Chapitre 21
«Tu es sûre Avy que je ne suis pas ton genre ?»
- De quoi tu parles ? demandai-je.
- Tu n'aurais jamais du croiser le regard de Chris la semaine dernière.
Je me calmais tout doucement et essayais de comprendre ce qu'il était entrain de me dire.
- Comment ça ?
- Il m'a dit que tu nous as vu ensemble et il pense que tu te doutes de quelque chose.
Nous arrivâmes à un feu rouge. La voiture s'arrêta et il posa ses yeux sur moi.
- Que je me doute de quoi ? demandai-je perdue.
- Peu importe, répondit-il. Tu en as déjà trop vu et ça commence à devenir beaucoup trop dangereux pour toi.
- Mais Justin explique moi, je ne comprends rien.
Mon crâne me faisait mal. Justin n'était pas explicite dans ses propos.
- Avery, il faut qu'on reste éloigné, c'est mieux pour toi. Chris n'apprécierait pas s'il voyait qu'on traîne ensemble, me mit-il en garde.
- Il m'a dit que tu n'étais pas fréquentable.
- Alors écoute le.
- Mais alors qu'est ce que je fais ici dans ta voiture Justin ? m'emportai-je.
Je ne comprenais rien et cela me m'était hors de moi ! Je voulais savoir pourquoi il était si mystérieux et pourquoi il faisait comme si j'étais en danger ! J'en avais marre de rester dans l'ignorance !
- Avery ne lève pas le ton.
- Justin, tu me mets en gardes contre des choses sans m'expliquer pourquoi ! J'ai le droit de savoir !
Le feu repassa au vert et il posa à nouveau ses yeux sur la route.
- Tu me dis que Chris est dangereux et que je devrais faire attention et lui me dit que tu n'es pas fréquentable puis tu me dis que je devrais l'écouter ! Je ne comprends plus rien !
- Tu aurais du rester loin de tout ça dès le premier jour, c'est de ma faute, dit-il.
Je serrai les poings. Il le faisait exprès. Il savait que j'allais sortir de mes gongs s'il ne me disait pas toute de suite ce qu'il se passait.
- Il m'a dit que tu étais impliqué dans plusieurs affaires illégales. C'est vrai ?
Il me regarda étonné puis détourna les yeux.
- Pourquoi tu me caches une chose pareille ? continuai-je.
Il ne disait toujours rien.
- Tu ne me diras rien c'est ça ? abandonnai-je.
- J'ai pas le choix. C'est pour toi. Si tu venais à apprendre la vérité, c'en est fini pour toi.
Je repensai au contrat. Je m'engage à ne jamais divulguer l'existence de la compagnie à toute personne étrangère à nos services. Chris et Justin travaillaient ensemble dans cette compagnie, il n'y avait qu'une seule raison possible.
Je desserrai mes poings. Ce fut plus claire dans ma tête tout d'un coup.
- Je l'ai lu, dis-je. J'ai lu le contrat. C'est de ça que tu parles ?
Justin déglutit. J'avais touché dans le mile. Ses mains serrèrent le volant subitement beaucoup trop fort. Sa peau vira au rouge et des veines sortaient de cette dernière.
- Je te dirais rien Avery, dit-il sèchement.
- Toi et Chris vous travaillez ensemble c'est ça ? Pour la même compagnie ?
Il ne répondit pas. Je prenais donc ça pour un oui. Mais une question trottait dans ma tête... Pourquoi étaient-ils alors si froids envers l'autre ? S'ils étaient associés, ils étaient censés bien s'entendre.
Je savais que Justin ne me répondrait pas si je lui posais encore des questions. Mais je voulais être certaine d'une seule chose.
- Est ce que ma mère est en danger ?
Justin me fixa. J'essayais de voir dans son regard si je devais m'inquiéter ou pas mais il ne laissait rien transparaître.
- Justin, s'il te plaît...
Il ne pouvait pas me laisser dans l'ignorance. C'était au sujet de ma mère. Il était obligé de me répondre. Il contracta sa mâchoire puis reposa ses yeux devant lui.
- Ne lui dis rien Avery, mais elle doit s'en méfier.
Je mordis ma lèvre inférieure. Moi qui pensais que ma mère avait trouvé quelqu'un de bien pour elle, je m'étais trompée.
- Je ne sais pas comment est Chris dans une relation mais il vaut mieux qu'elle s'en méfie, continua-t-il. Mais ne lui dis rien Avery. Garde ça pour toi.
Il me regarda dans les yeux pour insister. J'hochai la tête.
- Moins elle en sait, plus elle est en sécurité, précisa-t-il.
Même si je ne voyais pas en quoi le fait de ne rien savoir la gardait en sécurité, je décidai de l'écouter. De plus, je ne voulais pas l'inquiéter. Je surveillerai Chris de moi même. J'en étais capable.
Nous arrivâmes enfin devant chez moi. Justin arrêta sa voiture. Je détachai ma ceinture.
- Ça va mieux ? demanda-t-il.
- Je crois que j'ai besoin de dormir, répondis-je.
Il hocha la tête.
- Merci Justin. Tu ne veux pas que je soigne ta blessure ?
- Non ça va aller.
- Bon...
Je récupérai mon sac et ouvris la portière. Je sortis du véhicule et claquai la porte derrière moi. Justin me lança un dernière sourire timide que je lui rendis puis nos chemins se séparèrent.
Je regagnai ma chambre complètement exténuée. Je ne me sentais pas mieux. Pas du tout. C'était comme si on venait de me ruait de coups et que mon corps ne répondait plus de moi.
Je jetai mon sac par terre et allai dans la salle de bain. Devant le miroir je me regardais dégoûtée. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Qu'était-il arrivé à l'ancienne Avery Jenkins ? Ou était-elle partie ? Je ne me reconnaissais plus. C'était une sensation horrible.
Vous ne savez pas ce que c'est la douleur jusqu'à ce que vous vous regardez dans le miroir avec les larmes coulant sur vos joues et que vous suppliez à vous même de rester fort.
...
J'avais supprimé son numéro. Supprimé ses messages. Supprimé ses photos mais rien n'y faisait. J'avais mal. Je ne m'en remettrais jamais.
J'avais passé tout la matinée enfermée dans ma chambre. Je ne voulais parler ni voir personne. Je n'avais pas arrêté de pleurer. Mes yeux piquaient et mon nez m'irritait. Je voulais qu'on m'enterre ici dans ma chambre.
Ma mère était partie très tôt au travail et j'étais déjà couchée quand elle était rentrée hier soir alors elle n'avait aucune idée de ce qui m'était arrivé. De toutes façons je ne lui dirais pas et j'espérais que Justin ne le ferait pas non plus.
Je descendis au salon après m'être durement forcé à le faire. Je ne pouvais pas lutter contre mon estomac qui criait famine.
Le pas lourd, j'allai dans la cuisine et me fis du thé aux fruits rouges. C'était sûrement la seule chose qui pourrait m'apaiser. Puis, je m'installai sur le canapé et me couvris à l'aide d'un plaid, toujours mon thé à la main.
Je n'avais l'envie de rien faire. J'étais dégoûtée de tout. Je réalisais que j'étais en réalité très seule et que des amis je n'en avais pas. Je n'avais personne sur qui compter, sur qui pleurer sur son épaule, quelqu'un qui pourrais me réconforter.
Chaque battement de mon cœur me blessait comme un poignard. Chaque coup représentait un faux espoir que Jake m'avait donné. Pourquoi étais-je tombée dans le panneau ? J'aurais du savoir que c'était un beau parleur.
J'avais froid sous le plaid, j'étais comme malade. J'avais le mal du monde. Je pensais à mon père. C'était lui qui aurait du prendre ma défense. Ce n'était pas à Justin de le faire. Mais il n'était plus là, il ne se souciait plus de moi.
On sonna à la porte. Je fronçai les sourcils, qui cela pouvait-être ? Je posai ma tasse de thé sur la table basse et enroulée de mon plaid je partis ouvrir la porte.
Je restai bloquée quelques secondes découvrant Justin sur le pallier. Les mains dans les poches, vêtu d'un pull à capuche et d'un jean, il me sourit timidement.
- Je voulais savoir si tu allais bien, déclara-t-il.
Je souris intérieurement. Je n'aurais jamais cru qu'il viendrait me rendre visite. Finalement, je pouvais compter sur quelqu'un. Je pouvais compter sur Justin.
Impromptement, je le pris dans mes bras et craquai. Je fondis en larmes. Il reçu mon appel à détresse et entoura ses bras autour de moi.
Je pleurais toutes les larmes de mon corps, c'était comme si j'évacuais tout le mal que j'avais en moi. C'était la deuxième fois que cela arrivait entre nous et cela nous rapprochait énormément.
- Avery, arrête de pleurer, murmura-t-il.
Je relevai ma tête qui était jusque là blotti contre son torse et posai mes yeux sur les siens. Ils brillaient comme s'il était touché par ce qu'il m'arrivait.
Le marron n'a jamais été ma couleur préférée jusqu'à ce que je croise ses yeux.
Il essuya de ses pouces mes joues mouillées. Je me sentais bien maintenant qu'il était là ce qui me paraissait étrange parce que j'avais l'habitude de ne pas apprécier sa compagnie.
Nous nous regardâmes pendant un certain temps, j'avouais avoir eu envie quelque fois qu'il m'embrasse mais je savais pertinemment qu'il n'en avait pas la moindre intention.
Je déglutis et finis par reculer et le laissai entrer, fermant la porte derrière lui. Justin se gratta la tête et regarda autour de lui.
- Ta mère est là ? demanda-t-il.
Je secouai négativement la tête.
- Elle le sait ?
- Non, je ne veux pas qu'elle le sache, répondis-je.
Justin hocha la tête. Il se mit soudainement à marcher et il se trouva à monter l'escalier. Je pris alors ma tasse et le suivis. Je ne comprenais pas trop sa présence ici.
Nous arrivâmes à l'étage et Justin entra dans ma chambre. Je fronçai les sourcils. Il n'avait donc pas du tout de gêne. J'entrai à mon tour et fermai la porte derrière moi.
Les bras croisés après avoir posé la tasse sur un meuble, je tenais le plaid autour de moi et je le regardais se placer sur mon bureau.
- Viens Avy, proposa-t-il.
Il me fit signe de m'approcher et je m'exécutai. Je me plaçai devant lui, laissant un mètre entre nous. J'étais un peu réticente. Je ne savais pas avec quelle intention il était venu.
Il me fixa, j'étais à nouveau déstabilisée. Je baissai mon regard et il atterrit sur sa main. Cette dernière avait encore des blessures de l'altercation d'hier. Je la pris surprenant quelque peu Justin.
- Ça va mieux ? demandai-je en caressant sa peau.
Il hocha la tête et retira sa main pour la reposer sur son genou.
- Tu lui en veux ? demanda-t-il soudainement.
Je compris qu'il parlait de Jake.
- J'en veux plutôt à moi.
- Tu l'aimais ?
- Je l'aimais bien oui. Je m'étais attachée, répondis-je.
Je ne saisissais pas trop pourquoi il me posait ces questions. J'avais pensé que cela ne lui intéressait pas.
- Tu l'aimais bien comment ?
- C'est plus important maintenant, écourtai-je le sujet.
- Avery, tu t'imaginais avec lui ?
- Pourquoi tu veux savoir ça ?
Si c'était une alternative pour remuer le couteau dans la plaie, c'était très cruel. Il rit.
- J'arrive pas à comprendre ce que tu lui trouves.
- Il est très différent de toi, essayai-je de le piquer.
Il sourit.
- C'est quoi ton type de mec ?
Je fronçai les sourcils. Quel était l'intérêt de cette question ?
- J'en ai pas, répondis-je franchement.
- Jake te plaît beaucoup ?
- Oui.
- Tu es allée jusqu'où avec lui ?
- Je vois pas en quoi ça te concerne, refusai-je de répondre.
- Allez Avery, tu sais que tu peux tout me dire, sourit-il.
Je mordillais ma lèvre inférieure. Même si je n'avais rien fait avec Jake, cela me dérangeait de devoir répondre.
- Je n'ai rien fait du tout avec lui, finis-je par répondre.
- Je m'en doutais bien, sourit-il.
- Et je suis bien contente.
- Parce qu'il s'est foutu de toi ?
- À ton avis Justin, soufflai-je.
J'avais l'impression qu'il faisait exprès de ne pas comprendre histoire de me faire encore plus culpabiliser de moi même.
Ses yeux descendirent sur mes lèvres quelques secondes avant de recroiser les miens. Je reçus une décharge électrique. Il avait un regard perçant.
Soudainement, il attrapa un bout de mon plaid pour m'attirer vers lui. Mon corps trop léger, je fus tirée vers lui d'une traite. Ainsi, je me retrouvai entre ses jambes. Nos têtes à la même hauteur, je ne m'étais jamais sentie aussi vulnérable.
Son souffle balayait mon visage. Je commençai à avoir chaud. Il avança ses lèvres sur ma mâchoire, suivant précisément sa ligne. Il effleurait intentionnellement ma chair, me faisant frissonner. À quoi jouait-il ?
Il descendit sur mon cou, déplaçant soigneusement mes cheveux derrière ma nuque. Je déglutis. Je restais de glace. Je n'arrivais pas à réagir. Ses lèvres douces et humides continuaient à faire frémir ma peau. Il s'attaquait à ma chair la plus sensible.
Ses dents mordillèrent ma peau frémissante d'un plaisir qui était jusque là encore inconnu. Mes bras se libérèrent peu à peu et je me retenais pour ne pas en demander plus.
- Tu es sûre Avy que je ne suis pas ton genre ? murmura-t-il d'une voix rauque contre ma peau.
Je fermai impromptement les yeux. J'avais été habituée jusque là à son côté noir. Et maintenant, le plaisir intense provoqué par cette même personne coulait inlassablement dans mes veines.
Il creusa un peu plus ma peau m'obligeant à attraper son cou de mes deux mains pour ne pas lâcher un son. Il lécha la contusion qu'il venait de faire soulageant la plaie.
Ma poitrine rebondissait. Je ne comprenais pas ce qui était entrain de se passer en moi. Ma partie intime s'humidifiait.
Justin continuait à me faire du bien et parsema ma peau de doux baisers. Mes doigts exercèrent une pression sur la sienne. Il sourit et ses dents attrapèrent à nouveau ma peau.
Sa tête enfouie dans mon cou, je ne voulais pas qu'il s'arrête. Mes mains serraient de plus en plus sa nuque tandis qu'il me serrait encore plus contre lui en exerçant une pression sur mes hanches.
Ses lèvres remontèrent vers ma mâchoire. Tous mes sens étaient en éveil.
- Avery, murmura-t-il, dis le, dis mon nom.
J'ouvris avec difficulté mes yeux et éloignai quelque peu mon visage de ses lèvres charnues. Il releva sa tête et colla son front au mien. Nos nez se touchaient. Mes lèvres tremblaient de toutes les sensations qui traversaient mon corps.
Justin fixa mes lèvres avant de m'électrifier avec ses yeux une nouvelle fois. Je ne l'avais jamais vu aussi désirant envers moi.
- Dis le, supplia-t-il entre mes lèvres.
Je n'avais pas envie de lui laisser ce privilège. Sinon, ce serait trop facile pour lui. Pourquoi devrais-je obéir ?
- Non, lâchai-je.
Son visage se referma directement et mes yeux qui jusque là peinaient à s'ouvrir, furent grands ouverts. Il se leva, contrarié, sans m'épargner une petite pousse au passage. Je mordis ma lèvre inférieure.
- J'espère que ça t'a plu Avery parce que ça ne se reproduira pas, lâcha-t-il contrarié derrière moi.
Tout mon corps se calma tout doucement. Quand je pense qu'il y avait encore quelques secondes, j'étais hypnotisée par ses baisers. C'était improbable.
- Je ne t'ai pas forcé Justin, rétorquai-je.
Je l'entendis rire. Je me retournai et recroisai mes bras sous ma poitrine. Il était debout au pied de mon lit, les mains dans les poches, les cheveux tombant sur son front.
- Je paris que Jake ne t'a jamais fait sentir comme ça.
- À quoi ça te sert Justin ? Tu crois que c'est un jeu ?
J'étais dès à présent contrariée moi aussi. Je savais que c'était quelque chose de futile pour lui et que je n'étais pas la première à qui il faisait cela. Mais c'était ces choses là qui m'attachaient un peu plus à lui et je ne voulais pas que cela finisse par aller trop loin dans mon coeur.
- Avery... Avery... dit-il amusé me regardant droit dans les yeux, ça te dérange que je sois le premier à te faire sentir comme ça ?
Il avait de nouveau ce sourire en coin qui me donnait envie de le plaquer contre un mur et de le ruer de coups.
Oui, cela me dérangeait finalement que ce soit lui parce que ça n'avait pas d'importance à ses yeux. J'étais comme une poupée qu'il aimait parfois heurtait au sol pour s'assurer que ce n'était pas incassable.
- Ça t'a pas suffit de me voir déboussolée à cause de Jake ? Tu veux en remettre une couche ?
- Ouais, lâcha-t-il sans amertume.
Je mordis ma joue et quittai furieusement ma chambre. J'étais déçue une fois de plus. Il n'avait vraiment aucun scrupule avec moi.
J'avais l'impression que le monde entier se jouait de moi et que je n'étais pas considérée comme un humain à part entière. C'était blessant.
Après avoir refermé la porte derrière moi. Je soufflai pour garder mon calme. Je touchai impromptement la contusion que Justin m'avait faite et grimaçai légèrement en sentant une légère douleur.
C'était comme s'il m'avait marqué sur le cou pour montrer que je lui appartenais comme quand les enfants écrivaient leur nom sur leurs jouets.
Je repris soudainement mon esprit et réalisai que laisser Justin seul dans ma chambre était la pire idée que j'avais eu. Les battements de mon cœur se mirent soudainement à accélérer pensant à ce qu'il pourrait trouver s'il s'était mis à fouiller dans mes placards. Je me retournai alors et ouvris la porte à nouveau.
- Justin ! criai-je.
Je l'attrapai tenant dans ses mains un de mes soutiens gorge. Je courus vers lui et le lui arrachai. Il me regarda et rit.
- C'est pas drôle ! Tu n'as pas le droit de fouiller comme ça dans mes affaires ! m'énervai-je.
- J'aime bien celui là, pointa-t-il du menton le soutien gorge que je venais de récupérer de ses mains.
Je rougis instantanément. Mes joues se mirent à bouillir, c'était très embarrassant. Je rangeai immédiatement mon soutien gorge à sa place initiale et fermai le tiroir. Justin rit à ce geste.
- Bientôt je pourrais te voir dedans ? N'est ce pas Avy ? sourit-il narquoisement.
- Jamais, crachai-je.
- Dommage, je m'étais déjà imaginé ce que cela pouvait donner, continua-t-il si moqueur.
Il passa à côté de moi et son odeur envahit mes narines. Je fus quelques secondes amadouée par cela mais je repris vite fait mes esprits.
- Ôte ça de tes pensées Justin, dis-je en me retournant.
Il avança de manière nonchalante vers la sortie de ma chambre ignorant mes dernières paroles. J'étais enfin soulagée. Je le suivis et une fois dans le couloir, je fermai la porte derrière moi.
Je me sentais comme changée. Comme si ce qu'il avait fait avait changé de manière irréversible les sensations de mon corps. Je le voyais de dos et remarquant les quelques marques de mes doigts sur la peau de sa nuque, je frissonnai me rappelant comment elles étaient arrivées là.
Nous arrivâmes en bas des escaliers, il était toujours devant moi. Il se dirigea vers la porte et se retourna quand il arriva juste devant. Ses yeux rencontrèrent les miens.
- Tu n'as rien dit à ta mère de ce que je t'ai dit ? demanda-t-il.
- Non.
- J'espère bien, dit-il.
Il me tourna une nouvelle fois le dos et s'apprêta à partir.
- Attends, tu t'en vas ? le retins-je.
Il me fit face et plaqua son dos contre la porte.
- Quoi Avery ? T'as des projets pour nous deux ? demanda-t-il le sourire en coin.
Je le regardai quelques instants. Je pensais qu'il resterait parce qu'il savait que j'avais besoin de compagnie mais cela n'avait pas été son but.
- Non... Non... répondis-je.
- Bon bah je m'en vais alors.
Il décolla son dos de la porte et partit. Je restai bloquée quelques secondes à regarder dans le vide. Comment avais-je pu le laisser me retourner encore plus le cerveau ? Comment ce garçon que je méprisais autant avait réussi à me faire sentir aussi bien pendant quelques instants ?
Il avait le contrôle sur moi et c'était comme si je ne me débattais pas.
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