Uzushio !
— Un traître? répéta Madara avec dégoût, replongeant dans le souvenir de cette journée fatidique face à Hashirama Senju.
Pour le monde, c'était lui le traître, mais dans les profondeurs de son être, il percevait la véritable trahison en Hashirama. Ce sage façonné en Senju était responsable, ayant empoisonné l'esprit de son clan et relégué les Uchiha au rang d'inférieurs aux Senju. Ainsi, il était normal, voire inévitable, que Madara se lève pour défendre l'honneur des siens, menant à l'affrontement dans la Vallée de la Fin.
— C'est plutôt ton gendre le traître, ajouta le brun, ses dents serrées.
— Hashirama? Tu oserais me faire croire, toi qui manies les illusions et la fourberie, que mon gendre est un traître!? s'emporta Ashina, se levant brusquement de sa position. Remettre en question son honneur, celui de sa famille et de son clan, était intolérable à ses yeux. Rappelle-toi que c'est TOI qui as attaqué Konoha! TOI qui as libéré un Bijû sur Konoha No Sato! TOI qui as contraint MA FILLE... à devenir un Jinchûriki!
Les derniers mots étaient prononcés avec tant de rage et d'amertume que chacun pouvait les ressentir. À tel point que Sakura se demanda si leur présence ici n'était pas une erreur. Ashina s'approcha de Madara, les deux hommes se retrouvant bientôt à moins d'un mètre l'un de l'autre, augmentant la tension ambiante.
— Mito a choisi de devenir un Jinchûriki d'elle-même. Personne ne l'a forcée, certainement pas moi, rétorqua Madara, confrontant le chef des Uzumaki dont l'intention meurtrière se faisait sentir. Tous les ninjas présents dans la salle étaient sur le qui-vive, prêts à intervenir au moindre signe de danger.
— Des balivernes! s'écria Ashina, balayant d'un geste de la main une telle excuse. Voyant cette réaction, Madara comprit que Mito était la faiblesse de cet homme, une faiblesse qu'il n'hésiterait pas à exploiter.
— Regrettes-tu, vieil homme? affirma Madara, un soupçon d'insolence dans la voix.
— De quoi parles-tu? demanda le patriarche Uzumaki, ne désirant qu'une chose à cet instant : en découdre avec l'Uchiha.
— D'avoir arrangé ce mariage, répliqua le brun avec un sourire narquois, d'avoir condamné ta fille unique à se sacrifier...
Il marqua une pause, laissant son interlocuteur suspendu à ses mots.
— Était-ce là ton souhait pour ta fille bien-aimée?
— Silence ! répliqua Ashina avec une froideur glaçante, ses sourcils se fronçant alors que la vérité heurtait ses sens.
— Si tu n'avais pas forcé son mariage avec Hashirama, elle n'aurait pas eu à intervenir et ne serait pas devenue un Jinchûriki, persista le brun, défiant ouvertement le vieil homme malgré la menace palpable. Ashina réagit immédiatement : il combla l'espace entre eux avant de saisir le col du kimono marron de Madara. Ce dernier ne broncha pas, plongeant son unique œil dans le gris acier de son adversaire.
— Tu joues un jeu dangereux, Madara, débuta Ashina entre ses dents serrées, avant de remarquer la femme qui accompagnait le brun, s'approchant d'eux. Madara la protégea d'un geste, empêchant toute intervention. "Tu viens chez moi, dans ma demeure, te pavanant comme si tu étais invincible, tout en m'insultant ! N'oublie pas qu'un Uzumaki est deux fois plus dangereux chez lui."
Puis, son regard se posa sur le sceau frontal de la jeune femme. C'était trop pour lui ; la colère monta d'un cran, son sang Uzumaki bouillonnant. Sakura comprit instantanément d'où Naruto tirait son tempérament.
— J'ignore comment tu as réussi, mais je n'accepterai pas une telle insulte, reprit Ashina, fixant à nouveau Madara droit dans les yeux. "Oses-tu ramener avec toi une putain, doublée d'une voleuse ? Où est passé ton honneur, Uchiha ?"
À ces mots, le chef de clan Uchiha perdit son sang-froid. Insulter Sakura de la sorte était intolérable. Madara dégaina son sabre à la ceinture, prêt à frapper l'Uzumaki, mais son attaque fut parée par le wakizashi du vieil homme.
— Attention, vieux débris ! Un autre mot envers cette femme, chef de clan ou pas, et je te tuerai sans sommation !
À peine avait-il prononcé ces mots que tous les ninjas cachés dans la salle surgirent, armes dégainées. Madara ne bougea pas, son regard fixé sur l'ancêtre. De son côté, Sakura sortit un kunaï, prête à se battre.
— J'aimerais bien voir ça, défia Ashina.
— Donne-moi juste l'occasion, l'ancêtre, répliqua le brun, et Sakura se demanda si Madara tentait réellement de les faire tuer tous les deux par cette provocation.
Un silence pesant s'abattit sur la salle. Ashina Uzumaki, malgré son âge avancé, tenait en respect le grand Madara Uchiha. Tous les deux restaient immobiles, leurs sens en alerte, prêts à détecter la moindre action hostile de l'autre. Les battements de cœur résonnaient presque dans le silence, tandis que les soldats attendaient les ordres de leur chef, prêts à agir pour défendre leur clan.
Les secondes s'écoulèrent dans un silence oppressant, chaque instant chargé de tension. Contre toute attente, le chef des Uzumaki décida de poursuivre la conversation.
— Donne-moi une seule bonne raison de ne pas vous faire exécuter sur-le-champ ! ordonna-t-il d'un ton sans équivoque, offrant ainsi leur dernière chance.
— Qui te dit, vieillard, que nous nous laisserions faire ? riposta le brun avec un orgueil palpable.
— Une raison ! insista Ashina, son regard perçant ne laissant aucun doute sur sa détermination. C'était leur ultime opportunité. Intérieurement, Sakura se retenait de répondre à la provocation du chef des Uzumaki, mais elle brûlait de réprimander l'arrogance démesurée de l'Uchiha.
— Empêcher l'éradication de ton peuple, déclara Madara avec une gravité palpable.
Ashina fixa longuement l'Uchiha en silence avant de commander d'une voix autoritaire : "Rangez vos armes !" Les soldats obéirent, bien que certains se demandassent s'il s'agissait d'une sage décision. Venant d'Ashina Uzumaki, c'était troublant.
Sakura ressentit un soulagement intérieur lorsque la menace de mort s'atténua, même si tous restaient sur leurs gardes, prêts à agir au moindre signe de trahison. Elle scruta le visage d'Ashina, décelant une certaine crédulité dans ses traits. Le chef des Uzumaki ne décela ni mensonge ni dérobade dans les paroles du brun. En matière de sécurité de son clan, Ashina savait temporairement mettre de côté ses rancœurs, pourvu que l'information apportée fût vitale. Même si cet émissaire se nommait Madara Uchiha.
De plus, une petite voix intérieure soufflait à Ashina qu'il devait en apprendre davantage sur cette femme arborant le même sceau frontal que sa fille bien-aimée. Elle semblait tenir une place importante aux yeux de l'Uchiha, suscitant des réactions variées chez lui. Si Ashina pouvait admettre que sa faiblesse était sa fille Mito, il était évident que Madara Uchiha en avait une également : cette femme aux cheveux roses.
Les shinobi de la pièce rengainèrent leurs armes, certains à contrecœur, d'autres soulagés. Ils révélèrent leur présence en réintégrant l'espace, désormais dépourvu de tout camouflage. Sakura demeura vigilante, son kunaï modifié toujours prêt à être dégainé.
Madara et Ashina se jaugèrent encore un moment avant de ranger leurs armes respectives. Le chef des Uzumaki fit volte-face pour retourner à sa place initiale.
Les deux émissaires de Heiwa le suivirent, prenant place face à lui dans un silence quasi-religieux.
— Explique-toi, exigea Ashina sans détour, assis en tailleur.
— Dans trois jours, ta ville ainsi que ton peuple seront rayés de la carte, annonça le brun sans détour, sachant qu'il était inutile de tourner autour du pot. Ashina n'était pas du genre à être séduit par des discours politiques enrobés de miel.
— Pourquoi devrais-je te croire ? N'es-tu pas un traître à ton propre village ? Qui me garantit que tu ne me manipules pas ? rétorqua Ashina, bien qu'il ne pût déceler aucun mensonge sur le visage de l'Uchiha.
— Je te l'ai déjà dit, je ne suis pas le traître ! insista Madara, fronçant légèrement les sourcils. Ashina Uzumaki était décidément têtu, pensa-t-il. Il semblait que leur conversation prenait la voie d'un monologue. Pour obtenir l'avantage, Madara n'avait d'autre choix que de recourir à son talent le plus aiguisé depuis la guerre : la tromperie.
— Pourquoi devrais-je te faire confiance ? répéta Ashina, les bras désormais croisés. Le patriarche était réputé pour sa méfiance et sa réticence à accorder sa confiance. Il serait surprenant qu'il cédât sans résistance, surtout face à Madara Uchiha. Et il y avait cette femme à côté de lui, au sceau frontal similaire à celui de sa propre fille. Ashina ne pouvait s'empêcher de passer du regard de Madara à Sakura ; et il devait admettre que la jeune femme ne semblait pas du tout impressionnée par eux, ni même par l'atmosphère tendue qui régnait dans la salle. Cela méritait un certain respect, et le patriarche était même admiratif de l'attitude calme et impassible de la jeune femme.
— Parce qu'avant mon affrontement avec ton gendre, j'ai été éveillé à la vérité, révéla Madara.
Entendant ces mots, Sakura jeta un regard furtif vers l'homme qu'elle aimait. Son expression était grave, et Sakura comprit qu'il manipulait habilement les faits pour amener Ashina Uzumaki à la conclusion souhaitée : que les Uzumaki se joignent à eux de leur propre chef. Elle se demandait jusqu'où il irait ; dévoilerait-il son Rinnegan et comment l'avait-il obtenu ? Mais pour l'heure, les deux protagonistes semblaient avancer dans la bonne direction, suscitant la curiosité et un sentiment de frustration chez le vieil homme.
— Quelle vérité ? demanda Ashina incertain, détestant ne pas être maître des événements et des informations. Quelle révélation l'Uchiha détenait-il ? C'est alors que Madara jeta un coup d'œil derrière l'Uzumaki pour évaluer la distance entre eux et les ninjas postés alentour. Ils étaient tous trop éloignés. Voyant cela, le patriarche comprit que le brun avait quelque chose à lui montrer, quelque chose qui devait rester secret.
— Jure sur ton honneur que tu ne divulgueras à personne ce que je m'apprête à te montrer, exigea Madara. Cette demande ne laissait aucun doute quant à sa gravité. En effet, Ashina était respecté dans le monde entier pour sa droiture, mais aussi pour sa curiosité insatiable, voire obsessionnelle. Après un moment de réflexion, il dit finalement :
— Je te fais serment de ne révéler à personne ce que tu vas me montrer.
À peine la promesse fut-elle prononcée que Madara souleva une mèche de cheveux. Les yeux d'Ashina s'écarquillèrent en voyant quelque chose qu'il n'avait entendu que dans les légendes les plus anciennes de l'héritage Uzumaki : le Rinnegan.
— Comment ? murmura-t-il, stupéfait.
— Je l'ignore moi-même, commença Madara en rebaissant sa mèche devant son œil au Rinnegan. Un jour, je me suis éveillé ainsi, et lorsque j'ai obtenu cette pupille, j'ai pu entrevoir l'avenir et les intentions de Hashirama et Tobirama, ajouta-t-il, sa voix teintée de colère.
— Qu'est-ce qu'ils escomptaient faire ? interrogea Ashina avec un soupçon de méfiance. Sakura observait attentivement, remarquant que le vieil homme posait des questions non seulement par curiosité mais aussi pour forger sa propre opinion des déclarations de Madara. Bien sûr, ce dernier possédait le légendaire Rinnegan, mais l'Uzumaki n'oubliait pas qui se tenait devant lui : le ninja le plus fourbe et manipulateur que le monde ait connu.
— Ils projetaient de soumettre mon clan comme des bêtes pour les éradiquer petit à petit. Une perspective que je ne pouvais tolérer ! déclara Madara avec rage.
Ashina inspira profondément lorsqu'il entendit cette réponse. Il ne pouvait nier que les Senju, que ce soit Hashirama son gendre défunt ou Tobirama l'actuel Hokage, pouvaient avoir des idées bien arrêtées. Certaines décisions étaient irrévocables, ne laissant place à aucune alternative sinon la mort pour ceux qui s'y opposaient.
— Ok... admettons que ce que tu me dis là soit vrai. Pourquoi me dire tout cela ?
— Car j'ai pu voir l'avenir dans ses grandes lignes et j'ai vu ton clan ainsi que ton peuple être anéanti, dévoila une fois de plus Madara. Cette annonce eut l'effet recherché, les soldats aux alentours eurent pour certains quelques frissons d'inquiétude alors que d'autres, comme leur chef, étaient sceptique.
— Connerie ! Tu penses me convaincre avec ces inepties de bonnes femmes, répliqua rapidement Ashina qui ne croyait absolument pas que l'on puisse avoir ce genre de don même s'il était obligé d'admettre que le Dôjutsu que possédait son interlocuteur devait receler de nombreux secrets, et pourquoi pas une telle capacité. Mais ce qu'il ne pouvait surtout pas admettre en l'état, c'était le fait que l'Uchiha annonce l'éradication pure et simple de son clan. Qui pourrait vaincre un clan entier ? Et encore plus le sien, les Uzumaki ne pouvaient pas être anéantis en une simple pichenette. "Nous maintenons les ninjas de Kumo à distance, et il n'est qu'une question de temps avant que nos alliés ne triomphent contre Kaze No Kuni et Tsuchi No Kuni," ajouta-t-il avec assurance, entraînant des hochements de tête affirmatifs parmi les ninjas dans la salle.
Madara reconnut le caractère opiniâtre de son interlocuteur. Les Uzumaki étaient certes des combattants redoutables, c'est pourquoi il souhaitait les rallier à leur cause. Cependant, il avait compris que trop de confiance en ses propres capacités pouvait être préjudiciable à l'avenir d'un clan, voire d'un village ou d'une nation. Sans l'exprimer, il avait compris que l'humilité pouvait mener à une plus grande sagesse et à de meilleures décisions.
— Justement Ashina, tu ne trouves pas cela bizarre que tout se déroule si facilement ? Tu ne t'es pas demandé pourquoi cette guerre se poursuivait alors que vous avez l'avantage depuis le début ! Dans trois jours, des troupes de Kaze No Kuni, Tsuchi No Kuni et Kaminari No Kuni vont assiéger ta chère ville et l'éradiquer !
Cette révélation tendit l'atmosphère de la salle et suscita la réflexion chez Ashina, qui caressait sa moustache blanche en silence, plongé dans ses pensées. Son silence accentua la tension palpable parmi les ninjas autour d'eux.
Mais alors qu'ils attendaient tous avec impatience la réponse de leur chef, le silence fut rompu par une agitation différente. Un shinobi était entré dans la pièce et chuchotait rapidement avec l'un des gardes. Les informations qu'il transmettait semblaient choquer le garde. Après quelques instants, il s'approcha des trois protagonistes.
— Uzukage-sama, commença-t-il en s'agenouillant, je suis désolé de vous déranger, mais nos éclaireurs sont de retour avec des nouvelles alarmantes.
Madara sourit intérieurement en voyant un potentiel élément qui pourrait appuyer ses révélations et jouer en leur faveur pour faire plier le chef de clan.
— Approche ! ordonna Ashina au Shinobi qui s'empressa de venir près de son chef militaire.
Il s'inclina avant de faire son rapport.
— Plusieurs de nos éclaireurs postés aux alentours ont dénombré un mouvement massif de troupes dans notre direction, expliqua l'homme aux cheveux rouge sang.
— Quelle direction ?
— Toutes les directions Uzukage-sama, il y a un grand attroupement venant de l'ouest, de nombreux navires en provenant du sud et de l'est et le front au nord est toujours occupé par les troupes de Kumo.
— Est-ce que Kiri nous a trahi ?
— Non, ce sont des navires de Kaze No Kuni, rétorqua l'éclaireur.
— Comment ont-ils pu avoir une flotte ? murmura Ashina pour lui-même.
— Peut-être parce qu'ils préparent cette invasion depuis longtemps, intervint Madara en saisissant le moment le plus opportun pour continuer de manipuler le chef.
— Qu'est-ce qui me prouve que tu n'es pas de leur côté ? Que tes soi-disant dons de voyance ne sont pas plutôt le fruit d'un complot pour me faire plier et trahir à mon tour Konoha ! accusa vivement Ashina en levant de nouveau les yeux vers le brun.
— Sérieusement ? Je sais que tu es vieux... mais sortir de pareille ineptie ne te ressemble pas ! dit Madara en adressant un compliment voilé à son homologue.
— Envoyez un message à Konoha ! Dites-leur qu'on a besoin de renfort immédiat ! cria Ashina à son scribe qui s'empressa de prendre un parchemin officiel. Le vieux ninja n'avait pas le choix, il devait demander de l'aide et il se tourna naturellement vers le village avec qui il avait conclu cette alliance. Konoha ne pouvait pas les abandonner, tel était le marché lorsqu'il avait donné sa fille à ce Senju.
— Ils ne viendront pas, rétorqua immédiatement Madara d'une voix tranchante.
— Qu'est-ce que tu en sais ?
— Je le sais ! dit le brun en pointant du doigt son Rinnegan camouflé.
Les secondes s'écoulèrent dans un autre silence des plus pesants. Plus personne ne disait rien, l'éclaireur ainsi que les gardes ne savaient pas s'ils devaient se retirer ou rester et le seul bruit présent était le son de la plume sur le parchemin.
Les deux hommes se dévisageaient encore, l'un cherchant la faille alors que l'autre avait une expression déterminée.
— Ôte-moi d'un doute Madara. Si tu n'es pas avec eux, pourquoi cette femme se trouve en possession d'une copie... certes différente... mais néanmoins similaire du sceau frontal de ma fille ? questionna Ashina en tournant à présent son regard inquisiteur vers la femme aux cheveux rose qui sursauta très légèrement. Depuis le début elle avait été discrète et elle ne pensait pas que toute l'attention serait maintenant sur elle.
— Les Uzumaki ne sont pas les seuls maîtres du Fûinjutsu, Uzumaki-dono, déclara Sakura avec respect. Contrairement à l'homme qu'elle aimait, elle avait été éduquée dans le respect de ses aînés.
— Pas à ce niveau, ma fille est une virtuose du Fûinjutsu, reprit Ashina avant d'être interrompu par un geste de la main levée de Sakura. Elle remonta ses deux manches et exhiba devant le chef de clan de nombreux sceaux de Fûinjutsu dessinés sur ses avant-bras.
— Cela ne prouve rien, ton sceau frontal est au-delà de telles subtilités ! répliqua Ashina avant d'observer attentivement le kunaï et le petit bâton de bois que Sakura avait déposés devant lui. Elle les avait fait apparaître d'un pouf de fumée, un talent impressionnant en soi. Il saisit délicatement l'arme entre ses doigts et examina les nombreuses formules de sceaux gravées dessus, qui scintillaient légèrement d'un bleu royal : c'était une pièce magnifique. Bien qu'il ne le dirait jamais à haute voix par orgueil, il devait admettre que c'était un travail remarquable, une arme redoutable sur un champ de bataille. Il continua à étudier le kunaï pendant un moment, se concentrant pour déchiffrer les formules inscrites et visualisant mentalement les effets qu'il aurait s'il était utilisé.
— Puis-je emprunter cette formule ? demanda Ashina, incapable de résister malgré lui. Cette arme améliorée était impressionnante. Sakura hocha légèrement la tête en signe d'approbation. Quel honneur pour elle que son travail puisse plaire au chef du clan Uzumaki. L'Uzumaki reposa l'arme avant de se tourner vers le deuxième objet, qui semblait bien plus complexe. Après l'avoir examiné attentivement, le vieil homme réalisa qu'il ne s'agissait pas simplement d'une formule de Fûinjutsu ordinaire : c'était un assemblage complexe de sceaux permettant de transmettre un Genjutsu sur une grande distance sans affecter les personnes se trouvant à proximité. L'Uzumaki trouva cela extrêmement intéressant, voire ingénieux, et fut tellement absorbé par cette découverte qu'il en oublia presque la présence de Madara.
— Nous ne sommes pas venus ici pour te voir t'extasier devant du Fûinjutsu, intervint Madara après plusieurs minutes pendant lesquelles il avait observé le vieil homme prendre des notes sur les deux créations de Sakura. Nous sommes là pour savoir si tu veux sauver ton peuple ou le voir périr !
Ashina reposa les objets et sa plume avant de relever les yeux vers le brun. Il n'aimait pas qu'on lui dicte ce qu'il devait faire, et fidèle à lui-même, il répondit :
— J'entends tes arguments, Madara... mais ils ne sont pas suffisants pour moi. J'ai marié ma fille, la personne la plus précieuse à mes yeux, pour sceller cette alliance ! J'ai respecté tous mes engagements, alors crois-moi, Konoha a tout intérêt à respecter les siens, et ils le savent !
— Tu te trompes, vieil homme, répliqua Madara avec lassitude. Tu n'as pas l'intention de changer d'avis, n'est-ce pas ? ajouta-t-il, convaincu que cette bataille était perdue : cet obstiné refusait de céder, du moins pas encore.
— La missive est prête, Uzukage-sama, annonça le scribe en s'approchant avec un message. Ashina apposa son sceau de Kage sur la cire encore chaude. Une fois cela fait, le scribe enroula le parchemin avant de le ranger dans un étui.
— Tu as tout compris, je ne vais pas sacrifier mes principes et mes engagements à cause de tes appréhensions, Madara ! Mon peuple est l'un des plus puissants parmi toutes les Nations Élémentaires, et je compte bien défendre chaque individu contre toute menace !
— Alors, j'ai gaspillé un temps précieux ici ! se résigna Madara avant de se lever, rapidement suivi par Sakura.
— Mais... Madara-san, commença Sakura, incapable de croire que le brun abandonnerait si facilement. Elle savait que s'ils ne faisaient rien, ces innocents seraient condamnés, et elle ne pouvait l'accepter.
— Il est têtu, Sakura-san ! Il préfère son honneur à la vie de son peuple, répliqua Madara en désignant Ashina, toujours assis. Ma seule consolation sera de savoir que tu seras rongée par les remords quand tu réaliseras que j'avais raison, quand tu verras ton précieux village réduit en cendres !
Sur ces mots, Madara et Sakura quittèrent la pièce.
Cela faisait trois jours que Madara et Sakura étaient partis, et Uzushio subissait des assauts implacables de toutes parts. Malgré les stratagèmes, les sorties audacieuses et les contre-attaques désespérées, l'ennemi demeurait solidement ancré, provoquant une rage croissante chez Ashina. Son clan surpassait leurs adversaires en puissance, mais leur sous-effectif les condamnait à une issue funeste.
Malgré les protections de Fûinjutsu érigées, la cité se transformait, heure après heure, en un paysage de désolation, jonchée de débris et de ruines. Les explosions résonnaient, mêlées aux cris de panique des civils et aux hurlements des shinobis qui luttaient désespérément pour protéger les habitants.
Si Konoha avait répondu à leur appel à l'aide, ils auraient depuis longtemps repoussé et annihilé les envahisseurs. Mais les forces de la Feuille brillaient par leur absence et semblaient destinées à le rester. Pourtant, depuis qu'il avait envoyé son message, les alliés ninja auraient pu arriver à temps pour renforcer leurs défenses. Mais Ashina Uzumaki devait se résigner à l'évidence : Konoha n'avait pas répondu à leur supplication.
Sa colère intérieure croissait de manière exponentielle alors qu'il songeait peut-être avoir négligé l'avertissement de Madara Uchiha. Deux jours plus tôt, une missive redoutée lui était parvenue, lui annonçant la disparition de sa fille, mariée à Hashirama Senju. Il l'avait placée sous une protection vigilante, mais maintenant, elle avait disparu. Pourquoi Konoha avait-il omis de le prévenir ? Ashina soupçonnait Tobirama d'avoir préféré taire la vérité pour préserver l'alliance précieuse.
Cette pensée alimentait sa rancœur grandissante envers les agissements de Konoha. Du haut de son promontoire, il scrutait le chaos devant lui, ses yeux s'attardant sur la flotte ennemie qui s'approchait inexorablement. Il repensait aux paroles de Madara sur les raisons de sa rébellion, et Ashina comprenait maintenant l'amertume et la trahison qui devaient brûler dans le cœur de son homologue.
Trahison ! Voilà le sentiment amer qui rongeait le chef de clan au plus profond de son être.
Le vieux shinobi déglutit lentement, acceptant son destin funeste avec une résolution empreinte de honte pour avoir naïvement cru en l'alliance avec Konoha. Mais il ne se rendrait pas sans livrer bataille jusqu'au dernier souffle. Pour lui, tout reposait sur l'honneur.
— Tu vois... je ne t'avais pas menti, lança une voix qu'Ashina ne s'attendait guère à entendre à nouveau. Il tourna la tête et vit Uchiha Madara, accompagné de la jeune femme aux cheveux roses, se tenant derrière lui.
— Comment êtes-vous parvenus jusqu'ici ?
— Ils sont majoritairement faibles, répondit Madara avec dédain, agitant la main comme pour chasser une mouche. Et toi, Uzumaki... resteras-tu un vieil entêté aveuglé par ton honneur ? Ou bien choisiras-tu de sauver ton peuple ?
Dans un premier temps, Ashina resta sans voix, mais il dut admettre que l'Uchiha disait vrai. Konoha était absent, son peuple subissait un assaut implacable depuis trop longtemps, et sans intervention, leur sort était scellé. Pour la première fois de sa vie, Ashina Uzumaki ravala sa fierté.
— Comment comptez-vous vaincre cette armée ?
— Je n'ai jamais dit que nous allions vaincre cette armée... j'ai dit que nous étions là pour sauver ton peuple, rétorqua Madara, impassible face à la tourmente qui les entourait.
Alors qu'ils discutaient, un shinobi ennemi se lança vers eux, arme au poing, dans une tentative désespérée de les prendre par surprise. Mais les capacités sensorielles aiguisées des deux chefs de clan, ainsi que la vigilance de Sakura, déjouèrent ses intentions. C'est elle qui réagit la première, accueillant l'assaillant de Kaze No Kuni. D'un geste vif, elle le toucha avant même qu'il ne réalise ce qui se passait. Son coup fracassant brisa l'armure en mille éclats, et le shinobi fut projeté loin, crachant un flot de sang. Ashina, abasourdi par la rapidité et la puissance de l'attaque, oublia un instant Madara et la bataille qui faisait rage autour d'eux. Était-ce même humain de pouvoir accomplir une telle prouesse ? Mais il reprit rapidement ses esprits, reportant son attention sur Madara.
— Comment comptez-vous nous évacuer ?
— Je ne peux pas... mais je sens que la majeure partie de ton peuple se trouve sous terre, remarqua Madara, concentré sur ses capacités sensorielles.
— En effet, nous avons un sous-sol sécurisé, au cas où, répondit Ashina avec amertume, tandis qu'un autre bâtiment s'effondrait au loin, touché par un projectile.
— Procède à une évacuation générale, ordonna Madara.
— Pardon ?! s'exclama l'Uzumaki, abasourdi.
— Tu m'as bien entendu, répliqua le brun avec une pointe d'impatience.
Chaque seconde était cruciale, et il n'y avait guère de temps à perdre en palabres stratégiques.
— Si je suis cette voie, je condamne mon peuple plus vite que prévu ! s'insurgea Ashina. C'est ça ton plan ? Nous exterminer sous terre et effacer toute trace de ton méfait ! rajouta-t-il, luttant pour accorder une confiance totale à un homme qu'il avait récemment considéré comme un traître.
— Fais-moi confiance, vieux fou ! soupira Madara. J'ai prouvé que je disais la vérité ! Ta ville est en ruines, ton peuple est massacré ! Konoha a trahi son alliance ! Qu'attends-tu de plus ? Depuis le début, je t'ai dit la vérité ! Alors, fais-moi confiance, lança Madara, commençant à perdre patience face à ce débat incessant.
— Soit, céda Ashina avant de se tourner vers dix de ses hommes renforçant les protections de Fûinjutsu. Shinobi ! Retraite ! Rendez-vous dans toute la ville et ordonnez l'évacuation immédiate vers les souterrains !
— Compris ! répondirent-ils en chœur avant de se disperser dans différentes directions.
— Et maintenant ?
— Sakura-san, combien de personnes pouvez-vous protéger et sauver ?
— Beaucoup.
— Alors, agissez, approuva le brun d'un signe de tête.
Par ce hochement de tête elle savait ce qu'il lui restait à faire. Elle se tourna vers le centre de la ville avant de canaliser une grande quantité de chakra dans ses jambes afin de se propulser le plus loin possible. Elle plia les jambes et le sol se fissura sous la pression alors que Sakura sautait haut dans les airs.
Alors qu'elle allait atterrir sur la place principale d'Uzushio, elle mordit son pouce jusqu'au sang avant de faire les signes adéquats pour sa prochaine technique.
— KUCHIYOSE NO JUTSU ! Cria Sakura en pointant sa main vers le bas. Elle déchargea dans cette technique une quantité faramineuse de chakra afin d'invoquer la légendaire Katsuyu en plein milieu d'Uzushio.
n nuage de fumée blanche enveloppa la place principale. Lorsqu'il se dissipa, une immense limace se dressait, dominante, et au sommet de celle-ci, une femme aux cheveux roses.
— Katsuyu-sama, il est temps, dit Sakura à son invocation.
— Compris, Sakura-sama, répondit Katsuyu avant que son corps n'implose et se sépare en un millier de copies d'elle-même. Toutes les limaces se déplacèrent à toute allure dans tous les recoins de la ville à la recherche d'éventuel survivant, blessé ou autre personne qui ne serait pas à l'abri avant l'heure fatidique.
— Qui est cette femme ? demanda Ashina observant Sakura depuis la distance. Le vieil homme était impressionné par la jeune femme. Il ne faisait aucun doute qu'elle était une kunoichi redoutable, bien loin de l'image qu'il s'en était faite quelques jours auparavant.
— Elle est ma femme, répondit Madara avec une fierté non dissimulée. Voir Sakura à l'œuvre était toujours impressionnant, et l'Uchiha n'avait aucun scrupule à afficher son attachement pour la jeune femme.
— Elle est une Uchiha ?
— Cela ne saurait tarder, affirma Madara. Il avait bien l'intention d'épouser cette femme et d'en faire la matriarche Uchiha, mais pour le moment, il avait quelque chose à accomplir pour mettre en œuvre son plan. "Ashina, sois prêt à partir avec ton peuple, sinon je te conseille d'avoir un Fûinjutsu plus que puissant pour assister à ce qui va suivre."
— Je veux rester et voir ce que tu escomptes faire pour sauver mon peuple, déclara Ashina d'un ton défi.
— Comme tu voudras, acquiesça le brun avant de scruter les environs à la recherche du bâtiment le plus élevé de la ville, qu'il localisa rapidement. Il se déplaça de toit en toit en quelques secondes avant d'atteindre la structure qui surplombait Uzushio ainsi que les armées et flottes alentour.
Madara plaça ses deux mains dans le signe du bélier, canalisant une quantité colossale de chakra. Il prenait son temps, permettant à Sakura de protéger un maximum de gens. Après une minute, Madara activa l'une des capacités du Rinnegan.
Le ciel entier s'illumina d'une intense lumière, forçant presque tout le monde à fermer les yeux sur des kilomètres à la ronde. La densité de chakra utilisée était palpable, accompagnée d'un bruit strident. Puis, alors que les cercles concentriques de l'œil de Madara s'écarquillaient, le silence se fit pendant deux secondes...
— SHINRA TENSEI !
Une immense onde de choc émana de l'Uchiha, ravageant Uzushio et les troupes Shinobi ennemies en quelques instants. L'attaque de Madara se propagea même sur une partie de l'eau, créant d'immenses vagues qui percutèrent les navires.
Uzushio n'existait plus !
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