Chapitre 23

«Et j'agissais comme si ce n'était pas grand chose alors que cela me brisait le cœur.»

J'avais pleuré toute la nuit. J'étais trop apeurée de devoir retourner au lycée. Je savais que cela n'allait pas être une journée facile pour moi aujourd'hui.

Quand je fus enfin prête - du moins physiquement - je rejoignis ma mère dans la voiture. J'attachai ma ceinture et elle démarra.

J'étais très nerveuse. Mon cœur faisait déjà les quatre cents battements par minute. On aurait dit que j'allais devoir monter sur scène devant tout le lycée.

Quand nous fûmes presque arrivées, je demandai à ma mère de s'arrêter.

- Pourquoi ? demanda-t-elle en s'arrêtant.
- Je vais faire le reste du trajet à pied.

Je ne voulais pas que des personnes se moquent de moi ouvertement devant ma mère. Alors, pour éviter cela, il valait mieux qu'elle ne m'emmène pas jusqu'au bout.

- Il y a quelque chose que je ne devrais pas savoir ? demanda-t-elle inquiète.
- Non. J'ai juste besoin de prendre un peu l'air frais du matin.

Elle me regarda dubitative.

- Bon, céda-t-elle. Je te laisse ici alors.

Elle déverrouilla les portes. Je la remerciai et elle me dit de faire attention à moi. Je quittai la voiture et continuai à pied.

J'avais froid sous mon gilet bleu. Mes pas étaient lourds. J'avais juste envie de faire demi tour et de partir loin de ce lycée qui était devenu mon enfer.

Plus je me rapprochais, plus le nœud dans mon ventre me faisait mal. Si quelqu'un me kidnappait à ce moment là, je ne trouverais pas cela dramatique.

Je voyais dès à présent la façade de l'établissement et j'entendais le brouhaha des élèves. Je déglutis. J'étais bientôt arrivée.

J'eus encore plus du mal à avancer. Chaque pas résonnait dans ma tête comme un coup de marteau. J'arrivai en bas des escaliers. On m'avait déjà remarqué. Je sentais les regards déplacés sur moi. Je priais pour que cela en restait qu'aux regards.

Je montais les marches une par une la tête baissée et les bras croisés. Les regards sur moi me tranchaient. Ma gorge se nouait.

J'arrivai au bout des marches et poussai la porte d'entrée pour arriver dans le grand couloir de l'établissement. Les murmures furent immédiats. Les éclats de rire aussi. Je savais qu'ils avaient tous vu cette photo de moi et c'était ce qui m'irritait le plus.

Je me dépêchai de regagner ma salle de classe. L'atmosphère qui se tramait autour de moi était insoutenable. Quand on m'interpella.

- Avery Jenkins ?

Je ne reconnus pas cette voix. Elle était bien rauque. Je levai ma tête et vis le proviseur.

- Mademoiselle Jenkins, je pourrais vous avoir dans mon bureau quelques minutes ?

J'hochai la tête et le suivis. Malheureusement, je l'avais compris, toute cette histoire était remontée jusqu'au proviseur. J'étais vraiment affichée jusqu'à la fin de mes jours.

La compagnie du proviseur à mes côtés pendant que nous traversions les nombreux couloirs ne faisait qu'accentuer les regards sur moi et mon mal aise. Il l'avait remarqué et accéléra alors le pas.

Nous arrivâmes devant son bureau et il ouvrit la porte avant de me laisser entrer la première. Je m'arrêtai net reconnaissant de dos Jake assis sur une des deux chaises devant le bureau de Monsieur McDermott.

Je secouai la tête et me retournai.

- Non, je peux pas, dis-je au proviseur.

Je n'avais aucune envie de parler à Jake, encore moins devant le proviseur. Je le détestais. Il était hors de question que je partage encore la même pièce que lui.

- Avery s'il vous plaît, j'ai des questions à vous poser.

Il était juste en face de moi et me barrait le passage. Je me résignai alors à accepter et je pris place sur la chaise de gauche. Je posai mon sac sur mes genoux.

Le proviseur ferma la porte et s'assit sur son siège. La salle était sombre et confinée. Ou alors c'était mon humeur qui me faisait croire qu'elle était comme ça.

Il posa ses bras sur la table couverte de paperasse en tout genre. Je n'avais toujours pas tourné mon regard vers Jake. Je ne voulais pas.

- Mademoiselle Jenkins et Monsieur Reeves, je vous ai convoqué ici pour parler de l'incident d'hier, commença monsieur McDermott. Que s'est il passé ?

Je restai silencieuse et Jake fit de même. Aucun de nous deux ne semblait vouloir prendre la parole.

- Bon... fit le proviseur. Je vois que vous n'êtes pas très bavards aujourd'hui. Alors je vais aller droit au but. Jake, j'ai entendu dire que vous avez diffusé au lycée une photo compromettante d'Avery -il me jeta un coup d'œil-, est-ce vrai ? demanda-t-il.
- Oui, répondit-il.
- Vous confirmez Avery ?

J'hochai la tête.

- Quel était l'intérêt ? demanda-t-il à Jake.
- C'était pour s'amuser, il n'y avait rien de méchant.
- Ah parce que vous trouvez qu'humilier quelqu'un ce n'est pas méchant ?
- Si... mais je ne pensais pas qu'elle le prendrait aussi mal.

Je mordis ma joue. Ce n'était que des mensonges. Jake savait très bien ce qu'il faisait avec seul but de me mettre plus bas que terre.

- Figurez vous jeune homme que ce n'est pas quelque chose à faire peu importe la personne à qui vous le faites.

Jake ne dit rien, je supposai alors qu'il avait hoché la tête.

- Ensuite, j'ai entendu dire que vous, s'adressa-t-il à moi, étiez revenue avec quelqu'un pour ce que ce dernier donne une leçon à Jake. Je me trompe ?
- Non, c'est vrai, intervint Jake.
- Laissez la parler s'il vous plaît.

Alors comme ça on avait pensé que j'avais voulu me venger en envoyant Justin frapper Jake ? Ce n'était pas du tout vrai ! Je n'avais pas voulu ça !

- Non, ce n'était pas intentionnel, répondis-je.
- Pas intentionnel ? Ce mec m'a défiguré ! haussa-t-il le ton.

Je tournai enfin ma tête pour le regarder. Je grimaçai voyant son visage rougi par toutes ses blessures. Il avait un pansement à l'arcade, au nez, sa paupière avait une couleur violette, sa joue gauche -la seule que je pouvais voir- était rouge et il avait la lèvre supérieure amochée. Il semblait avoir quelque chose qui maintenant ses côtes. Je déglutis. Justin ne l'avait pas loupé.

- Je ne pensais pas qu'il allait lui faire ça ! me défendis-je. Il m'a vu entrain de pleurer, il m'a demandé ce qu'il s'était passé puis il a couru vers Jake. J'ai essayé de l'en empêcher mais il n'a rien voulu entendre.
- Bon. De toutes façons, cette affaire ne restera pas sans sanctions, dit monsieur McDermott.
- Il a bien de la chance que j'ai pas porté plainte contre lui, dit Jake.

De la chance ? Il savait très bien que s'il l'avait fait, j'aurais porté plainte contre lui et de plus, Justin serait revenu à la charge.

- Jake s'il vous plaît, restez calme, rétorqua-t-il.
- Non ! Elle s'est bien foutu de ma gueule ! Elle m'a fait croire qu'elle n'avait pas d'amis alors que si ! s'emporta-t-il.

Il était très énervé. Il avait les veines qui sortaient de son cou et le regard noir. Il me montrait du doigt.

Il n'avait seulement récolté ce qu'il avait semé.

- Jeune homme ! se leva le proviseur. Vous allez quitter la salle ! Nous reparlerons de votre sanction plus tard ! Mais sachez que cette attitude n'est pas acceptable !

Jake souffla et s'en alla furieusement sans me jeter un dernier regard. Je n'arrivais pas à croire qu'il pouvait se mettre dans un état pareil alors que je l'avais toujours vu adorable et calme.

Le proviseur se rassit et secoua la tête en murmurant quelque chose qui était inaudible pour moi. Je restais de marbre sur ma chaise. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour j'en arriverais à vivre une chose pareille.

- Avery, comment allez vous ? demanda-t-il. Je sais que cela ne doit pas être facile pour vous mais sachez que nous ferons tout notre possible, moi et le corps enseignant pour que vous vous sentiez à l'aise ici.
- Merci, peinais-je à dire.
- Avez vous songé à changer d'établissement ?
- Non. Ma mère n'est pas au courant de tout ce qu'il se passe en ce moment. Je ne veux pas qu'elle l'apprenne. Ne lui dites rien s'il vous plaît, suppliai-je.
- Je ne dirais rien, ne vous inquiétez pas, me rassura-t-il. Vous faites partie de nos meilleures élèves, je ne veux pas que cet incident perturbe votre dernière année scolaire.
- Merci.

Je me sentais très mal à l'aise. Je savais très bien que lui aussi l'avait vu cette photo et c'était horrible de savoir que je parlais à quelqu'un qui m'avait vu en sous vêtements. Je me sentais quelque part comme violée même si tout était de ma faute.

- Vous n'avez rien à ajouter ?
- Non, répondis-je.
- Bon, se leva-t-il, je vais vous laisser regagner votre salle de classe.

Je me levai à mon tour.

- N'hésitez pas à venir me voir si vous avez un problème, souligna-t-il.

J'hochai la tête. Il me raccompagna jusqu'à la porte et je quittai cette salle sombre qui m'étouffait. Revoir Jake m'avait poussé à encore plus le détester. Il n'avouait pas ses torts et en plus de cela, il ne s'était pas excusé.

Quand je pensais qu'il me disait qu'il ne me laisserait jamais tomber, comment avait-il pu mentir à ce point ? N'avait-il pas une conscience ? Un cœur ?

...

Je venais de terminer les cours. Cette journée avait été très dure pour moi. Je n'avais fait qu'encaisser les regards mal placés et les moqueries. C'était dans ces moments là que je me disais que paraître invisible aux yeux des autres n'étaient pas si mal.

Je quittai l'établissement rapidement et pris le chemin de la gare. Je payai mon billet de train et le compostai avant de regagner le quai.

Je cherchais du coin de l'œil Justin. Il n'était pas encore là. Je me demandais pourquoi, si lui et Chris travaillaient ensemble selon ma supposition, je ne voyais jamais Chris dans les alentours ? S'occupait-il d'une autre gare ? Avait-il un autre poste ? C'était toujours encore flou.

Le train arriva et j'entrai à l'intérieur. Je pris ma place habituelle et posai mon sac à mes pieds. J'attendais impatiemment que Justin fasse son entrée et que pour la première fois, il vienne s'asseoir à côté de moi et fasse le trajet avec moi.

Les secondes défilaient et le train allait partir ; il n'était toujours pas là. Peut être qu'il ne devait pas prendre le train aujourd'hui.

Puis, au moment où les portes allaient se fermer, j'entendis des pas précipités. Je fixais la porte qui se refermait petit à petit et avant que ce ne soit trop tard, une fille fit son apparition suivi de Justin. Ils se tenaient la main.

Je déglutis. Une boule dans mon ventre se forma automatiquement. Comment pouvait-il me faire ça ?

Il me vit mais ne me prêta aucune attention. Il regagna sa place avec cette fille aux cheveux noirs et très lisses. Je me sentais comme trahie.

Ma gorge se nouait et ma vue commençait par se troubler à cause des larmes qui montaient à mes yeux. Pourquoi cela me blessait ?

J'avais sûrement pensé que j'étais enfin devenue son exclusivité mais je m'étais trompée. Je me levai et changeai furieusement de compartiment. Je ne voulais pas le voir se comporter avec elle comme il s'était comporté avec moi. Je n'arrivais pas à croire que je l'avais laissé me faire ce qu'il faisait à toutes ces filles.

Je me sentais salie. Refroidie. Blessée. Humiliée. Prise pour une cruche.

Je mordais ma joue pour m'empêcher de pleurer. Mon cœur me faisait mal. Et dire que j'avais pris du plaisir dans tout ça. Je me sentais coupable de cela dès à présent. J'aurais du le repousser.

Et j'agissais comme si ce n'était pas grand chose alors que cela me brisait le cœur.

...

Nous étions le soir et je ne me sentais toujours pas mieux. J'avais cette image de Justin main dans la main avec cette fille qui restait fixée dans mon esprit. Je voulais des explications bien que tout était évident. J'étais une fille. Justin aimait jouer avec les filles. Justin jouait avec moi.

Mais le plus dure dans tout ça était que si j'avais vu Jake main dans la main avec Carrie avant que mon humiliation m'avait été subite, je savais que cela ne m'aurait pas fait autant de mal.

Je me demandais si j'avais réellement été attirée par Jake ou cela n'avait été qu'une simple illusion. Pourquoi avais-je pu le repousser et pas Justin ? Et si c'était Justin qui me plaisait ? Et si c'était lui au final que j'avais toujours voulu ?

Ma mère fit son retour dans la maison et me sortit de mes pensées. J'allai l'accueillir.

...

Nous étions mardi et je venais de terminer ma journée de cours. La situation ne s'était pas arrangée. On me dévisageait toujours autant et j'avais l'impression que Jake allait me sauter dessus et me massacrer comme Justin lui avait fait à chaque fois que je le croisais.

Mais toute la journée j'avais eu en tête Justin et sa "trahison". Plus j'y pensais, plus il me dégoûtait à nouveau.

Je quittai le lycée afin de regagner la gare quand j'aperçus une présence féminine qui attendait à un poteau, là où Justin avait rencontré une fille une fois. Ce dernier n'était pas présent.

Je l'observai quelques secondes et après un court moment d'hésitation, je décidai d'aller à sa rencontre. C'était le moment ou jamais d'avoir plus d'indices sur ce que Justin cachait.

- Bonjour, dis-je arrivée à sa hauteur.
- Bonjour ? fronça-t-elle les sourcils.

Elle était vêtue d'une jupe moulante noire au dessus d'un collant noir transparent. Elle avait des chaussures à talons très hautes et elle portait un débardeur blanc qui faisait entrevoir son décolleté et d'une veste en cuir noir. Elle semblait avoir tout juste les dix huit ans et elle sentait très bon. J'étais plus petite qu'elle. J'espérais avoir l'air crédible dans mes propos.

- Je m'appelle Ana, mentis-je en lui tendant la main.
- Jane.

Elle la serra toujours avec un air confus sur son visage.

- Tu attends Justin c'est ça ? lui demandai-je.

Elle hocha la tête.

- Malheureusement il ne va pas pouvoir venir, continuai-je mon manège. Il a eu un contre temps du coup je vais devoir m'occuper de toi.

J'espérais que Justin ne débarquerait pas subitement et me prenne en flagrant délit. Sinon, c'était fini pour moi.

- Ah bon ? parla-t-elle enfin. On ne m'a pas prévenu.
- C'est normal, c'était à moi de le faire, rétorquai-je.

Je me surprenais par mon aisance. J'avais l'habitude de ne pas savoir aligner deux mots à un inconnu, que ce soit un garçon ou une fille et encore moins de mentir autant.

- Du coup, c'est moi qui vais faire le trajet avec toi à Palo Alto, ajoutai-je.
- Bon, d'accord, dit-elle quelque peu déçue.

Nous nous dirigeâmes vers la gare. Elle était tombée dans le panneau. Il fallait que j'arrive à lui soutirer des informations sur ce que Justin cachait. Elle pouvait carrément m'apporter la réponse à laquelle j'attendais depuis longtemps.

Étonnement, elle paya son billet de train et je fis de même puis nous allâmes sur le quai. J'étais un peu nerveuse car j'avais peur de croiser Justin.

- Tu aurais aimé que ce soit Justin qui t'accompagne ? lui demandai-je.
- Oui, j'ai entendu dire que les trajets avec lui n'étaient jamais ennuyant, dit-elle en souriant.
- Et tu vas faire quoi du coup là bas ?

Je ne savais pas ce que c'était ce "là bas", juste l'endroit où j'imaginais allaient toutes ces filles.

- Je vais m'inscrire en catégorie 2, dit-elle quelque peu gênée.

Le train arriva et nous montâmes à l'intérieur. Je pris soin de ne pas nous asseoir là où Justin avait l'habitude de le faire pour être sûre de ne pas le croiser. Je l'avais laissé s'asseoir à côté de la fenêtre.

Catégorie 2 ? Qu'était-ce la catégorie 2 ? Elle était encore trop vague pour moi !

- Pourquoi la catégorie 2 ? continuai-je à creuser.
- Parce que je trouve que c'est le plus rentable, sourit-elle, et je ne me voyais pas faire la catégorie 3.
- Et comment tu as su pour la compagnie ?
- C'est une amie à moi qui m'en a parlé parce que j'avais besoin d'argent.

Je fronçais discrètement les sourcils signe que je réfléchissais. Je n'arrivais pas à me faire une image concrète de tout ce qu'elle me disait.

- Es tu nerveuse ?
- Un peu. Je sais pas trop comment ça va se passer, mon amie ne m'a pas dit grand chose dessus puisqu'elle n'en a pas le droit, répondit-elle.
- Ne t'inquiète pas. Tout ira bien, la mis-je en confiance.
- J'espère juste que ça pourra me faire sortir de la galère.

Vu comment Justin s'était enrichi sans avoir de diplôme, j'imaginais bien que cela devait rapporter beaucoup à ceux qui faisaient partis de la compagnie.

- Tu penses rester combien de temps là bas ?
- J'ai pas le choix, c'est pour la vie, répondit elle. Tu as oublié ?
- Ah oui, c'est vrai, me repris-je.
- Et toi ? Tu es dans quel catégorie ?
- La deuxième, souris-je.

J'espérais que cette catégorie ne constituait pas quelque chose d'embarrassant ou quelque chose du genre.

- Ce n'est pas trop dur ? Tu as commencé directement par la 2 ? demanda-t-elle.
- Oui, directement. Non, tu t'y habitues très rapidement, répondis-je du tac au tac.
- C'est cool alors. J'espère y prendre du plaisir quand même un peu.

Elle sourit et je lui rendis son sourire.

- Je pensais pas que quelqu'un qui s'habillait de ce genre pouvait être dans la compagnie, dit-elle faisant référence à moi.
- Pourquoi ?
- Je sais pas, ça m'a paru évident.

Nous arrivâmes à l'arrêt de Palo Alto. Jane le comprit et se leva tandis que je restais assise.

- Tu ne viens pas ?
- Malheureusement, je devais juste t'accompagner jusqu'à l'arrêt. Tu dois faire le reste du chemin toute seule mais ne t'inquiète pas. Tu trouveras rapidement les vans, lui dis-je.
- D'accord, à bientôt alors, sourit-elle.

Puis elle s'en alla. Malheureusement, elle ne m'avait pas servi à grand chose. Je ne savais toujours pas en quoi consistait leur travail. Cela m'agaçait très fortement.

Je rentrai chez moi un peu déçue en espérant faire mieux la prochaine fois.

...

Il était déjà mercredi et je n'avais pas revu Justin depuis la dernière. Je commençais à croire qu'il ne chercherait plus à me revoir maintenant qu'il avait eu ce qu'il voulait. Je m'en voulais alors encore plus d'avoir cédé à la tentation.

J'étais dans la voiture avec ma mère. Elle semblait très heureuse ce matin.

- As tu une bonne nouvelle à m'annoncer ? lui demandai-je.
- Non, dit-elle tout de même en souriant.
- Ne me dis pas que Chris et toi êtes fiancés ?
- Non, pas encore, répondit-elle avec la même intonation dans sa voix.
- Alors je trouve ta bonne humeur bizarre, conclus-je.

Elle me posa quelques questions sur Justin. Évidemment quand on parlait de moi, on parlait de Justin dorénavant. Puis nous arrivâmes dans le parking où elle me déposa.

Le temps commençait à s'adoucir. Le printemps allait bientôt arriver. J'étais contente parce que le printemps était de loin ma saison préférée.

Je restai sur place quelques instants regardant droit devant et soufflai. Je n'aimais plus le lycée comme je l'aimais avant. C'était devenu pour moi un calvaire.

Puis je fis un pas en avant, avant de me sentir pousser vers le côté brutalement. Une main saisit ma taille et une autre se plaqua durement contre ma bouche pour m'empêcher de pousser un cri.

Une force incroyable me poussa jusqu'à me plaquer contre un mur. Je ne comprenais pas ce qui était entrain de m'arriver. Mon dos heurta violemment le bloc de béton faisant vibrer tout mon corps. J'avais très peur.

Cet individu était collé à moi pour m'empêcher de faire un geste et me serrait très fort.

J'ouvris les yeux pour identifier qui était cette personne qui me voulait du mal.

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