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Sur le chemin du retour, Louis était beaucoup plus pensif qu'avant. Parler à Niall lui avait fait du bien; son meilleur ami était à lui-même une source de joie et d'enthousiasme. Mais les questions ne s'étaient pas arrêtées pour autant. Il essayait de trouver des réponses à ses questions pour se rassurer mais ce n'était pas simple. De toute manière la plus importante pour le moment était s'il pouvait y aller ou pas. Honnêtement, il ne savait plus trop ce qu'il voulait entendre. Ne pas y aller pouvait lui procurer un soulagement immense mais il savait que tôt ou tard, il aurait des remords. Pourquoi ne pas essayer ? C'était ce qu'il se répétait depuis qu'il avait raccroché à Niall.
Essayer. Essayer. Essayer.
Avant d'entrer dans la résidence, il ôta les écouteurs de son baladeur pour les ranger dans la poche de son short. Puis, il ouvrit la porte de l'habitation dans l'objectif de trouver ses parents. Sa mère était dans le salon installée sur le canapé, trouvant sûrement qu'il faisait trop chaud pour rester dehors. Tandis que son père était assis sur une des chaises qui entouraient la table de la terrasse, la tête dans les papiers.
« Alors, comment va Niall ? »
Louis sursauta presque lorsqu'il entendit la voix de sa mère. Comme s'il venait de se réveiller d'un long songe... peut-être parce qu'il était perdu dans les siens. Il avala sa salive et se rapprocha d'elle, venant s'assoir sur le canapé. Sa mère lui souriait doucement et semblait apaisée, vraiment heureuse et comblée d'être ici. La boule dans sa gorge ne diminua aucunement en remarquant cela. Et si avec sa question il détruisait cette sérénité qui s'était installée ? Son père serait en colère, sa mère déçue et sa petite sœur ne comprendrait rien. Ses lèvres se pincèrent entre elles. Il détestait cette situation qui l'obligeait à faire face à un dilemme.
« Il va bien. Il vous passe le bonjour, dit Louis après avoir reprit contenance.
— Ce garçon est adorable, je me souviens encore du jour où vous veniez de vous rencontrer... »
Louis sourit faiblement à ce souvenir. Il était vrai que sa mère appréciait Niall et que la mère de Niall; Coralie adorait Louis. Les deux garçons s'étaient tellement plu instantanément que les deux mamans n'avaient pu faire autrement que d'accepter leur amitié. Et honnêtement, cela n'avait pas été un problème. Louis et Niall étaient deux adorables garçons.
« Je pourrai vous parler ? À toi et à papa ? » demanda finalement Louis.
Il savait que ça se lisait sur son visage qu'il appréhendait. C'est pourquoi sa mère ne fit qu'acquiescer avant d'appeler son mari pour qu'ils les rejoignent. Celui-ci soupira, embêté qu'on le dérange lorsqu'il travaillait mais vint tout de même rejoindre Diane et Louis dans le salon.
« Alors... il se racla la gorge, j'ai fait la connaissance de personnes, habitant ici et très vite, on s'est bien entendu...
Il fallait qu'il aille au but. Il se disait qu'il ne devait pas donner trop détails, comme... ne pas dire leur âge exact. Par exemple.
« ... On s'est vu un peu près tous les jours et ils sont vraiment sympas et... ils m'ont invité demain soir à une soirée qu'ils organisent avec quelques amis sur la plage. Vous croyez... que je pourrai y aller ? »
Honnêtement, Louis avait juste envie de s'enterrer sous terre, vraiment profondément. Mon dieu... il regrettait d'avoir posé une telle question à ses parents. Il aurait dû faire le mur comme tous les adolescents de son âge. Quelle idée ! Ses yeux vagabondaient entre le visage de sa mère et de son père, redoutant beaucoup trop leur réaction et ce qu'il pouvait dire. Ça y est, il venait de tout ruiner. Ruiner la sérénité que ses parents avait créé en arrivant ici. Ruiner l'ambiance qu'ils avaient installé jusque là. Il se sentait terriblement mal, parce qu'il voyait très bien la surprise dans leurs yeux, puis de l'inquiétude dans ceux de sa mère ainsi que de l'incompréhension dans ceux de son père. Qu'il se sentait bête de leur avoir demandé !
« Hors de question, dit son père devançant Diane, tu les connais que depuis quatre jours. En plus de ça ce voyage est censé être familiale. Déjà que tu passes tout ton temps dans ta chambre... »
Louis se surprit lui-même à ressentir une aussi grande haine envers son père dans l'instant. C'était exactement ce qu'il ne voulait pas entendre. Son père le réprimandait de ne pas assez profiter et quand il demande l'autorisation de le faire, il n'acceptait pas. Ses poings se serrèrent et ses sourcils se froncèrent sous la frustration. Louis se rendit compte d'à quel point il voulait y aller. Il voulait s'amuser et profiter.
« Mais justement, si j'y vais au moins je sortirai. Je dois profiter non ? Eh bien laisse moi sortir avec mes nouveaux amis ! Je vous promets de rentrer avant minuit ! Je ferai attention... »
Louis déglutit légèrement en voyant la colère prendre possession du visage de son père mais il se reprit bien vite. Franck n'aimait définitivement pas quand Louis lui répondait et décidait de ne pas l'écouter. Mais celui-ci n'allait pas se laisser faire, il voulait y aller alors il irait.
« Louis, tu connais ces gens que depuis quatre jours. Et encore ! Comme tu l'as dit tu n'en connais que quelque uns, tu ne connais même pas tout le groupe ! Et je ne te demande pas de profiter de cette façon. Alors ce soir tu n'iras nulle part si on ne compte pas ta chambre !
— Tu me reproches de rester trop dans ma chambre mais tu m'enfermes dedans... » grogna Louis sous la colère.
Son père lui lança un regard noir. Louis remarqua qu'il serra ses poings, se retenant sûrement de lui en mettre une. Il serra la mâchoire, par réflexe et fit un pas en arrière. Diane lança un regard désolé à son fils et posa une main sur l'épaule de son mari signe qu'il devait se calmer.
« Tu ne te trouves pas un peu trop sévère ? demanda t-elle prudemment, nous pouvons faire confiance à Louis, ça ne sera pas sa première soirée. Il a dit lui-même qu'il voulait rentrer avant minuit. Cela peut-être un bon compromis, non ? On le laisse aller à sa soirée et en échange, il rentre à une heure fixée. »
Louis voulait clairement sauter sur sa mère pour la remercier, enfin quelqu'un qui le comprenait dans cette famille ! Un petit sourire rempli d'espoir naquit sur les lèvres du jeune homme, bien content qu'il puisse possiblement aller à la soirée et rencontrer les amis de Gabriel et Victoire. Cependant, il s'effaça bien vite lorsqu'il croisa le regard noir de son père.
« J'ai dit non. Alors c'est non. »
Louis ne pouvait décrire à quel point sa frustration et sa colère était grande. Et d'à quel point il voulait crier sur son père pour qu'il le laisse sortir s'amuser. Il ne pouvait donc rien faire? Bon sang ! Il voyait bien le regard désolé de sa mère mais ça ne suffisait aucunement pour le calmer, ce n'est pas comme s'il demandait de sortir tous les soirs, c'était tellement exceptionnel ! Alors que Louis avait rassemblé le courage pour contredire son père, celui-ci s'en alla pour reprendre son travail. « Wouah... il profite lui en tout cas ! » ne pouvait s'empêcher de penser Louis.
Il avait tellement envie de le... de... bref ! Il ferma les yeux un instant pour chasser ses pensées de son esprit. Louis rouvrit les yeux, les sourcils froncés et les poings serrés sous l'énervement. Il vit très bien que sa mère allait rajouter quelque chose dans le but de s'excuser ou de le rassurer, mais avant qu'elle puisse dire quoique ce soit, Louis tourna les talons murmurant un faible 'je vous déteste'. Sur ce, il partit directement s'enfermer dans sa chambre, ignorant le regard rempli d'incompréhension de sa petite sœur.
Il se laissa misérablement tomber sur son lit. La colère et la frustration commençait déjà à le ronger. Il avait tellement envie de se relever et d'expliquer son point de vue à son père. Mais il savait très bien que ça serait comme parler à un mur. Un mur qui pourrait vous punir pour votre insolence... Louis soupira, exaspérée. Et frustrée plus que jamais.
Qu'est-ce que son père ne comprenait pas dans le fait qu'un adolescent de dix-sept ans voulait juste s'amuser avec des amis ? Son père n'avait donc jamais fait ça ? Il pouffa nerveusement. Connaissant son père, il était pratiquement sûr qu'il était du genre à foncer dans le tas, qu'il était le premier à faire des conneries et surtout le premier à sortir avec ses amis.
Voyant bien qu'il commençait s'énerver tout seul, Louis souffla et décida d'utiliser sa seule technique capable de le calmer : son baladeur accompagné de ses écouteurs. Avec presque de l'empressement, il les enfonça dans ses oreilles et laissa jouer la musique. Il ne reconnut pas tout de suite, mais lorsqu'il entendu la voix grave et rocailleuse de Renaud, il changea rapidement. Il n'aimait absolument pas ce chanteur. C'est pourquoi, lorsque Love Of My Life commença, il ne changea aucunement et ferma les yeux afin de profiter pleinement de la musique.
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1559 mots.
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