery...
Les deux jours sans le voir avaient été pour moi horrible alors je ne voulais pas revivre cela ! Je ne voulais pas qu'on devienne à nouveau distant et qu'il finisse par m'oublier.
- Non Justin ! refusai-je.
- C'est juste histoire qu'il nous lâche un peu.
Il essaya de se lever mais se tordit de douleur poussant un grognement avant de retomber sur mon canapé.
- Justin ! Ça va ? me précipitai-je à ses côtés.
- Oui, oui, serra-t-il des dents en se tenant les côtes.
- Tu es sûr ? Ils t'ont peut être cassé une côte, insistai-je.
- Non ça va Avery.
Je m'accroupis à nouveau pour être à sa hauteur. Son visage était encore irrité par la douleur.
- Je ne te laisserai pas Justin, encore moins dans l'état dans lequel tu es.
Il sourit timidement.
- Je t'ai promis que je serai toujours là pour toi Avery. Tu verras que je tiens toujours mes promesses.
Il se leva non sans mal et je fis de même. Nous étions ainsi plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre. Il gardait un bras autour de lui comme pour garder en place ses côtes.
- Ne sois pas désobligeante avec Chris. Fais comme si tu l'aimais bien, me dirigea-t-il.
J'hochai la tête puis posai une main sur sa joue la moins endommagée. Je caressai à l'aide de mon pouce sa lèvre inférieure. Je voulais tellement pouvoir être capable de le rassurer, de l'apaiser.
Il retira ma main provoquant la confusion dans ma tête. Il n'avait pas l'air de vouloir être tendre aujourd'hui.
- Je vais y aller, annonça-t-il avant de contracter sa mâchoire.
Je baissai les yeux et fis un pas en arrière pour le laisser passer.
- On se revoit vite ? demandai-je.
- Je vais essayer. Reste prudente, appelle moi seulement si c'est urgent, dit-il en se dirigeant vers la porte.
- D'accord, dis-je à contre cœur.
Il ouvrit la porte et partit sans même me donner un signe d'affection. Je le laissai impuissante regagner sa voiture. Le bruit sourd de son moteur résonna dans mes oreilles et il disparut.
...
J'avais le regard vide dans mon assiette. Je n'arrêtais pas de penser à Justin. Chris était un lâche pour lui avoir fait cela surtout par le biais de ses associés. Avait-il peur de l'affronter en face à face ?
Ma mère fit son retour à la maison. Elle déposa ses affaires à l'entrée puis vint m'embrasser la joue. Je restais immobile sur ma chaise.
- Ça va ? demanda-t-elle.
- Oui, dis-je sans grande conviction.
- On ne dirait pas. C'est encore à cause de Chris et moi ?
- Non et d'ailleurs je voulais te présenter mes excuses. Je n'aurais pas du te parler comme je l'ai fait, déclarai-je en levant mes yeux sur elle.
Elle sourit.
- Je suis ravie que tu t'en es rendue compte, dit-elle.
Cependant, aucune excuse ne serait faite à l'égard de Chris. Il méritait même que je lui foute mon poing dans la tronche.
- Et ça tombe bien puisque demain soir on mange au restaurant tous les trois, annonça-t-elle.
Super... J'allais devoir me contenir toute une soirée pour faire plaisir à ma mère.
- J'espère que tu lui présenteras tes excuses à lui aussi.
- Maman ! Tu lui as dit ce que je pensais de tout ça ?
- Évidemment ! Comme tu m'as dit que cela t'était égal, je ne me suis pas gênée, affirma-t-elle.
Je soufflai. Elle s'était carrément rangée de son côté. Mes paroles ne servaient plus à rien. Il avait toute son emprise sur elle.
- Il était très déçu de toi, il te pensait plus intelligente pour ne pas croire ce que Justin te disait.
- Maman... Tu es allée lui répéter ce que Justin m'a dit ?
Voilà la vraie raison du pourquoi Justin avait été battu par les trois hommes de Chris. Ce dernier avait été mis au courant par ma mère de ce que j'avais appris par Justin. Voilà pourquoi il était persuadé que je savais tout. J'avais fauté et blessé Justin indirectement. Il m'avait pourtant averti.
- Oui.
- Je pensais que tu ne voulais pas qu'il sache qu'on s'était vu ! rétorquai-je énervée.
- Je lui ai dis que c'était ce qu'il t'avait dit lorsque vous vous fréquentiez avant.
Évidemment, cela n'avait rien changé dans la tête de Chris. Il savait pertinemment qu'on se voyait toujours, rien qu'en apercevant les suçons sur mon cou la dernière fois. Il n'était pas dupe.
- Ça change quoi de toute façon ? demanda-t-elle. Chris ne connaît Justin que de réputation. C'est ma confiance envers lui et mon autorité envers toi qui sont remis en question. Justin ne risque rien et je ne pense pas que Chris irait le voir pour régler ses problèmes avec lui.
- Ne sous estime pas les intentions de Chris maman.
- Je pense que tu vas trop loin là Avery. Chris n'est pas comme ça.
Je ne dis rien. Elle était têtue et surtout éperdument amoureuse. Je terminai alors mon assiette et la débarrassai. Puis je partis prendre ma douche avant d'aller me coucher.
J'espérais que Justin n'avait pas quelque chose de grave à sa côte et qu'il irait mieux demain. Je comptais lui rendre visite bien qu'il me l'avait interdit. Je ne pouvais pas le laisser seul comme ça. Je devais lui tenir compagnie comme il l'avait fait pour moi quand je n'étais pas bien.
...
Je me levai après avoir attendu que ma mère quitte la maison puis me préparai en vitesse. Je ne pouvais plus attendre. Je voulais être auprès de Justin.
Après avoir enfilé un jean et un pull et revêtu mes inévitables converses, j'attrapai au passage une pomme verte et sortis de chez moi en prenant soin de fermer la porte à clé derrière moi.
J'appelai un taxi et entrai à l'intérieur. J'indiquai la destination Palo Alto au chauffeur puis il démarra. Je profitai du trajet pour manger ma pomme qui me servait de petit déjeuner.
Je tapais du pied. J'étais nerveuse. C'était comme si une paranoïa s'était installée en moi et que j'avais l'impression d'être constamment observée. J'avais peur que Chris me surprenne.
Je préférais dans ce cas qu'il s'en prenne à moi plutôt qu'à Justin.
J'arrivai à destination après une dizaine de minutes. Contrairement à la dernière fois, ce chauffeur n'était pas bavard. Tant mieux parce que mon esprit était trop ailleurs pour pouvoir discuter avec lui.
Je lui payai ce que je lui devais - j'avais pris tout juste assez - et sortis de la voiture. Ainsi, je me mis à marcher jusqu'à arriver devant chez Justin. Il faisait frais. Nous étions encore la matin. Le ciel était un peu gris.
Je pris une grande respiration me plaçant juste devant la porte et appuyai sur la sonnette. J'espérais qu'il ne dormait pas encore.
Je replaçai une mèche de cheveux derrière mon oreille. J'avais gardé mon chignon de cette nuit. Je devais avoir l'air très négligée aujourd'hui.
Je sonnai une deuxième fois et la porte s'ouvrit enfin. Elle laissa alors apparaître Justin vêtu d'un t-shirt ample blanc et d'un bas de jogging gris. Il était pieds nus. Ses cheveux châtains tombaient de tous les côtés de sa tête. Il fronçait les sourcils semblant être aveuglé par la lumière bien qu'il n'y avait presque pas de soleil. On aurait dit un petit garçon, il était mignon.
Il avait toujours ses blessures de la veille au visage mais elles étaient recouvertes chacune d'un pansement blanc - sauf le contour de son œil évidemment.
- Avery ? lâcha-t-il. Qu'est ce que tu fous ici ?
- Je suis venue voir si tu allais bien, répondis-je.
Je savais qu'il allait être d'abord furieux parce que je ne l'avais pas obéi mais il ne pouvait pas m'en vouloir de penser à lui.
- Je t'ai dit de ne plus chercher à me voir, rétorqua-t-il comme je l'avais prédit.
- Je sais mais c'était plus fort que moi.
Il se gratta la tête. Je lui souris timidement. Il finit par céder et me laissa entrer.
- Tu m'as réveillé, se plaignit-il en refermant la porte.
- Désolée.
- Toi aussi on dirait que tu viens de te réveiller, tu as une de ces têtes, fit-il la remarque.
- Merci Justin, dis-je avec sarcasme.
Il se dirigea vers la cuisine en traînant des pieds. Je le suivis jusqu'au bar.
- Ta mère sait que t'es là ? demanda-t-il.
- Non, je suis partie après qu'elle ait quitté la maison.
- Faut que tu fasses très attention Avery, me mit-il en garde.
- Je sais.
Il se servit dans le réfrigérateur et prit un bidon de lait qu'il but à demi avant de le reposer à sa place initiale et de s'essuyer la bouche avec le dos de sa main.
- Ça va mieux ? lui demandai-je.
- Oui.
- Tu vas le voir aujourd'hui ?
- Je ne sais pas encore.
J'avais l'impression de le déranger, que je n'étais pas la bien venue vu la tonalité de ses réponses. Cela me blessait un peu.
- Bon... baissai-je la tête. Je vois que tu as besoin d'être seul, je vais te laisser.
- Tu as fais tout ce chemin pour même pas cinq minutes avec moi Avery ?
Je levai mes yeux à nouveau sur lui. Il me regardait, les mains dans les poches de son jogging, debout à l'entrée de la cuisine.
- Je ne sais pas Justin, on dirait que je te dérange, avouai-je.
- Non. Je suis juste un peu sur les nerfs à cause de tout ce qui se passe en ce moment.
- Il faudrait peut être que je te laisse te reposer alors.
- Non Avy, je préfère que tu sois là avec moi, dit-il en souriant.
Je ne pus m'empêcher de sourire aussi. J'aimais entendre cela. Justin s'avança vers moi et me tendit sa main que je n'hésitai pas à prendre. Puis, il nous emmena à l'étage.
Mes yeux étaient posés sur ses bras tatoués. J'aimerais tant qu'il me dise ce que signifiaient ses tatouages pour lui. Je voulais en savoir plus, qu'il se confie à moi.
Nous arrivâmes dans sa chambre et il ferma la porte derrière nous. Il lâcha ma main et tira les rideaux de la fenêtre pour plonger la pièce dans le noir avant de partir s'allonger sur son lit.
Il poussa un petit grognement et se tint les hanches. Il souffrait encore.
- Tu n'es pas allé voir un médecin ? demandai-je.
- Non ça sert à rien.
- Sauf que ça peut être grave Justin.
- Non ça va passer.
Qu'est ce qu'il pouvait être têtu lui aussi quand il s'y mettait ! Je m'allongeai à ses côtés et il m'attira vers lui afin que je pose ma tête sur son épaule qui n'était elle pas souffrante. Il enroula son bras autour de moi.
Même au petit matin il sentait bon. Sa bonne odeur envahissait mes narines.
Il prit la télécommande et alluma la télé. Il y avait encore du Baseball au programme. J'attrapai son poignet et passai ainsi son bras au dessus de mon épaule afin de pouvoir voir ses tatouages.
- Pourquoi tu as autant de tatouages ? lui demandai-je.
- Parce que j'avais envie de me faire tatouer les deux bras.
Je glissais mes doigts lentement sur sa peau et retraçais les lignes formées par l'encre noir.
- Ils représentent quoi pour toi ?
- Plein de choses. Il y en a que j'ai fait sur un coup de tête et d'autres qui veulent dire beaucoup pour moi.
Je me demandais si Justin serait capable un jour de tatouer rien que la première lettre de mon prénom sur sa peau.
- Est-ce que ça fait mal ?
- Un peu mais tu t'habitues à la douleur à force.
Mon premier tatouage aurait pour moi une signification très forte si je décidais un jour par miracle d'en avoir un. Je ne voulais pas que ce soit un dessin quelconque.
J'enroulai le ventre de Justin de mon bras et me serrai un peu plus fort contre lui en essayant de ne pas le blesser.
- Jake est venu me voir, déclarai-je.
- Qu'est-ce qu'il te voulait ?
- Il m'a vu à la boîte de nuit la dernière fois et il s'est imaginé que je jouais un double jeu. Il m'a demandé pourquoi je couchais avec tout le monde sauf lui.
Justin se mit à éclater de rire. Son ventre rebondissait frénétiquement. Il le tenait sous son bras. Je levai mes yeux vers lui. Il riait tellement aux éclats que ses yeux étaient plissés.
Cela n'avait pas été volontaire mais ça me faisait plaisir de l'avoir fait rire ainsi.
- Qu'est-ce qu'il est con ton Jake ! se moqua-t-il en posant ses yeux sur moi.
- Mon Jake ?
- Ouais avant c'était ton Jake, dit-il en se calmant. Et qu'est ce que tu lui as répondu ?
- Je lui ai dit de me laisser tranquille.
Je ne voulais pas lui préciser que Jake avait été un peu trop proche de moi. Il se serait encore énervé.
- Tu vas retomber dans ses bras Avery.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que tu es trop naïve. Il suffit qu'il te ressort deux belles phrases et tu diras oui à tout ce qu'il voudra.
- Ça te dérangerait ? demandai-je pour le narguer.
Il fronça les sourcils.
- Non, pas du tout, répondit-il en fuyant mon regard. Tu le sais très bien. Après c'est ton problème s'il te brise le cœur une nouvelle fois.
- Vraiment ? Tu t'en ficherais si je retournais avec Jake ? insistai-je.
- Ouais vraiment, répondit-il ses yeux pointés vers la télé.
Je n'étais pas si convaincue que lui de ça.
- Mais tu sais que je ne le ferais pas.
- Pourquoi pas ?
- Parce qu'il ne m'intéresse pas.
Ses yeux accrochèrent les miens. Il semblait chercher ma sincérité.
- C'est vrai, j'ai oublié que tu étais intéressée par moi, lâcha-t-il un sourire en coin.
Je décrochai mes yeux des siens et fis mine de me concentrer sur la télé. Je ne pouvais rien ajouter. Il le savait.
- Avery ? Tu veux que je t'apprenne quelque chose ?
- Tu veux m'apprendre quoi ? gardai-je mes yeux devant moi.
Ses doigts attrapèrent mon poignet avant de glisser sur le dos de ma main. Il saisit cette dernière et la dirigea sur son ventre. Je le regardais faire.
Il tira avec son autre main son t-shirt blanc vers le haut laissant découvrir peu à peu ses courbes musclées. Mes lèvres laissèrent échapper un soupir.
Il amena mes doigts fébriles sur sa peau rendant mon souffle haletant. Je tremblais presque. Il continuait à faire parcourir ma main sur son torse. Sa peau semblait palpiter sous mes doigts. Je commençais à avoir chaud.
Ma main s'embrasait par ce contact et donnait vie à mon corps.
Il la glissa lentement vers le bas. Elle se rapprochait dangereusement vers le haut de son jogging. Je l'arrêtai net.
- Justin, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, avouai-je en levant mes yeux sur son visage.
- Quoi ? Tu as peur ? demanda-t-il amusé.
- Non mais...
- Je pensais que tu voulais apprendre avec moi, me coupa-t-il.
- Oui mais...
- Alors laisse toi faire, ne me laissa-t-il pas parler.
Il m'embrassa le front comme si cela allait me faire changer d'avis et ça marchait. Ma main ne se retira pas de la sienne comme si j'étais paralysée et Justin put tranquillement reprendre ce qu'il comptait faire. Sa main continuait de faire glisser la mienne et comme je le craignais, il les fit passer sous sa premier couche de tissu. Je déglutis.
Je sentais ainsi le tissu de son boxer sous ma chair. Mes doigts tremblaient de plus en plus.
Justin tenant toujours ma main l'amena encore plus bas. Mon cœur battait désormais au rythme effréné de ma respiration. Il le sentait lui donnant envie d'aller encore plus loin.
Le moment que je redoutais arriva, ma main se retrouva sur sa partie intime. Je sentis Justin me jeter un regard mais je n'arrivais plus à décoller mes yeux de ma main qui s'était aventurée dans un endroit trop risqué.
Justin, maître de mon corps, me fit attraper son anatomie entre mes doigts, sur son boxer. Je retins ma respiration un instant. Qu'allait-il me faire faire ?
- Justin, lâchai-je ignorante de ses intentions.
Il ne m'écouta pas et fit frotter lentement mes doigts qui entouraient sa partie intime contre cette dernière. Il les appuyait fortement contre lui tout en faisant des va et vient dessus.
Je la sentais tout doucement s'allonger et durcir par ce geste sous le boxer. Justin lâcha un soupir. Je posai alors mes iris sur lui. Ses yeux noisettes étaient verrouillés sur ce qui était en train de se passer sous son vêtement. Il semblait y prendre du plaisir. Il se mordait la lèvre inférieure. Cela me faisait sentir bizarre.
Pendant que j'étais occupée à le contempler, il en profita pour ramener ma main vers le haut et la glisser discrètement sous la dernière couche de tissu qui le couvrait.
Je sursautai sentant ma main entrer en contact avec la peau nue et douce de son anatomie. Mes yeux se tournèrent alors vers le bas pour vérifier que je ne me trompais pas et je vis bien qu'elle était toujours au niveau de son jardin secret.
Je la retirai alors d'une traite sans que Justin eut le temps de la retenir comme si j'avais repris subitement mes esprits.
- Je ne peux pas, avouai-je en me redressant.
Mon cœur palpitait. Il ne semblait pas être prêt à se calmer. Mes joues devaient avoir rougi. J'avais extrêmement chaud.
- Avery, dit-il en me regardant. Je ne te forcerai pas mais je suis déjà en route là. C'est trop tard.
- Non Justin, je ne peux pas aller aussi loin, rétorquai-je.
Mes hormones travaillaient, je le sentais. J'avais une sensation bizarre qui se développait dans mon anatomie. Mais je ne pouvais pas faire une chose pareille même si mon corps en mourrait d'envie.
- Tu veux que je te rappelle ce qu'il s'est passé dans ta salle de bain ? dit-il le sourire aux lèvres.
- Tu m'as prise par surprise, rougis-je.
Il gloussa.
- Il va falloir que tu sortes alors pour que je termine le travail, déclara-t-il.
Je le regardai confuse avant de m'exécuter. Je me levai du lit et quittai la chambre après lui avoir lancé un dernier regard.
Mes doigts tremblaient encore. Je n'arrivais pas à croire que je venais de toucher son anatomie. Encore une partie de mon innocence qui s'était envolée.
Je ne voulais pas qu'on aille trop vite surtout si mes sentiments pour lui se développaient à la même allure. C'était beaucoup trop dangereux pour moi. Je savais que de son côté il n'y arrivait rien, peut être juste de la possessivité mais il était loin de ressentir ce que je ressentais.
Point de vue de Justin.
Elle venait de quitter ma chambre. Cette fois ci elle n'avait pas cédé. Je lui en demandais certainement trop mais je ne savais pas comment m'y prendre avec elle. Elle était tellement différente de toutes les filles que j'avais pu connaître jusque là. Si fragile et innocente. Si contre ma nature.
Je me demandais pourquoi elle arrivait autant à me donner envie de la revoir. Pourquoi elle avait autant attiré mon attention dès le jour de notre rencontre.
Et me voilà allongé sur mon lit, tenant dans ma main l'érection qu'elle m'avait provoquée. Qui aurait cru qu'une fille comme elle pouvait m'exciter ? Je ris intérieurement, c'était tellement improbable.
Elle avait réussi à déjouer mes plans, à me sortir de mon quotidien. Je ne me souciais plus seulement de ma propre personne. Je ne pensais plus que pour moi même. C'était nouveau pour moi. C'était à vrai dire étrange, quelque peu effrayant.
Mais pourquoi ne me repoussait-elle pas quand j'allais trop loin avec elle ? Avait-elle peur de moi ? Ou était-elle finalement tombée pour moi ? Pourquoi acceptait-elle toujours de me revoir ? Même après tout le mal que j'avais pu lui faire ?
Je laissai ma bosse se réduire doucement. J'aurais voulu qu'elle me fasse du bien comme je lui en avais fait. Mais elle était encore trop coincée et moi j'avais besoin de baiser. J'étais en manque. Depuis que je la fréquentais, je n'avais plus couché avec personne. Je ne savais pas pourquoi je me privais. Ce n'était pas elle qui me donnerait ce que je voulais.
Peut être que je m'étais un petit peu attaché à elle. Peut être qu'elle arrivait parfois à sortir ce qu'il y avait de doux et bon en moi.
Mais moi je ne voulais pas de l'amour, je voulais juste m'amuser.
Fin du point de vue de Justin.
...
J'attendais sagement sur le canapé du salon que Justin revienne. Pendant ce temps, je faisais mine de regarder la télé mais j'avais l'esprit ailleurs.
J'entendis des pas se rapprocher me faisant revenir à la réalité. Je tournai ma tête et le vis arriver.
- Je crois que je vais y aller, annonçai-je en me levant.
- Tu veux que je te raccompagne ?
- Non. Je vais me débrouiller. Il ne faudrait pas que Chris nous voie ensemble et tu n'es pas en mesure de sortir.
Il rit.
- Ça va Avery, on dirait que je suis entre la vie et la mort, dit-il.
Il se dirigea à l'entrée, je le suivis, et plongea sa main dans un petit bocal noir opaque avant d'y ressortir de l'argent qu'il me tendit.
- Pour le taxi, déclara-t-il.
- Merci, dis-je en récupérant le billet qu'il me tendait.
Je le mis soigneusement dans la poche arrière de mon jean.
- Je vais dîner au restaurant avec ma mère et Chris ce soir, lui annonçai-je.
- Tu es nerveuse ?
- Un peu. J'ai peur de faire une gaffe, avouai-je.
- Ne t'inquiète pas, j'ai confiance en toi.
C'était la première fois que Justin me disait qu'il avait confiance moi. Je ne devais pas le décevoir. Je lui souris avant de le prendre dans mes bras. Il lâcha un grognement.
- Mes côtes !
- Désolée, grimaçai-je en me retirant.
Il attrapa entre ses mains mon visage avant de déposer un baiser sur le coin de mes lèvres. J'aimais quand il faisait ça. Puis, je partis.
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