Ressentir !
Depuis trois mois maintenant, Sakura se trouvait dans une impasse, captivée par la découverte d'une toute nouvelle facette de Madara. La jeune femme percevait en lui une personnalité puissante, charismatique et influente, un homme déterminé dans la quête de ses aspirations. Capable de protéger ceux qui lui étaient chers, il dévoilait également des facettes fragiles, réservées à ceux qui avaient gagné son respect. Insidieusement, Sakura se retrouvait plongée dans une forme d'amour qu'elle n'avait jamais expérimentée dans son enfance : apprendre à aimer quelqu'un.
Pendant ce temps, Madara se déplaçait lentement à travers le jardin, les exercices prescrits par Sakura portant leurs fruits. Il parvenait désormais à marcher de manière autonome, bien que courir ou utiliser son chakra dans ses muscles restât encore hors de portée. Malgré cela, il savourait la bénédiction de pouvoir enfin se mouvoir par lui-même. Près d'un arbre en bord de falaise, son regard perdu au loin, un sourire discret ourla ses lèvres.
Assise à son bureau, Sakura, perplexe, observait son patient déambuler à l'extérieur.
— Qu'est-ce qui m'arrive ? se questionna-t-elle. Depuis quelque temps, elle avait découvert un plaisir grandissant à sa présence, à ressentir son regard intense posé sur elle.
C'était une expérience totalement nouvelle pour elle. Aucun homme ne l'avait regardée de cette manière. Sasuke l'avait perçue comme inutile, le regard de Naruto était celui d'un enfant, mais Madara... Il avait différentes façons de la scruter, curieux, intéressé, parfois calculateur ou encore intrigué. Sakura en concluait qu'elle ne lui était pas indifférente. Cependant, cela la plongeait dans une confusion déroutante. Aucun homme n'avait jamais eu la chance de connaître la vraie Sakura. Aucun ne lui avait murmuré subtilement qu'elle était belle. Elle s'étonnait de plus en plus des moments intimes et maladroits partagés entre eux.
— Sakura-san ? La voix grave de Madara la ramena brusquement à la réalité, interrompant ses réflexions sur les tourments de ses sentiments.
— Oui ? interrogea Sakura, un brin perplexe.
— Tout va bien de votre côté ? s'enquit Madara, une lueur d'inquiétude dans le regard.
— Oh, oui, pourquoi ?
— Je vous ai appelée deux fois, sans obtenir de réponse. Vous sembliez ailleurs, expliqua Madara, ayant parcouru le chemin du jardin jusqu'au bureau de sa médecin.
— Pardon, mes pensées divaguaient, avoua la concernée, ne recevant en retour qu'un fin sourire. Depuis ses remerciements, l'homme semblait plus décontracté, et Sakura réalisa que même Madara possédait plusieurs facettes. Un visage pour le monde extérieur, impeccable pour sauvegarder l'honneur de son clan. Un visage froid et implacable réservé à ses ennemis... et un regard détendu et tendre pour ses proches.
— Accepteriez-vous de m'accompagner pour une promenade ? proposa Madara en jetant un regard vers l'extérieur. Il ne souhaitait pas laisser transparaître sa gêne, car après tout, c'était une première pour lui : il n'avait jamais sollicité la compagnie d'une femme pour une balade ; d'ordinaire, il imposait son avis.
— Avec plaisir, répondit Sakura, ravie à l'idée de s'aérer l'esprit. Que diriez-vous d'une virée jusqu'au village ?
— Cela me convient parfaitement.
— Un instant, laissez-moi prendre mon panier pour acheter quelques légumes, annonça-t-elle en se dirigeant vers la cuisine.
Revenant avec un panier en osier à son bras, elle se plaça aux côtés de Madara et prit instinctivement son bras droit.
— Combien de temps pensez-vous que cela prendra avant que je puisse utiliser du chakra ? interrogea le brun tandis qu'ils se dirigeaient vers le village.
— Cela dépendra, Madara-san. C'est votre première promenade d'une telle envergure. Si vous ne vous sentez pas trop fatigué, nous pourrons envisager de courir dans les jours à venir.
— Sakura-san, j'aimerais vous poser une question délicate...
— Je vous écoute, répondit Sakura, jamais certaine de ce à quoi s'attendre en compagnie du brun. Ses questions oscillaient toujours entre des sujets médicaux complexes et des interrogations tout à fait ordinaires.
— Est-ce qu'un membre de mon clan..., commença doucement le brun avant de s'interrompre, plongeant son regard dans celui de la jeune femme. Est responsable de la perte de ceux que vous aimiez ?
Aucun mot n'était nécessaire pour que Madara comprenne la vérité. Il avait toujours eu ce don de poser les questions justes, et cette fois-ci, en plongeant son regard dans les yeux de son interlocutrice, il avait pu lire l'âme de Sakura. L'instant d'après sa question, son regard se modifia, reflétant tristesse, colère et froideur. À ce moment précis, il comprit qu'un membre de son clan était responsable de la douleur profonde de cette femme.
Une colère sourde s'insinua en lui, sans qu'il puisse en saisir complètement la raison.
— Qui ? insista Madara après un silence durant lequel Sakura demeura silencieuse.
— Il est mort, finit-elle par dire en baissant les yeux. Elle tentait de démêler les fils embrouillés de sa pensée et de son cœur, tous deux en contradiction.
— Vous l'avez tué ? interrogea le chef de clan, conscient par les récits de Sakura qu'elle avait déjà ôté la vie à des Uchiha par le passé.
— Sa propre folie l'a conduit à sa perte, déclara Sakura, replongeant dans le souvenir de cette bataille mémorable où Madara avait atteint l'équivalent du Rikudô Sennin avant d'être poignardé par Zetsu Noir.
— Son nom ! exigea le brun avec fermeté.
— S'il vous plaît, Madara-san, supplia Sakura avec une douleur palpable. Elle rechignait à répondre à cette question, la simple évocation de son passé lui infligeait encore trop de souffrance. Alors qu'elle s'efforçait déjà d'apaiser son esprit ces derniers jours, discuter ouvertement de son histoire avec Madara était hors de question.
— Je comprends, concéda finalement l'Uchiha, captant toute la détresse dans les yeux de la femme. Malgré le désir ardent de plonger dans cet océan de turquoise, il choisit de reprendre leur marche.
— Madara-san...
— Oui ?
— Soyez civil, je vous prie. Les habitants de ce village sont très amicaux et ne sont pas habitués à voir des individus de votre envergure, recommanda la jeune femme, consciente de la fierté manifeste de Madara. Elle n'obtint aucune réponse de sa part, mais au fond d'elle, elle espérait qu'il ne causerait aucun problème.
Le village se trouvait à une vingtaine de mètres, bercé par les rires des enfants qui jouaient en plein air. Le tintement régulier d'un marteau frappant sur une enclume se mêlait harmonieusement au brouhaha animé de la communauté.
Un sourire illumina le visage de Sakura en apercevant Hitomi, son amie la plus proche de l'époque. Alors qu'elle se dirigeait vers elle, elle ressentit l'arrêt soudain de Madara. En tournant son regard vers lui, elle y découvrit une expression sérieuse accompagnée d'une dureté évidente.
— Madara-san ? interrogea Sakura, inquiète de son attitude.
— Sakura ! s'écria la voix d'Hitomi.
Elle tourna rapidement la tête vers son amie et la vit pointer du doigt la route derrière eux, le visage empreint de peur. Se retournant, Sakura aperçut au loin un groupe d'hommes se dirigeant vers le village, armés.
— Probablement des bandits, informa Madara, ayant non seulement entendu le bruit des pas, mais également ressenti leur présence, expliquant ainsi son arrêt brusque. Même s'il était censé être mort et que personne ne le recherchait, Madara demeurait un ninja paranoïaque, toujours sur ses gardes, toujours à l'affût du moindre signe ou comportement suspect.
— Rassemblez tout le monde et cachez-vous ! ordonna Sakura aux villageois d'une voix résolue.
— Mais Sakura, et vous !? s'inquiéta Hitomi pour son amie. Cependant, elle ne reçut en retour qu'un doux sourire de la jeune femme aux cheveux roses.
— Ne t'inquiète pas pour moi, mon amie, rassura Sakura avant de s'avancer lentement vers le groupe de bandits. Ils seraient bientôt à portée, et Madara avançait à ses côtés, imperturbable.
— Pas de chakra au niveau de vos jambes, Madara-san, prévint Sakura juste avant la confrontation.
— Compris, répondit le concerné, conscient qu'il devait se préserver. Mais cela ne semblait être que des civils; ses seuls réflexes devraient suffire à gérer cette menace.
— Qu'est-ce qu'ils font ? Ils vont se faire tuer ! s'affola l'un des villageois en voyant leur médecin et ce brun marcher en direction des envahisseurs.
— Il faut faire quelque chose ! ajouta un autre homme équipé d'une fourche, mais il fut stoppé net par la voix d'Hitomi.
— Non ! Faites... faites-leur confiance, balbutia la femme, pas vraiment sûre d'elle.
Une vingtaine d'ombres anonymes, des âmes ordinaires vouées à piller de modestes villages. Les premiers bandits atteignirent Sakura et Madara, amorçant ainsi une chorégraphie macabre.
L'assaut initial fut mené par un bandit armé d'une épée, fonçant droit sur Sakura avec l'intention de l'empaler. Grâce à son entraînement intensif, elle se déroba avec grâce, évitant habilement la lame menaçante. Elle attrapa le poignet armé d'un geste sûr et, d'un mouvement fluide, brisa l'ossature à l'articulation. Le bandit abandonna aussitôt son arme, hurlant de douleur face à l'angle anormal de son membre. Cependant, ses cris furent rapidement étouffés par deux doigts chargés de chakra vert appuyés contre sa gorge, le plongeant dans l'inconscience.
Le prochain adversaire, visant Madara, se retrouva aussi désemparé. L'Uchiha esquiva l'épée dirigée vers lui sans effort, s'emparant de l'arme avec une facilité déconcertante. D'un mouvement circulaire, il trancha la tête du bandit sans s'attarder sur le cadavre, poursuivant son chemin aux côtés de la jeune femme.
— Ne regarde pas, mon chéri ! ordonna Hitomi en détournant le regard de son fils pour le protéger de la brutalité. Elle comprit en un instant la signification des avertissements de son amie au sujet d'Uchiha-sama, le qualifiant de tueur-né. Sa prestance, sa carrure, sa gestuelle, tout chez lui évoquait le danger.
Ce spectacle n'était en aucun cas équitable. Les deux protagonistes esquivaient, parait, avant de finalement anéantir chaque adversaire à leur portée. Un bras fracturé, un membre sectionné, un hurlement de douleur précédant la perte de conscience ou la mort. Telle était la triste réalité des bandits qui s'aventuraient près de Sakura et Madara.
— C'est... c'est incroyable..., trembla l'un des habitants, observant les deux shinobi réduire à néant cette menace. En à peine quinze secondes, une dizaine d'hommes venaient d'être neutralisés ou tout simplement tués sans sommation.
Ils formaient un duo antithétique, l'un désarmant ses adversaires tandis que l'autre embrassait la mort. Cependant, leur détermination à infliger des coups demeurait intransigeante. Deux âmes, façonnées pour tuer au nom de leur patrie, se dressaient aujourd'hui en défense de leur foyer.
— Faites le tour et capturez les femmes ! ordonna le chef des bandits, dévoilant ses intentions malveillantes.
À ces paroles, Sakura s'embrasa de colère et décida de mettre un terme à ce jeu macabre. On ne menaçait pas les êtres chers à Sakura impunément. À une dizaine de mètres de distance, une propulsion instantanée de ses jambes chargées de chakra la plaça devant le chef des bandits. Son regard glacial trahissait l'absence totale de clémence envers cet individu.
Son poing s'abattit avec une précision mortelle sur la poitrine de l'homme, produisant un son sourd accompagné du fracas caractéristique des os qui se brisent. La cage thoracique de sa victime explosa en mille éclats, transperçant tous les organes internes. Sous l'impact, l'homme succomba instantanément, projeté en contrebas de la falaise.
Le regard de Sakura pivota ensuite vers Madara, entouré de plusieurs bandits qu'il évitait et parait sans effort avec son épée. Une jambe fut sectionnée dans une pirouette gracieuse de l'Uchiha, mouvement qui se prolongea vers une gorge, ôtant une vie de plus.
Sakura fit apparaître, dans un nuage de fumée, deux kunaïs dans ses mains, repérant un bandit s'approchant des villageois. Pas de clémence pour les agresseurs, pas de quartier pour ceux qui osaient s'en prendre à son peuple.
L'un des deux kunaïs fendit l'air avec précision, plantant son trait dans le dos du ravisseur. Un gémissement s'échappa de ses lèvres avant qu'il ne s'effondre au sol. Pendant ce temps, Madara venait de mettre fin à tous ses opposants, les deux derniers survivants s'enfuyant pour sauver leur vie.
Hors de question de laisser des témoins capables de relater l'horreur qui venait de se dérouler ici. Sakura lança son deuxième kunaï en direction de l'homme le plus proche, l'arme perforant sa boîte crânienne. Alors qu'elle s'apprêtait à se lancer à la poursuite du dernier bandit, Madara l'en empêcha.
— Laissez moi faire.
Madara ajusta l'étreinte de l'épée dans sa main, prêt à la lancer tel un javelot mortel.
Le bras gauche inutilisable pour l'équilibre, il activa son Sharingan pendant une fraction de seconde, sondant la distance de plus de cent mètres avec une acuité presque surnaturelle.
Son œil analysa la vélocité de sa course, la force du vent, la trajectoire idéale, puis il lança l'épée.
Le geste était fluide, gracieux, maîtrisé. Le projectile fendit l'air avec une rapidité fulgurante, perforant sa cible de part en part.
Sans perdre de temps, Sakura s'accroupit et entama des mudras de ses mains agiles.
— Doton : Kan'oke no jutsu ! déclama-t-elle avant de plaquer ses mains sur le sol. Le chakra réagissant au contact, le sol se désagrégea pour se reformer en une fosse imposante, destinée à accueillir les dépouilles. Pour de tels individus, pas besoin de sépulture.
La fosse prête, Sakura disposa méticuleusement les cadavres. Pendant ce temps, Madara ramassa une nouvelle lame, se dirigeant imperturbablement vers les rares survivants. Aucune hésitation, aucune pitié ne ternissait son regard.
— Pitié, aidez-moi ! implora un bandit qui rampait vers les villageois sidérés par le carnage. Deux individus venaient de décimer vingt comparses avec une aisance déconcertante. En entendant l'appel à l'aide, Madara se dirigea vers le supplicié, une jambe sectionnée.
— Nan... S'il vous plaît ! Pit... Arhg..., supplia l'homme avant de succomber, la tête transpercée par une lame. L'exécution fut nette, précise, et surtout dépourvue de la moindre clémence.
Le regard de Madara s'éleva du cadavre pour scruter les visages apeurés devant lui. La terreur était palpable, compréhensible après avoir été témoins de la mort orchestrée avec une telle facilité. Il les fixa pendant quelques instants, son regard lourd, capable de glacer le sang. Puis, après un moment, il s'inclina et saisit la jambe du défunt pour le traîner sans émotion apparente vers la fosse commune.
— Hitomi... qui... qui sont ces individus ? interrogea une femme brune à ses côtés.
— Je... je n'en ai aucune idée, mais j'ai confiance en Sakura, répliqua Hitomi en observant son amie déposer un autre corps dans la fosse.
— Comment vont vos jambes, Madara-san ? s'inquiéta Sakura avec une expression préoccupée. Elle l'avait vu affronter plusieurs ennemis, basculer en arrière, plier ses jambes. Son dos et ses jambes avaient clairement été mis à rude épreuve.
— Supportable, répondit Madara, commençant à former des mudras de Ninjutsu avec sa seule main valide. Écartez-vous.
— Ne forcez pas trop, s'il vous plaît.
— Katon : Goukakyuu no jutsu.
Madara ne maîtrisait pas le feu avec une telle expertise pour rien. Même en infusant peu de chakra dans son Ninjutsu, ses techniques devenaient dévastatrices. Rien ne pouvait subsister face à la fournaise invoquée par l'Uchiha. La chaleur émise par les flammes était si intense que les habitants du village durent reculer, l'air devenant brûlant. Après une vingtaine de secondes, il ne restait plus que des cendres.
— Doton : Umekomu no jutsu, déclara Sakura en replaçant ses mains sur le sol. Ainsi, le chakra fit onduler la terre pour recouvrir la fosse et rétablir la route comme auparavant. Les seules traces de la bataille étaient les éclaboussures de sang au sol, mais une bonne averse réglerait ce problème.
Sakura secoua la poussière de ses mains avant de ramasser son petit panier en osier. Elle ajusta également ses vêtements, seul témoignage de son récent combat avant de rejoindre son patient.
— Tout va bien ? interrogea Sakura de nouveau. Non pas pour être agaçante, mais en tant que médecin, elle ne voulait pas qu'il se blesse inutilement.
— Oui, je vous remercie, répondit Madara avec un sourire léger.
Il venait de soumettre son corps à l'épreuve après trois mois de convalescence. Bien qu'il n'ait pas poussé ses limites comme Sakura le lui avait demandé, il était satisfait de constater qu'il pouvait déjà reprendre le combat.
— Ne bougez pas, chuchota Sakura en sortant un mouchoir blanc d'une de ses poches. Avec délicatesse et tendresse, elle le passa sur la joue du brun, essuyant une trace de sang. Prolongeant le geste, son regard demeura plongé dans celui du brun. Pourquoi faisait-elle cela, elle n'en avait aucune idée, mais Madara ne fit rien pour l'en empêcher ou pour interrompre le moment.
Ce moment empreint de douceur persista quelques instants avant que Sakura ne prenne conscience de ses actions. Une légère rougeur apparut sur ses joues, et elle saisit le bras de Madara pour se diriger vers le village. Cependant, le geste et la gêne évidente chez Sakura n'échappèrent pas à Hitomi, qui arborait un large sourire.
Les deux ninjas s'approchèrent des villageois, qui s'inclinèrent soudainement les uns après les autres. Sauver des vies à l'ère Sengoku méritait reconnaissance, mais Sakura n'était pas habituée à ce genre d'attention.
— Sakura-sama, Lord-sama ! s'écrièrent de nombreuses personnes.
Le titre de Lord-sama fut attribué à Madara en raison de sa puissance, mais aussi de sa prestance. Sans avoir de nom, ce diminutif convenait parfaitement.
— Allons, allons, ce n'est pas..., commença Sakura avant d'être interrompue par Madara.
— Ce serait une insulte envers eux de refuser ce qu'ils font, Sakura-san, expliqua le brun qui commençait à comprendre la jeune femme. Elle ne voulait pas être adorée, elle cherchait simplement l'égalité pour tous.
Sakura était assise dans la pièce principale, épluchant soigneusement les légumes pour le repas du soir. Ces dons généreux émanaient de la gratitude des villageois qu'ils avaient sauvés d'une destinée funeste. Malgré son instinct de décliner, Madara l'en dissuada.
Tandis que son panier se remplissait de légumes et d'autres présents, Hitomi s'approcha discrètement, murmurant des mots à l'oreille de Sakura, faisant naître un rougissement sur ses joues.
— Il n'est qu'un patient, plaisanta-t-elle.
Sakura secoua la tête pour éloigner ce souvenir. Elle n'avait su comment réagir face à son amie et préféra feindre l'ignorance. Elle n'était pas encore prête à affronter ses propres sentiments. Bien sûr, elle appréciait la présence de Madara, mais envisager de l'aimer était une perspective qu'elle ne parvenait pas à concevoir. Malgré ses gestes délicats et ses regards subtils, elle refusait d'y succomber, se sentant coupable envers tous ceux qu'elle avait aimés et qui avaient péri à cause de lui.
La nuit s'installa lentement, laissant la pièce bercée par une mélodie douce provenant du gramophone que Madara avait pris l'habitude d'exiger chaque soir.
Dans l'ambiance enchanteresse de la musique, le brun se trouvait lové dans un fauteuil, plongé dans la lecture d'une œuvre suggérée par la jeune femme. Toutefois, la concentration lui échappait. Son esprit était prisonnier de ce geste, de ce regard... Il aurait volontiers activé son Sharingan pour immortaliser cette scène dans sa mémoire, mais il discernait le mécontentement latent chez Sakura. Reléguant le livre sur la table à ses côtés, il contempla la jeune femme en silence.
Elle fredonnait avec douceur, s'accordant à la mélodie. Une innocence radieuse éclairait son visage pendant que ses mains s'affairaient autour des carottes.
— Sakura-san, l'interpella le brun ténébreux.
— Oui ? interrogea Sakura sans détourner son attention.
— Avez-vous déjà eu quelqu'un dans votre vie ? demanda Madara, comme s'il évoquait la météo.
— Pourquoi cette question, je vous prie ? répliqua Sakura.
— J'admets que vous n'êtes pas une femme conventionnelle..., commença Madara alors que Sakura tourna son regard vers lui, soudain captivée par la suite de sa réponse. Mais je suis étonné qu'aucun homme n'ait réussi à conquérir votre cœur.
— Comme vous le dites, je ne suis pas comme les autres femmes. Je n'ai pas l'intention de me laisser dominer, de me plier devant les hommes, et cela a fait fuir tout prétendant, expliqua Sakura en reprenant sa tâche. Les hommes n'apprécient pas qu'une femme soit plus habile ou plus forte qu'eux. Ils se sentent diminués, et je ne compte pas simuler une personnalité qui n'est pas la mienne. Je veux un homme...
Sakura suspendit son travail, plongeant dans ses pensées profondes. Cherchait-elle réellement quelqu'un ? Oui, elle aspirait à avoir quelqu'un dans sa vie, un être qui l'aimerait pour ce qu'elle était, qui l'accepterait, et sur qui elle pourrait compter.
— Je souhaite... un homme qui me considérera comme son égal. Quelqu'un m'aimant pour ce que je suis, ne me traitant pas comme un simple trophée à exposer ou comme une simple génitrice ! Je veux découvrir l'amour, Madara-san, mais je veux que cette personne me respecte en tant qu'être humain, que l'homme que je choisirais m'élève à ses côtés, main dans la main.
Pourquoi Sakura avait-elle révélé cela ? Pourquoi s'était-elle ouverte ainsi à cet homme ? Était-ce pour lui signifier qu'elle n'était pas ordinaire ? Ou bien pour lui faire comprendre que s'il nourrissait des intentions envers elle, il devrait changer.
— Vous n'avez pas complètement répondu à ma question, Sakura-san, déclara Madara d'une voix grave.
— Il y a eu quelqu'un... J'ai aimé quelqu'un autrefois, soupira Sakura en se remémorant Sasuke, son amour d'enfance. Elle aimait évoquer ce sentiment tendre envers l'Uchiha de son passé, mais cela lui rappelait aussi des souvenirs douloureux.
— Pourquoi cela n'a-t-il pas fonctionné ? demanda Madara avec délicatesse.
— Il m'a poignardée en plein cœur avec une technique de Ninjutsu, répliqua Sakura avec amertume, évoquant la sensation du bras de Sasuke dans sa poitrine. Elle déposa les carottes épluchées dans un saladier, les épluchures dans le plateau.
— Comment se nomme-t-il ? interrogea Madara, sa voix empreinte d'une froideur que Sakura avait rarement entendue. Il était animé par une intention claire de causer du tort à celui qui avait osé la blesser.
— Uchiha Sasuke... et il est déjà mort, répliqua Sakura avec détermination, se levant avec son plateau en direction de la cuisine.
Madara comprit alors pourquoi Sakura nourrissait une telle aversion envers le clan Uchiha. Il se remémora l'une des premières phrases prononcées par la jeune femme : Ils ont tenté de me tuer, de me soumettre ou de me faire du mal.
Cependant, il n'avait aucun souvenir d'un Uchiha répondant au nom de Sasuke. Peut-être un renégat ou un membre éloigné de la lignée. Après un moment, des bruits émanèrent de la cuisine, indiquant que Sakura était en train de préparer le repas. Il n'avait jamais spécifié de plat particulier, car tout ce que lui concoctait Sakura était exquis. De surcroît, il avait fini par accepter ses conseils en matière de santé. Trois mois plus tard, il se retrouvait à nouveau prêt au combat.
Le disque s'acheva, plongeant la pièce dans le silence. Alors qu'il s'apprêtait à se lever pour choisir une nouvelle musique, Sakura le devança.
— Sakura-san.
— Oui ?
— Qui vous a entraîné à vous battre de la sorte ?
C'était une question qui le taraudait depuis longtemps. Il n'avait jamais vu Sakura se battre que pendant de très brefs instants, y compris aujourd'hui. Cependant, le combat de l'après-midi précédent avait révélé qu'elle était formée dans les arts ninjas, et même dans le Ninjutsu.
— Il se nommait Kakashi, révéla Sakura avec une pointe de douleur, et Madara comprit que cet homme avait été très proche d'elle. Il me manque énormément. C'est en partie grâce à lui que je suis devenue la femme que je suis... il a su voir et croire en moi.
— Il devait être puissant pour former une femme de votre trempe.
— Oui, c'était un grand Shinobi, confirma Sakura en rangeant le disque dans sa pochette. Mais il était comme tous les hommes.
— Que voulez-vous dire ? interrogea Madara, curieux.
— Il avait une faiblesse.
Madara détestait être considéré comme faible, même indirectement, et Sakura venait de l'impliquer.
— En quoi était-il faible, je vous prie ? demanda Madara d'un ton plus sec.
— Face au beau sexe.
— Je ne suis pas faible ! affirma l'Uchiha avec fermeté.
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Sakura garda le silence, laissant à nouveau la musique imprégner la maison. Après quelques secondes de mélodie, elle forma le signe du bélier de ses mains, déclenchant un Henge sur elle-même.
Toujours une belle femme sans effort apparent, Sakura avait décidé de faire valoir son point de vue à cet instant précis. Sa tenue traditionnelle avait cédé la place à une robe blanche dos nu s'arrêtant juste au-dessus du début de son postérieur. Sans pantalon, elle exhibait des bas noirs remontant jusqu'à ses cuisses, terminés en dentelle. Le même motif couvrait ses bras jusqu'à ses biceps. Dos à l'Uchiha, elle lui offrait une vue directe sur ses courbes accentuées par des chaussures à talons.
Avec une tournure sensuelle, elle pivota et s'approcha de l'Uchiha, arborant un sourire provocateur. Légèrement maquillée, Madara la trouva sublime, la plus belle femme qu'il eût jamais vue. Elle émanait une telle beauté et une telle assurance qu'il en resta muet, désemparé quant à la manière de réagir.
Il ne broncha pas lorsqu'elle se tint devant lui et se percha sur lui. Elle posa ses fesses directement sur son intimité, comme si elle cherchait à le séduire. Puis, penchée en avant, elle approcha son visage de son oreille. L'une de ses mains reposait délicatement sur le torse du brun, tandis que l'autre caressait tendrement sa joue.
— Dites-moi, Madara-sama... me trouvez-vous à votre goût ? murmura Sakura d'une voix sensuelle et tentatrice. Pensez-vous pouvoir m'aider ?
— Oui..., répondit Madara avec peine. Les pensées ne lui venaient plus, son esprit n'était habité que par le désir ardent pour cette femme. Il avait déjà ressenti le désir charnel par le passé, mais il avait toujours su garder le contrôle. Cette fois-ci, c'était différent, une fascination brutale le consumait. Il n'avait qu'une envie, déposer ses lèvres sur les siennes, sentir son corps délicat contre le sien, la prendre dans ses bras et la posséder tout simplement.
La main de Sakura, qui caressait la joue de l'Uchiha, glissa jusqu'à son cou.
— Vous voyez, Madara-sama... c'est là que les hommes montrent leur faiblesse... ils ne savent pas résister au charme féminin, chuchota Sakura avec sensualité à l'oreille du brun. Il me suffirait d'invoquer un kunai dans ma main et je pourrais aisément trancher votre gorge, ajouta-t-elle d'un ton vif.
Sakura se retira lentement de Madara, déposant un baiser chaste sur sa joue. Elle se leva de sa position et se dirigea vers la cuisine, faisant onduler ses hanches de manière suggestive. Lorsqu'elle jugea avoir suffisamment joué avec l'homme, elle dissipa son Henge, retrouvant sa tenue initiale, laissant un Madara complètement abasourdi.
— Cette femme va me rendre fou...
[Juste au-dessus voici une image d'à quoi ressemble Sakura quand elle montre son point de vue à Madara.]
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