«Tu n'as jamais eu envie de m'embrasser ?»

Je repris ma marche déçue. Je ne voulais plus lui adresser la parole.

- Attends Avery, reprit Justin. Tu éprouves quelque chose pour moi ?
- Oublie ce que je t'ai dit, renonçai-je.

Je continuais de marcher en essayant de ne pas faire attention à lui alors que mon cœur saignait par sa faute. Il fallait que j'enlève ce goût de vomis de ma bouche et que j'ôte cette foutue robe.

- Non, c'est important.

Important ? Parce que maintenant j'avais de l'importance pour lui ? Je secouai la tête. Il voulait juste avoir une nouvelle idée pour se moquer encore plus de moi.

- Avery, pourquoi tu t'en vas ? haussa-t-il la voix pour que je puisse l'entendre. Tu n'assumes pas ?

Je ris nerveusement.

- C'est toi qui parles d'assumer ? me retournai-je. Et me faire passer pour ta cousine devant tes amis c'est assumer peut être ?

Il me regardait sans réaction. Je craquai et les larmes se mirent à couler sur mes joues. Il m'avait mise à bout de nerf une fois de plus.

Je lui tournai le dos et me remis à marcher. Je cachai mon visage de ma main droite. Je n'en pouvais plus. Comment faisais-je pour supporter tout ça ?

- Avery ! cria-t-il.

Je n'arrivais pas à arrêter mes larmes. Je décidai de m'asseoir au bout du trottoir pour reprendre mes esprits. Je ramenai mes jambes à ma poitrine et les entourai de mes bras avant de blottir ma tête à l'intérieur.

Je n'avais plus froid. C'était comme si mon corps ne pouvait plus ressentir quoi que ce soit tellement j'étais à bout de force.

J'entendis ses pas se rapprocher de moi. Ne pouvait-il pas me laisser respirer pour une fois ? Il s'assit à côté de moi et resta silencieux.

Je relevai alors ma tête et la tournai de son côté avant de la poser sur mes bras. Il était là regardant le sol. J'arrivais encore à trouver qu'il avait un visage d'ange. Même après toute cette colère qui était passée en lui.

Il posa ses iris, qui brillaient par la lumière des lampadaires, sur les miens. Je reçus une décharge électrique.

- Je suis désolé, lâcha-t-il. Mais tu me fais peur Avery.
- Pourquoi ?
- Parce que je peux te dire des choses que je n'ai jamais dites à personne d'autre.

J'essuyai mes joues et ma respiration se faisait plus régulière. N'était-il alors pas si impassible que ça ?

- Et te voir te rapprocher de l'autre con comme de Jake m'a fait chier.

Je ne savais pas comment je devais prendre cela. Voulait-il dire qu'il était attaché lui aussi à moi ? Que cela l'avait rendu jaloux ?

- Alors moi je n'ai pas le droit de me rapprocher d'autres garçons mais toi d'autres filles oui ? rétorquai-je.
- Non ce n'est pas ça, c'est juste que...
- Si, le coupai-je, c'est clairement ça Justin.
- Je n'aime pas passer au second plan, c'est tout.

Il était égoïste. Il ne s'en rendait même pas compte.

- Je suis toujours au second plan avec toi, soulignai-je. Je te laisse embrasser toutes ces filles devant moi sans rien dire parce que je n'ai aucun droit de te dire quelque chose là dessus mais toi tu fais tout le contraire avec moi.

Il regarda à nouveau le sol et contracta sa mâchoire.

- Pourquoi ? demandai-je.
- Je ne sais pas. Peut être que je n'aime pas savoir que quelqu'un d'autre que moi puisse poser ses lèvres sur toi, répondit-il presque timidement sans me regarder.

Je baissai les yeux sur le goudron. Je ne savais plus quoi dire. Je n'aurais jamais pensé qu'il éprouvait ce sentiment. Il avait toujours été méchant avec moi et fait comme si je ne l'intéressais pas.

Je me levai du trottoir. Le goût du vomis dans ma bouche était parti mais j'avais à nouveau froid. Je commençai à faire marche arrière vers la voiture.

- On rentre ? proposai-je en me retournant pour enterrer la hache de guerre.

Il leva ses yeux sur moi surpris. Je lui souris timidement. Il me regarda confus puis se leva pour me rejoindre. Arrivé à ma hauteur, il attrapa ma main et entrelaça nos doigts à mon plus grand étonnement.

Je souris intérieurement. Notre relation était devenue tellement fusionnelle que nous n'avions plus le contrôle de nous même. Un jour nous étions en bon terme et l'autre nous nous haïssons.

Il me rendait incroyablement heureuse à certains moments mais incroyablement triste à d'autres et c'est comme ça que j'ai su que j'étais piégée.

Nous retournâmes dans la voiture et j'attachai ma ceinture. Je me sentais un peu plus libérée. Je savais désormais que ce n'était pas du semblant entre nous et même si ce n'était pas de l'amour - ou du moins pas encore - je savais que je pouvais compter sur lui.

Il démarra la voiture et ouvrit le toit de cette dernière.

- Non, Justin, j'ai froid, dis-je.
- Avery, allez, ça fait du bien un peu, dit-il en souriant.

Je le regardai. Ses cheveux bougeaient au vent mais cela ne le dérangeait pas. Il était beau. Je décidai alors de ne pas chipoter pour profiter de cette vue.

- Tu as de l'eau ? demandai-je.

Il ouvrit la boîte à gant qui se trouvait en face de moi et prit la petite bouteille qui était dedans avant de me la tendre. Je la pris et le remerciai.

J'ôtai le bouchon et bus pour ôter définitivement le goût de l'alcool et du vomis et hydrater mon estomac vide.

- T'as pris ta première cuite, se mit-il à rire.

Je compris qu'il parlait du fait que j'avais vomis après avoir trop bu.

- C'était horrible, je ne recommencerai pas, dis-je.
- Tu vas te réveiller avec un mal de crâne demain, ajouta-t-il.
- Super, soufflai-je. J'ai cours en plus.

Il rit.

- C'est de ta faute, c'est toi qui as voulu que je sois moins coincée, soulignai-je.
- Je ne pensais pas que tu le ferais vraiment.

S'il savait tout ce que j'étais prête à faire juste pour avoir un peu de son attention.

- Alors comme ça tu m'aimes bien ? retourna-t-il sur ce sujet.

Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à ça. À croire que ça lui avait fait plaisir d'apprendre ça.

- T'aimerais bien, dis-je.
- Arrête Avery, tu viens de l'avouer, rétorqua-t-il le sourire aux lèvres.
- Alors pourquoi tu demandes ? souris-je. - Je voulais être sûr.
- Pourquoi ? Parce que c'est réciproque ? essayai-je de le taquiner.

Il me regarda amusé.

- T'aimerais bien, me prit-il à mon propre jeu.

Je ris. Il l'avait bien envoyé. Il s'arrêta subitement le long du trottoir et je tournai ma tête vers la vitre pour voir où nous étions. Je vis alors la plage à ma droite. Je fronçai les sourcils.

- Qu'est-ce qu'on fait là ? demandai-je confuse.

Il coupa le contact et mit ses clés dans sa poche avant d'ouvrir la portière.

- Suis moi, dit-il.

Il quitta son véhicule alors je fis de même ne sachant toujours pas ce que nous faisions ici. Il me rejoignit de mon côté et nous commençâmes à marcher le long du trottoir afin de regagner l'entrée de la plage.

- Justin ! cria soudainement une voix féminine.

Nous nous regardâmes confus avant de tourner tous les deux notre tête vers là où venait la voix. Nous vîmes alors à notre gauche une fille brune traverser la rue pour nous rejoindre. Elle était habillée de la même manière que moi, c'est à dire, d'une robe courte et moulante. Cependant, elle, contrairement à moi, marchait avec des chaussures à talons. Je mordis légèrement ma joue constatant qu'elle était beaucoup plus belle que moi dans une tenue pareille.

- Justin ! reprit-elle arrivant sur notre trottoir.

Je jetai un coup d'œil à ce dernier qui ne semblait pas très enchanté de cette rencontre.

- Ça va ? lui demanda-t-elle.

Elle avait une voix aiguë qui devait vite agacer à la longue.

- Oui, ne prit-il pas la peine de lui retourner la question.
- C'est qui ? demanda-t-elle en me pointant du menton.

Elle n'avait pas de bonnes manières on dirait. Justin croisa mon regard quelques secondes. Il devait repenser à ce que je lui avais dit ; qu'il n'avait pas assumé ma compagnie en me faisant passer pour sa cousine. Allait-il refaire la même chose ?

- Ma cousine, répondit-il en reposant ses yeux sur la fille. Jade.
- Ah d'accord ! fut-elle soudainement plus enchantée. Moi c'est Danielle, s'adressa-t-elle à moi.

Je lui souris faussement. Justin m'avait de nouveau contrarié en me nommant sa cousine. On venait de passer un moment plus ou moins intime et voilà qu'il gâchait tout.

- T'étais où aujourd'hui ? se reconcentra-t-elle sur lui. Je ne t'ai pas vu au QG.
- On ne m'a pas appelé. Je n'ai pas eu de travail à faire.
- Ah, dit-elle, tu m'as manqué tu sais ?

Je regardai Justin qui contracta sa mâchoire. Qui était-elle pour lui ? M'avait-il caché qu'il avait une copine ?

- Tu fais quoi ? demanda-t-elle.
- Je vais la raccompagner chez elle.
- Elle a quel âge ?
- Dix sept ans.

Justin répondait quasiment sèchement à ses questions comme si elle l'agaçait déjà. Moi, je me sentais comme un peu irritée, je dirais même jalouse qu'ils se connaissaient. C'était bizarre. Je venais à peine de la rencontrer mais je la détestais déjà.

- Oh mais elle est grande ! s'exclama-t-elle. Elle peut se débrouiller toute seule !

Mes yeux ne pouvaient s'empêcher de virer sur son décolleté qui était tellement voyant qu'on ne remarquait que ça. N'avait-elle pas froid ?

- Non Danielle, elle est sous ma responsabilité, rétorqua Justin.

Danielle était plus grande que moi avec ses talons. Elle arrivait à la même hauteur que Justin. Elle faisait beaucoup plus femme et entreprenante aussi. Cela se voyait qu'elle avait de l'expérience avec les hommes.

- Allez Justin, fit-elle la moue en attrapant le col de sa chemise. Tu sais que ça fait longtemps que j'attends ça.

Justin semblait très embarrassé de la situation. Était-ce ma présence qui le gênait ? N'osait-il pas se comporter comme il avait l'habitude de le faire devant moi ? Cela m'amusa.

- Ne t'inquiète pas Justin, je peux rentrer toute seule, tata ne dira rien, intervins-je.

Il me regarda confus avant de me lancer un regard noir me donnant envie d'exploser de rire.

- Tu vois Justin ? reprit Danielle. Elle le dit elle même qu'elle peut rentrer toute seule.
- Non, ce n'est pas possible, refusa-t-il.
- Mais c'est quoi le problème ? continuai-je mon manège. Je te dis que tu peux y aller.
- Oui ! Viens ! supplia Danielle.
- Une prochaine fois Danielle, là je ne peux vraiment pas, dit-il en retirant sa main de son col.

Elle le regarda très déçue.

- Bon... On se voit au QG demain alors ? fit-elle triste.
- Ouais.
- Au revoir Jade.
- Au revoir.

Ainsi, elle continua sa route de son côté et nous du notre. Un sourire amusé se forma alors sur mon visage.

- Tu n'es pas sérieuse Avery ? lâcha Justin un peu fâché.
- Quoi ? Tu n'avais pas envie de coucher avec elle ? demandai-je amusée.
- Pas du tout, fit-il presque d'un air dégoûté.
- Tu ne l'as jamais fait avec elle ?
- Non.

Je fus surprise à cette réponse. Vu à quel point elle était avenante avec lui, j'aurais juré qu'ils l'avaient déjà fait.

- Avec combien de filles tu l'as déjà fait ? Réponds moi franchement.
- Je ne sais plus, répondit-il, j'ai arrêté de compter.

Cela ne m'étonnait pas.

- Tu ne finis pas par t'en lasser ? demandai-je.
- Non, fronça-t-il les sourcils comme s'il était intrigué de ma question. Un trou, c'est un trou.

J'étais choquée de la façon dont il voyait une fille. Pour lui, ce n'était juste qu'une chose où fourrer son appareil génital pour ressentir un plaisir qui ne durait que quelques minutes. J'espérais vraiment qu'il ne me voyait pas comme ça.

- Tu n'as pas peur d'attraper quelque chose ? Le sida ou n'importe quelle autre maladie ? continuai-je mes questions.
- Je me protège Avery, répondit-il comme pour me rassurer.
- Tu devrais te faire dépister, on ne sait jamais, je ne veux pas que tu me refiles un de ces trucs.

Justin me regarda surpris puis eut un sourire aux lèvres. Je portai ma main à ma bouche comprenant que j'avais fait une bêtise en disant cela. Il rit.

- Donc tu comptes coucher avec moi ? dit-il amusé. Je ne savais pas que je te faisais autant envie Avy.

Je sentais mes joues monter en température. Je devais être toute rouge. Ça m'apprendra à ne pas réfléchir avant de parler. Je ris. De toute façon, il savait bien que je n'étais pas insensible à tous ses faits et gestes.

Nous arrivâmes sur la plage. Il n'y avait pas l'ombre d'un chat. Elle était vide et même les pigeons ou n'importe quelle autre espèce d'oiseaux n'étaient pas présents. Je n'avais jamais été sur une plage la nuit.

Justin continuait à marcher sur le sable que j'imaginais froid et je le suivais de près.

Puis subitement, il s'arrêta et ôta ses chaussures et ses chaussettes et retira son pantalon et sa chemise. Ces derniers se retrouvèrent éparpillés sur le sable.

Il dirigea son corps musclé vers la mer. N'allait-il quand même pas se baigner en pleine nuit ? Si. Il n'eut pas de mal à entrer dans l'eau. Il ne semblait pas craindre le froid.

- Avery, tu viens ? cria-t-il.

Je restai confuse. Devais-je le rejoindre ? Ma mère me tuerait si je tombais malade. Et puis, c'était impossible pour moi de finir une seconde fois en sous vêtements devant Justin. Surtout après avoir croisé Danielle, celle qui rendait mon corps encore plus détestable qu'il ne l'était déjà. Je n'avais pas ses belles formes et son corps galbé.

- Non, je te regarde, criai-je en retour.
- Avery, tu ne sais pas nager ?
- Si.
- Alors viens !

Je contractai ma mâchoire. Après tout, j'allais être dans l'eau alors il ne verrait que ma tête et de plus il faisait nuit. Et on devait rattraper notre début de soirée foireuse.

Ainsi, je cédai et ôtai mes chaussures noires et mes chaussettes.

- Retourne toi, criai-je.

Je ne voulais pas qu'il me voie retirer la robe. Il rit et ne protesta pas. Quand il fut alors retourné, je retirai la robe, avec un peu de difficulté.

Puis, je commençai à marcher vers le bord de la mer. Justin se retourna vers moi contre ma volonté entendant mes pas.

- Justin ! criai-je contrariée et en arrêtant d'avancer.
- Quoi ? rit-il
- Je t'avais dit de te retourner, essayai-je de cacher mes sous vêtements.

Je sentais ses yeux me scanner ce qui me rendait très mal à l'aise.

- Avy, je t'ai déjà vu comme ça, souffla-t-il, tu n'as plus besoin de te cacher maintenant. Allez, rejoins moi.

Je courus dans l'eau et poussai un cri en entrant en contact avec cette dernière glacée. Justin rit. Il me tendit sa main. Je la pris et il me tira doucement à lui.

Je tremblais de froid. Je sentais le vent frais balayait mon visage. C'était la première fois que je faisais une chose pareille.

Je me retrouvai en face de Justin. Il plongea sa tête sous l'eau avant de remonter à la surface. Il passa une main dans ses cheveux mouillés pour les mettre en arrière ; j'admirais ce beau spectacle. Il était encore plus attirant avec de l'eau coulant sur sa peau. Puis, il attrapa mes hanches et les colla aux siennes. Je posai alors mes mains sur ses épaules et il enroula ses bras autour de moi.

Nous nous fixions. Ses cils trempés semblaient être deux fois plus longs comme ça et ses yeux paraissaient plus clairs. Je descendis quelques secondes mes yeux vers ses lèvres mouillées. Elles avaient l'air encore plus goûteuses avec de l'eau salée.

- Pourquoi je n'ai pas le droit de goûter à tes lèvres ? demandai-je impromptement.

Il sourit. Je posai mon pouce sur elles pour les caresser. Combien de fois avais-je rêvé de les embrasser ?

- Parce que j'ai peur de savoir ce que cela me ferait si ça arrivait, répondit-il aisément.

Avait-il donc peur de ressentir quelque chose pour moi ? Serait-ce alors la première fois qu'il aurait des sentiments pour une fille ?

Moi aussi j'avais peur de réaliser que j'avais plus qu'un attachement pour lui, qu'il était plus qu'un ami dans mon cœur. Mais la tentation était allée au delà de la peur et je voulais juste qu'il plaque ses lèvres contre les miennes.

- Tu n'as jamais eu envie de m'embrasser ? demandai-je.
- Si, tout le temps Avery.

Mon cœur lança une vague de chaleur à travers tout mon corps jusqu'à en faire retourner mon ventre. Je ne réalisais pas ce qu'il venait de me dire.

- Moi aussi, murmurai-je presque.

Il sourit. J'avais l'impression de le redécouvrir une nouvelle fois. Je me sentais heureuse à ce moment là.

Il glissa sans que je m'y attende ses mains sous mes cuisses et les attrapa avant de les soulever. J'entourai alors de mes jambes ses hanches et son cou de mes bras.

Nos deux corps mouillés s'étaient réchauffés en un rien de temps. Justin colla son front au mien avant d'agripper entre ses dents ma lèvre inférieure puis de la relâcher. Je fermai les yeux.

Il parsema mon cou de baisers, je renforçai alors notre étreinte jusqu'à écraser ma poitrine contre son torse. Il attrapa entre ses dents ma chair et la creusa me faisant pousser un soupir.

Puis il remonta à ma mâchoire, embrassa le long de sa ligne m'envoyant des milliers de frissons, avant d'arriver au coin de mes lèvres. Je sentis sa bouche se décoller de ma peau et j'ouvris alors les yeux. Nos pupilles s'entrechoquèrent.

Ses mains relâchèrent leur pression sous mes cuisses tout doucement alors je m'apprêtai à redescendre mes pieds sur terre.

Nous détachâmes notre étreinte et il me prit la main avant de regagner le bord. Je recommençai à avoir froid. Arrivés sur le sable, il s'allongea dessus et me demanda de me joindre à lui. Je pris alors place à sa droite et posai ma tête sur son épaule mouillée.

Il m'entoura de son bras et croisa nos jambes. Je posai une main sur son ventre. Nous n'entendions que le bruit des vagues qui s'écrasaient sur le rivage.

C'était comme s'il n'y avait plus que nous deux sur Terre. Je me sentais bien malgré le froid.

- Tu m'as encore faite passer pour ta cousine, n'oubliai-je pas de lui faire remarquer.
- Elle connait Chris, Avy, j'étais obligé, rétorqua-t-il.
- Il m'a mise en garde.
- Qui ? Chris ? releva-t-il sa tête.

Je levai alors mes yeux sur lui. J'avais capté toute son attention.

- Oui, dis-je.
- Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

Il se redressa m'obligeant à faire de même. Il semblait très inquiet tout d'un coup.

- Que si je gardais ma bouche fermée, tout se passerait bien.

Il serra sa mâchoire. Son visage s'était fermé. Avec l'obscurité du soir, il arrivait à me faire peur.

- Putain, il croit que tu es au courant de tout Avery. Il pense que je t'ai tout dit, lâcha-t-il complètement inquiet.
- Que tu m'as dit quoi ? demandai-je confuse.
- Tout ce que tu ne dois pas savoir.
- Qu'est-ce qu'il va nous arriver ?

Il se gratta la tête.

- Comment il a su qu'on s'est revu ? demanda-t-il ignorant mes dernières paroles.
- Il a vu les marques sur mon cou.
- Putain, grogna-t-il.
- Justin ? insistai-je.
- Je ne sais pas ce qu'il va se passer Avery, dit-il honnêtement.

Je mordis ma joue. J'étais maintenant très inquiète moi aussi.

- Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose Justin.
- Ne t'inquiète pas pour moi. Fais plutôt attention à toi. Mais tu sais que je t'ai toujours à l'œil, me rassura-t-il.
- Promets moi que tu seras toujours là pour moi.
- Je te le promets.

Je le regardais droit dans les yeux. Je ne voulais pas qu'un jour ils cessent de cligner et que son cœur cesse de battre. Je savais que je ne m'en remettrais pas.

- On y va ? tendit-il sa main en se levant.

Je la pris et il m'aida à me remettre debout. Nous récupérâmes nos affaires et nous nous vêtîmes bien que nous étions encore mouillés avant de regagner la voiture.

Le sable collait à nos corps, c'était très dérangeant. De plus, j'avais encore plus de mal à faire dépasser la robe de mes fesses, m'obligeant à la tirer vers le bas à chaque fois que je faisais un pas.

- Oh non, on va salir ma bagnole, souffla Justin.
- C'était ton idée, ris-je.
- Ouais et ça fait chier !

Je ris un peu plus fort et nous entrâmes dans le véhicule. Mes yeux commençaient à se fermer tous seuls mais l'air très frais me gardait éveillée. Justin remarqua les poils hérissés sur ma chair et remonta alors le toit avant de démarrer la voiture.

- Tu n'as pas de problème au lycée ? demanda-t-il.
- Non, mentis-je.
- Ta mère ne sait toujours rien ?
- Je l'espère.
- J'aimerais bien voir la photo quand même, dit-il en me regardant très amusé.

Je lui tapai l'épaule et il gloussa.

- Pourquoi tu m'en envoies pas à moi ?
- Parce que je n'ai pas ton numéro, répondis-je en entrant dans son jeu.
- Je vais te le donner alors !

Je lui lançai un regard noir et il rit une nouvelle fois. J'espérais pour lui qu'il ne croyait pas vraiment que j'allais lui envoyer une photo osée de moi. Je l'avais fait une fois, j'avais appris la leçon.

De retour chez moi, la maison était vide comme ma mère me l'avait prévenu. J'allumai alors la lumière afin de voir plus clair. Il faisait nettement plus bon ici.

Justin referma la porte derrière lui. J'ôtai directement mes chaussures et glissai tout le sable qu'ils y contenaient dans la poubelle de la cuisine afin de ne pas salir le sol.

- Tu dors ici ? demandai-je.

Il me sourit timidement. Il était encore devant la porte comme s'il n'osait pas entrer.

- Seulement si tu le veux, déclara-t-il.
- Je le veux.

Il s'avança jusqu'à être à quelques millimètres de moi. La chaleur monta en moi. Je pris une grande respiration. Il posa ses lèvres délicatement sur le coin de ma bouche me faisant frissonner avant de s'éloigner comme il s'était approché.

- Je vais prendre une douche, annonça-t-il en se dirigeant vers les escaliers.
- Tes chaussures ! le repris-je.

Il s'arrêta net sans se retourner et les ôta afin de se retrouver pieds nus puisqu'il n'avait pas remis ses chaussettes. Puis, il reprit sa marche. Je soufflai et me chargeai alors de les vider de leur sable avant de monter à mon tour à l'étage.

...

Nous avions fini de prendre notre douche, séparément, et il était temps pour nous de rejoindre mon lit et de dormir. J'étais soulagée de ne plus être dans cette robe qui me collait à la peau et d'être enfin de retour dans ma chambre.

Il se faisait tard et j'avais cours demain. Il ne fallait pas que je sois fatiguée au réveil.

Justin plongea sur mon lit avant de glisser sous la couette. Il n'était habillé que de son boxer. Je le rejoignis plus calmement après avoir éteint la lumière. C'était la première fois que nous dormirions ensemble.

Je m'allongeai dos à lui et il se colla à moi passant son bras autour de ma taille. Je sentais son coeur battre contre moi et sa respiration balayait la chair de mon cou.

- Tu sens bon, murmura-t-il.
- Toi aussi, murmurai-je. Bonne nuit.
- Bonne nuit Avy.

Je repensais à tout ce qu'il s'était passé aujourd'hui et j'avais un sentiment mitigé. Entre la peur de ce que Chris pouvait bien nous réserver et l'interrogation de ce que Justin pouvait peut être éprouver pour moi, je ne savais pas où donner de la tête.

Mais j'étais contente que ce dernier s'était un peu dévoilé à moi et de voir que je n'étais pas face à un mur de pierres.

...

C'est incroyable à quelle vitesse le nombre de mes lectrices augmente ! Merci d'être aussi nombreuses ! Ça me touche !

J'ai une question à poser à celles qui ont lu Cambriolage et Quai 27 : quelle est votre fiction préférée pour le moment ? Et pourquoi ?

Voilà ! Je vous fais de gros bisous ! Dans deux jours c'est mon anniversaire alors je posterai sûrement un chapitre ce jour là comme un cadeau de ma part :)