Mes yeux s'ouvrent, s'habituant peu à peu à la quasi obscurité. Les rayons lunaires caressent ma peau tandis que je me relève avec indolence. Les arbres m'entourant m'empêchent de percevoir une once de civilisation. La fraîcheur de la nuit me fait frissonner, mes frêles épaules nues se rétractent. Mes bras viennent enlacer mon buste dans l'espoir vain de me protéger du froid. Mes chevilles découvertes sont chatouillées par l'herbe humides.
Sans réellement savoir où, j'avance dans cette forêt interminable.

Au loin, j'aperçois enfin des lumières perçant l'immensité des feuillages. Je suis si las que je peine à avancer, m'aidant des troncs pour supporter mon propre poids. Je sors du bois, la bâtisse quoiqu'imposante, m'est jalousement dissimulée par les ténèbres de la nuit. La chaleur des lumières jaillissant de nombreuses fenêtres m'attiraient inexorablement. Mes pas deviennent précipités, en quête d'aide. Mon souffle se fait court, mon pouls s'accélère. Je traverse l'allée centrale, me dirigeant vers la grande porte, qui m'accueille avec réconfort. Ma main vient s'emparer du heurtoir. Ce dernier, éclairé par les faisceaux lumineux s'échappant des vitres de la porte, étaient d'un raffinement exquis ; deux serpents s'enroulait autour d'un anneau d'or. Ma peau touchant le marteau de porte froid, je tape trois coups fermes. Le silence se fait étouffant, je sens mes jambes céder, mes paupières luttent pour chasser Morphée.
Soudain, venant briser l'atmosphère nocturne, le bruit d'un clef débrouillant une serrure retentit. D'une lenteur insolente, la porte s'ouvre sur une silhouette. Soulagée, je ne peux retenir mon corps plus longtemps de s'immerger dans une torpeur extrême.