Shinobi de légende !

Le calme avant la tempête.

Tobirama connaissait cette expression par cœur, l'ayant vécue maintes fois au cours de sa vie. Actuellement, il se trouvait avec ses troupes dans le Pays de la Pluie, en prévision d'une bataille décisive.

Depuis près d'une semaine, les deux camps attendaient l'action, chacun s'abstenant de lancer la première attaque. Chaque jour qui passait, la tension augmentait inexorablement parmi les rangs. Ce statu quo devenait presque insoutenable, chaque soldat restant sur le qui-vive, guettant le moindre mouvement de l'ennemi. Les murmures d'inquiétude commençaient à se répandre parmi les Shinobi de la Feuille. L'ennemi allait-il frapper, et quand ? Leur tendraient-ils un piège ? Survivraient-ils à l'assaut ? Tobirama pouvait sentir, voire entendre ces interrogations, amplifiées par sa perception affinée.

Ces murmures incessants et ce climat de doute révélèrent à Tobirama qu'il était temps d'agir. Le moral des troupes fléchissait, les provisions s'amenuisaient, et les pertes continuaient de s'accumuler, exacerbées par la destruction d'Uzushio.

Pour l'instant, cependant, sur ce champ de bataille, il n'y avait qu'une chose à faire : attendre. Bien qu'il comprenne parfaitement le stress qui rongeait ses hommes, cette phase d'inactivité était cruciale.

Il ne fallait qu'un peu de patience, juste un tout petit peu.

— Plus que quelques minutes, murmura Tobirama en apercevant les premiers reflets de lumière à l'horizon.

S'il n'était pas un Shinobi de sa trempe, Tobirama aurait pu se laisser déborder par l'excitation naissante liée à la réalisation imminente de ses plans et à la fin de cette attente interminable. 

— Exécutez la phase un, ordonna Tobirama calmement à deux de ses subordonnés.

Les deux ninjas se propulsèrent instantanément grâce à leur chakra dans des directions opposées pour relayer les ordres. À peine dix secondes plus tard, des bruits de tambours réguliers retentirent dans toute la région. Habituellement, un Shinobi devait opérer en silence, mais pas aujourd'hui. Tels avaient été les ordres donnés plus tôt.

Tobirama savait, comme tout guerrier expérimenté, que faire du bruit avant une bataille pouvait être un acte d'arrogance et de confiance destiné à déstabiliser l'ennemi. Tous les moyens étaient bons pour montrer que ses troupes n'avaient aucune peur et qu'elles étaient prêtes à tout.

L'effet recherché était là. Le Nidaime Hokage le ressentait clairement grâce à sa capacité sensorielle : la panique. La trêve d'une semaine avait porté ses fruits, rassurant Tobirama. Les ennemis s'agitaient, perdus et confus par tant de vacarme après sept jours de silence absolu.

Profitant de la désorganisation de l'ennemi, Tobirama fit un geste de la main. Mêlé au vacarme des tambours, le bruit de centaines de kunaïs fendant l'air en direction de la position ennemie se fit entendre, lancés presque simultanément sur près de deux cents mètres de largeur. Une fois en vol, des manipulateurs du vent utilisèrent leur jutsu pour propulser les projectiles encore plus loin.

Mais parmi tout ce tumulte, un détail attira l'œil du camp adverse. Il était trop tard pour esquiver. À chaque kunaï traversant la distance les séparant, un parchemin explosif était attaché. Dans la nuit s'estompant progressivement, des centaines de papiers s'illuminaient en s'enflammant, prêts à s'abattre.

— Exécutez la phase deux.

Katsu !

La voix du Nidaime Hokage, Tobirama Senju, résonna avec autorité, ses paroles suivies par l'assentiment de nombreux autres shinobi. À peine ses mots prononcés, le rugissement des explosions éclata de chaque côté, leur fracas étouffant partiellement les cris désespérés des victimes prises au piège de cette technique meurtrière.

D'un geste de la main, Tobirama donna le signal de l'assaut. La véritable bataille pouvait enfin commencer.

Les shinobi de Konoha No Sato se précipitèrent vers un ennemi désormais désorienté par l'attaque explosive. Les plus expérimentés parmi eux tentaient de reprendre leurs positions, préparant une contre-offensive tandis que d'autres tentaient de maîtriser les incendies naissants ou de dégager leurs camarades des décombres. Tobirama avait anticipé ce chaos et comptait bien exploiter cette confusion pour infliger un maximum de dégâts.

Par devoir... et par vengeance.

Durant cette guerre, le clan Senju avait été décimé, laissant derrière lui une poignée de survivants présents sur ce champ de bataille. Tobirama n'avait d'autre choix que de s'allier avec les meilleurs combattants disponibles : les Uchiha. Mettre de côté sa fierté et ses ressentiments n'avait pas été facile, mais en fin stratège qu'il était, il savait reconnaître l'importance de leurs compétences. Grâce à leur Sharingan, les Uchiha étaient les mieux placés pour anticiper les mouvements ennemis et maximiser les dégâts en première ligne.

Alors que les ninjas de Konoha chargeaient, une nouvelle volée de kunaï, propulsés par des techniques de vent, passa au-dessus de leurs têtes. Avant même que les armes n'atteignent le sol, des « Katsu » retentirent derrière eux. Les explosions résonnèrent à nouveau, ponctuées des cris de douleur de l'ennemi. Pour les ninjas de Konoha, ce vacarme assourdissant ressemblait à une mélodie vengeresse, la symphonie d'une revanche bien méritée.

Tournant légèrement la tête en arrière, l'Hokage observa son armée se déployer avec une précision implacable. La stratégie militaire élaborée se déroulait exactement comme prévu. En cette époque de guerre mondiale, ce n'étaient pas seulement des shinobi qui combattaient, mais également des soldats dépourvus de talents ninjas.

Un impressionnant contingent d'hommes en armure avançait au trot derrière les ninjas. Samouraïs, soldats, miliciens – tous étaient présents. Cette tactique n'était pas nouvelle; durant les guerres de provinces, un code implicite et rationnel avait déjà été établi : les ninjas s'affrontaient entre eux tandis que les troupes armées se livraient bataille à part. Il aurait été insensé d'envoyer un soldat non formé aux arts ninja pour poursuivre un simple Genin. Incapable de suivre la vitesse de l'aspirant ninja, il l'aurait rapidement perdu de vue, rendant toute tentative de combat futile.

Cependant, les nations n'avaient pas renoncé à former des troupes non shinobi. Une règle immuable dictait que sans chakra, même les ninjas devenaient des cibles beaucoup plus vulnérables. Les ninjas appréciaient la présence d'une armée conventionnelle sur laquelle ils pouvaient compter en cas de besoin.

Même dans les conflits où il ne restait qu'une armée de soldats d'un côté, cette armée n'aurait jamais osé attaquer un ennemi encore composé de ninjas et de soldats. De même, il était impensable que les ninjas attaquent en premier l'armée adverse, car ils seraient immanquablement ciblés par les ninjas ennemis.

— Projectile ! cria un des Uchiha, son Sharingan activé.

L'envoi des Uchiha en première ligne avait ses avantages : ils pouvaient dévier ou parer la majorité des armes lancées contre eux. Malgré cela, certains n'eurent pas cette chance et périrent sous les coups de kunaï. Mais malgré les pertes, les shinobi de Konoha atteignirent les lignes ennemies en force.

Le carnage allait enfin commencer.

En plein cœur du combat, il était impossible d'établir une stratégie millimétrée. Une fois engagé, le seul désir était de provoquer le maximum de dommages à l'ennemi. Deux combattants acharnés, deux camps, deux politiques différentes. Ils étaient présents sur le champ de bataille car leur dirigeant les avait obligés à se battre... pour leur patrie !

Aujourd'hui, Hi no Kuni comptait sur son travail d'équipe et sur les capacités du Sharingan, tandis que Tsuchi no Kuni misait sur leur surnombre pour compenser ce désavantage.

Tout assaut mené provoquait son lot d'horreurs et d'atrocités. Tout allait très vite, il n'y avait pas le temps d'observer plus en détail ce qui se passait autour de soi au risque de périr sous les coups de l'ennemi. C'était exactement ce qui arrivait aux ninjas de la Terre.

Un aspirant, resté près de son maître, le vit en difficulté et voulut lui porter secours. Mais son manque d'expérience et de réactivité lui fit manquer la feinte de l'Uchiha. Le ninja de la Terre n'eut pas le temps de réagir, tant la vitesse d'exécution le prit au dépourvu. En une fraction de seconde, sa gorge fut tranchée, emportant sa vie avec elle.

— Non ! Non, Akira ! cria le ninja, assistant à la mort de son élève. Ordure ! Ce n'était qu'un enfant, fils de putain !

Même les shinobi les plus entraînés pouvaient se laisser submerger par la colère et la rage en ces moments. Ils restaient des êtres humains, dotés d'émotions. Le ninja de la Terre, dévasté par la perte de son élève qu'il avait formé pendant des années, se précipita sur l'Uchiha sans réfléchir. Focalisé uniquement sur sa haine envers l'Uchiha, il ne vit pas la tierce personne qui le poignarda dans le foie. La douleur le paralysa, laissant à l'Uchiha le temps de le décapiter prestement, sans un mot, sans scrupule.

À quelques centaines de mètres, un autre Uchiha trouvait la mort, encerclé par cinq ninjas de Tsuchi no Kuni. Les shinobi devaient savoir maîtriser leurs émotions pour ne pas agir impulsivement, mais ils devaient aussi éviter l'excès de témérité. Le shinobi de la Feuille oublia qu'appartenir à un clan aux techniques prestigieuses ne le rendait pas invincible. Sa présomption et sa confiance excessive en ses capacités lui coûtèrent la vie.

Tel était le jeu au cœur de la bataille : mourir ou rester en vie. Et au fur et à mesure des affrontements, le champ de bataille était parsemé de cela, la mort.

En ce jour de combat, une différence notable marquait les deux camps : la présence active des Nidaime eux-mêmes : Mû, le Nidaime Tsuchikage, et Tobirama, le Nidaime Hokage. Leur participation avait un objectif clair : éradiquer l'ennemi au plus vite. Cette guerre avait trop duré, et il était temps d'y mettre fin, même si cela signifiait s'en occuper soi-même.

Jinton : Hôkai Ransu ! prononça Mû, flottant légèrement dans les airs en visant un groupe de shinobi de Konoha. Une vive lumière, encerclée d'un film translucide, apparut dans sa main avant qu'un faisceau ne parte de sa main et n'atteigne sa cible. Tout ce que la lumière touchait implosait.

Le Tsuchikage, avec sa capacité de Jinton, était l'un des ninjas les plus dévastateurs de cette bataille. Bien qu'extrêmement gourmand en chakra, chaque utilisation de Jinton par Mû causait des ravages considérables, faisant un minimum de cinquante morts à chaque coup.

Non moins redoutable, Tobirama Senju se déplaçait constamment grâce à sa technique de téléportation. Il apparaissait sans prévenir, tranchant un ennemi avant de poser une étiquette explosive. Ces étiquettes se dédoublaient, créant une cascade d'explosions à travers le champ de bataille.

Suiton : Yari no Kakutoku ! incanta Tobirama alors que de l'eau se matérialisait de nulle part, formant trois lances condensées qui transperçaient et traversaient tout obstacle devant lui. Par cette technique, Tobirama tua des dizaines de shinobi de la Terre.

Alors que la bataille faisait rage, une légère brume commença à se répandre. Elle pouvait facilement être confondue avec de la fumée résultant d'une technique de feu ou de la vapeur née de l'interaction entre le feu et l'eau. Mais c'était bel et bien de la brume, une création intentionnelle.

Soudain, au milieu de la bataille, une fine lame transperça un homme, puis deux, puis trois, suivie par une dizaine d'autres en quelques secondes avant de se planter dans un arbre. Cette fine lame, ressemblant à une longue aiguille attachée à un fil, fit demi-tour pour retourner à son propriétaire.

Un homme portant une épée deux fois plus grande que lui apparut derrière un groupe de ninjas de la Terre, comme surgissant de nulle part. Il abaissa son arme, qui devait peser une tonne, avec une telle rapidité que trois hommes furent fauchés en un seul coup. Leurs os et entrailles furent déchiquetés, éclaboussant le sol dans une giclée de sang.

Un autre homme se matérialisa au cœur du champ de bataille, sa large épée frappant violemment, mais son adversaire parvint à parer l'attaque in extremis. L'épéiste, surpris mais ravi, esquissa un sourire. La parade signifiait une explosion imminente. Des parchemins explosifs se détachèrent de son arme, se collant à son adversaire avant de détoner, embrasant les environs de l'éclat rougeoyant des flammes.

— Il semblerait que Kiri soit enfin arrivé, remarqua Tobirama, sentant de nombreuses signatures approcher par le sud. Mais surtout, il ressentait une vague de décès massifs parmi les ninjas ennemis alors que sept signatures puissantes faisaient leur entrée dans la bataille. Les sept épéistes de la brume étaient là !

Considérés comme les ninjas les plus meurtriers et les plus sadiques des Nations Élémentaires, ils prenaient un plaisir cruel à tuer leurs ennemis et à les faire souffrir. Une vague de peur s'empara des ninjas de la Terre en voyant leurs camarades tomber les uns après les autres.

— Hokage-sama ! cria un ninja de Konoha, esquivant de nombreuses attaques pour atteindre son chef militaire.

— Quoi !?

— Un message !

— Tu crois franchement que c'est le moment pour de la paperasse !? s'égosilla Tobirama en éliminant un autre ennemi devant lui.

— Il porte le sceau du Raikage ! insista le ninja de la Feuille. Cela arrêta net Tobirama. Le Raikage lui écrivait ? Pour quelle raison ? Tobirama concentra une grande quantité de chakra dans ses poumons et sa bouche avant d'exécuter des mudras.

Suiton : Suishōha ! s'exclama le Nidaime Hokage en libérant une de ses techniques de ninjutsu les plus puissantes. Un raz de marée d'eau jaillit de sa bouche, propulsant ses ennemis devant lui et, espérait-il, en noyant un bon nombre. Cela leur donnerait également un peu de répit sur cette partie du champ de bataille. Tobirama se tourna alors vers son ninja pour saisir le rouleau de parchemin.

A l'attention du Nidaime Hokage Tobirama Senju,

Par la présence de cette missive, moi A, Nidaime Raikage désire une trêve dans cette guerre qui n'apporte que des morts pour nos camps respectif. Je suis prêt pour une entrevue afin de signer une alliance temporaire le temps que cette guerre se termine.

Si cela vous intéresse, je vous attends à Kumo,

A, Nidaime Raikage.

La lettre changeait tout pour Tobirama Senju. Signée de sang, elle témoignait de la gravité et de la véracité de son contenu. Tobirama réfléchissait à toute allure, analysant chaque détail. La bataille se déroulait bien, et l'arrivée de l'armée du Mizukage devait leur garantir la victoire.

Sans perdre de temps, Tobirama donna des ordres précis pour la suite de la bataille et désigna ses remplaçants en son absence.

— Sarutobi ! Danzo ! Kagami ! Homura ! Kaoru ! cria Tobirama à l'attention de ses cinq élèves les plus prometteurs. Ils se tournèrent immédiatement vers lui et se précipitèrent à ses côtés.

— Hokage-sama ?

— Nous partons pour signer une trêve avec Kumo ! annonça Tobirama sans plus d'explications avant de se propulser vers le pays de la Foudre avec une détermination inébranlable.

Au même moment, au milieu du champ de bataille ensanglanté, un homme sous Genjutsu avançait paisiblement avant de faire une invocation.

Kuchiyose no Jutsu !

Dans un pouf de fumée, une palourde géante apparut au centre du champ de bataille : le Mizukage Gengetsu Hōzuki était là !

Sa présence immédiate provoqua une vague de reconnaissance et de terreur. De nombreux ennemis tentèrent de l'attaquer avec des kunaïs, des shurikens, du Ninjutsu, et des étiquettes explosives... mais rien ne semblait l'atteindre. Il était invulnérable, une illusion vivante au cœur du chaos.

— TSUCHIKAGE ! Viens te battre, espèce de pleutre ! hurla Gengetsu au milieu du champ de bataille. De nombreuses tentatives d'attaque en traître étaient dirigées contre lui, mais aucune ne l'affectait. Chaque Ninjutsu, chaque arme, chaque Fûinjutsu se révélaient inefficaces, car il n'était qu'une illusion. Sa voix résonna sur tout le champ de bataille, amplifiée par le chakra de la brume.

— Je sais que tu es là ! Viens te battre ! Ou faudra-t-il que j'exécute chacun de tes hommes ? Que j'éradique ta ville pour que tu daignes sortir de ta CACHETTE ?

— Jinton : Kūjo ! prononça Mū, invisible, perché sur un amoncellement de terre. La technique visa directement la position de Gengetsu et ses environs. Incapable de toucher directement le Mizukage, Mū espérait l'atteindre en ciblant une vaste zone.

À l'emplacement de Gengetsu, une intense lumière apparut, entourée d'un film translucide qui s'agrandit pendant trois secondes avant d'imploser, éradiquant tout sur un rayon de cinquante mètres. Terre, plantes, armes, ennemis... alliés, tout disparut.

Un silence de mort s'installa sur le champ de bataille. Deux des plus grands ninjas de l'époque combattaient, et l'un d'eux venait probablement de périr. Un léger sourire apparut sur les lèvres de Mū quand il n'entendit plus aucun son provenant de Gengetsu. Il ne restait qu'un grand nuage de poussière qui s'amenuisait doucement.

Mais le silence fut brisé par un éclat de rire. Gengetsu Hōzuki, entièrement intact, se tenait au centre du cratère créé par Mū.

— Est-ce tout ce que tu as à me proposer ? Est-ce là toute la puissance que Tsuchi no Kuni a à m'offrir ? nargua le Mizukage, défiant son adversaire qu'il haïssait.

La peur se répandit parmi les combattants en entendant les paroles de Gengetsu. Il méritait bien sa réputation d'homme invulnérable. Personne ne survivait normalement à une attaque de Jinton.

— Tch ! Tu es juste une grande gueule ! rétorqua Mū, son visage recouvert de bandages.

— Hahaha, mais contrairement à toi, je peux me permettre d'être une grande gueule ! ironisa Gengetsu en tournant sur lui-même, cherchant à débusquer son adversaire invisible.

Soudain, le Mizukage s'arrêta brusquement, pointant son bras tendu vers une direction précise, sa main formant un pistolet. Les regards se figèrent, reconnaissant la technique légendaire de Gengetsu.

Mū réagit immédiatement, conscient d'avoir été repéré.

— Suiton : Suisei Taihō ! lança Gengetsu. Une petite bille d'eau jaillit de son index, traversant le champ de bataille en une seconde, perforant un monticule de terre de cinq mètres d'épaisseur comme s'il n'était rien.

— Attaquez-le ! ordonna Mū, esquivant un deuxième tir d'eau.

— Hahaha ! Ils ne peuvent pas m'atteindre, imbécile ! se moqua Gengetsu, les armes l'atteignant sans le toucher. Derrière lui, sa palourde, également sous l'effet du Genjutsu, demeurait invulnérable.

Mū n'eut d'autre choix que de courir sur le champ de bataille, esquivant les tirs d'eau de Gengetsu. Il savait qu'un seul tir suffirait à le tuer, et les cadavres transpercés derrière lui témoignaient de l'efficacité redoutable de la technique du Mizukage.

Un jeu du chat et de la souris s'installa entre les deux Kage. Mū tenta plusieurs stratagèmes pour vaincre son adversaire, mais ne parvint jamais à localiser la véritable position du Nidaime Mizukage.

Soudain, Gengetsu arrêta de tirer. Il en avait assez de ce jeu.

— Non... ce n'est pas assez humiliant pour l'être exécrable que tu es, dit le Mizukage en abaissant son bras.

Puis, Gengetsu se dédoubla, un clone émergeant de son corps, une autre de ses techniques légendaires.

— Voyons voir si tu as ne serait-ce qu'une chance contre un simple clone, Tsuchikage ! se vanta le Kage de Kiri avec sarcasme.

Le clone d'huile et d'eau s'élança à toute allure vers Mū, qui chargea également. Mū se souvenait que Gengetsu était incompétent en Taijutsu, et il avait raison. Le Nidaime Mizukage était faible en combat rapproché. Mū prit rapidement l'avantage sur le clone. Cependant, il y avait quelque chose de perturbant : le sourire sadique du clone.

Mū était plus souple, plus agile, et il parvenait à esquiver et parer les faibles attaques de Gengetsu. Cependant, il réalisa trop tard l'erreur fatale qu'il avait commise en engageant ce corps à corps. Grâce à sa maîtrise du Yin et du Suiton, le clone de Gengetsu pouvait altérer son propre corps pour faire apparaître des excroissances meurtrières.

D'un seul coup, le bras droit du clone se transforma en une lame tranchante. Mū l'esquiva de justesse, ses yeux écarquillés de surprise. Moins sûr de lui, il attaqua de nouveau, mais cette fois avec prudence.

— Urg ! gémit Mū en frappant la tête du clone. Ses os se brisèrent sous l'impact, comme s'il avait frappé du métal.

La technique du Mizukage permettait au clone de modifier la densité de son corps grâce à l'huile, rendant certaines parties aussi dures que de l'acier. Mū se contenta alors d'esquiver les attaques venant d'endroits improbables du corps du clone.

S'il continuait ainsi, il s'épuiserait inutilement. Mū prit une décision audacieuse : il utilisa son Jinton à courte portée.

Une lumière apparut dans le dos du clone avant que celui-ci n'implose. Mais la technique du clan Hozūki avait un effet secondaire mortel : l'huile à l'intérieur du clone chauffait à des températures extrêmes lorsqu'il était en mouvement. L'explosion du Jinton projeta de l'eau et de l'huile bouillante sur tous ceux aux alentours, y compris Mū.

Des hurlements de douleur s'élevèrent alors que la pluie bouillonnante brûlait les combattants. En quelques secondes, l'air se refroidit, et des centaines de petites gouttes d'eau et d'huile se rassemblèrent en un point pour reformer le clone de Gengetsu Hozūki sous les regards horrifiés de ses ennemis.

— Tu es pathétique de te targuer Kage, Mū ! nargua Gengetsu avec un sourire cruel.

— Pathétique ?! C'est toi qui te caches derrière tes illusions ! Pas une seule fois tu ne m'as réellement affronté en face ! De nous deux, c'est toi le lâche ! hurla Mū à son adversaire, tentant de le provoquer.

Il espérait que cette provocation pousserait Gengetsu à faire une erreur, lui offrant ainsi une ouverture. Alors qu'il cherchait désespérément le véritable Gengetsu, un bruit assourdissant retentit derrière lui. Une douleur fulgurante le traversa.

Mū resta là, hébété, pendant quelques secondes, sentant une chaleur intense sur son torse. Baissant les yeux, il vit le sang s'écouler d'un trou béant en son centre. Lentement, il tourna la tête et aperçut le véritable Gengetsu Hozuki, un sourire arrogant sur le visage, sa main toujours formée en pistolet.

— Je n'ai jamais cessé d'être à tes côtés, imbécile... Tu es comme tous les autres, inattentif !

Depuis le début, Gengetsu avait joué avec lui, et Mū n'avait rien pu faire pour l'arrêter. Il perdit soudainement l'équilibre alors que les combats autour d'eux semblaient s'arrêter : un Kage allait mourir sous peu. Le Tsuchikage s'effondra sur le dos, regardant son ennemi de toujours au-dessus de lui, le sourire toujours aussi arrogant.

— Tu es faible, petit ver de terre, déclara Gengetsu en levant les yeux vers l'assemblée. ET ÇA VA ÊTRE VOTRE TOUR !

Mais Gengetsu avait oublié une règle immuable en combat : ne jamais sous-estimer son adversaire tant qu'il n'était pas effectivement mort. Dès que Gengetsu détourna son attention, Mū en profita. Il savait qu'il allait mourir, mais il serait damné s'il n'emportait pas cet homme avec lui dans la tombe. Rapidement, il canalisa son chakra, le moulant en Jinton. Une vive lumière apparut près du torse de Gengetsu qui ne vit la technique que trop tard.

L'explosion désintégra une grande partie du torse du Mizukage. Près d'un quart de son corps fut réduit en charpie. Des morceaux d'organes, d'os et des giclées de sang se répandirent tout autour de Gengetsu qui s'effondra, tué par sa propre arrogance.

— Crève, petit merdeux ! jura Mū avant de sentir son cœur cesser de battre et ses yeux se fermer.

Deux des plus grandes légendes Shinobi venaient de s'entre-tuer. La bataille s'était figée, le silence s'était installé. Les combattants des deux camps regardaient les corps sans vie des deux Kages, réalisant l'ampleur de ce qui venait de se produire.

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